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mercredi 13 juillet 2022

N°445) Florence et la Famille Bardi

De toutes les cités Italiennes c'est sans doute Florence qui présente durant la période de civilisation commerciale du Moyen âge, le type le plus achevé de Place Commerciale !

Alors que Gênes et Venise restent fidèles au grand commerce maritime, qui a fait leur fortune dès le début de l'époque féodale, Florence, elle, est commerçante au sens le plus moderne du terme. Elle est la seule à fournir l'exemple de " Sociétés Commerciales " à proprement parler !

Car les contrats que lient divers associés dans les villes d'Europe comme Bruges, Gand en Flandres, Gênes ou Pise en Italie, ou des villes de la Hanse Teutonique, sont des contrats par lesquels, quelques associés, fort peu nombreux, mettent en commun un capital et un travail pour les faire fructifier dans une place commerciale !

Mais dans un cas comme dans l'autre, on s'engage, dans ces cités européennes, pour un nombre restreint d'opérations, et le nombre d'associés ne dépasse guère trois ou quatre commerçants et artisans





A Florence, au contraire, nous trouvons de véritables firmes commerciales agissant en leur nom personnel, comme " les Bardi " réalisant à elles seules des affaires de vaste envergure. On y voit de puissants groupes de famille. Chaque famille constitue une firme capable d'agir au loin et de se prolonger dans le temps. En 1318, la famille Bardi réalise un chiffre d'affaire évalué à 3 tonnes d'Or !!!

Entre 1250 et 1345, la famille Bardi de Florence a constitué une compagnie bancaire et commerciale avec des comptoirs dans toute l'europe ainsi qu'au Levant et en Afrique du Nord, ce sont eux qui financeront les Roys de France et d'Angleterre !

Les sociétés florentines sont à base familiale, leur raison sociale est donc la famille dont elles portent le nom, environ une vingtaine de compagnies à Florence, les Peruzzi, les Acciainoli, les Bonaccorsi, les Alberti, les Bardi etc.....!. Si bien que l'on a le spectacle d'un vaste réseau de gens presque toujours unis par le sang, dans l'industrie, le commerce de distribution et la banque !








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es Bardi ont 16 succursales à l'étranger, à cette époque on avait l'habitude d'employer le terme de " Lombard " pour désigner tout commerçant ou personne venant d'Italie, le terme était bien souvent utilisé dans le sens péjoratif, bien que les puissants ne puissent se passer d'eux !!. Or donc les Bardi en dehors de leur ville étaient des Lombards...soulignons qu'à cette époque l'Italie n'existait pas !!!!

Les personnes qui dirigeaient leurs succursales étaient en général associés aux bénéfices et bien souvent membres de la famille Bardi, mais à côté d'eux s'agitait et travaillait tout un personnel de " Facteurs ", de courriers, qui étaient, eux, de simples employés. Ce sont des spécialistes en confection, teinture, drap, fourrures etc...puis des Notaires, des caissiers ou comptables !

La seule compagnie Bardi, entre 1318 et 1345, compte un personnel d'au moins trois cent soixante dix huit employés d'après les sources existantes. En dehors des cadres réguliers des maisons de commerce de la famille Bardi, il faut mentionner le rôle joué par " les Hôtes ", ce sont des personnages qui appartenaient, de préférence, à la même nationalité que la compagnie commerçante, et qui dans la ville ou se situe le comptoir ont la charge de recevoir " Facteurs " ou associés de passage !.







Ils étaient également appelés à surveiller les transports de marchandises passant par leur ville, ainsi que louer chariots et bâteaux de transport si nécessaire 

On trouve à la fin du XIV siècle dans ces compagnies commerciales florentines, un type d'homme d'affaires qui dépasse de la tête et des épaules les autres commerçants, les reléguant à l'état de boutiquier !. Prenons en exemple un certain Balduccio Pegolotti, lui même facteur de la compagnie Bardi, qui écrira un ouvrage entre 1335 et 1340 " patrica della mercatura ", destiné à l'usage des facteurs d'autres compagnies

PS: Les Bardi touchaient à tous les domaines du commerce, en plus de la Banque, ils commerçaient les Soieries de Perse et de Chine, les Perles, l'Or, le Drap, les Epices, l'Huile et le Vin, puis ils pratiquaient le commerce des métaux, Cuivre de Pologne, Etain de Cornouailles, sans oublier bien sûr le commerce des Armes et Armures !. Mais surtout ils achetaient du drap grossier de Flandres et d'Albion, et après diverses opérations de foulage et teinture en faisaient un nouveau produit très apprécié en Orient et en Occident. Les florentins possédaient surtout le secret des teintures fines, le Rouge en particulier !!! ...Article écrit après lecture du livre de Régine Pernoud " les villes Marchandes "....M de V

lundi 11 juillet 2022

Travailleurs Immigrés en Italie XIV et XV siècles

La population dans la péninsule Balkanique et ses comptoirs est en évidente décroissance démographique à cause des crises et épidémies du XIV siècle ( guerres, pestes, famines etc..)

Les états Italiens, la République de Venise, la Principauté des Malatesta (famille noble régnant sur Rimini et une partie de la Romagne), ainsi que les Communes indépendantes comme Ancône, ont su utiliser l'afflux potentiel de travailleurs peu exigeants pour reconstruire une société et une économie perturbées au bas Moyen âge

Peut on dire pour autant que l'arrivée de ces travailleurs immigrés fut favorisée par ces états d'Italie du Nord Est, afin de tempérer les prétentions d'une main d'oeuvre locale, devenue plus rare, et par conséquent moins docile ???..je ne pense pas !

Il faut s'appuyer sur des sources citadines, car on est rarement en mesure d'apprécier les changements dans les campagnes des XIV et XV siècles. Penchons nous sur Venise ou le dépouillement des archives notariales dites " de terre ferme " a été entrepris, alors que les " Minutiers " de Romagne et des Marches viennent de régions sans aucune grande Métropole !









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n trouve cependant un fait commun à Venise et aux Provinces de ce secteur géographique, une crise démographique en constante aggravation au XIV siècle. Pour la Sérénissime les manifestations en sont bien connues, dès l'aube de ce siècle il devient difficile pour eux de rassembler des équipages suffisants pour leurs navires...et sans bâtiments à la mer...plus de commerce !!!

D'autant que les progrès en matière de technique navale font diminuer la demande en marins spécialisés, tout en exigeant des " Chiourmes " de rameurs de plus en plus nombreuses !. Nous ne parlerons pas d'esclaves dans ce domaine, car la quantité est dérisoire par rapport aux travailleurs immigrés  !

Leurs Galères, selon l'époque et leur emploi, faisaient de 20 à 40 mètres de long, de 4 à 6 mètres de large et possédaient de 10 à 25 rangs de nage sur chaque bord, avec de 2 à 6 rameurs par banc de nage, selon la taille du vaisseau...ce qui faisait pour les plus grosses 300 rameurs au bas mot mordious !!!!!

C'est pas pour dire, ni pour faire ma mijaurée, mais cela devait pas sentir la rose sous le pont principal de la galère vénitienne hein !!!!!








L
a désafection des " Vénitiens naturels " pour les métiers de la mer va de pair avec la rigueur de la politique du Patriciat, qui, après avoir réduit la ration alimentaire des gens de mer, n'hésite pas en 1312, à restreindre le privilège permettant à des débiteurs d'échapper à leurs créanciers en s'engageant dans la marine !. Ce qui donne une triste image du niveau de vie des rameurs Vénitiens !

Soulignons que si le Patriciat se permet une politique aussi rigoureuse c'est que la domination de Venise sur l'Adriatique et la Dalmatie attire vers leurs lagunes un nombre croissant d'étrangers peu qualifiés, qui viennent completer les Chiourmes de leurs navires, surtout après la grande peste ou les rangs de nage de la marine sont fort éclaircis !!

Le flux d'étrangers ne suffit d'ailleurs pas à combler les vides d'une marine qui manque de main d'oeuvre de manière endémique au tournant des XIV et XV siècles. En 1375 le Sénat va même préconiser la construction de navires plus petits (moins de cent tonnes), afin de s'adapter aux difficultés croissantes de rassembler des équipages de rameurs pour leur flotte, mais qui fournissait aussi un autre avantage, celui de posséder des embarcations ayant une plus grande maniabilité ! 








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es problèmes de la marine Vénitienne rendent bien compte d'une situation sociale très paradoxale. C'est l'abstention préalable du " Prolétariat " Vénitien, qui explique le recours à l'immigration et non l'inverse !!. De sorte que l'utilisation accrue d'étrangers dans la marine, ne peut être interprétée comme la volonte du Patriciat qui viserait à  casser les salaires du prolétariat Vénitien !

Sans nul doute ce prolétariat vénitien préférait d'autres activités, artisanat et commerce par exemple, activités moins pénibles et contraignantes !. D'ailleurs sur mer ce sont les Galées de guerre que fuit le peuple, car il ne semble jamais y avoir défaut de rameurs sur les navires désarmés du commerce...pas fou le vénitien de base !!!!

A venise comme dans les Marches tous les immigrés ne deviennent pas rameurs sur des navires, ils sont aussi domestiques, paysans, mercenaires, marins spécialisés, ou accomplissent des tâches occasionnelles auxquelles les citoyens originels de Venise répugnent

Bin quoi !!!...ne leur jetons pas la pierre hein !!!...c'est encore comme ça chez nous...faut pas être hypocrite m'enfin !!!!





Nota: le Patron d'une Galère (ou Galée), son Armateur et ses Actionnaires passifs, qui pouvaient être d'autres patrons de galères partis en voyage, partagent les risques en prenant une participation aux coûts d'une expédition, sous forme de " Carats ", qui leur donnent droit à une partie de la cargaison au retour de la galère. Cette part est proportionnelle au nombre de Carats qu'ils ont payés, la durée de l'investissement est toujours limité à un seul voyage ( lucratif mais à hauts risques!)


PS: Si vivre de la mer pouvait aussi signifier un passage au service de l'état, ce ne devait guère être un privilège prisé par le peuple vénitien, quand on songe au peu d'enthousiasme des citoyens de Venise pour ce genre d'emploi ???....cet article est tiré d'une étude de Alain Ducellier...M de V

mardi 28 juin 2022

De l'Auteur au Copiste, à la Transmission des Textes

Petit condensé se référant à d'autres articles de ce Blog. Pratiquement tous les textes du Moyen âge qui sont arrivés jusqu'à nous ont été transmis par des manuscrits, c'est à dire des documents écrits par des copistes ( voir article ). Pour ce qui est de l'Imprimerie ( voir article ), elle n'apparaît vraiment en France qu'au milieu du XV siècle. Cependant longtemps après l'utilisation de cette technologie, des copistes continueront à copier à la main pour reproduire et diffuser des textes 

Par sa nature même, chaque manuscrit (en abrégé ms) est unique. Même si nous possédons plusieurs copies d'une même oeuvre, chacune d'elles sera différente des autres. Deux copies exécutées de la main d'un copiste seront toujours dissemblables, oubli d'un mot, confusion de lettres, variation de l'écriture entre l'hiver et l'été ( voir article ),( il n'y avait pas de chauffage dans les scriptoria ) etc...!!!

De plus le respect du texte n'existe pas au M-A ( voir article ), le copiste pouvait, devait même !, corriger et améliorer un texte si celui ci lui semblait incompréhensible ou illisible. Il pouvait en moderniser la langue, imprimer à sa copie ses propres traits de dialecte, voîr même ses idées sur le sujet. Bref chaque copiste était partiellement responsable du texte qu'il devait livrer au final !

Cela posait quelques problèmes selon les types de documents recopiés !!!





Sous son règne déjà !, Charlemagne ( voir article ), fut obligé d'envoyer des " Missi dominici " dans les Abbayes afin de corriger dans les scriptoria les errances des copistes travaillant sur la Bible. Ces derniers se laissant aller à des digressions, emportés par leur foi chrétienne et leur vision de cette religion ( voir article) !

Ce ne sera que sous Charles V le Sage ( voir article ), monarque à l'origine de la bibliothèque Nationale ( voir article ), fin XIVsiècle, que ne sera recopié qu'une seule et même bible !

Le support de l'écriture au M-A c'est le parchemin ( mouton, chèvre, veau, brebis ), peaux gratées et traitées spécialement. Le plus beau parchemin et le plus onéreux reste le Velin ( peau de jeune veau ), très fin, souple et presque translucide !

Le papier inventé en Chine ( voir article ), introduit au Moyen Orient et en Afrique du Nord n'apparaît en Europe qu'au XII siècle et en France au XIII siècle, il ne sera utilisé couramment chez nous qu'à partir du XV siècle !

Ce qui semble anachronique vu que les Romains connaissaient le papier ( traitement du Papyrus )  grâce aux Egyptiens ???





Le support parchemin se présente sous deux formes le " Volumen " ou rouleau, et le " Codex ", assemblage de plusieurs feuilles pliées et assemblées en cahiers, puis reliés et cousus ensemble ( voir article ), au M-A le Volumen tendra à disparaître, au fur et à mesure au profit du Codex

On écrit avec un " Calame " ( roseau taillé ) ou une " Plume " de volatile ( d'Oie ), ou de tout autre oiseau en fonction de la finesse du trait que l'on désire ( voir article ), ce qui donne un tracé plus ou moins anguleux de pleins et de déliés plus ou moins accentués

L'écriture a beaucoup évoluée au cours des siècles, nos Paléographes interprétant les manuscrits du M-A, voient l'apparition d'une graphie bien adaptée aux parchemins, on la nomme " minuscule Caroline ", elle sera utilisée jusqu'aux XII et XIII siècles

Dès le XII siècle apparaît une graphie nouvelle, plus anguleuse, dans l'Ouest de l'Europe, l'écriture " Gothique ", puis se répandra au XV siècle, par le phénomène de l'évolution, une écriture simplifiée et plus rapide " la Bâtarde ", n'y voyez la aucun terme péjoratif !, le terme " bâtard " n'avait rien de péjoratif ou d'insultant a cette époque !





Au M-A les plus grands producteurs de manuscrits furent les ateliers des monastères et Abbayes, les " Scriptoria ". Cependant dès le XIII siècle vont se créer des Ateliers Séculiers Laïcs de copistes, qui vont répondre à la demande croissante d'un nouveau public Urbain !

L'essor des Universités, de leurs Facultés et Collèges, ainsi qu'un nombre toujours croissant " d'estudiants ", ( voir article ), va faire exploser la demande dans les grandes cités Universitaires d'Europe

Les libraires de ces grandes villes, comme Paris et Montpellier, vont même mettre au point un système de location de manuscrits " cahier par cahier " ce qui permettait qu'un même manuscrit puisse être copié similtanément par plusieurs Estudiants d'une cité Universitaire !

En ce qui concerne les textes littéraires en langue Vernaculaire, ou ( vulgaire ) !, on ne sait à peu près rien de leur mode de production et de leur diffusion avant le XIV siècle. La langue des Doctes restant le Latin ( voir article ), l'écriture en Langue courante par des Lettrés n'est pas courante, même au Bas Moyen Age, comme une sorte de snobisme, d'une classe instruite, envers la moutonnière masse populaire des manants !






Bien des manuscrits ont dû disparaître, et de nos jours quelques incomplets, bien abimés, sont retrouvés. Quelques manuscrits de Menestrels ( voir article ), écrits sans grand soins, reliés dans des volumes de petit format et usés, qui appartenaient sans doute à ces acteurs, réciteurs, chanteurs et jongleurs itinérants ( à ne pas confondre avec Troubadours et Trouvères, voir article )

Pour les XIV et XV siècles des " mécènes ", Grands Seigneurs et Hauts Barons, voîr même de riches Bourgeois, se font copier pour eux de luxueux Codex. On connait alors le nom de plusieurs copistes et enlumineurs célèbres pour la qualité et la précision de leur travail !!

Nota: le nain précise qu'à ce jour il y a 443 articles sur le Blog, répartis sur 4 ans de travail d'écriture de vôtre copiste !


PS: Je conseille, pour plus d'infos, les écrits de Geneviève Hasenohr, ainsi que le livre " Paléographie du Moyen âge " par A Colin, Paris 1973, bonnes vacances d'été à vous les gens !!!...M de V


mercredi 22 juin 2022

La civilisation Disparue des Mayas ( III )

Contrairement aux Incas et aux Aztèques les Mayas avaient disparus dès le Haut Moyen âge, entre l'an 800 et l'an Mil. les descendants de cette civilisation Maya vivent sur les terres du Mexique, du Guatemala, du Belize, du Honduras et au Salvador  

Leur territoire, du temps de leur splendeur, couvrait 325 000 kilomètres carrés ! . les conquérants Espagnols du XVI siècle passeront à côté de cités abandonnées depuis déjà 500 ans ! 

La civilisation n'a pas surgi soudain de la forêt, son évolution court sur plusieurs siècles. Ce sont des populations vivant de la collecte et de la chasse qui peu à peu se sédentarisent autour du maïs et des tubercules, selon leur calendrier ils font débuter l'ère Maya à la date, probablement mythique de 3113 avant J-C





Les constructions les plus anciennes, ainsi que les textiles, les peintures, les magnifiques ornements de plumes, représentés sur les fresques n'ont pas résisté à l'humidité et à la jungle des basses terres 

Ce que nous savons des Mayas nous a été transmis par la pierre et la céramique, et bien sûr, par ce qui a échappé aux pilleurs de tombes. Pour vous donner un ordre d'idée la fin de l'ère maya correspond au début de la dynastie Capétienne en France !

En 1946 des chercheurs découvrent dans un temple de Bonampak, des fresques miraculeusement préservées par une fine couche de calcaire, elles offrent une peinture de la vie quotidienne Maya datant du VIII siècle selon les experts

Outre des cérémonies à caractère religieux elle représente aussi des femmes et des enfants, ce qui est peu fréquent. On trouve aussi une fresque montrant un jugement, ou des captifs presque nus implorent un chef vêtu d'une peau de jaguar et armé d'une lance

C'est à partir du III siècle que les Mayas étendent, en cercles concentriques, leur influence autour du Petén, région frontalière du Guatemala. On recense une centaine  de cités ayant joué un rôle important et bâties sur les mêmes principes architecturaux





Les centres les mieux connus sont Tical, contrôlant d'autres centres cérémoniels, puis Uaxactun au coeur d'un réseau commercial à grande échelle, ensuite Bonampak, Palenque, Piedras Negras dans le bassin de l'Usumacinta. Dans le Yucatan on trouve Uxmal, Labna et Sayil, un peu plus au Sud on trouve Copan la ville d'Art aux multiples sculptures

Les cités exhumées témoignent d'une société dominée par les prêtres, et les édifices orientés selon les point cardinaux témoignent du savoir de ces prêtres en astronomie. La classe dirigeante attachée au contrôle des rituels religieux devait avoir aussi des activités militaires, en témoignent des représentations de guerriers arborant des objets religieux symbole de leur pouvoir 

Il est difficile de dater les progrès de leur agriculture, mais on peut supposer que dès le VII siècle, les Mayas, connaissaient le Tabac, le Cacao, de nombreux arbres fruitiers, en plus du Maïs, de l'arbre à pain ( que l'on appele aussi le Noyer Maya), ainsi que d'autres tubercules

Ils furent de grands bâtisseurs, leurs pyramides en gradins ont traversé les siècles, mais ils n'ont pas laissés que des oeuvres monumentales. Leur artisanat, dans bien des domaines, était également très avancé !





Leurs bijoux, colliers et pectoraux en Jade, retrouvés dans des caches sont magnifiques, ainsi que les statuettes exhumées sur l'île de Jaina, dans l'état de Campeche, illustrent le grand talent de leurs artisans

Les Mayas adoraient le temps comme un Dieu, leurs calendriers en témoignent !, ils le conçoive comme un phénomène cyclique d'une durée infinie. Ils utilisent deux calendriers différents, l'un rituel de 260 jours divisé en 13 périodes de 20 jours, l'autre Solaire de 365 jours divisé en 18 mois de 20 jours avec 5 jours additionnels. Le chiffre 20 est une base de leur système de calcul, car ils comptaient avec les doigts des mains mais aussi ceux des pieds !  

L'écriture Maya est réservée à l'usage religieux et politique, ces Glyphes apparaissent à l'époque classique, autour du VII siècle. les Indiens du Yucatan et du Guatemala l'utilisaient encore à l'arrivée des Espagnols au XVI siècle, mais elle fut perdu, et pour cause !!!, peu après la conquête de l'amérique centrale par ces derniers !!

D'autes civilisations ont disparues dont nous ne savons presque rien, les Toltèques, les Maya-Toltèques, les Chichimèques et les Olmèques...peut être un jour...avec les progrès dans les recherches ?????


PS: Un moine Franciscain (Domini canes ou les chiens du Seigneur comme ils se nomment eux mêmes), du nom de Diégo de Landa, futur évêque du Yucatan écrivait en 1566, qu'ils avaient trouvés quantités de livres représentant cette écriture figurative, je le cite : que bien qu'il n'y soit rien trouvé de superstitions ou mensonges du Démon, nous avons tout brûlés, ce qui provoquait leur étonnement et les affligeait ???...Pourquoi je suis pas étonné hein !!!....M de V


mardi 21 juin 2022

XIV Siècle, Tenochtitlan, la cité-état des Aztèques ( II )

Farouches guerriers bâtisseurs de temples, prêts à sacrifier des centaines de victimes pour satisfaire et honorer les dieux. les Aztèques s'installent dans la vallée de Mexico au XIV siècle !

Un aigle sur un cactus, dévorant un serpent, telles sont les armes du Mexique d'aujourd'hui. Ce symbole à traversé les siècles, puisque selon les chroniques il désignait la cité de Mexico-Tenochtitlan avant l'arrivée des pillards Espagnols. Cette représentation est liée à sa fondation, au XIV, par une tribu de guerriers nomades " les Mexicas ", une merveille d'architecture au Moyen âge ! 



Tenochtitlan est une éblouissante métropole d'au moins 150 000 habitants à la mesure de l'essor fulgurant des Aztèques . Entrés dans l'histoire, au XII siècle, en quittant " Aztlan ", leur mythique point de départ, ce peuple a connu une longue errance. Ils furent guidés, selon la légende, par " Huitzilopochtli ", ( le colibri de la gauche...c'est à dire le Sud). A la fois Dieu et Chaman il va guider les Mexicas par étapes, celles ci furent jalonnées de luttes tribales !!





Vivants de la chasse, en de longs déplacements, ou les Mexicas s'orienteront grâce aux étoiles, leurs périgrinations vont les mener vers la vallée de Mexico. Ils transportent avec eux des fardeaux sacrés les "Tlaquimilolli ", paquets renfermant des objets symboliques (pierres, plumes précieuses, silex et fleurs séchées) représentant les dieux !

Les Mexicas voient un jour se matérialiser, sur un îlot du lac Texcoco, la prédiction annonçant la fin de leur errance. C'est un " Aigle sur un cactus dévorant une figue de barbarie ", dans le cas des textes les plus anciens, ou un serpent dans les versions tardives ?

Ils y bâtissent le premier sanctuaire en l'honneur de leur guide Huitzilopochtli, puis fondent Tenochtitlan en 1325, ou l'année des deux roseaux selon leur calendrier !

La domination progressive de Tenochtitlan sur les autres cités environnantes s'accompagne d'escarmouches violentes, ainsi que de fréquents troubles politiques. Mais c'était un mal nécessaire pour se procurer des victimes à sacrifier aux dieux, par exemple, Tenochtitlan et sa voisine Tlaxcala entretiennent soigneusement une belligérance sans fin, permettant aux deux cités de se procurer des prisonniers à sacrifier !!





Cependant la pacification croissante de la région permet l'expansion du commerce au loin, sous l'impulsion des " Pochtecas ", de grands négociants aventureux dont les caravanes rapportent des côtes Atlantiques et Pacifiques les matières premières ( obsidienne, herbes, coquillages, plumes exotiques etc..)

La plus belle ville du monde, que les Espagnols appelleront " la nouvelle Venise " avant de l'anéantir !!. La cité est édifiée au milieu d'un lac sur un archipel d'îles artificielles, constitué à l'origine par des radeaux de branchages recouverts de boue prise au fond du lac !

C'est ainsi que les Aztèques de la tribu primitive s'étaient procurés des terres cultivables !. Ces jardins flottants, les " Chinampas " s'enracinèrent peu à peu au fond des marais, et ont contribués à l'assèchement partiel de la lagune. A la fin du XV siècle la cité possède des Palais et des temples reliés par des chaussées, si larges !!, que huit cavaliers peuvent y circuler de front. L'eau est présente partout, on peut entrer dans le palais de l'Empereur en bâteau, les rues sont longées de canaux et grâce à un aqueduc l'eau potable arrive dans tous les quartiers de la ville. L'urbanisme y est bien supérieur à celui de l'Europe médiévale !





Toutes les routes convergent vers Tenochtitlan qui devient très rapidement un carrefour d'échange pour toute la nation des Mexicas. Cependant pour y vivre ! il reste un gros souci selon l'avis du Nain !!....ce sont leurs croyances mordious !!!

Car afin d'éviter la disparition de la divinité principale qu'est le soleil, et afin que cet astre puisse continuer sa course journalière dans le ciel ...il faut le nourrir !!!!!. Le bémol c'est que cet astre puise son énergie dans le coeur des humains, que les Aztèques arrachent donc volontiers, car l'eau précieuse qui s'en échappe, c'est à dire le sang ! est la nourriture du dieu !!

Or donc les sacrifices humains augmentent en fonction de la croissance de la cité état et de ses habitants. A titre d'exemple, vingt mille sacrifiés lors de la rénovation du grand temple de Mexico-Tenochtitlan, sous le règne de Ahuitzol. Ce n'était qu'une rénovation morbleu ! y en aurait eu combien pour l'inauguration d'un bâtiment neuf hein !!!!. Bon ils avaient une technique bien particulière pour se procurer la matière première !






Pour ce faire on faisait " la Guerre des Fleurs " ou guerre fleurie !!...l'objectif n'étant pas de tuer des ennemis mais de faire des prisonniers, afin de pouvoir les sacrifier aux dieux dans leurs cités, et les autres d'en face étaient venus pour la même choses hein !!  Les combats étaient originaux puisque les guerriers essayaient d'attraper les cheveux de l'adversaire afin de le ramener dans son camp !

Tenochtitlan s'opposait ainsi frequemment aux autres cités états de Tlaxcala, Huejotzingo et Cholula ...attention hein ! tout le monde était d'accord on venait juste faire la cueillette quoi !!!!


PS: Ayant vécu un moment là bas j'ai fait la connaissance d'un spécialiste de l'histoire ancienne du Mexique. Il m'a expliqué un rituel pour invoquer le dieu de la pluie " Tlaloc ".....pas cool ! des hommes se tenaient en cercle pour danser, mais au préalable, ils se traversaient le sexe avec une aiguille et un fil provenant du cactus !...pendant la danse ou ils étaient tous reliés à ce fil, le sang répandu était sensé honorer Tlaloc et faire venir la pluie...Heuuu sans moi hein l'nain y joue pas M de V

samedi 18 juin 2022

N°440) XV Siècle, l'Apogée de L'Inca, Maître des Andes ( I )

Jusque là l'Inca n'avait dominé que la vallée autour de sa Capitale " Cuzco ", à partir de ce siècle il impose son administration rigoureuse, ainsi que sa religion d'état à toute la Cordillère des Andes, pour devenir un grand Empire !

Lorsqu'ils se sont installés au coeur des Andes centrales au XIII siècle, les Incas n'étaient qu'une petite tribu en quête de territoire dans un environnement particulièrement hostile. Ce qui allait devenir un Empire était constitué de la plus longue chaine de montagne du globe !, elle s'étire sur près de 8000 kilomètres !

Il leur fallu moins de deux siècles pour imposer leur pouvoir. Cependant on ne connaît pas vraiment le destin de cette lignée de douze ou treize Monarques ???....car l'Inca ignore l'écriture !, ce qui fait, bien évidemment, qu'aucun texte ne soit remonté jusqu'à nous !

Ils se sont adaptés à ce cadre naturel très dur, l''essor à partir de Cuzco a été fulgurant. Lorsque les navires Espagnols accostent au Nord du Pérou, au XVI siècle, pour le plus grand malheur de l'Inca !, son Empire s'étend alors de l'actuel équateur jusqu'aux frontières du Chili, il règne sur plus de 8 millions d'Indiens !





L'empire trouve sa cohésion dans la personne de son Souverain le " Sapa Inca " ou Inca Principal. Celui ci se proclame descendant " d'Inti ", le soleil, en faisant du culte solaire une religion d'état !

Le Sapa Inca est honoré à l'égal d'un dieu et pour préserver la pureté de sa caste il doit épouser l'une de ses soeurs la " Coya ", il ne partage son pouvoir qu'avec elle, bien sûr ces monarques seront entourés de concubines, mais seule la Coya est l'égale de l'Inca et elle gouverne à sa place quand il est en campagne ! 

L'Inca est assisté par un conseil de quatre membres les " Apus " représentants les quatre quartiers de l'Empire et sont chargés de leurs administration. Au dessous de ses quatre membres du conseil on va trouver les " Tukriquq ", ou gouverneurs des provinces

Voila en gros l'ossature dirigeante de l'Empire, mais l'on peut imaginer qu'ils étaient secondés par un grand nombre de personnels administratifs....ce qui ne devait pas être simple !!...surtout quand on ne connaît pas l'écriture !. Pour ce faire, nos fonctionnaires, disposaient d'un système mnémotechnique, permettant de recenser exactement les biens et les hommes

Ils ont pour cela comme outil de travail un objet appelé le " Quipu " ou noeud ???, voyons si l'on peut expliquer clairement son utilisation ? 





C'est un cordon horizontal sur lequel sont attachées des cordelettes, celles ci  ont des couleurs différentes et des noeuds différents, en fonction de la matière ou de l'objet que l'on a à compter, pour les quantités, le noeud simple marque le 1 et des noeuds de plus en plus gros les chiffres de 2 à 9

Ensuite la hauteur du noeud sur les cordelettes de différentes couleurs indique aux spécialistes s'il s'agit d'unités, de dizaines et ainsi de suite !...même si cela semble simple comme cela, ce n'était surement pas évident à utiliser pour le premier venu !

Les villages Incas bâtis dans les Andes, jusqu'à des altitudes frisant les 4000 mètres, sont habités par des familles appelées " Ayllus " et placées sous l'autorité d'un chef le " Curaca "

Il gère la distribution des terres, chaque famille devant cultiver des parcelles sur les différents étages écologiques de la montagne. Des Hauts plateaux aux contre-forts Amazonniens, les Incas, adaptent les espèces végétales au climat des Andes. Les tubercules constituent la base de l'alimentation et il existe des centaines de variétés de Pommes de Terre

Je pense que les paysans Incas devaient avoir des guibolles en acier chromé pour travailler sans cesse sur des terrains en espaliers ????





Le Maïs quand à lui pousse en basse altitude, consommé sous toutes ses formes, mais aussi transformé en une bière relativement épaisse. Les villageois  ont en plus des cultures la garde des troupeaux d'Alpagas et de Lamas qu'ils appartiennent au village ou au Sapa Inca

Les Incas n'utilisent pas la roue, mais pour autant ils ont laissé un réseau routier d'au moins 23 000 kilomètres !. Ces routes taillées dans le roc ou dessinées sur le sable partent de Cuzco et rejoignent aux quatre point cardinaux les quatre quartiers de l'empire Inca !

Ces routes sont jalonnées de postes de repos, de réserves de grains et de vêtements, ils jouent un rôle essentiel dans une économie fondée sur la redistribution permanente des richesses !

Lorsque Pizarro et ses hommes, en bons rapaces Espagnols ayant écumés toute l'Amérique du sud, sont arrivés au XVI siècle, ils ont pillé avec tant de cupidité, qu'il ne reste que fort peu d'objets témoignant de l'habileté des Incas à travailler les métaux, car l'or, l'argent, le platine, ainsi que les alliages  comme le cuivre et l'étain n'avaient pas de secret pour les Incas




Nota : selon une étude récente faîte en  Amérique du Sud par des spécialistes de ces civilisations anciennes, il apparaîtrait que les Incas aient possédé une écriture de type hiéroglyphique ???...affaire à suivre, le nain n'as pas d'infos précises !!!, le Nain fera une modification s'il obtient des renseignements sur ce sujet




PS: le Nain dit, il faut bien avouer qu'à notre époque contemporaine, nous faisons toujours la même chose hein !, pour piller les ressources des plus faibles on maîtrise. Nous reproduisons toujours que les mauvais penchants et les mauvaises actions de nos ancêtres mordious !! ...M de V







vendredi 17 juin 2022

Chine Médiévale, XII siècle, l'Apogée des Song

Au coeur du XII siècle la Chine connaît une grande prospérité matérielle et un essor culturel important sous la dynastie des " Song ", cette période est nommée " la Renaissance Chinoise ". Cette dynastie dirige l'empire depuis l'an 960 de notre ère !. Cependant les armées Song ne parviennent pas à conquérir les vastes espaces contrôlés par les " Barbares " autour de l'Empire, ainsi, loin de porter leurs regards vers l'extérieur ils se replient sur eux mêmes !

Ils cherchent avant tout à s'organiser et les institutions héritées de la dynastie des "Tang " sont révisées. la centralisation est poussée à l'extrême à tous les niveaux, politique, armée, économie et culture, l'unification du monde chinois est la priorité absolue  !






Trois grands départements se partagent l'administration, dont l'Empereur reste le chef inconditionnel, en premier lieu celui de l'Economie et des Finances, gérant les monopoles d'état ( Sel, Thé, Alcools, Parfums ), ainsi que le budget et la population, puis celui considérable des Armées, et enfin celui du Secrétariat, qui contrôle l'administration judiciaire, les nominations, les promotions et bien sûr les châtiments des fonctionnaires !!

Ce département du " secrétariat " prône l'élitisme !, et porte au niveau de la perfection le système du concours de recrutement, pour les candidats désirants entrer dans les rangs de cette administration !!!

Ils se préparent pendant des années en apprenant par coeur les classiques Confucéens, et dieu sait qu'il fut prolifique le Confucius !!!. Certaines catégories de la population sont écartés du système de recrutement et ne peuvent concourir, comme les acteurs, les musiciens, les marins, les bourreaux et les geôliers ainsi que leurs descendances !

Bref si tu est intermittent du spectacle, que tu fait du bâteau, que tu supprime les glands autour de toi, ou que tu les séquestre !!, pas de concours pour toi, c'est moche quand même Harhg !!! (désolé je m'égare !)






Les épreuves du concours peuvent durer trois jours consécutifs, pendant lesquels, les postulants sont enfermés dans de petites cellules individuelles, après avoir été fouillés soigneusement !. Munis de leur pinceau, d'encre et de papier, ils rédigent de leur plus belle écriture des essais relatifs à la culture Confucéenne et à l'art du gouvernement

De plus une composition poètique figure au programme. Les copies doivent être rendues dans un état impeccable, sans ratures ni surcharge et les lignes doivent contenir un nombre égal de caractères !. Grâce à ce système les meilleurs éléments sont engagés par des sélections réalisées au niveau des districts de chaque province 

Dès lors ils deviennent des fonctionnaires civils nommés " Mandarins ", devenant les rouages politiques essentiels de l'appareil d'état. Ce système est au détriment des membres et des proches de la famille Impériale, ou ennuques, concubines et autres intriguants avaient si souvent présidés aux destinées de la Chine !









De nombreux progrès techniques sont réalisés, le charbon devient de plus en plus un combustible courant et sert également à la fonte du fer. Les bâteaux à roues actionnés par la force humaine sillonnent fleuves et mers. Les industries du textile, de la porcelaine et du papier, ainsi que les imprimeries et les fonderies occupent des milliers de personnes !

Les premières formes de papier monnaie et lettres de change sont mises en circulation. La Chine est en paix, riche d'une démographie en hause elle compte plus de cent millions de personnes ....Oui oui nous sommes au XII siècle mordious !

C'est également une société de lettrés, car dès le VII siècle les Chinois ont produit des ouvrages en série, par gravure ou estampage, avec des planches de pierre ou de bois, gravées en creux, ou sculptées en relief

La demande de livres croît sans cesse dans l'empire du milieu et il semble que les Tang, prédécesseurs de la dynastie Song, ont utilisé des formulaires administratifs imprimés en série par xylographie !!










D
ès le IX siècle les grandes villes chinoises ont leurs imprimeries et il semble que déjà à cette époque, la grande majorité des livres  soient gravés et non copiés à la main !!!!

La fin de l'Empire des Song est amorcé au début du XIII siècle, les offensives foudroyantes et nombreuses dirigées par Gengis Khan (voir article), finissent par payer, il s'empare de Pékin en 1275

Puis sous le commandement de Kubilay Khan, son petit fils ( voir article ), les Mongols pénétrent dans Hangzhou provoquant la fuite de la cour des Song. Le dernier Empereur de cette dynastie, Dibing, se suicide en 1279, c'est alors l'occupation totale de la Chine !!

C'est aussi l'avénement d'un long règne, celui d'une lignée étrangère, qui s'installe pour 90 ans, et qui prendra le nom de Dynastie Yuan !



PS: Les Mongols garderont les institutions et l'administration Chinoise et au final ils deviendront plus Chinois que les Chinois eux mêmes ...M de V

mercredi 15 juin 2022

l'Essor de l'Islam de 500 à 750 de notre ère

Risquons nous à faire un peu de lumière sur la religion de nos voisins d'outre bassin Méditerranéen. Si le nain que je suis, ne croit en rien, hormis la pierre et l'acier, ce n'est point une raison pour ignorer les convictions de ses voisins !

Que savons nous ??, si ce n'est qu'au début du VII siècle de notre ère un prophète du nom de Mahomet fonde l'Islam, une religion qui allait connaître une diffusion mondiale et compter de nos jours plusieurs centaines de millions d'adeptes !

C'est un peu court !, il nous faut donc développer et planter un décor historique. Entre la Mer Rouge, l'Océan Indien et le Golfe Persique, la péninsule Arabique comprenait " l'Arabie Heureuse ", actuel Yemen riche et fertile et l'Arabie des déserts sillonnés par les bédouins avec leurs troupeaux et leurs caravanes de Dromadaires.

Les Arabes nomades ou Citadins étaient en contact avec deux Empires sur le déclin. Au Nord les Byzantins ou vivaient Juifs, Chrétiens et Païens, tandis qu'à l'Est on trouvait celui des Perses (les Sassanides), qui pratiquaient la religion dualiste de Zarathushtra, prophète et réformateur Iranien ! 










Vers 525, les Abyssins ( Ethiopiens ), cherchent à conquérir le Yemen (l'Arabie Heureuse), gouverné par la dynastie Himyarite, ils ne viendront jamais à bout de la résistance Yéménite et en 575 ils font appel aux Sassanides (Perses), qui réduiront ce pays à l'état de simple province de l'Empire Perse gouvernée par un Satrape

Maintenant situons la Mecque, principal lieu de culte de l'Islam. A cette époque elle était aussi connue sous le nom de " Bekka ", elle se trouve à mi chemin entre " Marib ", l'une des principales ville du Yemen et " Petra ", ville fondée par les Nabatéens ( Jordanie ).

A cette époque elle est principalement un centre commercial prospère avec des ramifications s'étendant jusqu'en Syrie. On y trouve le sanctuaire de la " Kaaba ", gigantesque cube de pierre grise renfermant une météorite de basalte " la Pierre Noire ". Les pèlerins venaient de toutes l'Arabie et des pays voisins afin d'y honorer les 360 divinités rassemblées dans cet endroit !

Voila le décor est planté et nous pouvons de ce fait passer à la partie religieuse, dans un monde, qui à cette époque, adorait des idoles...360 quand même hein !!!!









C'est dans ce contexte que naît Mahomet vers 570, issu de la puissante tribu des Quraychites ( requins en Arabe ), qui avait conquis la Mecque au V siècle. jeune homme Mahomet gagne sa vie en conduisant des caravanes pour une riche veuve qu'il épousera 

Après son mariage Mahomet avait pris l'habitude de se retirer dans une caverne du Mont Hira non loin de la Mecque, ceci afin d'y pratiquer la méditation. Dans ce lieu il aura de nombreuses révélations. Fort de celles ci il entame sa période de prédication !

C'est ainsi que la troisième religion monothéiste révélée " l'Islam ", qui signifiait " soumission à la volonté de Dieu " commence à se répandre, proclamant avec force l'unicité de Dieu !. Mais il va finir par inquiéter les Mecquois, ceux ci craignaient d'êtres ruinés, car la condamnation à voir disparaître les 360 idoles provoquerait également la disparition des pèlerins !!. Ils vont donc le persécuter !

Or donc en 622, suivi de 75 compagnons qui se qualifient eux même de " Musulmans ", venant de l'Arabe " Muslimun ", c'est à dire " celui qui remet son âme à Allah ", qu'il se réfugie dans l'Oasis de " Yathrib "










Ce lieu prend le nom de " Madina al Nabi " (ville du prophète) ou encore " Médine " . La Hijra ou émigration va marquer l'An I de l'ère Musulmane ou " Hégire "

Les circonstances vont ensuite faire de Mahomet un homme d'état et un général. Il signera avec d'autres groupes un pacte appelé " Constitution de Médine ", que certains considèrent comme un Traité internationnal exemplaire pour l'époque!

Il reste cependant en butte à l'hostilité des Mecquois qui l'obligent à livrer plusieurs combats. le 11 janvier 630, il entre victorieux à la Mecque, pour se rendre aussitôt à la Kaaba afin de faire détruire les idoles. la Kaaba devient " la maison de Dieu " et les rites du pèlerinage Musulman vont remplacer ceux des Païens !

A la loi tribale se substitue la nouvelle alliance, celle de la " Umma ", ou communauté des musulmans, qui se doivent aide et protection. Peu de temps après, en 632, de retour à Médine, d'un dernier pèlerinage à la Mecque il est pris de fièvre et meurt le 8 juin !




PS: à titre informatif, ceci n'est écrit que pour une édification historique, d'une religion, au sein de la période médiévale....M de V




lundi 13 juin 2022

Le Rouge Oriflamme de France

Monjoie Saint Denis ! s'écriaient les Preux lorsqu'il était déployé devant l'Ost rassemblé. L'historien ou le romancier ne manque pas de synonymes pour éviter le terme vulgaire de drapeau....étendart, bannière, gonfanon, penon, voire même le Latin vexillum. Mais aucun de ces mots n'a la noblesse et les sonorités de l'Oriflamme

Le terme est très anciennement attesté dans la langue française. On le trouve au tout début du XII siècle dans un passage de la chanson de Roland. Les chansons de geste témoignent aussi qu'aux XII et XIII siècles " Oriflamme ", n'est pas un nom propre et ne désigne pas un objet singulier unique, mais plutôt un type de Gonfanon caractérisé par sa couleur d'un beau rouge que l'on déploie dans les armées féodales ! 

Selon un chroniqueur Anglo-Normand du XII siècle, Orderic Vital, le Roy Louis VI vaincu à la bataille de Brémule (1119), se fit prendre son gonfanon par un chevalier à la solde de son adversaire Henri Premier Beauclerc, Roy d'Angleterre et Duc de Normandie. 

Si le Roy de France parvint à récupérer son destrier ainsi que son harnachement il fut gros Jean comme devant pour son étendart !!!








Henri Premier Beauclerc avait racheté à son chevalier ledit trophée, pour la somme considérable à cette époque, de 20 Marcs, ce qui représentait environ un lingot de cinq kilos d'argent !!!!. On peut supposer qu'il fut remis à la garde d'une église pour y être exhibé, ex voto, selon l'usage attesté dans cette période.

Ce n'est qu'un épisode parmi tant d'autres émaillant notre histoire médiévale les trophées pris aux vaincus finissaient la plus part du temps par orner les lieux de cultes des vainqueurs. Quel que soit le pays ou la provenance, du Saint Empire Germanique, de Flandres, D'angleterre, d'Italie, de l'Espagne ou d'Outre mer, il fallait bien se justifier de quelque chose de Saint de façon à s'en mettre plein le grouin sur le terrain !!! 

Ne nous voilons pas la face c'est toujours d'actualité ! ou nos dirigeants, la conscience drapée d'innocence, montrent du doigt l'adversaire, le mécréant ou le méchant !!! 

Cependant quand l'Empereur germanique, Henri V, menace d'envahir le royaume en 1124, Louis VI décide de rassembler l'Ost contre lui. il se rend à l'Abbatiale Saint Denis, prier le Saint Martyr, le protecteur de la monarchie Capétienne








Il y prend le Gonfanon de Saint Denis, comme il est habilité à le faire en tant que détenteur du Comté de Vexin et Fief de cette Abbaye. Il devient de plein droit le Gonfanonnier, le porte drapeau de l'Abbaye !, au même titre par exemple, que le Comte d'Anjou avait le droit d'emporter à la bataille l'étendart de Saint Martin, premier évêque de Tours !

Ainsi se trouve attesté, pour la première fois, un rite qui devait se renouveler à maintes reprises jusqu'en 1465. Pendant trois siècles la coutume voulut que lorsque le Roy partait pour la guerre il se rende à l'Abbaye Saint Denis pour y recevoir le Gonfanon, ou Enseigne Saint Denis, le restituant au retour lors d'une cérémonie !

C'est à Guillaume Le Breton que l'on doit la première description de l'Oriflamme, dans son poème " la Philippide " à l'occasion de la bataille de Bouvines (1214), je cite : simple enseigne tissée de cendal ( étoffe de soie), d'un rouge éclatant, flamme dorée est son nom vulgaire

Il est dit aussi de cette flamme rouge, sans ornement, qu'elle fut portée comme une bannière d'église, c'est à dire sur une barre transversale attachée à une hampe (manche) tenue par le porteur verticalement









La couleur rouge n'est pas une innovation du début du XIII siècle. Dès l'origine, pour tout le monde, le mot Oriflamme évoquait un bannière de couleur rouge sang, mais représentait surtout la Pourpre symbole de la souveraineté du pouvoir suprême 

A l'époque ou Louis VI avait, le premier, pris l'enseigne de Saint Denis, la monarchie n'avait pas encore de véritables armoiries. L'oriflamme est antérieur au développement de l'Héraldique !!

Selon les textes, ce ne fut qu'un peu plus tard, sous Philippe Auguste, que flotta dans l'Ost royal la bannière fleurdelisée. A partir de ce moment les Roys emportaient l'oriflamme avec eux comme une relique, une sorte de talisman, devant protéger et donner la victoire à l'Ost !

L'oriflamme va sortir plutôt mal en point des défaites successives subies lors de la guerre de cent ans, Crécy, puis Poitiers et pour finir Azincourt vont compromettre définitivement la destinée de l'antique Oriflamme !

On ne le vit plus jamais sur aucun champ de bataille. Tout juste une fois, sous Louis XI, lors de la guerre du bien public. Bien sûr l'objet existait encore, il était conservé à l'Abbaye de Saint Denis, on le montrait aux pèlerins, mais il semble que les restes tangibles de l'Oriflamme n'aient guère dépassés 1600 ????





PS:  l'église s'efforça tout au long de cette période, par le biais d'une cérémonie de remise de l'Oriflamme, de faire admettre aux Roys de France qu'ils étaient ses vassaux. Prétention exorbitante à laquelle la monarchie n'a jamais franchement consenti ...M de V

samedi 4 juin 2022

Communiquer, Espionner, Convaincre

Si vers la fin du XIII siècle, Edouard Premier d'Angleterre, commençait une missive, adressée à son homologue Français, en ces termes ampoulés " A mon très cher frère en Christ Philippe de France ", le Roy de Fer, non moins fourbe en écriture répondait avec la même " eau bénite de cour " par " A mon très cher frère en Christ Edouard d'Angleterre " !!!!!

Cependant les coups tordus entre eux estoient moult nombreux et fréquents, et par " Espies " interposés, sans guerre déclarée ils combattaient à couteaux tirés. La situation allait dégénérer après la mort du Roy de Fer avec la succession au trône de France, pour tourner en jus d'boudin !!!

Or donc à quelques temps de la, la guerre de cent ans (116 ans) est déclenchée et les dirigeants qu'ils soient Anglois ou François comprennent vite que la maîtrise de l'information est devenue cruciale. Le royaume de France sera ainsi sillonné sans discontinuer par des " Messagers ", des deux camps, diffusant la parole de leurs Souverains, utilisant crieurs publics, prêcheurs, professeurs de Faculté et Clercs, qu'ils chargeront d'annoncer à la populace, ce que les pouvoirs en place souhaitent dire d'eux même, et ça crache sévère sur le dos de leurs adversaires, qui bien sûr font de même, ou y a d'la gène y a pas d'plaisir  !!





Loin d'être une simple tâche administrative ces mises en scène de la parole renforcent les liens entre les Roys et leurs Sujets, bien plus surement que Traités et Pamphlets politiques, qui eux ne se limitaient qu'à un public, fort maigre, de Lettrès dans cette période considérée

La guerre de cent ans était souvent une guerre de proximité et de mouvements limités, Français et Anglais cherchent à savoir comment se déplacent les troupes dans leurs environs, leur importance, et leurs objectifs. Le renseignement de proximité est d'une importance vitale au XIV et XV siècles ou entre raids Anglais et Guerre civile les différentes factions avaient fractionné le territoire en obédiences rivales et incertaines

Quand Edouard III fait de l'intox en traitant le premier Valois, Philippe VI de " Roy Trouvé " alors qu'il revendique la couronne de France, ce n'est pas sans avoir des gens bien placés pour le renseigner sur les faits et gestes de ce gros benet de Roy chevalier !. ces missions ne sont pas sans risques, en particulier pour les " Espies " (espions), que ce soit sous Philippe VI, Jean II, Charles V, Charles VI etc....!!!. Ainsi des hommes à la solde de L'Anglois furent décapités en 1437 pour avoir livrés secrets !!!, ou ce messager Bourguignon, porteur d'un manifeste de son Duc qui fut tué et ses lettres brûlées lors de la guerre civile






Les missions elles mêmes sont semées d'embûches et l'on se perd facilement dès que l'on quitte  un environnement connu et immédiat, les routes ne sont pas bonnes, ni très sûres. Ces chargés de missions ont alors recours à des guides locaux, les messagers détroussés ou tués sur le bord du chemin ne sont pas rares !!!

Si l'on tient compte de l'espace de circulation selon le temps et les distances de l'époque, un messager à pied parcourt en moyenne une vingtaine de kilomètres. Un messenger Anglois, très expérimenté, tel Jack Faukes, parvient en partant de Londres à atteindre Avignon en huit jours au début de la guerre de 100 ans !

Tout dépend des enjeux et des missions, les Princes disposent en effet de services de chevaucheurs et de relais qui sont bien plus rapides que les piétons. Plus tard, sous son règne, Louis XI va structurer un système de chevaucheurs " Postés ", c'est à dire qu'ils résident dans un relais de poste muni de l'intendance nécessaire !

Une véritable guerre de l'information et de la communication se met en place et se joue dans l'ombre, et ce dès le début de ce très long conflit qui entre trêves et traités allait durer 116 ans !






Surtout autour de Edouard III qui dès 1340 se proclame Roy de France et appelle au ralliement, les Grands et les villes du royaume de France, les engageants à se placer sous sa protection ou à subir les conséquences de leurs refus !

Côté Français on enjoint d'arrêter " manu militari ! ", tous ceux que l'on trouvera porteurs de messages et missives compromettantes. Il est certain que pour eux les lendemains seront difficiles, et ils auront de grands moments de solitude !!...les gens étaient durs à cette époque et la vie ne l'était pas moins !!

Le plus souvent on utilisait comme espion des Clercs, qu'ils soient réguliers ou séculiers, voir des Juristes ou des estudiants des Universités de France et d'Angleterre, voir même Troubadours et Trouvères, dès gens qui par leurs spécialisation bougeaient beaucoup.

Les Estudiants par exemple pouvaient se déplacer dans toute l'Europe pour y étudier sous tel ou tel maître, Troubadours et Trouvères étaient aussi itinérants, puis on trouvait également les Maîtres de métiers, Charpentiers, Tailleurs de pierres et Maître d'oeuvres qui se déplaçaient de chantiers en chantiers, sans oublier bien sûr les marchands...Ils espionnaient soit pour les pécunes soit par conviction de partis !


Nota : Cependant selon les sources historiques, nous apprenons qu'il y eut des " Espie " femme...Rohooo les Bougresses !!, dans le but " d'enquerer et savoir segretement des nouvelles de l'ennemi ". En fevrier 1434, une certaine Colette Meno, fut chassée de Beauvais, ville alors proche du territoire Anglois, ou l'on avait de fort soupçons qu'elle fut une espionne !!. Quelques mois plus tard à Rouen, centre de l'administration Angloise, ils chassèrent une certaine Mariane Dupuis, soupçonnée d'intelligence avec les partisans de Charles VII...Malines les bougresses mordious !! elles sont juste soupçonnées et chassées !!, elles ne sont ni arrêtées ni mises à la question...peut être plus fines que certains hommes ??? qui finirent leur carrière dans de sinistres conditions !!!! 


  

PS: la parole et l'écrit ne se séparent pas dans les entreprises de persuasion des uns et des autres. Proclamations, publications, sermons, cours en Facultés, les spectacles ou les chantiers cathédrales tout est bon, mais une chose est sûre, si le james Bond 007 médiéval allait à cheval ou à pied en lieu et place de rouler avec son joufflu posé dans le baquet d'une Aston Martin !....il savait lire, écrire et se défendre dague et épée en main M de V