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jeudi 2 septembre 2021

Des Matines de Bruges à Courtrai

Nous sommes à l'aube du XIV siècle en l'an 1300 et le Roy de Fer venait de confier le gouvernement de la Flandre à l'oncle de la Reine. On ne peut pas dire que ce choix fut judicieux !!, car Jacques de Châtillon était un personnage violent et brutal, bref un sanguin d'esprit borné imbu de son rang et de sa noblesse

Il va tomber très rapidement sous l'influence de la Noblesse Flamande et d'une partie notable de la Haute Bourgeoisie. Ces classes dirigeantes ayant été confortées dans leurs privilèges par Philippe IV le Bel formaient en Flandre un parti prêt à collaborer avec l'envahisseur Français

Mais il n'en allait pas de même pour les masses populaires, la marmite était pleine et la soupe bouillait !!. L'hostilité du peuple à l'égard des possédants, déjà vive, allait s'accentuer à présent que leurs exploiteurs, forts de l'appui de l'occupant, faisaient peser sur eux une oppression encore plus forte !!!

A la haine le peuple va ajouter le mépris, et gratifier ces partisans Flamands du Roy de France d'un sobriquet jugé par eux infamant " Leliaerts " signifiant " Fleurdelisés " en français !!! ......Ben oui quoi !!! y a pas que l'Anglois qui joueras les envahisseurs au XIV siècle, les Français y faisaient pas mieux, faut pas croire hein !!!!!





Nos braves citadins de Bruges vont se trouver un chef, c'était un pauvre Artisan Tisserand, qui selon la chronique " n'avait jamais possédé dix livres vaillant dans son escarcelle ". Il se nommait Peter de Koninck, portant la soixantaine, petit, malingre et borgne selon Villani. Mais nôtre bonhomme brûlait d'une haine féroce envers les riches et l'envahisseur !

Dans des discours enflammés, dignes d'un prêcheur de la religion, il exortait le peuple à se soulever en masse pour régler leurs comptes aux " Fleurdelisés ", les Leliaerts !!. Ces derniers pris d'une sainte pétoche adressent leurs plaintes aux autorités françaises, notre bon Châtillon qui ne faisait jamais dans la dentelle fait marcher sur Bruges un corps d'armée de cinq cent chevaliers. Ce qui nous fait même en comptant à l'économie (comme un Banquier Lombard), au bas mot 2500 hommes !!!!

Pendant ce temps la, les " Communs ", de Bruges, font leurs petites affaires et tombent à bras raccourcis sur les riches, on en massacre une partie et pour faire bonne mesure on colle le reste en prison !!. Peter de Koninck devient alors l'un des principaux dirigeants de cette cité passée aux mains du peuple !





Bien sur à l'arrivée du Châtillon et de ses troupes, auxquels s'ajoutaient des " fleurdelisés " ayant réussit à se soustraire à la vindicte populaire, le courage des Brugeois fléchit, et ils ouvrent les portes aux français. Châtillon dans ses oeuvres, loin de calmer la foule décide de priver la commune de ses privilèges, et de faire abattre les murailles de la cité, puis il quitte la ville !!!...aucun discernement ce gros jambon de Châtillon ????

Les français partis Koninck reparaît plus virulent que jamais !!, on arrête la démolition des murailles et le peuple se soulève une fois encore. Le Châtillon revient avec ses troupes, mais il n'a toujours rien compris au problème cet Aliboron!

La ville va se rendre une nouvelle fois mais à la condition que l'on laisse partir, sans les molester, ceux qui étaient impliqués dans l'émeute précédente....ce qui fut accordé !!

Notre Châtillon fait son entrée dans la cité à la nuit tombée avec ses soldats, ce qui remplit de terreur les citadins, de bouches à oreilles les ragots les plus fous circulent. La rumeur dit que le Châtillon dès le lendemain ferait pendre la plupart des Brugeois en place publique !. une nouvelle fois la marmite se met à bouillir !!!





Pendant que nos français s'installent pour la nuit, une agitation fébrile s'empare des faubourgs ouvriers, c'est comme le bourdonnement d'une ruche, on se compte, puis on compte les armes, et enfin l'on envoie des messagers pour récupérer ceux qui venaient de quitter la ville avec armes et bagages et qui n'étaient pas encore bien loin !!

Bientôt on voit accourir de partout des groupes silencieux qui franchissent les remparts à moitié démolis, se répandent tel des ombres dans les rues obscures de cette nuit !. On va commencer par égorger les sentinelles afin d'occuper les portes pour qu'aucun français ne puisse sortir par la. On referme la nasse, tout est prêt pour un joyeux massacre !

Au cri de " Schilt en Vriend " (bouclier et ami), des centaines de torches s'allument et l'on se précipite sur les maisons ou dorment, comme rats en paille, nos français !!. Ceux ci vont chercher le salut dans la fuite mais seront égorgés sur place, comme de nombreux Leliaerts qui subiront le même sort

Aidé ou pas ?, notre Châtillon échappe au massacre et sortira clandestinement de la ville le lendemain. Le Massacre est évalué à 3500 personnes chevaliers, hommes d'armes et sympatisants confondus mordious !!





Personne à Bruges ne doutait que le Roy de France allait faire payer très cher le massacre de ses chevaliers !. Mais ils vont relever le défi et se préparer dans l'enthousiasme à ce retour de bâton français, et tout le pays va se mettre à l'ouvrage pour préparer cette armée !

Le temps pressant on se fabrique avec des branches à peine dégrossies des piques très particulières, avec à l'extrémité une lourde et massive tête de fer se terminant en pointe. Avec son poids elle pouvait aussi servir de massue. Elle fut surnommée " Goden Dag " (bonjour), car pour la faire retomber sur l'ennemi il fallait s'incliner comme pour une révérence

Comme défenses de têtes des bacinets ou à défaut des marmites, des planchettes de bois assemblées et suspendues au cou servaient de boucliers. Des casaques de cuirs bourrées de crin et des cottes épaisses de coton piqué composaient l'armure de ces chevaliers du peuple !!!

C'est ainsi que deux mois plus tard, le 11 juillet 1302 elle rencontra sous les murs de Courtrai l' Ost de la noblesse de France (voir article). Les Tisserands, drapiers et foulons firent la un grand massacre de nos français, heureux ceux qui purent s'échapper car les Flamands ne firent pas de prisonniers. Le Roy de France aura sa revanche le 18 août 1304 à la bataille de Mons en Pévèle !! 


PS: Cela n'a aucun rapport avec l'article mais le nain pousse un coup de gueule à l'intention des TDC ( lire trous du culs ou têtes de cons), qui commentent mes articles en signalant que les images qui me servent de déco ne sont pas de moi !!....bien sur avec 406 articles à ce jour et environ 5 images par article j'utilise Pinterest les gens !!!....Mais le nain ne vend rien !, il ne fait que du partage sur son Blog...seul luxe restant gratuit à notre époque !! M de V