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dimanche 25 juin 2017

la vie des moines au moyen âge

Les moines du Grec monos, signifiant seul, vivaient dans les monastères ou Abbayes, lieu de vie communautaire exclusifs aux moines, ils sont dirigés par un Abbé, ordonné prêtre et un prieur, l'abbé est considéré comme leur père.

Deux cas peuvent se présenter pour devenir moine, ou un adulte quittant famille et métier abandonne le monde conventuel pour la prière, ou il peut être offert dès l'enfance par les parents.

Mais ce procédé fut bien vite abandonné, il apparu bien vite aux Abbés que beaucoup de parents se débarrassaient d'enfants indésirables ou purement et simplement qu'ils ne pouvaient plus subvenir aux besoins de l'enfant. Le futur moine devait être consentant.




Ils s'engagent pour la vie dans ce monastère et n'ont pas le droit de franchir la commune clôture, selon la taille de l'édifice, de son prestige et de sa fortune, il se composait de plusieurs salles, de un ou plusieurs étages, d'une infirmerie, une hôtellerie ou des chambres d'hôtes, un scriptorium, un dortoir, une salle capitulaire pour les réunions, un chauffoir seule pièce chauffée du monastère.

Nous trouvons aussi une herboristerie, un potager, un jardin aux simples, un verger, des cultures et des animaux, sans oublier bien sur une église pour prier.


Souvent construit dans des régions isolées, afin d'avoir l'espace nécessaire pour cultiver et produire la nourriture pour vivre. Car il était fréquent de trouver des communautés de plus de cent moines dans un monastère.








Si leur fonction première était de prier pour le commun des mortels ils devaient aussi travailler dur pour vivre, recopier des manuscrits au scriptorium, sans oublier le devoir d'accueil aux errants des chemins du moyen âge, d'ou la nécessité de l'hôtellerie.

Le devoir d'assistance comprenait aussi les soins aux malades et blessés, ce qui nécessitait une infirmerie, une herboristerie et des moines compétents dans ces domaines.

Nos moines ont un emploi du temps très chargé, si l'on compte les huit prières par jour et le travail quotidien, il ne leur reste guère de temps pour s'ennuyer.

Lorsqu'ils accomplissent leurs taches quotidiennes, le déroulement en a été décidé dans la salle capitulaire comme tous les jours, qu'ils soient aux champs, aux cuisines, à des taches domestiques, ou de divers métiers, copiste, infirmier, herboriste etc.....







 Le travail de ces hommes vivant en autarcie était réglé par un emploi du temps immuable:

de 1h à 2h00 office de Matines
  2h00 - 3h30 repos
  3h30- 4h30 office de Laudes
 4h 30- 6h00 repos
 6h 00- 6h30 office de Prime
 6h 30- 7h00 réunion salle capitulaire
 7h 00- 9h00 travail
 9h 00- 9h30 office de Tierce
 9h30- 11h30 travail
11h30- 12h30 office de Sexte
12h30- 13h00 déjeuner
13h00- 15h00 repos
15h00- 15h30 office de None
15h30- 18h00 travail
18h00- 18h30 office de Vêpres
18h30- 19h00 dîner
19h00- 19h30 lecture commune
19h30- 20h00 office de Complie
20h00- 01h00 dortoir





Le monastère reste avant tout un centre de diffusion religieuse, avec l'accueil des pèlerins, des voyageurs et des pauvres, ils pouvaient aussi être eux même un lieu de pèlerinage.

S'ils disposaient de reliques d'un Saint ou d'objets réputés faire des miracles, les gens se pressaient en masse pour se recueillir sur ces reliques.

Certains lieux pouvaient atteindre une renommée européenne et les offrandes faites à la châsse ou au reliquaire pouvaient être conséquentes et apporter une aisance certaine au monastère.

Ils pouvaient aussi avoir une réputation dans le domaine des boissons, bières ou vins, voir même dans la confection de certains remèdes efficaces.

Beaucoup de personnes d'horizons et de métiers différents devenaient moines, ce qui formait un réceptacle de savoir de bien des corps de métiers.






Les monastères apparaissent comme des pôles de stabilité et des organisations économiques innovantes, dans une société instable ou la misère et très présente.

Leur fonction sociale de chanter la louange de Dieu ( opus dei), est perçue comme vitale par la communauté des fidèles de ce moyen âge profondément religieux.

Par leur puissance économique ils dominent la société médiévale, puis par leur activité intellectuelle ils contribuent aussi à la résurrection de la culture antique et de la culture en général.

Pour prier Dieu comme il convient les Abbés et les moines de nos monastères ont le souci de revenir aux sources.

Ils se plongent dans la lecture des ouvrages antiques, ainsi redécouvrent ils le latin passablement oublié à l'aube du moyen âge, ils iront jusqu'à créer un latin médiéval qui va devenir pour de longs siècles la langue de l'Europe lettrée.

PS: les églises collégiales de Terrasson, Saint Amand de Coly et Saint cyprien, en Dordogne, ont eu à leur commencement, des reclus du temps de Clotaire Roy de guyenne en l'an 620. Ces moines anachorètes avaient fait voeu de demeurer clos en cellule toute leur vie.

Chaque cellule était bâtie dans les murs de l'église de telle sorte qu'ils pouvaient par une petite ouverture voir l'autel, assister à messe et communier. Sur le côté opposé à cette fenêtre on trouvait un passage permettant de bailler victuailles au reclus ( chronique de Jean de Tardes, Chanoine Théologal et Vicaire général de Sarlat ).....M de V

N° 75) Christine de Pizan 1364-1430

Christine va naître à Venise en 1364, elle passera son enfance à la cour du Roi Charles V, ou elle rejoint avec sa mère et ses deux frères, leur père Thomas de Pizan.

Tommaso Benvenuto da Pizzano, est médecin et Astrologue ayant une très grande réputation de part ses prédictions, très en vue à la cour il meurt en 1387 à l'âge approximatif de 80 ans.

Christine reçoit à la cour une éducation soignée, mais pas autant que son père le désirait, car l'épouse de ce dernier souhaitait cantonner sa fille dans les travaux d'aiguilles et les devoirs d'une femme de cette époque. Néanmoins cette enfant très douée va développer petit à petit un gout certain pour les lettres, quoi d'étonnant à la cour d'un roi lui même fort versé dans ce domaine, qu'elle va d'ailleurs côtoyer très souvent.








Mariée à l'âge de 15 ans à un secrétaire du roi. Etienne du Castel a 21 ans est un homme savant et vertueux qui va bénéficier d'un office de notaire royal, un amour réciproque unissait le couple, de cette union 3 enfants vont naître.

Malheureusement pour Christine leur union sera de courte durée, Etienne va mourir victime d'une épidémie dans la même année que son père en 1387 à l'âge de 31 ans, laissant Christine seule avec ses enfants et une détresse financière difficile à juguler.

Elle parviendra néanmoins pendant cette période de 14 ans de vaches maigres à se maintenir à la cour de Charles VI sans déroger. Elle reste veuve et ne souhaite pas se remarier










Pour subvenir aux besoins de sa famille, elle entreprend d'écrire, elle est douée! ce qui lui vaut à la cour l'intérêt de Louis d'Orléans et de la Reine Isabeau de Bavière,

Elle est admirée au sein de cette haute noblesse du roi Charles VI, bien que l'on se méfie à cette époque des jeunes veuves qui ne veulent se remarier, et que l'on accuse souvent de luxure, ou d'avarice, ce qui dans le second cas serait pure méchanceté vu l'état de ses finances.








Christine rédige des poèmes et des traités moralistes, philosophiques, politiques, et même un traité militaire. Cette figure du courant encore balbutiant de l'humanisme français, devient la première femme à vivre de ses écrits, quel bel hommage à son pays de naissance, celui de Dante, Pétrarque et Boccace.

Connue pour sa prise de position en faveur des femmes, elle participe activement aux débats intellectuels de son époque, notamment dans la querelle littéraire concernant le Roman de la Rose







Querelle qui survient quand Jean de Montreuil rédige un éloge de cette œuvre du XIII siècle de Guillaume de Loris et terminée au XIV siècle par Jean de Meung Christine dénonce vigoureusement dans une lettre ouverte, le mauvais gout et la pauvreté d'esprit de Jean de Meung et lui reprochant sa haine des femmes.

Puis elle attaque l'indécence de ses propos et la fin de son récit qu'elle juge amorale et choquante. Elle s'appuie sur sa position de femme écrivain, sensible aux propos grivois, pour fustiger l'aspect de cette œuvre, disant même que les termes employés ne peuvent servir ni le style, ni la visée morale que semble affecter leur auteur.

Puis elle va défendre l'honneur des dames qui dans cette œuvre sont accusées de débauche et d'inconstance. Jean de Montreuil, qui évolue pourtant lui aussi à la cour, ne lui répondra pas directement, mais par personnes interposées, les frères Pierre et Gontier Col.








La querelle prenant de l'ampleur, Christine de pizan recevra l'appui de Jean Gerson, théologien et Chancelier de l'Université de Paris, qui lui aussi prendra part au débat.

Elle poursuivra la querelle par deux écrits de fiction qui réaffirment sa position, et attaque âcrement le roman de la rose et le livre du duc des vrais amans.

Il semble également que notre virtuose de la plume ait diversifié ses activités, notamment dans la supervision et la copie de manuscrits

Le nombre de ses ouvrages conservés et la richesse des enluminures de ceux ci, attestent du succès de ses œuvres, poète et moraliste christine de Pizan se consacre à l'écriture de traités politiques dans lesquels elle se révèle conseillère des princes et ardente avocate de la paix. En 1418, la prise de Paris par les bourguignons va la contraindre à se réfugier derrière la religion et entre dans un couvent ou elle meurt en 1430








Son traité politique sur les faits et bonnes mœurs du sage roi Charles V, qui fut commandé par Philippe II le Hardi, mais celui ci va mourir avant d'entrer en possession de sa commande.

La biographie de ce monarque, fut composée et rédigée à l'aide de chroniques, notamment les grandes chroniques de France, mais également avec de nombreux souvenirs personnels de Christine qui avait côtoyé si souvent ce roi pendant son enfance.

Elle fait aussi un long travail de recherche auprès des gens qui côtoyèrent Charles V, mais également auprès de ses proches, récoltants de nombreuses anecdotes sur lui.










PS: Jean de Montreuil, homme d'état, humaniste, et écrivain politique Français né en 1354 et mort assassiné à Paris en mai 1418, lors de la prise de la ville par les Bourguignons. Il fut secrétaire du roi Charles VI le fou vers 1390.

Les historiens du moyen âge  sont le plus souvent des clercs, comme l'auteur anonyme du journal d'un bourgeois de paris, ou le Carme Jean de Venette, le Chanoine Jean le Bel, le prêtre Jehan Froissart, les moines de Saint Denis, Michel Pintoin et Jean Chartier, mais leur public était composé de laïcs qui les lisent plus volontiers en langue vernaculaire qu'en langue latine

Ces Laïcs prennent eux même la plume pour écrire l'histoire de leur temps tel un Enguerrand de Monstrelet ou Gilles le bouvier au milieu du XV siècle

Ce n'est pas un hasard si la première femme de lettres de l'histoire de France , Christine de Pisan apparaît à la fin du XIV siècle, au delà des hasards de sa vie, elle s'inscrit dans le courant de laïcisation de la connaissance de son époque, qui lui permet d'accéder au savoir en cours a son époque M de