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dimanche 29 juillet 2018

Jacques Coeur l'enfant de Bourges

Vers la fin du XIV siècle, un marchand Pelletier de Saint Pourçain, nommé Pierre Coeur, attiré par la renommée de mécène du Duc Jean de Berry, s'installe à Bourges et ouvre boutique à deux pas du Palais Ducal. C'est dans ce quartier commerçant, fréquenté par toute la clientèle riche de la cité, que vit le jour Jacques Coeur entre 1395 et 1400

En 1420 il épouse la demoiselle Macée de Léodepart, fille du Prévôt de Bourges, il demeurait  encore chez son père ou il s'initiait dans l'art des affaires et du commerce. Jeune homme appliqué il fit provende des leçons paternelles, au point d'inventer plus tard de subtiles façons d'avoir finances et de recouvrer argent de toutes parts, afin d'entretenir les armées et soudoyer les gens de guerre.

Jacques est ambitieux et entreprenant, sa vocation n'est pas de reprendre l'affaire familiale, dès qu'il le peut il se lance dans l'aventure et tente de faire fortune par le commerce maritime avec les peuples étrangers

Certains prétendent qu'il fut Orfèvre à ses débuts ?, d'autres qu'il fut trafiquant ?, mais ces théories ne s'appuient sur aucun document connu. Néanmoins notre homme s'associe aux frères Godard pour le négoce maritime, une société qui ne fut dissoute qu'en 1439, lors du décès de ses deux associés









Sa première tentative de 1432 fut un échec cuisant, puisqu'il fait naufrage sur les côtes corses à bord de sa galère " St Marie et St Paul ", mais Jacques persévère !! c'est un battant, les expéditions suivantes seront couronnées de succès, lui assurant de très important bénéfices qui vont lui permettre d'asseoir son commerce maritime.

Bientôt devenu le personnage le plus riche de France, les bruits les plus fantasques commencent à courir. On murmure que sa grande fortune était due à la possession de la pierre philosophale !!! alors que l'homme était juste persévérant, volontaire et possédait un sens inné des affaires

Son aisance sera telle, qu'il prêtera au roi, il fut bien plus que le banquier de ces grands seigneurs, jaloux, qui gravitaient autour de Charles VII, il fut leur bienfaiteur et c'est ce qui le perdra !!

Un chroniqueur contemporain, nommé Thomas Bazin, dira de lui je cite: C'était un homme sans lettres, mais d'un esprit infini, ouvert et industrieux pour tout ce qui concerne les affaires, le premier en France qui fit construire des navires transportant d'Afrique et d'Orient des marchandises vers le royaume, qui remontaient le Rhône, tandis que d'autres approvisionnaient la Catalogne et les provinces voisines!!










Le règne de Charles VII commençait mal, un présent sombre, un avenir incertain, l'Anglais tenait Paris, le trésor était vide et son royaume se résumait à Bourges et quelques cités environnantes, Charles n'était connu que sous le sobriquet " du petit Roi de Bourges "

En 1436 sur la demande insistante du roi, Jacques Coeur, assume la charge de "Commis au Fait de l'Argenterie ". La guerre veut de l'argent, soit!!, Jacques trouve les finances, deux ans plus tard il est l'Argentier du Roi. En 1442 il devient conseiller de Charles VII, puis sera chargé de plusieurs missions diplomatiques et en 1446 il entre au grand conseil du Roi !!

Il fut anoblit, dès lors, à la jalousie s'ajoutera la haine de ses débiteurs, de toute cette noblesse à laquelle il avançait des sommes considérables, mais qui mesquins ne lui pardonnait pas sa réussite. Bien sur son train de maison était fastueux, mais il le devait à ses qualités de brasseur d'affaires, n'inversons pas les rôles c'est lui qui prêtait à l'état et non pas lui qui se servait dans les caisses du royaume !!!

Lors de son procès, Jean II Jouvenel des Ursins, et ses sbires, n'hésiteront pas à le comparer à un brigand qui détrousse les voyageurs au coin d'un bois. Procès inique, mobile honteux de cette noblesse guidée uniquement par l'appât du gain !!!








Car bien évidemment il n'y en avait qu'un seul de mobile !!, faire tomber Jacques Coeur pour se partager ses biens et les vautours de la cour s'y entendaient dans ce domaine.

Ils se libéraient ainsi des sommes astronomique dont ils étaient redevables à ce spécialiste de la finance, mais le procédé n'était pas nouveau, car la France avait déjà fort souvent pratiqué cette technique avec les Juifs, on les accusait de tous les maux de la terre, on les chassait du royaume, puis on gardait leurs biens et on soldait ainsi les créances de tout le monde, simple, efficace, lucratif

Jacques Coeur fut mis en prison, malmené, menacé de torture, , puis condamné au bannissement et à la confiscation de ses biens. Sans oublier qu'il du s'excuser devant le roi de choses qu'il n'avait jamais faites

Mais que dire de ce bouffon de Charles VII qui abandonne la personne à qui il doit sa couronne (Jeanne), puis ensuite qui abandonne la seule personne qui lui fourni les moyens financiers de reconquérir son pays (Jacques)


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Avis personnel de votre nain copiste: L'histoire est la pour nous apprendre comment cet inconstant et pâle monarque avait pu se maintenir sur son trône, car sans jeanne d'Arc, La Hire, Dunois, Xaintrailles, Gilles de Rais, Jean V de bueil et tant d'autres guerriers pour consolider, tant par leurs actes que par le sang versé ce trône qui s'écroulait sous ce royal fessier !!!! Eux qui ont maintenus au bout du bras débile de ce Prince le sceptre qui s'en échappait !!...c'était à eux, plus qu'à ce triste roi de Bourges que revenait ce surnom de victorieux

Il semble constant que son indifférence pour l'éclat de sa renommée fut l'affaire des autres et non la sienne, d'ou son titre de "Charles VII le bien servi " Ce n'était qu'un Oison perché sur son trône, du haut duquel il joignait l'indolence à l'ingratitude !! car tandis qu'il laissait Jeanne d'Arc brûler sans bouger, il abandonnait Jacques Coeur à ses ennemis pour le récompenser de sa fidélité et de ses services !!!!




PS l'auteur que je nomme dans l'article précédent sur Bourges, fourni de plus amples renseignements que je vous enjoint d'aller consulter à la BNF, dans cet article encore une fois je donne mon avis personnel à vous de vous faire le votre M de V

samedi 28 juillet 2018

La Cité de Bourges au XV siècle

Elle est assise en plat pays abondant en tout, les murs en sont fortifiés, formant un ovale de 4000 toises, munie de 80 tours hautes et épaisses, servant à la défense des courtines et des murailles.

On entre dans la ville par sept portes ou entrées, possédant de petites poternes, il y a donc sept faubourgs correspondant à ces sept entrées. En période d'hostilités, seules quatre portes sont ouvertes et gardées, Bourbonnaux, Saint Privé, Saint Sulpice et Auron. Aux alentours huit moulins assuraient la mouture du grain nécessaire à la ville.

A l'intérieur de l'enceinte, outre la Cathédrale, la collégiale de Saint Ursin et la Sainte Chapelle, on comptait six autre églises, puis des monastères, des Couvents, des Prieurés, un Hôtel de ville, un Hôtel Dieu et l'hôpital Saint julien

Si une ville peu s'identifier à un roi c'est bien celle de Bourges ou le dauphin Charles se réfugie, celui qui sera nommé le petit roi de Bourges avant de devenir Charles VII









Il n'est pas aisé de se prononcer sur la quantité de citadins de Bourges à cette époque, mais des archives permettent de faire une approximation. Les Historiens pensent que derrière ses murailles la ville contenait 7500 maisons, abritant 9000 familles environ !

Comme il n'y avait pas de crise démographique on peut avancer que cette cité comptait entre 40 000 et 50 000 âmes, en fonction bien sur, des guerres et des épidémies !!!

Notre population est active et laborieuse se livrant à l'industrie du drap et travaillait les laines, cette ville aux rues étroites et sombres, fut au XV siècle le coeur de la patrie, en même temps qu'elle devenait une plateforme importante du commerce.

Ses foires attiraient une foule considérable de voyageurs et de commerçants, la population de la cité lors de ces manifestations commerciales montait à près de 100 000 âmes, ruche bourdonnante d'activités marchandes et d'échanges lucratifs.

Ici l'on trouvait les produits de ces pays fabuleux et lointains, que visitait la flotte de Jacques Coeur, ces galères qui allaient de Damas, à Jaffa, ou Beyrouth, puis de Rosette à Phamagouste capitale de la Chypre, sans oublier Alexandrie plaque tournante des produits d'Orient. De quoi alimenter l'imagination du populaire, bien des gens faisaient une longue route pour venir à ces foires ou dans les échoppes de la ville.








On trouvait donc dans cet écrin de murailles, les bijoux, les soies et les tapis, les tissus précieux brodés d'or et d'argent, puis les aromates, les essences rares et les parfums, qui émerveillaient les populations.

Les transactions s'envolaient, nombreuses et fructueuses dans cette bonne ville de Bourges, ses foires étaient renommées et augmentaient sans cesse en importance !!

Nul besoin de vous dire que les rues étaient animées, grâce aux gens attirés par les affaires commerciales et tous ceux qui recherchent la satisfaction des plaisirs bien sur !!!!

Ils se coudoient tous en grande hâte, tous affairés, évitant avec adresse les fardiers, pour se porter vers les boutiques et les échoppes jalonnant les rues !!

Sans oublier les amateurs de tavernes à vins, qui se pressent dans des salles enfumées de vapeurs de cuissons et basses de plafond, ou pendent jambons et saucisses. On y parlait fort en consommant force coupes et chopes, accompagnées de fromages, de produits de "Charcuitiers" et de "Rotisseurs", du moins dans les tavernes honnêtes ou le vin n'était pas coupé ou mélangé de vins vieux, terreur des palais exercés !!!! (voir article)









Au détour des places de la ville les petits marchands offraient leurs produits qu'ils étalaient à même le sol, plus loin quelques musiciens ou cornemuseux jouaient mélodieusement de leurs instruments, rassemblant badauds et muzards de toute nature, permettant ainsi aux tire laines professionnels et ruffians de tous genre d'exercer leur coupable industrie en moissonnant les escarcelles!!!

Les porcs et les volailles en liberté accentuaient le charivari pittoresque de ce spectacle de rue, mais préoccupation constante des dirigeants de la cité à une époque ou les épidémies et la peste exercent leurs ravages

La foule  se pressait tout autant aux réceptions des rois, princes et seigneurs, qu'au gibet pour assister à l'expiation des condamnés pour leurs forfaits. Sans compter les multiples processions des corporations de drapiers, gantiers, boulangers, bouchers ou poissonniers se rendant " en belle arroy " à l'église  de leur Saint patron. Nous sommes dans ce Bourges du XV siècle, que son commerce faisait l'égale des républiques marchandes des villes Italiennes au Moyen âge !!!!






Nota: pour parler des images illustrant cet article !! En contemplant la façade des édifices consacrés au culte chrétien, que sont les églises et les cathédrales, on peut éprouver un certain trouble face aux grimaces et railleries de toutes sortes, qui sont accumulées sous les porches ou le long des murs. On trouve à côté de pieuses statues des entrelacs de diableries et d'obscénités
Vices et passions sont représentés avec une grossière brutalité, la luxure a rejeté tout voile, elle y apparaît bestiale et sans pudeur. C'est incompréhensible, comme l'était la décoration des monuments Egyptiens, cet art de la pierre est prodigue en monstres fantastiques, horribles gnomes, larves hideuses, qui s'enroulent autour d'étranges nudités, que l'on croirait sculptées au fronton de ces édifices pour tenter les fidèles !!!





PS: petit aperçu de la vie dans nos cités, la documentation provient comme d'habitude de la BNF, le livre utilisé pour satisfaire les gens du blog est de Edmond Jongleux, agrémenté de la prose de votre copiste habituel  M de V

vendredi 27 juillet 2018

N°215) Médecine Vétérinaire au Moyen âge

Selon le livre de Léon Moulé, l'Italie est considérée comme le berceau de l'art vétérinaire des temps modernes, les Traités manuscrits parus à cette époque, bien qu'inférieurs en nombre par rapport à l'Antiquité, furent le point de départ des travaux analogues dans les pays voisins ou la science vétérinaire était à l'état embryonnaire !

Les travaux des vétérinaires et agronomes Italiens antérieurs au XVI siècle sont nombreux; il cite au XII siècle des hommes comme Mosé de Palerme, Ruffus Bonifazio, Théodoric, Crecenzi ou Jacopo Doria.

Au XIV siècle, Ruzio, Ubertodi Cortoneva, Dino Dini, Bartoloméo Spadafora et Martino de Bologne; Puis au XV siècle, Bartoloméo Grisone, Viscanto Girolamo, Piero Andréa, Facio Giovanni et Giorgio Colombre, il ajoute qu'il faut tenir compte également de tous les manuscrits anonymes d'Hippiatrie (science relative à la santé du cheval), et de Fauconnerie disséminés dans les archives.









En France la médecine vétérinaire fut lente et ne sera que le reflet de celle de l'Italie. Mais la langue latine étant commune à la plupart des peuples, les principaux ouvrages Italiens écrits en latin, servirent de guide à tous ceux qui se livraient à l'étude du Cheval et de ses maladies.

Par contre en ce qui concerne la Fauconnerie et la Vénerie, les manuscrits d'origine française furent florissants et bien que ces sciences ne soient pas de chez nous, le nombre incalculable de documents en font une science que nous pouvons revendiquer, du moins en ce qui concerne la pathologie Canine et Aviaire, je ne citerais que le plus connu, le livre de la chasse de Gaston III Phébus

Mais c'est parmi les simples Maréchaux qu'il faut aller chercher les sources de notre médecine vétérinaire. Il ne faut point en rougir, car les animaux furent surement mieux soignés que les hommes, n'en déplaise à tous ces charlatans de médecins, de Chirurgiens, de barbiers et de sorciers qui sévissaient au moyen âge !! Ce n'est pas une critique mais juste une constatation des faits, il faut pour vous faire une opinion lire les articles du Blog sur la médecine et leurs praticiens !!!








Le maréchal ferrait les chevaux, mais il était aussi appelé à leurs donner des soins en cas de maladies ou blessures, par exemple, nous trouvons écrit dans " l'état de la maison du Duc de Bourgogne, Charles le Hardi ", au XV siècle ce texte, je cite:

L'écuyer d'écurie, avait sous sa direction tout le personnel d'écurie de la maison du Duc, écuyers, palefreniers, laquais et valets de chevaux et des Maréchaux qui ferrent et médecinent les chevaux (1474)

Dans le statut des Maréchaux de Rouen en 1464, il est spécifié: que chacun des maréchaux dudit mestier, devra, faire bonne oeuvre, tant en cure des chevaux, comme dans celle d'ouvrer le fer, celui qui veut ouvrir forge devra prêter serment à cette ordonnance !!

A cette époque on ne plaisantait pas avec l'entretien des chevaux, cet animal était vital dans bien des domaines








On pourrait aussi se demander si nos maréchaux donnaient des soins aux autres animaux ?? C'est probable, on trouve des écrits traitant d'abcès du cou et des plaies du Boeuf ?? Peu être ceux qui servaient aux champs. Je me lance dans une Hypothèse, car je ne suis pas comme notre auteur, un vétérinaire ??

Mais il semble plausible de croire que les plaies étaient faites par le carcan que portaient les bêtes pour tirer la charrue et qu'ils utilisaient des médecines consolidatrices des chairs ?

Le texte précise: que plusieurs maladies surviennent aux boeufs, que les maréchaux connaissent bien, et savent guérir ! spécialement ceux qui sont experts !

Mais toutefois la médecine des Bovidés était le plus souvent pratiquée par les Bouviers. Quand aux Pasteurs parfois nommés " meges " (médecins) ils oeuvraient  sur les moutons

La pathologie canine était du ressort de tous, chirurgiens, apothicaires, maréchaux et veneurs, chacun en fonction des connaissances qui lui était propres






PS: ceci est un bref aperçu de la médecine vétérinaire, je vous engage, dans le cas ou vous désireriez approfondir le sujet de consulter la BNF est le Livre de Léon Moulé qui s'y trouve M de






mardi 24 juillet 2018

Les Bardes de la Bretagne Armoricaine au Moyen âge

Fort long-temps avant que les Troubadours fissent retentir dans tous le midi de la France, leurs chants harmonieux, et que les romans épiques des Trouvères du nord, ne répandissent l'esprit et les vertus de la Chevalerie, il était un peuple qui parlant la langue Celte avait sa Poésie

Une poésie particulière, écrite dans une langue fixée depuis des siècles, infiniment précieuse, puisqu'elle nous offrait un contact entre la littérature Française et celle primitive des Gaulois. La littérature Antique de cette partie de la France, reste encore de nos jours méconnue, voire oubliée des historiens, cette histoire littéraire de l'Armorique du Moyen âge !!

Il est même remarquable que les historiens de la "petite Bretagne", nommée ainsi par rapport à l'île d'Albion, aient gardés le silence si longtemps ? Alors que les Trouvères des XII, XIII et XIV siècles ne cessèrent jamais de rendre hommage aux Bardes de cette province.

On traduisit en France comme en Angleterre plusieurs de leurs ouvrages et l'on peut sans exagération dire qu'ils devinrent des modèles pour nos premiers poètes. Pour Albion je n'en citerais qu'un seul mais il est de taille, son oeuvre est énorme, de plus il résida en France contre son grès assez longtemps (voir article)








Je parle bien sur au XIV siècle de ce fils de la haute Bourgeoisie Londonienne, Geoffrey Chaucer, qui dans ses Contes de Canterbury, fait un grand éloge des poètes Armoricains

Je cite: Ils furent gentils ces anciens bretons, qui composèrent dans leur langue Antique, des Lais sur plusieurs événements mémorables et qu'ils les chantèrent en s'accompagnant avec leurs instruments .

Geoffrey, insère même plusieurs de ces lais dans son oeuvre, qu'il nomme lais Bretons ou lais Armoricains, mais d'autres poètes Anglais mirent en vers un grand nombre de pièces de ce genre tirés des lais bretons et fort appréciés des Dames Anglaises !!

Avant lui au XIII siècle, Marie de France, va traduire en vers Français un grand nombre de lais Armoricains, la collection qu'elle laisse est unique !!


Sa traduction a une préface, dans laquelle elle adresse son ouvrage à un Roi, mais qu'elle ne nomme pas ?? Elle nous apprend que jadis c'était fort courant, dans la Bretagne Armoricaine, de mettre en vers les événements mémorables . Elle rend hommage aux anciens Bretons, d'avoir maintenu la coutume de conserver le souvenir des faits historiques, avantage pour les lettres et récompense de la vertu.









Elle précise que l'on y chantait ces lais en s'accompagnant de la harpe ou de la Rote !!, mais d'autres tout aussi célèbres, avant elle, ont vantés les bardes bretons.

Au XII siècle, Chrétien de Troyes, au début de son roman " le chevalier au lion ", fait entendre qu'il a pris la trame de son oeuvre dans les poésies des bardes armoricains. On peut d'ailleurs le citer: Si je m'accorde tant avec les bretons, dit il, c'est qu'ils ont conservés par leurs chants, la mémoire des hommes qui s'honorèrent par de belles actions, de ces hommes qu'il nomme lui même, Preux, Courtois et honorables !

Enfin, pour enfoncer le clou! parlons de Alain de Lisle, qui mérita le titre de " Docteur universel ", qui atteste avec force que les fables armoricaines étaient fort répandues, je cite:

Ou la renommée, dit il, n'a t'elle pas porté le nom d'Arthur  ? N'a t'il pas pénétré dans tous les lieux ?. Si nous en croyons les rapports des croisés, les peuples de l'orient le connaissent encore mieux que ceux de l'occident, l'Egypte, le Bosphore le célèbrent, Rome maîtresse des nations le chante et Carthage sa rivale n'ignore pas ses exploits!!!!


PS: ceci pour remettre un petit peu les pendules à l'heure, car la précision me semble de mise, rendons donc à l'Armorique ce qui lui revient de Droit M de V

vendredi 20 juillet 2018

La Foire du Lendit

Cette foire se tenait en France depuis le VI siècle et se poursuivit bien après le moyen âge, on la situait dans la plaine du Lendit, entre Saint Denis, Saint Ouen, Aubervilliers.

C'était la plus grosse foire d'Europe, après celles de Champagne bien sur (voir article). Les moines de Saint Denis, louaient les emplacements à ces marchands qui venaient en grand nombre.

Nos moines tiraient de tous, et tous les ans, de gras profits de ces locations, selon les différents écrits on parle de 1000 à 1500 emplacements !!!!!!

Le roi n'était pas en reste et lui aussi, profitait grassement de la situation, en engrangeant des taxes fort rondelettes sur les échanges commerciaux










Au premier jour de cette grande manifestation commerciale, se faisait une procession, partant du parvis de Notre Dame jusqu'à la plaine du Lendit, L'évêque en tête et moult personnes le suivant avec les représentant des corporations de marchands, arrivé sur les lieux notre ecclésiastique bénissait populace et marchands.

Notre foire durait au bas mot une quinzaine de jours mais toujours en Juin, ce fût un pôle important du commerce des siècles durant, tenu de main de maître, par les Hanses et guildes de marchands, qui détiendront le monopole de cette foire jusqu'à la renaissance.

Tout Paris et les villages alentours venaient y flâner, s'approvisionner. Les marchands venaient de toute l'Europe et des frontières de l'Orient, ils se répartissaient dans des loges faites de bois et de toiles servant également d'échoppe, et comme dit plus haut on pouvait en compter jusqu'à 1500 !!! afin de vendre marchandises, mais aussi renseignements de toutes sortes !?!










Quand on dit que l'on y vendait de tout, il n'y a pas fallacieux propos, car début XV siècle le Prévôt de Paris y a acheté un grand nombre de chats, afin de dératiser la cité qui était infestée de nos prolifiques rongeurs !!

De nombreux drapiers et marchands de vêtements vendaient Habits, toiles et Tiretaine, draps d'or et d'argent sur soies, il y avait également cuirs et peaux, belles étoffes de laines, outils, armement et petit mobilier etc..!

Mais surtout c'était la foire la plus renommée pour les parchemins, clercs Laïques et religieux, étudiants, copistes du parlement, notaires et juristes s'y pressaient en masse ! et bien sur tous les universitaires des facultés parisiennes, ce qui n'était pas pour plaire à tout le monde les étudiants étant des gens fort turbulents







Car il y avait aussi la fête scolaire du Lendit, en ce mois de Juin, et le Recteur de l'université, des facultés et collèges, conduisait un cortège d'étudiant turbulents qui s'adonnaient à toutes sortes de festivités et de frasques dont ils avaient le secret !!!

Les bagarres, beuveries et désordres sans fin, provoqués par nos étudiants de la basoche, forceront le parlement à stipuler par ordonnance que désormais ce cortège deviendrait une simple délégation !! Pour finir par abolir purement et simplement cette fête scolaire à la renaissance.

C'est à cette époque que les maîtres et professeurs recevaient leurs honoraires que l'on nommait aussi les "Lendits", je dois dire que personnellement j'aurai bien aimé assister à l'une de ces foires, l'ambiance devait être fantastique M de V

lundi 16 juillet 2018

Le Château de Fénelon en Périgord Noir

Ce monument d'histoire du Périgord noir, semble avoir toujours été la ! c'est du moins l'impression qu'il donne au premier regard, même si la création de ce colosse de pierres se perd dans les méandres brumeux du haut moyen âge.

Dans une époque de grands bouleversements, d 'invasions barbares et de reconstruction tant politique que sociale. C'est l'aube d'un pays que l'on nommera la France.

Des hommes vont trouver sur ce promontoire rocheux, un lieu protégé, facilement défendable avec une vue imprenable sur la vallée, d'ou l'on pouvait, lors des invasions barbares, voir arriver Wisigoths, Francs, Sarrasins et Vikings, pendant leurs fréquents raids fait de tueries et de pillages










C'est au début du IX siècle qu'apparaît la seigneurie de Fénelon, avec la construction d'un premier Castrum, il fut sans doute bâti dans les environs de l'an Mil, ce qui nous amène dans une période assez sombre, un mélange de guerre de religion cachant à peine un appât du gain de cette noblesse du nord.

Dans cette époque se répand en Aquitaine et le sud du pays la doctrine des Cathares, bon prétexte pour qu'en 1209, ce fumeux personnage de Simon de Montfort vienne tout saccager !

Puis viendront nos joyeux inquisiteurs en 1233, qui installés à Gourdon vont poser leurs augustes postérieurs dans leur tribunal, une belle bande de mielleux confits en dévotions, hypocrise pure !!!

Amalvin seigneur de Fénelon et son épouse, Lucie, en feront les frais en 1241!! Convaincus d'avoir accueillis et adoré des " Parfaits ", ils seront condamnés et envoyés en pèlerinage pour une durée de trois ans, avec obligation de porter la marque d'infamie, ces fameuses croix cousues sur les vêtements (voir article)

Cette première forteresse fut détruite , sans que les archives permettent pour le moment de donner une théorie plausible à cette destruction ????










Fin du XIII siècle la famille de Fénelon qui bénéficie d'appuis solides dans la région va rebâtir une forteresse, qui malheureusement ne sera pas épargnée par la lutte pour le Duché d'Aquitaine et ensuite par la guerre de cent ans (voir article)

Quand survient ensuite, en 1337, le bras de fer entre cet insipide Philippe VI, premier des Valois (ce roi trouvé comme le nomme les Anglais) et Edouard III, ils nous feront entrer dans une guerre qui durera 116 ans !!

Alors vont croître dans la région les bandes de routiers qui plus tard seront nommés aussi écorcheurs, ils vont mettre le pays en coupe réglée !!!. Qu'ils soient de France ou d'Angleterre ne changeait rien, car ils tuaient et pillaient dans les deux camps, s'alliant même entre eux pour plus de profit (voir article)

L'un de ces routiers qui écumait la région à la tête de sa bande se nommait Bertrucat d'Albret, ce personnage était à la solde des Anglais, il s'empare du château de Fénelon en 1356 et de ce château, il fait son repaire, d'ou il organisera ses raids et ses pillages !!

Après cet insultant traité de Brétigny, ou ce benêt de Jean II le Bon ( que ce titre de le bon ne saurait réhabiliter), cède à Edouard III d'Angleterre un gigantesque territoire, mais qui instaure une paix relative donnant un second souffle à une Aquitaine pantelante !!









Mais le temps se gâte pour Bertrucat !!, l'Aquitaine devient Principauté, que le roi Edouard III donne à son Fils, Edouard de Woodstock, Prince de Galles (nommé bien plus tard par des historiens le prince noir), ils vont faire rendre gorge au routier qui sera sommé de rendre cette forteresse au célèbre John Chandos (qui fut un mentor et un conseiller pour le prince Edouard)

C'était le calme précédant la tempête, la guerre reprend de plus belle en 1369, ou plus personne ne peu se fier à son voisin, lorsqu'une une alliance du matin se transforme en trahison le soir !!!(voir article), tous le pays sera balayé par ces courants malfaisants, ou le père peine à faire confiance au fils, comme un voyageur n'osant mettre le pied sur une planche pourrie d'un pont !!!!!










 Après 40 ans de cette guerre entrecoupée de trêves, la région est libérée par Bertrand notre teigneux Breton et son roi Charles V le sage, le Sénéchal Menaud de Barbazan, confie le château de Fénelon à jean de Massault, seigneur des environs, dont il deviendra propriétaire en l'achetant à la couronne de France.

En 1377 la guerre reprend, la France est gouvernée par un roi fou et ses oncles rapaces !! On ne sait pourquoi la famille de Massault ne pu garder château Fénelon ? On suppose que les finances de beaucoup de maisons nobles étaient mises à mal par cette guerre!

Ils se résignent à vendre à la maison de Salignac, vieille famille dont les ancêtres participèrent à la première croisade





PS: Si vous passez dans mon coin je me dois de vous conseiller la visite de cette imposante demeure, dont les murs sont encore suintants de notre histoire, vous aurez la chance de rencontrer la famille Delautre qui porte à bout de bras la réhabilitation de cette sentinelle médiévale, fière de son passé, mais également de montrer aux passionnés d'histoire, que ce colosse de pierres veille toujours sur sa vallée M de V





dimanche 15 juillet 2018

Soies d'Or et d'Argent au moyen âge

L'art de mêler l'or ou l'argent à la laine, afin de former un tissu précieux, remonte à la haute Antiquité. Selon Pline, l'honneur en reviendrait au roi Attale, dont le nom resta attaché aux étoffes de ce genre.

Il en fut ainsi jusqu'au moment ou la soie est devenue une denrée commune en Orient et qu'elle remplace peu à peu la laine. Les étoffes d'or et d'argent seront désormais associées à la soie, relayant la laine au deuxième plan en ce qui concerne les tissus précieux.

Le commerce de la soie semble antérieur au VI siècle de l'ère chrétienne, pour l'introduction du vers à soie et de l'industrie de celui ci, mais il n'apparaît que vers le XII siècle en Europe

Au début du XII siècle le Roi de Sicile, Roger, avait entrepris une grande expédition guerrière contre les Grécs, il s'empare de Corinthe, puis de Thèbes et pour finir d'Athènes, après avoir pillé consciencieusement ces villes, il emmène en captivité tous les ouvriers de soie qu'il trouva !!!

Si ce Roger nommé également Othon de Friesingen, ne s'embarrassait pas de grand principes il n'en était pas moins intelligent pour autant










Il va les installer à Palerme, métropole de la Sicile et leur ordonne d'enseigner leur art à ses sujets. C'est à partir de la que l'industrie de la soie pratiquée par les seuls grecs dans l'Europe, commence à cesser d'être un secret en arrivant chez les latins grâce à Roger.

C'est du moins l'hypothèse la plus généralement répandue dans le milieu historique, ce qui fixe l'introduction de la soie chez les latins en 1146 ou 1147. On ne sait pas combien de temps l'industrie de la soie restera stationnaire dans cette île, avant de s'étendre dans l'Italie continentale.

Selon les sources il semble que ce soit les Lucquois qui exercèrent la profession en premier sur le continent. La ville de Lucques ou en Italien, Lucca en région Toscane, mais aussi un peu plus tard dans la capitale de la république de Venise.

Pour Venise on ne sait si ce fut avant ou après les évènements de la cité de Lucques ou Lucca ???











Si l'on se reporte à un écrivain Italien, publié par Muratori, il semble que les ouvriers de soie de Lucques se dispersent dans toute l'Italie en 1314 et portent leur industrie vers Florence, Milan, Bologne et peut être Venise.

Ce qui est certain c'est que nous voyons le Conseil de la ville de Bologne, favoriser l'établissement d'installations Hydrauliques sur le Reno, destinées au nettoyage du fil de soie !! Nous sommes donc au XIV siècle.

On produisait donc en Italie au début du XIV siècle des draps d'or et d'argent et du tissu de soie

Puis les ouvriers de lucques vont se répandre ou migrer vers l'Allemagne, la France et l'Angleterre, ainsi l'art des étoffes de soie, des draps d'or et d'argent commença à être enseigné puis pratiqué partout en Europe

Mais pourquoi les ouvriers de Lucques ont ils tous quitté leur cité en 1314 ? simple, en Italie les guerres entre cités étaient monnaie courante au XIV siècle !!










Si nos ouvriers quittent tous en même temps leur cité, c'est qu'elle est prise d'assaut par un Condottière du nom de Uguccione Della Fagiuola (1250-1319), il semble même qu'il occupera la cité jusqu'à sa mort en 1319 !!!

Ce qui ne veux pas dire, que vont pousser tels des champignons dans toute l'Europe des manufactures de soie dès le début du XV siècle !!!!!

Ce que l'on sait en revanche c'est qu'en Paris, travaillant sur des métiers, des ouvriers fabriquaient  des tissus ou des étoffes de soie, du drap d'or et d'argent et du velours, selon un article de Geoffroy de Fleuri en 1316, mais aussi appuyé par le registre des métiers des ouvriers de soie

Cependant la soie reste encore très rare en France en 1345. Si l'on se rapporte à quelques écrivains, l'industrie de la soie, n'était pas inconnue, semble t'il, en Champagne au XIV siècle et selon leurs dires les ouvrages en soie des Rémois étaient fort prisés ??





PS: voila en peu de mots comment le drap d'or et d'argent sur laine, fut remplacé par le drap d'or et d'argent sur soie, comme il se doit la documentation provient de la BNF, votre serviteur M de V

samedi 14 juillet 2018

N°210) Le Vin Vieux au Moyen âge ???

Il est constant d'affirmer que faute de savoir le conserver, on ne consommait pas de vin vieux au moyen âge. Mais il faut raison garder, puisque des textes mentionnent néanmoins la consommation de vin vieux ???

Le but de Y Renouard, est d'essayer de projeter quelques lumières sur cette épineuse contradiction ! le sens du terme ne souffre aucune contestation, " le vin vieux est le vin qui est encore en fûts, au jour de l'arrivée de la nouvelle récolte " Nous parlons donc pour la plupart des régions du mois de Septembre

On peu cependant faire un petite abstraction des vins dit " antiques ", de fort degrés, des pays de la Méditerranée, terres de viticulture et de soleil !! Mais vins que l'on devait souvent mêler d'eau pour les boire !!!, ils se conservaient plus aisément

Cependant on préférait en général les vins nouveaux aux vieux, et si Pline l'ancien, déclare qu'à l'arrivée du vin nouveau on jette les vins vieux, pour faire de la place au nouveau, cela veut dire aussi que même pour les vins à fort degrés de la Méditerranée la conservation n'est pas parfaite, qu'il soit fort ou pas !!

C'est donc à partir de cette situation qu'il nous faut examiner le problème du vin vieux au Moyen âge, afin de nous faire notre propre opinion








Faisons un point: les romains avaient propagé la viticulture, au nord et à l'ouest des alpes et créé en plusieurs étapes, les vignobles de Bourgogne et de Gascogne, puis au temps du bas Empire la culture de la vigne se propage dans tous les pays du nord jusqu'en Albion !!!

Mais les mauvais résultats obtenus vont ramener au XI et XII siècle la culture de la vigne au Maine, à la région d'Evreux et de Vernon, au Laonnais et la Lorraine. Cela nous donne bien évidemment des vins différents selon deux zones considérées, les vins du nord et les vins du sud.

Selon un agronome du moyen âge, Piero Cresenzi, il nous faut distinguer trois vins, le vin nouveau ou récent arrivé en septembre, le vin vieux qui peut avoir 4 ans et le moyen qui en a deux ou trois.

Ce spécialiste mentionne aussi des fraudes fréquentes de la part des Taverniers et Aubergistes, qui trempent de vin vieux, un fût de vin nouveau !! la clientéle le prend ainsi pour un vin vieux !!








La situation est différente en Aquitaine ou les vins sont plus fragiles. En général la vendange commence tout début septembre, donc apparaissent très rapidement les vins nouveaux, que tout le monde s'empresse de boire aussitôt !Il semble que les vins Aquitains expédiés en Albion, se gâtaient dès l'été suivant la récolte de septembre (en gros un an maximum), et bien sur les vins vieux perdaient toute valeur en Angleterre dès qu'arrivaient les vins nouveaux !!

Nous avons même une trace écrite ou Henri III d'Angleterre, fait distribuer des vins vieux et gâtés aux pauvres !!! Et dans le même temps préconise d'en acheter du nouveau avec le produit de la vente, manque pas de souffle le monarque hein !!!!!

Il faut dire que depuis le mariage d'Alienor avec Henri II jusqu'à la fin de la guerre de cent ans (pour être large) une grande partie des vins de bordeaux partaient en Angleterre. Beaucoup de négociants en vin de bordeaux avaient boutique à Londres !!!







Donc il est loisible de croire que les propriétaires de vignobles Bordelais, s'efforçaient de se débarrasser au plus vite de leurs vins !! au risque d'en manquer avant l'arrivée du nouveau. Ce qui conforte l'idée que le vin vieillissait mal et que souvent il fallait jeter une partie de la production, piquée ou frelatée, avant l'arrivée de la nouvelle cuvée !!!

Bien sur je ne vous parle pas de la " Piquette ", terreur des palais exercés !!, faîte avec la mou des premiers pressages et que l'on donnait comme boisson aux travailleurs à la tâche Bheurk !!!!, elle était généralement imbuvable au bout de cinq à six mois.

On constate encore une fois, que les pauvres buvaient et mangeaient de la merde !!!, mais comme en notre siècle on ne fait guère mieux !!! je ne vois pas encore une fois pourquoi on jetterait la pierre sur l'homme médiéval ..?????







PS: merci à monsieur Y Renouard pour ses éclaircissements M de V

jeudi 12 juillet 2018

Le Lapidaire du XIV siècle

Les pierres précieuses nous ont attirés de tout temps, par leur beauté, leur éclat et bien sur le prix qui s'y trouve attaché en fonction de la rareté de l'objet et de la voracité du marchand !!

Dès l'aube de notre histoire, elles sont employées comme objet de parures, tel l'ambre (voir article). On croyait à ces époques reculées que des choses si belles, rares et d'un prix si élevé, ne pouvaient qu'avoir de grandes vertus médicinales ou magiques, ce qui pour la période considérée était synonyme !!!!

Or donc les Médecins prescrivaient et les Apothicaires préparaient en broyant et réduisant en poudres, émeraudes, rubis, topazes et autres joyaux, afin de les insérer dans de fumeuses préparations médicinales !!!

Autant vous dire de suite que les préparations en question ne pouvaient être administrée qu'à des gens fortunés, le bouseux du coin pouvait se brosser, lui se contentait de plantes et des remèdes de leurs soigneuses ou soigneurs locaux.

Ce qui par le fait n'était pas plus mal, car celui qui prenait cette mixture prescrite par un de nos pompeux médecin ignare, n'en pissait pas plus roide pour autant !!!!!









La science de la minéralogie était dans les balbutiements de son enfance et faute de renseignements précis, sur la nature ou les lieux d'extraction de ces joyaux, l'imagination populaire va faire son oeuvre, pour faire comme dans la fable ...qu'un âne devienne un boeuf !!!

Mais pourquoi leur jeter la pierre (elle est facile celle la !!!), dans une époque ou le savoir et la culture se transmet de bouches à oreilles, or donc les idées les plus fantastiques vont courir dans toute l'Europe !!!

Les gens dans leur grande majorité étaient crédules, car ils possédaient peu de connaissances et par exemple: un charpentier maître dans son métier était inculte dans beaucoup d'autres domaines









Ces vieilles croyances médiévales sont tenaces et il est probable que l'on puisse trouver encore de nos jours des gens, qui niant hautement croire de tels enfantillages, ont en secret bien de la peine à s'empêcher de penser que de tels procédés, aussi répandus depuis des siècles n'aient aucun fondement !!

On ne s'occupe plus de nos jours de la recherche du grand oeuvre !! mais pouvons nous en être sur et l'affirmer positivement, alors même que des gens cherchent encore à percer les secret de Nicolas Flamel

Mais dans un souci historique l'on suit avec intérêt tout ce qui s'attache aux sciences occultes, alchimie, nécromancie, chiromancie etc...c'étaient les rêves de nos ancêtres !!, mais encore fallait il savoir en quoi ils consistaient.

Le livre ici, est un Traité sur les pierres précieuse, il est connu dans la seconde moitié du XV siècle. C'est la transcription du lapidaire du XIV siècle sur ces pierres et leurs vertus magiques, de Isaac Del Sotto, par le Chevalier de mondeville (1300-1372)









Jean de Mondeville est né en Albion à Saint Alban dans le comté de Hartford, il quitte son pays à 27 ans, parcourt la terre sainte, l'Egypte, l'Asie, séjourne en Chine et ne rentre qu'à l'âge de 60 ans !! Sous le nom de Magnus Villanus, beaucoup vont attribuer plus tard à son livre, le titre de Traité d'amulettes !!

Absurdités !!, si l'on veut ???, mais pleine d'intérêts pour ceux qui désirent se forger une idée précise de l'esprit de cette époque de cet fin de moyen âge qui avait couvert 1000 ans !!

Bien sur ouvrage écrit en vieux Français, contenant force mots inusités à l'orthographe  hasardeux, rédigé dans un style suranné, je ne vous donnerais ici que quelques idées reçues sur le pouvoir des pierres précieuses, je ne suis ni scientifique ni médecin !!!










I) vous désirez garder tranquillement vos seigneuries, châteaux, terres et manses?, vivre en paix avec vos voisins?, être garantis contre tous les périls?, raffermir votre tempérament ou votre dévotion ?? Portez donc un Rubis à la main gauche et vous obtiendrez cela sans peine !!

II) vous êtes triste et mélancolique, craignez des rencontres malencontreuses avec vos ennemis, vous avez la crainte des vipères ?? Portez sur vous un Rubis Balais (rubis plus pâle que le rubis fin), la joie et le contentement rentreront dans votre coeur

III) vous voulez être fort et puissant, être à l'abri du Diable, des nécromanciens, défier le poison que vos ennemis pourraient introduire dans vos aliments?? Portez un Diamant, il vous procurera cette protection, surtout s'il vous a été offert !!! et non acheté, portez le côté gauche enchâssé dans une verge de fer

IV) le sort vous est contraire et vous impose la prison ? Soyez donc muni d'un saphir, alors peu importe, il vous suffit de toucher la pierre et la serrure comme le sésame s'ouvrira !!! vous donnant libre sortie. Il guérit aussi de bon nombre de maladies, mais à condition d'être porté chastement !!










V) l'émeraude vous préserve du mal des yeux, vous garanti les jouissances de la paternité et force vos abeilles à fournir miel et cire en quantité

VI) la topaze, calme les tempéraments voluptueux et érotiques, VII) l'améthyste dissipe les vapeurs du vin, VIII) le grenat donne le courage, IX) la pierre de lune permet au marin de cheminer tranquillement sur mer, le mettant à  l'abri des tempêtes et des périls, X) l'hiacinthe vous met à l'abri des dangers dans les lieux ou règne peste et épidémie.

XI) la perle vous permet de conserver la mémoire, XII) le jaspe empêche les hémorragies et les blessures de trop saigner, elle vous garanti aussi contre l'empoisonnement, terreur de tout prince et notable du moyen âge !!

La liste du traité est fort longue et je sens déjà sur vos lèvres, se présenter la question qui vous titille depuis le début de mon énumération des pierres et de leurs effets ?????









Mais !!! mes Seigneurs, gentes Dames !!! et si le talisman n'opérait pas ?? si le prisonnier ne voyait pas s'ouvrir les verrous ?? si Charles le Téméraire qui portait son grand diamant à Granson, fut battu par les Suisses ?? s'il perd la bataille et la vie à Nancy, malgré un autre diamant encore plus grand qu'il portait à l'aigrette de sa coiffe ??? hein ????

Les théories de notre docte chevalier, aussi bien que les écrits d'Isaac del Sotto sont erronées !!!, pas du tout, il vous faut suivre le raisonnement de "Magnus Villanus" !!

La nous arrivons à la théorie ou s'imbrique, médecine, magie avec le sacré des rites religieux !!









Il nous dit je cite: par le pêché originel, l'homme et toutes les choses on perdu leur pureté primitive, partant de la , les pierres précieuses ont été dépouillées des vertus qui leurs furent octroyées pour le bien des humains !!!

Puis il fourni une solution je cite: pour les pierres qui ont perdu leurs pouvoirs, lavez les soigneusement, puis enveloppez les d'un linge fin, ensuite déposez les sur un autel et faites dire trois messes pour elles

Après la troisième messe, le prêtre revêtu de ses habits sacerdotaux, devra prononcer la bénédiction qui forme la clef de voûte du traité et les pierres auront ainsi à nouveau leurs pouvoirs !!

Dans toute entreprise au moyen âge qu'elle soit médicale, artistique magique ou émanant d'une corporation de métier le sacré est toujours présent !!!



Nota: Dans les années 1470 Lodewyk Van Berken, bourgeois de Bruges découvre le moyen de polir les diamants à l'aide d'une roue et de poudre de diamant. Il offrira à Charles le Téméraire une pierre précieuse façonnée selon ce procédé nouveau, préludant ainsi l'étonnante fortune que devait connaître l'art des diamantaires aux Pays Bas



PS: Malgré tout ce que nous pouvons en penser, il me semble quand même nécessaire de se pencher sur le détail et le travail sur les pierres précieuses que notre Chevalier désigne ensuite, par rapport aux connaissances actuelles. Mais cela demande des connaissances que moi je ne possède pas en minéralogie. Le document que bien modestement j'ai partagé avec vous est disponible à la BNF, et j'en profite pour les remercier, car sans eux ce genre de textes et de traductions seraient hors de notre portée M de V 

mercredi 11 juillet 2018

Une Passion, l'Ambre Jaune !!

Dès l'Antiquité, les contrées du nord de l'Europe et particulièrement celles de la mer Baltique ont entretenu avec l'Orient des relations commerciales fort actives. Cela fait fort longtemps que les savants et Archéologues Scandinaves découvrent des richesses d'Asie et d'Orient sans nombre dans le sol des pays Nordiques !!!!

Ce commerce va durer par l'entremise des Arabes jusqu'au début du moyen âge, ou du moins jusqu'à la première croisade, ne leurs laissons pas cependant tirer toute la couverture à eux !!

Revenons sur un commerce qui existait à l'époque ou les Scandinaves étaient encore à l'âge de la pierre et du bronze!, des marchands venaient déjà chercher sur les bords de la mer Baltique des Peaux, de l'Etain et plus particulièrement " l'Ambre Jaune ", parure si recherchée des femmes de l'Orient !!

Passion dévorante et toujours vivace à notre époque, chez les Dames, mais pas que !!!!!, votre serviteur doit avouer que l'ambre le fascine, cette résine fossile, vous envoûte, vous hypnotise, vous charme !!!








Dans son mémoire sur l'ambre jaune M Oppert démontre que les Assyriens dix siècles avant l'ère chrétienne avaient des communications indirectes, par caravanes, avec les contrées occidentales ou se recueille le " Succin ", c'est à dire l'ambre jaune !!

Les Phéniciens connaissaient aussi ce fossile précieux, qu'ils transportaient vers l'Asie. Or l'ambre jaune ne se recueille en Europe que sur les bords de la mer Baltique !!

C'était d'ailleurs le seul endroit connu des anciens ou ils puissent se le procurer, Hérodote, nous dit que l'ambre (succin ou electre), se recueillait sur les bords de l'Eridan, fleuve qui se jetait dans l'océan boréal et qu'il place vaguement à l'extrémité nord de l'Europe !!








Un mythe se forma donc chez les Grecs, ou l'on croit que les perles d'ambre étaient les larmes pétrifiées des soeurs de Phaéton, qui réunies, tous les soirs sur les rives de l'éridan, pleuraient la mort de leur frère tombé du char du soleil dans les ondes de ce fleuve .

On sait désormais qu'il existait dès la plus haute antiquité des routes commerciales, qui partant de la mer noire, remontaient le Dniéper, le bug et le Dniester pour gagner le bassin du Niémen et de la Vistule, afin d'atteindre la mer baltique !!

Les Romains qui héritèrent des grecs le goût des parures faites avec de l'ambre, nous laissent des pistes. Pline, dresse un tableau tout à fait clair de la passion des femmes romaines pour l'ambre.

Tacite, quand à lui, parle de barbares qui fouillent la mer, ou ils recueillent dans les bas fonds et jusqu'au rivage, le Succin, dont ils ne font aucun usage, le recueillant brut pour le vendre aux marchands








Les découvertes de monnaies romaines au long des ans par les chercheurs scandinaves sur les bords de la baltique sont abondantes et plus particulièrement sut les îles d'oland et de Gotland

Ceci pour dire que les arabes ne furent pas les premiers au moyen âge et ne furent pas les créateurs du commerce de l'orient avec le nord de l'Europe, ils sont seulement les continuateurs de relations mercantiles qui existaient depuis la plus haute antiquité

Ce qui bien sur ne retire rien aux qualités commerçantes de nos amis vivant outre méditerranée, je ne fait que rendre à césar ce qui appartient à César pour utiliser la formule consacrée !!!

PS: merci à ce grand ancien que fut Ernest Babelon de l'école des Chartes, qui me permet de faire ce modeste article sur l'ambre jaune M de V







lundi 9 juillet 2018

l'Ordre du Porc épic fin XIV siècle

L'ordre fut institué en 1393, par Louis de France, Duc d'Orléans, fils de Charles V, afin de commémorer la naissance de son premier né, Charles d'Orleans, lequel sera plus tard le père de Louis XII

Il s'en déclare grand maître et va conférer cet ordre aux seigneurs de sa cour dans le but de  les attacher à sa personne. Louis avait choisi le Porc épic comme emblème pour montrer à jean sans peur , Duc de bourgogne, qu'il se vengerait de ses bravades, comme le porc épic darde ses pointes sur ceux qui l'offensent

Cet animal était aussi le symbole de la maison d'Orléans, il sera frappé en or et porté au bout d'un tortil de trois chaines du même métal sur le torse des membres de cet ordre

On le nommait aussi, ordre d'Orléans à cause de son fondateur, ou encore ordre du camail. le jour de leur promotion les chevaliers recevaient en plus du collier de l'ordre, une bague enrichi d'un Camaieu (camée ou camail), sur lequel figurait aussi ce piquant animal









Cet ordre fut supprimé plus tard par Louis XII, qui lui préférait l'ordre de Saint Michel, mais il va récupérer pour lui l'emblème et la devise, afin d'en décorer ses armoiries et sa monnaie.

L'ordre était composé de 24 chevaliers, qui devaient être nobles et pouvoir attester de quatre race d'ancienneté.

L'habit de cérémonie se composait d'une tenue longue de velours violet, avec par dessus un manteau d'hermine, un chaperon et autour du cou le tortil à 3 chaines à l'extrémité duquel pendait sur le torse notre Porc épic

la devise de l'ordre  était " cominus et eminus " ce que l'on traduit par " de près et de loin "





Nota: En politique nos deux compères, Louis Duc d'Orleans et Jean sans Peur, étaient ennemis jurés mais néanmoins cousins !!!. Pour imager leur conflit Louis avait choisi comme devise " Je l'ennuie " avec comme symbole un bâton noueux

Son cousin de Bourgogne, Jean sans Peur, avait choisi lui, par dérision, un rabot de menuisier avec la devise " Je le tiens ", comprendre dans le sens qu'avec son rabot le bâton noueux serait plané, c'est à dire raboté !!! 

Les fidèles de chaque camp portaient fièrement sur leurs vêtements ces emblèmes, soit en tissu, soit brodé, ou encore version Pin's en métal sur le chapeau ou le vêtement. Cela ne va pas leur porter chance car ils finiront tous les deux assassinés....(la politique c'est pas bon pour la santé !!!) 



PS: ces ordres rutilants de chevalerie ne valaient pas tripette au combat face à une bande de routiers ou d'écorcheurs professionnels M de V


samedi 7 juillet 2018

Qui était vraiment Olivier le Daim ?

Selon Jean Patrice Boudet, Olivier le Daim n'a plus aujourd'hui la place de choix que lui réservait l'époque romantique !!

Foin de ronds de jambes et de creux prétextes !! Nous ne somme pas ici pour replacer sur un piédestal notre fumeux Barbier, surtout quand on connait la réelle nature de ce triste sire, ainsi que ses méfaits, abus de pouvoir, trafics d'influences et escroqueries en tout genre

Il est le fils d'un barbier Gantois, et se nomme " Olivier de Neckere ", il entre au service de Louis, encore Dauphin, en 1457. Dès l'an 1461 il apparaît dans les registre de l'hôtel du roi, avec le surnom de " le mauvais ", ce n'était en fait que la traduction française de son nom Flamand, qui signifiait " génie malfaisant des eaux ". En France on va même aller jusqu'à substituer le surnom de " le mauvais ", pour lui donner au fil du temps celui de " le diable " et pour cause !!!!!!!!










Il faut savoir que la mentalité populaire avait tendance à voir dans l'identité d'un individu, le reflet de sa personnalité profonde. Tout se transmet de bouche à oreille, personne, ou si peu, ne sait lire ni écrire, les informations comme les réputations voyagent ainsi, on imagine les conséquences !!!

Tant que notre sinistre personnage reste dans l'ombre de l'hôtel royal, le problème reste pour lui mineur, mais voila l'homme a une ambition dévorante. A partir de 1473 on le voit sortir de l'anonymat, nommé contrôleur du grenier à sel de neufchâtel en Bray, Capitaine du pont de Saint Cloud (deux postes procurant de juteux bénéfices), et Capitaine de Meulan, par le Roi !!

Il va même l'anoblir et comme ce surnom de " le mauvais ", seyait fort peu à un noble, il va lui substituer celui de " Le Daim ". Le roi lui octroie des armoiries, meublées d'un chevron accompagné en pointe d'un Daim passant, avec à dextre un rameau d'olivier et à senestre une demi ramure de daim. Que voila de pompeuses armoiries pour un pareil ruffian !!

Notre quidam n'en peu plus, il se gonfle, pavane et fait l'important, il adore se montrer et briller, tout le monde connait la fable de l'âne qui voulait devenir plus gros que le boeuf !!!!











Aussitôt notre parvenu en rajoute !!!, le roi lui ayant donné le Comté de Meulan, qui avait été réuni au domaine royal au XIII siècle, hors donc pas de Comte!!!, Olivier va en usurper le titre ! et faire surmonter ses armoiries d'une couronne Comtale !, on peu constater que même à cet époque le ridicule ne tuait pas !!

En janvier 1477, il est envoyé comme Ambassadeur à Gand, auprès de Marie de Bourgogne. Selon le Chroniqueur Philippe de Commynes, le contraste entre sa petite condition d'origine et le faste de son habillement était tel !! qu'il confinait au ridicule.

Cette ascension spectaculaire, soulignée par la grossière ostentation, de ce pompeux barbier, ne fait qu'attirer les regards sur sa condition première.

Ses contemporains en seraient restés la, si Olivier le Daim, se croyant intouchable, ne s'était rendu coupable de multiples méfaits !!

Il s'était par le fait identifié lui même au rôle démoniaque de son surnom et ses victimes disaient qu'il avait bien mérité ce qualificatif de "mauvais" qu'on lui avait attribué en France !!!

Le roi n'avait aucune confiance envers ses hauts barons et beaucoup trop envers ces gens du peuple qu'il avait hissé à des fonctions dans son gouvernement, il en sera bien mal remboursé au moment de sa mort (voir article)











Après la mort de son roi vint la disgrâce d'olivier !! Son procès au parlement donne à ses adversaires qui avaient subis ses exactions, l'occasion de se venger et de le désigner par ce jeu de mot :


     "Olivier le diable, dit le mauvais Daim !!!"



En août 1483 il est incarcéré à la conciergerie, il y est avec un autre favori du nom de Doyat, qui lui ne sera condamné qu'au désoreillement, Pffffff !!! le chanceux !!!

Le daim est mis en accusation, pour vols, meurtres, emprisonnements arbitraires, trafics d'influences et escroqueries en tout genre !!!

Condamné à mort, il sera pendu comme un vulgaire manant malgré son titre de noblesse et sa fausse couronne comtale !!

C'est donc dans le châtiment choisi que l'on trouve en cette fin de XV siècle, la confirmation éclatante du côté malfaisant de notre barbier... le chemin est fort court du Capitole à la roche tarpéienne !!!!!





PS: en témoigne cette épitaphe, attribuée à un certain Roland de Montfaucon, je cite: Ci gist le Diable, Baptisé le Daim, Jugé pendable, Barbier Suzerain, ...édifiant non ??? M de V