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samedi 19 mai 2018

N°170) Beauvais, désespoir du Charolais troisième partie

Le dernier assaut avait coûté fort cher aux Bourguignons, plus de 1500 hommes, le Duc furieux est obligé de se replier sur son campement près de l'Abbaye de Saint Lucien !!

Dans la cité c'est la joie on processionne dans toutes les paroisses!, les assiégés se pressent derrière les saintes reliques de la ville portées en triomphe .

Le succès extraordinaire des Beauvaisins, grâce au regain de courage insufflé par Jeanne Hachette, communiquant cette ardeur nouvelle aux défenseurs, leurs donnaient de l'assurance et des idées !!!

Désormais ce n'est plus du camp Bourguignon qu'allaient partir les attaques, les assiégés vont devenir les agresseurs..juste retour des choses !!!

Deux compagnies d'élite, l'une commandée par Salezard, l'autre par Guérin Legrain, forment le projet d'aller surprendre les bourguignons sous leurs tentes, sortant par la porte de paris au plus fort de la nuit ils vont faire un long détour pour passer la rivière, afin de se diriger en silence à petits pas vers le camp de l'ennemi !!

Faut bien avouer que le Charolais l'avait bien cherché, mais à mon humble avis il ne s'attendait pas à recevoir des invités aussi tardivement dans son campement !!!!!








Nos joyeux visiteurs vont entrer, égorger les sentinelles et mettre le feu aux tentes pour avoir un côté festif ! Puis tuent environ deux cent hommes, officiers et soldats confondus !

Ils se retirent prestement en emportant avec eux un butin de guerre, deux serpentines, un canon et plusieurs bombardes, qu'ils seront obligés d'abandonner dans un fossé car l'ennemi revenu de sa stupeur les poursuivaient avec acharnement !

Cette audacieuse opération de nuit coûta la vie à une dizaine d'hommes et Salezard fut blessé avec son cheval tué sous lui pratiquement aux portes de la ville.

Mais la cité avait maintenant conscience de sa valeur face à l'armée du Bourguignon !, d'autres sorties furent tentées les jours suivants, avec moins de réussite mais tout autant de bravoure!

Le Duc se sent humilié, orgueilleux, il est blessé dans son amour propre, lui qui peut de temps avant faisait visiter ses canons aux Anglais en leurs disant qu'ils étaient les clés des villes qu'il allait prendre !!!!!









Il fulmine exige des représailles et décide d'opposer la ruse à la ruse, la surprise à la surprise. Comme si les gens de Beauvais après ce qu'ils venaient de faire ne s'attendaient pas à une réaction du Bourguignon !!!! Il fait déguiser des hommes d'armes en paysans, en vignerons, en bateliers de rivière et en portefaix, puis leurs donnent l'ordre de s'introduire en ville et de mettre le feu dans les différents quartiers de la ville !

Ils ne purent tromper la vigilance des hommes de la cité, le stratagème fut déjoué et furent tous mis à mort sans autre forme de procès !

Alors le Duc hors de ses gonds, fulminant à l'envie décharge toute sa haine sur les inoffensives populations des environs et la plupart des villages dans un rayon de quatre lieues à la ronde seront livrés aux flammes!

Typique de l'orgueilleux pour qui l'être humain s'il n'est pas noble n'a aucune valeur, il est le dernier grand féodal que Louis XI fera tomber, soulignant la fin prochaine du moyen âge ! Il n'en demeure pas moins que Beauvais était devenue imprenable !, chaque jour elle recevait des hommes d'armes, des provisions de bouches et des munitions envoyées par Paris, mais il y avait un côté épais chez ce Duc, un côté borné, qui l'empêchait de quitter le siège de cette ville









Ce Duc habitué à voir tout plier devant lui, n'était pas d'humeur à battre en retraite honteusement ! il désire bloquer la ville de tous les côtés (chose qu'il aurait fallu faire au départ du siège !!!!), et tenter un dernier assaut !!! Quand je vous dis qu'il avait le cerveau épais le bougre !!!!

Il ne parvient pas à faire accepter ce projet à ses officiers, la plupart de ses troupes étaient des groupes de mercenaires soldés, quand il prit conseil ils se sont opposés à lui!

Lui faisant remarquer qu'ils avaient déjà perdus plus de 3000 hommes, que les hommes étaient découragés et que l'attaque surprise des assiégés avait tué ses plus vaillants capitaines !

On lui fait comprendre qu'il allait par cette action sacrifier des milliers de soldats compromettant le reste de son armée et la suite de sa mission qui était la jonction avec le Duc de Bretagne son allié !!!

Le Duc cède et consent à lever le siège, ainsi ceux qui étaient arrivés devant Beauvais, faisant avec ostentation étalage de leur force le 27 juin 1472, partirent silencieusement le 22 juillet, laissant derrière eux du matériel et des canons



PS: Ainsi grâce au courage de Jeanne Hachette et de ses compagnes et de l'indomptable énergie de la garnison, un chroniqueur comme Philippe de Commynes écrira: jamais place n'avait été mieux attaquée, ni plus vaillamment défendue que Beauvais !!! M de V