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jeudi 1 juin 2017

Albion les droits des Malfaiteurs suite 5

Le malfaiteur avait certains privilèges, on pouvait le rencontrer aux hasards des chemins, il passait près de vous avec un crucifix qu'il tenait fermement en main, il s'y accrochait si fort! mais c'était souvent son unique planche de salut, il était rarement seul, plusieurs personnes le suivaient attendant qu'il laisse tomber sa croix ou qu'il s"écarte du chemin pour le tuer.

Celui là il était défendu d'y toucher de part le Roi et la Sainte église !! Cette personne qui a forjuré le royaume en ayant volé, tué ou a été reconnu félon envers son pays se met en fuite, il sera poursuivi par ses opposants .






S'il peut pendant sa fuite, et c'est sa seule option, se réfugier dans une église, il s'y trouvait en sécurité pendant 40 jours, ce lieu sacré était  inviolable.

Essayer de l'en retirer était passible de l'excommunication, et personne dans ce monde profondément croyant n'aurait risqué son paradis en provocant les foudres du prélat qui avait pris sous son aile le moribond qui avait échappé à la foule. Ce dernier lui devait assistance et je peux vous dire qu'il ne rigolait pas avec le droit d'asile dans son église pendant les 40 jours.







Ce coupable (ou soit disant coupable) était surveillé de l'extérieur par ses opposants, sous le porche ou dans le cimetière, jusqu'à l'empêcher de satisfaire ses besoins naturels, ou s'opposer si possible à ce que la nourriture lui parvienne.

S'il se reconnait coupable devant le Coroner, qui fait le déplacement pour recueillir son témoignage, et qu'il jure de quitter le royaume il sera déclaré intouchable. On le conduira à la porte de l'église, on lui donne une croix ou un crucifix qu'il ne devra jamais lâcher, il se rendra jusqu'au port le plus proche sans jamais dévier du chemin, puis quitter le royaume sans jamais y revenir, sauf s'il obtient une grâce royale.

Le Coroner a force de loi, il détient le pouvoir royal, mais il est bien évident que les opposants dehors ne vont pas en rester la ! certains vont le suivre et s'il a le malheur de poser sa croix ne serait ce qu'un instant, ou s'il dévie de sa route ils le tueront sans jugement et sans remord aucun.






 Pour un Clerc qui fuyait et se réfugiait dans une église, il n'était pas obligé de quitter Albion, il jouissait du privilège d'être ecclésiastique, mais il devait être jugé par son clergé, qui se réservait le droit de retirer ce droit d'asile selon la faute commise, dans ce cas le clerc était remis au bras séculier.

La justice était sévère et les lois en rapport avec la dureté de la vie de cette époque. Mais il existait une échappatoire, très controversée !! Les Chartes de Pardon.







La chancellerie royale les accordaient volontiers, du fait qu'il fallait payer pour les avoir, même si la chambre des communes se rebellait contre ces criants abus, il faut bien avouer que l'état était toujours à court de liquidités!!

Ce qui avait pour effet d'augmenter la criminalité, en raison de cette impunité. C'était aussi fort injuste car bien souvent la charte de pardon était payée avec le fruit de leurs rapines.

De plus on osait plus après poursuivre cette personne en justice, car on avait bien trop peur de la voir revenir pour essayer de se venger de son accusateur. Surtout dans les affaires criminelles.

Si un homme de main à la charge d'un seigneur assassine quelqu'un, et qu'il suffit au dit seigneur de payer pour libérer son bras armé !!







Il est bien évident qu'il sera considéré par son entourage comme quelqu'un au dessus des lois et qu'il pourra continuer d'opprimer les autres, qui n'oseront pas déposer une plainte de peur d'être la prochaine victime.

Pour les voyages il fallait mieux être armé, pour faire face aux mauvaises rencontres. Les Chanceliers des Universités, s'ils interdisaient les armes dans l'enceinte de leurs écoles, les recommandaient vivement pour les étudiants en déplacement, les gens de savoir bougeaient beaucoup à cette époque







On était guère protégé sur les chemins et en ville contre les voleurs et les Bandits, mais il fallait craindre aussi les hommes du Sheriff, car dans ce siècle de défiance ou l'on voit partout des voleurs et des brigands, ou la peur de se faire attaquer ou voler est permanente (ne leurs jetons pas la pierre, il y avait de quoi), il suffisait d'être étranger, surtout la nuit, pour qu'au moindre soupçon on vous fasse épouser geôle !!!

Le pouvoir d'arrêter les gens était sans limites, on enfermait et on posait les questions après !! Le temps passé en prison pouvait être fort long, du fait de l'enquête d'une part, mais aussi du fait qu'il fallait attendre le passage d'un juge ou d'un Shériff itinérant.

De toute façon il ne faisait pas bon se promener la nuit sauf en cas d'absolue nécessité, et encore ! pas seul, même en ville car sans éclairage public vous étiez en grave danger de votre vie, si vous deviez aller chercher médecine chez l'apothicaire c'est avec flambeaux et quelques solides valets armés qu'il fallait faire le déplacement.




PS: c'est avec délectation que je me plongerais à nouveau dans ces archives, afin de parcourir encore les chemins d'Albion, et raconter la vie de ceux qui les utilisent M de V