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vendredi 9 novembre 2018

Evolution de l'Enseignement " Volet I "

L'auteur nous dit: Rien n'est plus propre à entretenir au coeur d'un pays le culte des grandes et nobles choses, que le souvenir d'un passé glorieux, parce qu'en se rappelant ce que l'on a été, l'on comprend ce qu'on doit être ! Mademoiselle A de Foulques de Villaret

Personne avant elle n'avait montré ce que furent ces vieilles écoles, dont le rayonnement s'est trouvé comme fondu et absorbé dans celui des Universités. Il faudra à votre copiste plusieurs articles pour couvrir son étude.

Avant que les hordes Barbares ne fondent comme une avalanche sur les provinces de l'empire Romain, pour en faire leur proie et qu'ils déferlent en Gaule, les lettres et les arts y étaient à l'honneur et Marseille lui avait communiqué la civilisation avancée de la Grèce sa mère patrie.

Ces envahisseurs adonnées à une vie belliqueuse n'avaient ni le goût ni le loisir de cultiver les sciences Ils portaient un souverain mépris aux nobles délassements de l'intelligence, allant jusqu'à imputer à l'amour de l'étude, le manque de vertus guerrières, chez ceux qu'ils venaient d'asservir

Ces barbares ne permettaient point à leurs enfants d'apprendre à lier et à écrire, de peur, disaient ils, qu'une main habituée à tenir la plume n'eût plus la force de manier l'épée. Soumis à cette influence, arts, sciences et belles lettres vont disparaître !








Mais quand fut achevé sur notre sol cet effroyable cataclysme humain, quand l'ignorance brutale eut étouffé la dernière étincelle de feu sacré, il fallu se mettre à l'oeuvre pour défricher à nouveau ce champ intellectuel, jadis couvert de riches moissons et qui n'offrait désormais que d'épaisses broussailles.

Aussi s'écoula t'il un temps considérable, c'est à dire plusieurs siècles, avant que les germes oblitérés puissent reprendre assez de vie pour produire quelques résultats précieux et durables !! Ce ne sera qu'au V siècle qu'une lumière vacillante commence à projeter une lueur au milieu de l'obscurité recouvrant cette époque lointaine. Nous parlons ici de la région Orléannaise ou notre Auteur restreint le cadre de son étude, mais à peu de choses près il en ira de même dans les autres régions de France. Cette lumière fut un Monastère, celui de Mici, pour la région d'Orléans,

Les premiers religieux qui peuplèrent ces Abbayes n'étaient pas des hommes bien savants, leurs connaissances étaient même à de très rares exceptions près fort restreintes.

Mais ces moines vont élargir peu à peu la sphère de leurs études, devenant avec les évêques dont ils dépendent les premiers instituteurs de la jeunesse. Nous verrons sous leur direction s'épanouir la littérature et les sciences, avec en parallèle l'apprentissage des bonnes moeurs et de la doctrine.








Or cette règle était observée dans les monastères de France, qui presque tous l'avaient adoptée. De ce fait les lettres à partir de ce moment ne cessèrent guère d'y être florissantes.

Toutefois cela ne va pas s'accomplir d'un coup, les premiers religieux étaient plus préoccupés de la culture du sol, que de celle de l'esprit. Ce n'est qu'au VI siècle qu'ils feront une vrai place à des occupations plus nobles que les travaux manuels, qui leurs étaient expressément imposés par la règle monastique.

Nota: cette ignorance dans le milieu ecclésiastique se fera remarquer pendant encore plusieurs siècles, au X siècle il se trouvait encore des prêtres et des Abbés si illettrés, qu'ils étaient incapables de lire une seule ligne de Latin !!







C'est à peu près au moment du premier concile d'Orléans en 511 (VI siècle), que nos moines vont commencer à recopier des livres, labeur dans lequel ils firent d'étonnants progrès et dont les oeuvres rarissimes qui nous sont parvenues montraient leurs talents, et nous a valu la conservation de la plupart des auteurs de l'antiquité. Faut il s'étonner que la fondation des écoles monastiques soit si tardive et si lente ?? C'est qu'à cette époque le Paganisme était encore très vivace et l'enseignement des évêques dans les écoles cathédrales suffisait au petit troupeau d'âmes groupé autour d'eux ! Ils recueillaient de leurs bouches la seule instruction qui leurs soient nécessaire.

Mais dans la suite des siècles le nombre de fidèles s'accroissant considérablement, chaque diocèse cessera d'être circonscrit dans les limites des villes épiscopales, afin de s'étendre aux campagnes environnantes







Les églises cathédrales en se développant perfectionnèrent leur organisation. Ces écoles soumises à des règlements strictement observés, furent ouvertes aux Clercs, aussi bien qu'à ceux qui aspiraient à entrer dans le Clergé. L'on y enseignait le chant et les lettres humaines, mais comme un évêque ne pouvait suffire seul à la multiplication des élèves et des écoles dans son secteur, il sera fait le choix au sein de son chapitre, de quelques personnes éclairées, pour régir et communiquer l'enseignement aux plus jeunes enfants, tandis que notre évêque continuait à se charger, comme par le passé, dès plus âgés. Ces fonctionnaires connus sous le nom de scholastique, d'écolâtre, chancelier, primicier ou chefcier selon les époques, permettaient ainsi à toutes les villes épiscopales de posséder une ou plusieurs écoles, dans la formation desquelles il n'entrait aucun élément laïque







Quand un peu plus tard les monastères fleuriront dans les campagnes, ou à l'intérieur des villes ils suivront cet exemple et commenceront à ouvrir dans leurs cloîtres des écoles destinées à la jeunesse ils vont les modeler sur les établissements épiscopaux.




PS: comme précisé plus haut il faudra à votre copiste plusieurs articles pour vous offrir dans son ensemble l'étude de Mademoiselle de Foulques de Villaret, la documentation comme d'habitude provient de la BNF, je vous remercie de votre patience M de V