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mercredi 31 mai 2017

Albion la sécurité des routes suite 4

Ces routes et chemins, parcourus en tous sens, par nos autochtones anglais, se rendant de manoirs en auberges, de foires en marchés, faisant pèlerinage ou portant courrier, ou tout bonnement se rendant d'une université à une autre, sont elles sures?

L'examen de leurs lois et la façon dont la police des Comtés et la garde des villes étaient organisées pourraient faire penser que tout était fait pour empêcher que des méfaits se produisent, et que les voyages en Albion ne présentaient pas de réels danger.

Si l'on ajoute qu'il y avait des transports en communs, sorte de Service Régulier de Transports par Chariots, entre Londres, Oxford, Newcastle, Winchester etc....une RATP avant l'heure ! possédant des tarifs tout à fait abordables, il semblerait que les routes étaient sures, et l'on aurait tort de le croire.

Car bien sur tout système a ses failles, et l'humain qu'il soit Anglais ou Français savaient les utiliser à son avantage et au détriment du bourgeois de l'artisan et du paysan !!!!








L'histoire nous le montre, les lois et l'organisation d'une police en fonction de celles ci ne restent que de la théorie, mais l'application est une tout autre affaire.

Il ne faut pas non plus tomber dans l'obscurantisme, avec un assassin à chaque portes cochères, des tires laines dans chaque rues, les fourrés surchargés de brigands, des seigneurs pillards à chaque ponts et bien sur finir dans le glauque, avec des pendus à toutes les fourches des arbres, cherchons un plus juste milieu !!.

Il nous faut donc trouver dans les archives de la divine Albion des textes juridiques d'époque. Les Anglais ne sont pas comme nous, si ils ont aussi subit des révolutions, du moins n'ont ils pas détruit leurs archives....si vous voyez ce que le nain veut dire !!!!!!










Pour vous donner une idée précise, je ne vais vous conter qu'un seul fait divers, mais il est de taille !!!, et dont les documents juridiques existent encore!! l'affaire se passe dans le Staffordshire en l'an de grâce 1342.

Des Marchands de la bonne ville de Lichfield, viennent après mésaventure, exposer à leur seigneur, " le Comte d'Arundel ", leurs griefs!!, nous rappelons qu'en Albion ce Comte n'a aucun pouvoir de justice, il n'est ni juge, ni coroner, ni shériff, ni bailli, nous l'avons vu dans les articles précédents

Ils content donc par le menu leur mésaventure. Or donc, c'est qu'un vendredi ils envoyèrent deux domestiques de leur guilde, avec deux chevaux de bat chargés d'espiceries et de merceries le tout valant au bas mot 40 livres, en direction de la ville de Stafford pour le marché prévu le jour suivant.            








Quand leurs gens furent sous le bois de " Canoke
ils furent attaqués par sire Robert de Rideware, chevalier, avec deux des hommes d'armes de sa suite, se saisissent des domestiques, des chevaux et des marchandises! et les emmènent vers le prieuré de " Lappeley ", pendant le trajet un des domestique parvient à leur fausser compagnie.

Au prieuré Robert retrouve sir Johan de Oddyngesles et son parent Esmon de Oddyngesles chevaliers eux aussi, et quelques autres hommes d'armes à leur solde. Ils se répartissent sans attendre le butin selon le rang de chacun, puis quittent l'endroit pour chevaucher jusqu'au prieuré des Nonnes de Blythebury.






Robert déclare à la soeur tourière qu'ils sont gens du roi et que moult harassés ils demandent l'hospitalité, chose tout à fait courante de cette époque. Mais il semblerait que la troupe avait mauvaise apparence, et l'Abbesse refuse l'entrant.

Voyant ce fâcheux accueil ils enfoncent la porte de la grange sise à côté et donnent foin et avoine à leurs chevaux, puis s'installent pour passer la nuit. Non loin de là le domestique échappé les avaient suivi, et quand il vit qu'ils s'installaient, il retourna en toute hâte à Lichfield avertir le Bailli. Ce dernier ne tarda pas à réunir ses hommes et courir sus aux voleurs.






Ceux ci étant gens d'épées, lorsqu'il se surent découvert se mirent en défense et un réel combat s'engagea, ils prirent de suite l'avantage et navrèrent plusieurs hommes du Bailly, puis ils perdirent pied, on suppose qu'ils étaient moins nombreux que la troupe du représentant de l'ordre de Lichfield, et prennent la fuite.

On récupère les marchandises volées en on décapite sur le champ quatre des hommes du chevalier voleur qui étaient encore là.

Robert avait fui avec le reste de ses compagnons, mais il avait une idée en tête, il s'en va trouver son parent Gautier de Rideware, qui avec ses gens vont lui apporter un prompt renfort!! La nouvelle chevauchée se lance à la poursuite du Bailli bien décidée à lui tailler des croupières!!

Nouveau combat ou étincelles les armes !, cette fois c'est le Bailli qui a le dessous et qui doit prendre la fuite pour sauver sa vie. Robert récupère le butin et une nouvelle répartitions des bénéfices se fait.










Quelle ressource reste t'il à nos malheureux marchands, auteurs de la pétition? s'adresser à la justice ? C'est ce qu'ils vont tenter de faire.

Mais comme ils se rendaient à Stafford, Capitale du Comté, pour déposer plainte, ils trouvèrent sur leur chemin des hommes de mains de leur persécuteur bien décidés à leurs faire rebrousser chemin!!

Ils vont leurs distribuer tant d'horions qu'ils eurent peines à s'échapper sans grandes navrures, ils rentrèrent dépités à Lichfield n'osant désormais plus sortir de leur cité.

On peut juger de l'audace de cette bande, voler des marchands, détruire et voler des biens de l'église, affronter le Bailli et récidiver pour se venger et récupérer leur butin, puis terroriser leurs victimes, faisant ainsi obstacle à la justice.

Au  XIV siècle ces petits seigneurs et leurs aides, souvent d'anciens soldats en rupture de ban, devenus brigands, qui s'allient pour former des bandes redoutables et bien organisées, armés en guerre et ne manquant pas d'audace.


                                                                                                   M de V