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jeudi 27 avril 2017

La Bataille de Cocherel 1/2

Le Dauphin doit se rendre à Reims pour son sacre, qui le fera Roi de France, mais il sait que Jean III de Grailly est à Evreux et qu'il compte bien lui couper la route et s'opposer à son couronnement s'il le peut. De plus le lieutenant du roi de Navarre vient de recevoir des renforts, il s'agit de Jean Jouel et de ses archers. Il est prévenu également du fait que Don Louis de Navarre régent du royaume de Navarre et frère de Charles II de Navarre, doit rejoindre Jean de Grailly avec plusieurs centaines de lances.

Sur demande du dauphin, Bertrand rassemble ses troupes et dès le 11 mai, fait mouvement vers Pont de l'Arche, afin de traverser la Seine et prendre la direction de Pacy, il compte de ce fait couper la route du Captal de Bush, il marche dans la vallée de l'Eure avec la Seine à dextre et la rivière de l'Eure à sénestre, néanmoins un doute s'insinue dans ses mérangeoises, il est inquiet à la possibilité que Jean de Grailly l'évite s'il se fait ouvrir les portes de Vernon.

Le captal, au jour du 13 mai, se rend à Vernon, pour voir sa promise, Jeanne (plus jeune soeur du roi de Navarre), mais surtout pour rencontrer l'autre soeur de Charles II, Blanche, Reine douairière de France, seconde épouse du roi Philippe VI de Valois. Cette ville est son fief, avec les villes de Gisors et Melun, elle sait que le Captal ne vient pas uniquement pour le banquet et qu'il a une requête à formuler.

Le Captal sait très bien que Dugesclin est sorti de Rouen !
et qu'il cherche à le fixer pour le combattre, mais il veut atteindre le Dauphin avec des troupes intacts et le seul moyen de l'éviter passe par Blanche. Ce qu'il ne sait pas en revanche c'est que le Bertrand  ne se laisse pas pousser l'herbe sous le pied, il se trouve déjà à l'Abbaye Sainte Lieufroy, tout près du gué de Cocherel!! (seul gué possible avec Vernon)









Nous sommes le 14 mai, Jean est déçu, blanche est restée inflexible, il ne peut donc pas faire passer ses troupes par Vernon, il retourne à Evreux. Il faut savoir que Blanche avait épaulé bien longtemps son frère Charles II roi de Navarre et Comte d'Evreux, dans ce conflit avec les Valois, servant même de médiateur plusieurs fois. Trois semaines plus tôt elle avait promis au Dauphin de tenir closes les portes de sa ville, donc Jean de Grailly se trouve bloqué de ce côté de la Seine !!

Sur le chemin du retour, Jean de Grailly, " aurait rencontré " selon un chroniqueur, un King Messenger (messager, espion et clerc de la Chancellerie d'Edouard III), et ce providentiel personnage le prévient que Dugesclin se prépare à traverser à Cocherel. Il semble loisible de croire que Jean en bon capitaine, s'était informé de la topographie des lieux !!! et il avait surement placé des guetteurs pour sa sécurité. Ce n'était pas un benêt, il n'était pas sur que Blanche le laisserait passer à Vernon, et ce genre de guerrier a toujours une issue de secours, lui aussi savait très bien que à part Vernon, le seul gué possible était Cocherel !! Théorie plus crédible que cet hypothétique King Messenger.










Il n'en demeure pas moins que le 15 mai au matin notre Bertrand et ses officiers, reforment leurs troupes dans une vaste plaine, face à une colline qui formait les hauteurs de Hardencourt Coherel, ils viennent d'achever le passage du gué. Mais Dugesclin va avoir une surprise de taille, quand il voit la colline se couvrir d'armures, d'archers, de pennons et de bannières. Jean de Grailly en vrai soldat, avait de suite réagit, il s'était adapté a la situation, puisqu'il ne pouvait plus couper la route du Dauphin, il se devait d'occuper la meilleure position pour contrer Bertrand. Nous ne parlons plus ici de rutilants chevaliers gonflés d'orgueil et la tête farcie de romans de chevalerie, nous trouvons face à face deux experts du combat.

Jean de Grailly avait tambour battant rassemblé ses troupes et tracé sa route, par la Ronce et Cresne, puis franchissant la ligne de réunion des eaux, remonte sur le plateau d'Hardencourt, une fois encore les Anglais et les Gascons ont l'avantage du terrain, ce qui n'est pas sans mettre puces au poitrail de notre belliqueux Breton !!!



                                 


 Voila le décor est planté, les trois coups seront frappés

                                        cette macabre pièce par les acteurs peut être jouée ! M de V