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mercredi 14 avril 2021

N° 380) la prospérité Flamande au XIV siècle

C'est dans ce siècle que les villes Flamandes semblent avoir atteint l'apogée de leurs activités commerciales, fort lucratives, dans le domaine de la laine et du Drap. Des cités comme Bruges, Gand semblent avoir abrité, au bas mot jusqu'à quatre vingt mille habitants !!!. Quand à l'opulence de ces cités bourgeoises il n'est que de voir les monuments qui subsistent de cette gloire passée pour ce faire une idée objective de ces villes Flamandes de la fin du Moyen âge. 

Prospérité industrielle d'abord, la draperie flamande atteignait les confins du monde connu, alimentant le commerce de tout un peuple de négociants et commerçants. Les rivalités des divers métiers et les luttes sociales émaillant ce siècle en Flandre nous donnent une idée pour définir l'âge d'or de l'industrie Flamande

Il nous faut cependant relativiser, rien à voir avec la grande industrie du XIX siècle car la manufacture n'existait point !!. Le travail se faisait dans de petits ouvroirs regroupant le maître, deux ou trois Compagnons et des apprentis. Chaque ouvroir travaillant pour le compte d'un marchand drapier qui fournissait la laine, la vie restait fidèle au monde familial qu'est celui du Moyen âge

Ce qui n'empêchait pas une férocité certaine dans le commerce ils avaient les dents longues comme celles d'un requin nos bourgeois !!!






Cette industrie médiévale était siogneusement réglementée, encadrant les métiers dépendants de la draperie avec une extrême minutie, tout était calculé, la taille du métier à tisse, la longueur et la largeur des piéces sortant de l'atelier, la couleur des lisières servant à distinguer les différents produits, la qualité des laines ainsi que tous les procédés de fabrication

Il était interdit à l'ouvrier d'en tisser plus d'un certain nombre par jour, de peur qu'une hâte excessive ne nuise au fini du produit, les guildes des cités préconisaient de travailler au plus près des fenêtres afin que tout un chacun puisse surveiller les détails de son ouvrage. on interdisait de tisser quand il gelait, ou de lustrer le drap autrement qu'à l'eau et les Foulons ne devaient employer que du beurre pour le graissage, on allait même jusqu'à prévoir le temps jugé nécessaire au foulage de chaque type de drap

Le tout étant explicité en détail dans les chartes des différentes guildes concernées par le monde du travail de la Draperie, du lainier en passant par les Foulons, les Tisserands, les tondeurs de drap, les parmentiers etc !!!

Les maîtres de Guildes veillaient au grain ayant l'oeil aussi bien sur la qualité, les quantités et bien sur la fraude qui touchait à l'escarcelle du Bourgeois Drapier !!!!






Suivant la coutume médiévale les guildes et associations de métiers portaient très haut la solidarité de corporation, fondant des confréries charitables et des hôpitaux, aidant ceux que la maladie ou la vieillesse empêchaient de travailler. Oui à cette époque on bosse tant qu'on peu la retraite on connaît pas !!

Leur souci d'unité se traduit par des signes distinctifs lors des jours de fêtes, par exemple: a Gand les poisonniers portent une toque ornée de bandes rouges, boulangers sont vêtus de blanc, les bouchers sont habillés mi-partie de rouge et de bleu, les tondeurs de drap sont en blanc doublé de rouge etc....

Cette autonomie des métiers croît à proportion de l'importance qu'ils prennent dans la vie municipale de ces grandes cités. A Bruges sur 13 Echevins neuf devaient être pris parmi les métiers et c'est à eux que l'on confiait neuf des dix clefs servant à enfermer les sceaux et chartes de la ville, la dixième étant remise au Bourgmestre des échevins !

On note qu'ils interdisaient de vendre dans le territoire des Flandres de la laine aux marchands étrangers, qu'ils soient Lombards, Gênois, Catalans ou Espagnols, ceci afin de réserver les stocks pour l'industrie locale du drap. Il ne suffisait pas à Bruges, Ypres et Gand d'être les principales pourvoyeuses du monde en fait de draperie, elles entendaient se réserver le monopole même vis à vis de leurs concitoyens !!!!






Il était également interdit dans les territoires proches de ces cités de pratiquer l'industrie drapière, ainsi une surveillance constante était exercée par des délégués des métiers du drap !!!. On plaisante pas avec la concurrence, on n'hésite pas à se déplacer et aller péter leur matos !!!

Les chartes de Gand stipulaient qu'il était interdit de fabriquer du drap dans un rayon de 3 milles autour de la ville; puis plus tard il fut poussé à 5 milles de la cité !!

Autant vous dire que l'entente cordiale ne pouvait se faire entre le commun du peuple de Flandre et les habitants de ces cités de négociants que furent Bruges, Gand et Ypres. La masse rurale ne tarda pas à se lasser de cette dictature de l'industrie urbaine et de leurs échevins !!. Les ruraux deviendront le principal soutien des Princes dans leurs luttes avec les cités du négoce de la draperie

Il faut dire que certaines directives frisaient le ridicule, comme à Namur avec la guilde des Parmentiers !!, n'allaient ils pas jusqu'à prétendre empêcher les mères de famille d'apprendre à coudre à leurs filles pour cause de concurrence

PS: on peu dire qu'ils n'avaient rien à envier à des villes comme Gênes, Venise, Pise ou Florence M de V