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vendredi 24 janvier 2020

Charles VII, Marie d'Anjou, Yolande d'Aragon et Agnès Sorel

Charles VII en prenant de l'âge va se modifier , avec des progrès significatifs dans l'exercice de sa fonction de monarque. Ils furent à une période, si rapides et complets, qu'ils avaient été jusque-la lents et tardifs, et c'est le moins que l'on puisse dire !!!!. Mais comment expliquer cette magnifique et soudaine transformation ????

Ce changement dans son caractère, si subit, si radical, semble dénoter une influence extérieure. Bien sur nous remarquerons la présence d'Agnès Sorel et l'histoire prête à cette femme, par la séduction et des facultés supérieures cette transformation du roi Charles VII. Par contre des érudits et des moralistes austères ont opposé à cette hypothèse une fin de non recevoir préjudiciable, et se sont attachés à nier la réalité historique en la réfutant par moult arguments.

D'aucuns ont voulu que cette influence vienne de la Reine Marie d'Anjou, tandis que d'autres voulaient l'attribuer à la mère du roi, Yolande d'Aragon !??!. Essayons de remettre les choses à leur place mordious !!

En ce qui concerne Marie D'Anjou cette attribution ne subsiste pas devant une étude approfondie, des caractères et des facultés de cette modeste reine, Marie était l'exemple même des plus pures vertus domestiques, dévouée à son époux, la pieuse Marie n'aspira jamais à la direction morale du roi Charles VII. Dans sa naïve et chrétienne abnégation, les actes de sa vie nous la font voir, comme admirant son époux, ou subissant, pour le moins !!, sa volonté souveraine

Quand à sa mère, Yolande d'Aragon, si elle avait pris la tutelle morale de son fils, lorsque ce dernier était adolescent et qu'il naissait à la vie publique, son influence et ses conseils ne permettent pas de l'imputer personnellement dans le changement soudain du Monarque après la paix d'Arras. Car Yolande atteinte par l'âge du repos et de la retraite, semble avoir pris dès lors une part peu active aux affaires du royaume, et entretenait avec son fils des relations personnelles épisodiques

Cela s'applique également à ses conseillers, qui bien que lui inspirant d'heureuses ou de malheureuses suggestions, ne pouvaient changer ce monarque à ce point !!!. Force est donc de constater qu'il nous reste qu'une seule hypothèse tenant debout, et c'est celle se rapportant à Agnès Sorel !!








Charles VII en accordant à cette femme célèbre une faveur intime, absolue et incontestée, viola sans doute (pour cette époque), la sainteté du lien conjugal, car l'idéal qui dominait les moeurs au moyen âge, ce que nous nommons aujourd'hui "l'Amour" s'est transformé de siècle en siècle. Mais sous le règne de Charles VII le principe prépondérant dans les lois était la doctrine de l'église

L'amour y était signalé flétrissure, comme un des périls de la chair, comme un piège ou la vertu ne peut que succomber. L'église n'en permettait les plaisirs que dans les limites du mariage !!!

Agnès Sorel, dit on, naquit vers 1410 à Fromenteau en Touraine, mais le lieu de sa naissance, aussi bien que la date ne nous est certifié par aucun document authentique, contemporain et irrécusable. Elle était fille de Jean Soreau (ou Sorel), et de Catherine de Maignelais, son père était écuyer seigneur de Coudun

Jean était conseiller et serviteur de Charles Comte de Clermont en l'an 1425, mais selon les sources il était mort avant 1446. Sa mère Catherine était châtelaine de Verneuil en bourbonnais et mourut après 1459. Les Magnelais et les Sorel étaient deux familles de chevalerie ancienne bien connues en Picardie

D'après l'affirmation du Pape Pie II, témoin et acteur du traité d'Arras, Agnès passa à la cour de France en septembre-octobre 1435, elle accompagnait, dit il, Isabelle de Lorraine, lorsque cette princesse, épouse de René d'Anjou, se disposait à partir pour Naples. Il ajoute qu'Agnés resta dès lors parmi les femmes de la suite de Marie d'Anjou

Un contemporain Jacques du Clercq, s'exprime sur cette liaison en ces termes: Le Roy Charles, avant qu'il eut paix avec le Duc Philippe de Bourgoigne, menoit moult sainte vie, et disoit ses heures canoniaulx. Mais depuis la paix faite au dit Duc, encore qu'il continuast au service de Dieu, il s'accointa d'une jeune femme, laquelle fut depuis appelée la belle Agnès !!!










Charles VII eut d'Agnès quatre filles, dont la dernière ne survécu seulement que quelques mois à sa mère. Le Père Anselme qui suit ordinairement l'ordre de primogéniture énumère ainsi les trois autres enfants: Charlotte, Marie, et Jeanne

Charlotte naquit en 1434, et Marie naquit peu de jours après le mariage du Dauphin Louis et de Marguerite d'Ecosse célébré en 1436. Quand à Jeanne la troisième, elle fut mariée le 23 décembre 1461 à Antoine de Bueil, mineur d'ans, et fils aîné de l'amiral Jean de Bueil. M Delort affirme que Jeanne avait vu le jour au château de la Beauté sur Marne en 1445

D'après ces dates la liaison de Charles VII et d'Agnès Sorel (ou Sorelle), remonterait au moins à l'an 1434, et que si l'on transpose l'ordre de primogéniture du Père Anselme, on arrive fatalement à l'époque du Traité d'Arras, septembre-octobre 1435 !!!

Ces mêmes dates que l'on retrouve dans les écrits de Pie II et de Jacques du Clercq. Or donc cette période correspond d'une manière remarquablement troublante avec la phase historique à laquelle nous avons cru bon de donner le nom de métamorphose de Charles VII ????

Pour le nain cela ne fait pas un pli !!!...Agnès fut bien à l'origine de cette transformation du monarque mordious !!!.....mais je ne suis qu'un Nain, alors à vous de vous faire votre propre opinion ???



Nota: a sa mort Agnès Sorel légue à l'Abbaye de Jumièges 800 Saluts d'Or, monnaie frappée sous Charles VI et Charles VII. Le Salut valait 25 sous Tournois de l'époque. Ceci afin que tous les jours et à perpétuité les moines disent une messe basse pour le salut de son âme. Avec le convertisseur dont je dispose cela représente 160 000 euros quand même !



PS : la documentation de cet article provient comme d'habitude de la BNF et de l'école des Chartes... M de V