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jeudi 12 avril 2018

Les Nouvelles Routes Maritimes XIV et XV Siècle

La route des indes ne fut pas découverte par des voyageurs vénitiens, mais dans cet immense mouvement de curiosité et de cupidité (il faut bien l'avouer), qui va pousser dans toutes les mers du globe les navigateurs de cette fin du XIV et de tout le XV siècle.

Ceux qui portent l'oriflamme de Saint Marc en tête de la mâture de leurs vaisseaux étaient les plus audacieux voir les plus cupides !!!!!

Car après les aventures de Marco Polo et de ses oncles (voir article), au XIII siècle, nous trouvons un Sanuda il Vecchio (1271-1343), explorateur, cartographe et juriste ou les frères Zéno qui vont explorer les mers septentrionales jusqu'au Labrador et au Groénland

En 1432 un Piétro Querini va pénétrer dans l'océan boréal, puis en ce début de XV siècle Nicola da Conti visite l'Indochine et la Chine, ce siècle sera grâce aux nouvelles routes trouvées un bouleversement des marchés de la vente et de l'approvisionnement commercial.









Si les navigateurs et les négociants vénitiens s'étaient montrés ardents et habiles à chercher de par les mers des voies nouvelles et des terres vierges, ils vont trouver rapidement dans les voyageurs Portugais des rivaux aussi expérimentés et habiles qu'eux.

Tout commence quand un certain Bartoloméo Diaz parvient à atteindre en 1487 l'extrême pointe du continent Africain et lui donne le nom qu'il porte toujours d'ailleurs le " Cap de Bonne Espérance "

Onze années plus tard, un autre Portugais du nom de Vasco de Gama, va suivre cet itinéraire, puis remontant le long de la côte orientale, va découvrir cette grande cité commerciale maritime du nom de Calcutta !!

Il jette donc l'ancre dans ce port d'une richesse stupéfiante pour eux, débordante d'activité et de toutes les denrées rares et précieuses !!








Nos portugais pénétraient par ce port au coeur de ces contrées, d'ou l'Europe recevait, épices, parfums, tissus et soieries, bijoux et pierres précieuses, oui !, mais par caravanes marchandes !!! Ils vont vite comprendre le bénéfice immédiat qu'ils peuvent tirer de leur découverte !! ils vont en charger leurs vaisseaux et en tirer d'immenses bénéfices à leur retour au pays !!

Ces marchandises tant convoitées, jusqu'à ce jour, transitaient des Indes jusqu'à Alexandrie, convoyées par des caravanes Arabes ou Tartares !!! Qui vivants de ce commerce se faisaient payer fort cher, et plus le nombre d'intermédiaires pour le transit de ce fret était grand, plus la hausse des prix était énorme.

On considère que le prix d'une marchandise arrivant d'Inde par caravane, transitant à Alexandrie puis repartant ensuite vers un pays d'Europe avait été multiplié par 30 ou 40 fois son prix de départ !!!

Les Portugais vont se borner à multiplier par 10 le prix de Calcutta, s'assurant ainsi une marge bénéficiaire considérable, mais restaient imbattable dans la concurrence commerciale. voila de quoi porter un furieux coup au commerce de la sérénissime république de Venise !!









La découverte de cette nouvelle route maritime permettant l'achat direct à la source du produit et aux lieux de production va ruiner une partie du commerce Vénitien, la sérénissime ira même jusqu'à envoyer une Ambassade pour se renseigner et trouver une solution à leur problème.

Après maintes arguties, échafaudages de  manoeuvres diverses et plus ou moins licites !!! sans compter les tractations avec ceux d'Alexandrie..il fallut bien se rendre à l'évidence qu'ils se faisaient dépasser par la concurrence

Les Portugais firent entendre aux Vénitiens (avec une certaine ironie je pense), qu'ils n'avaient qu'à désormais s'approvisionner chez eux , le camouflet était explicite, et la couleuvre difficile à avaler !!!

Mais Venise n'avait plus l'ardeur des époques ou elle partait à la conquête des mers, elle était tellement riche !! se vautrant dans des fêtes prodigieuses, déployant un faste et un luxe incomparable. Les citoyens avaient une vie facile et comblée qui les rendaient indifférents, ils vont continuer à puiser l'or aux anciennes sources, n'ayant ni l'énergie et le courage d'en chercher une autre !!!




PS: L'esprit public de Venise répugnait désormais aux aventures et la concurrence Portugaise fit bien vite place à l'indifférence et à la passivité, pour eux aussi longtemps que le Levant lui demeurerait ouvert, son négoce se maintiendrait !!! Cette apathie Vénitienne prompte à la résignation n'en demandait pas davantage...!! M de V