Du XI siècle, jusqu'au début de la deuxième moitié du XIV siècle, la Cotte de mailles constitua l'armure de tous, du noble au vilain, avec des variantes et des noms différents.
Au XIII siècle, qui fut la grande époque de l'armure de mailles, elle formait ce tissu impénétrable, souple et brillant qui enveloppait le chevalier de la tête aux pieds. Mais pour l'écuyer et les gens de pied, ne couvraient que le buste !!
Le Chevalier est donc revêtu d'une longue tunique de mailles à manches, qui allaient jusqu'au bout des doigts et enveloppant la main dans un gant ou seul le pouce est séparé des autres doigts, des chausses de mailles, sorte de pantalon à pieds d'un seul tenant et le chef couvert d'une coiffe, sorte de cagoule de mailles sur laquelle on posait le heaume pour le combat.
Cette longue chemise de mailles tombait jusqu'au genou et se nommait " Haubert ", elle pesait à elle seule dans les 25 à 30 livres, sans doublure, elle se plaçait sur un vêtement bien rembourré, qui néanmoins ne garantissait pas des contusions que provoquaient les coups de lances, de haches et de masses.
Ce " grand Haubert " ou " Blanc haubert ", était réservé au seul usage du Chevalier et l'écuyer tout gentilhomme qu'il fut ne pouvait qu'espérer le porter un jour.
Il lui faudrait attendre la fin de sa formation, servir son maître, l'épauler au combat, avant de parvenir à l'adoubement, qui lui permettra de revêtir le blanc haubert
Le Haubergeon, diminutif de haubert, sorte de tunique de maille courte et flottante, tombant sur le haut de la cuisse, avec ou sans manches mais ne dépassant pas le coude.
C'est le vêtement de mailles des écuyers et des gens de pied, il conservera cette utilisation jusqu'au XVI siècle pour cette ces catégories de personnels.
Mais ce sera aussi ce que porterons les chevaliers lorsque fut adopté l'armure de fer, dans la deuxième moitié du XIV siècle et que l'on voit apparaître sur les miniatures d'époque au niveau des parties ouvertes et vulnérables de l'armure, comme les aisselles ou l'intérieur du bras par exemple.
Une des fabrique de mailles les plus réputée se trouvait à Chambly et on sait par l'inventaire de ses armes que Louis X le Hutin, roi de France et de Navarre, portait des cottes de mailles de " Chambly "
La base de cette maille réputée se composait comme suit: les deux extrémités d'un anneau étaient rapprochés à chaud, puis battus d'un coup de marteau qui les aplatissaient, on perçait ensuite à l'emporte pièce afin de placer un rivet.
Ce rivet assuré par un autre coup de marteau donnait une petite saillie que l'on nomme grain d'orge. Quand quatre anneaux étaient ainsi sertis, vous les enfiliez sur un anneaux ouvert, que vous sertissiez lui aussi avec un rivet, c'est ce que l'on appelle la double maille ou maille de Chambly.
On pouvait trouver des mailles à anneaux plats ou ronds, mais les cottes à anneaux plats étaient moins souples à porter
Je vous laisse imaginer le temps passé par l'artisan le travail de Titan, pour réaliser une cotte de maille !!, la main d'oeuvre, le sertissage aux rivets anneaux par anneaux, l'assemblage des fleurs de mailles de cinq anneaux, sans compter les élargissements et le rétrécissements en fonction des parties du corps
La Brigandine, protection très usitée au bas moyen âge, surtout au XV siècle. C'était un vêtement de toile épaisse ou de cuir souple, sur lequel étaient fixées des écailles de fer, disposées comme celles d'un poisson et rivées une à une.
Ces écailles étaient ensuite recouvertes d'une autre couche cousue de toile épaisse ou de cuir souple, je vous laisse imaginer le temps de travail !!
Puis cela étant réalisé, on posait dessus une étoffe de couleurs, qui selon les moyens du client était de laine, de velours ou de soie. Ce tissu était piqué et brodé sur la brigandine.
Elle était ensuite décorée de clous dorés ou argentés de différentes tailles, disposés sur l'ensemble du vêtement en formant des motifs ou des lignes selon le goût du fabricant ou du client.
Pour en finir, je désire couper la tête d'une fumeuse théorie, qui voulait que la brigandine était portée par les gentilshommes trop pauvres pour s'offrir une armure !!!!!....fichtre le papier refuse pas l'encre.
Je renvoie ces théoriciens de l'histoire aux miniatures de l'époque, notamment celles de Froissart ou l'on voit les courtisans autour du Trône, les divers chefs des armées du roi, puis les personnages importants revêtus indistinctement de la brigandine, de la cuirasse, et même un mélange des deux !!!
Il faut de temps à autre un minimum de réflexion, si vous approchez dans un musée d'une brigandine, une question vient à l'esprit. On se demande si elle ne coûtait pas aussi cher que les pièces d'armures pour le torse et le dos, fussent elles même de Milan !!!
Car la main d'oeuvre de ce vêtement, avec chacune de ses écailles rivées, puis posées une à une avec soin comme celles d'un poisson, ou se joignait ensuite piqûres et bordures d'un triple vêtement, dont le dernier était bien souvent de soie ou de velours !!, sans compter la pose de tous ces clous dorés ou argentés artistiquement disposés qui enjolivait l'ensemble ???
Non décidément...non !!! je réfute cette théorie, pour moi c'était au contraire l'ornement des gens d'armes riches, la brigandine par ses vives couleurs et ses broderies rompait l'uniformité du harnachement de guerre.
PS: Vit on jamais un La Hire, un Xaintrailles ou un Jean V de Bueil vêtus comme des manants ??, j'en doute fortement !!!....encore une fois c'est mon avis, je peu fort bien me tromper M de V
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