La vieille Université assise depuis huit siècles sur la montagne Sainte Geneviève a évoluée lentement d'âge en âge, le champ de la science allant chaque jour grandissant devant maîtres et élèves.
Le régime des études, les conditions de vies changeaient également peu à peu, mais l'extraordinaire pittoresque de cette vie estudiantine, des écoles des premiers temps de l'Université se perpétuèrent longtemps. Que ce soit sous la robe délabrée de l'écolier des XIII et XIV siècle, assis dans la paille pour écouter les maîtres fameux de la rue Fouarre, jusqu'au pourpoint tailladé des étudiants batailleurs de la Renaissance au temps de la Ligue !!
Batailleurs ils le furent souvent et turbulents le demeurèrent toujours ! Ils font partie des souvenirs anecdotiques et mouvementés de nos vieilles écoles, depuis ce lointain passé médiéval. Pendant bien longtemps dans le haut moyen âge il n'y eut guère d'autres Escoliers, que des jeunes gens se destinant à la carrière ecclésiastique (surtout les jeunes nobles qui n'étaient pas les premiers nés d'une famille).
Les nobles sous leurs hauberts de mailles avaient d'autres préoccupations, les marchands se contentaient juste de ce qui était utile à leur travail et les artisans aussi, je ne vous parle même pas des paysans !!
Presque tous jugeaient qu'apprendre à lire était un luxe inutile à moins de vouloir devenir Clerc, Prêtre ou Moine, les Cathédrales des grandes cités avaient leurs écoles vouées au recrutement ou à l'instruction du clergé.
Mais au XIII siècle sur les flancs de la montagne Sainte Geneviève, s'établit une véritable cité des études, cette ville écolière voit surgir d'écoles en collèges une cinquantaine de lieux d'études, de tout ordre et de toutes tailles;
Des milliers d'Escoliers se presseront dans ses rues, venant d'Angleterre, d'Allemagne, de Bretagne, de Flandres et d'Italie etc !! Ce haut lieu du savoir est divisé en quatre Facultés, Théologie, Droit, Arts et médecine (voir article 1/3), chaque faculté est régie par un Doyen et tout l'Université par un Recteur;
Le premier grade pour un étudiant est celui de bachelier, il ne peut être obtenu avant l'âge de vingt ans et un minimum de six années d'études, ensuite viennent licence, maîtrise et doctorat. Les rois vont accorder droits et privilèges aux Recteurs, Doyens, Maîtres et étudiants ils disposent d'une immunité sans limite! (voir article 1/3 et 2/3).
Tous les grands noms sont passés à Paris, de Dante, en passant par Guillaume d'Ockam, Pétarque, Jean Duns Scot et biens d'autres, ont usés leurs poulaines dans la cité du savoir !!
Ce camp des études formé sur la rive gauche de la Seine devint en quelques décennies une ville populeuse, un tohu bohu de collèges, chapelles, églises et couvents enchevêtrés, autour desquels se pressaient quantité de logis en bois, s'appuyant à tous murs, murailles, contreforts disponibles, entre lesquelles serpentaient d'étroites et obscures ruelles,
Toujours parcourues de robes noires, habillant d'austères personnages se perdant dans de graves discussions théologiques et philosophiques.
Puis d'une multitude étourdissante de jeunes Clercs en souquenilles bigarrées, le nez au vent, frétillants de jeunesse, débordants de vitalité et mordant la vie à pleine dents, commettant moult farces, tours pendables et exactions en tout genre.
Un seul pont réuni la cité des études au Paris Bourgeois de la rive droite, ce n'est qu'au XIV siècle qu'un deuxième pont fut jeté, le pont de Saint Michel, tantôt en pierres et tantôt en bois au grès des crues et des débâcles.
Les locaux manquaient, on voyait donc des groupes d'étudiants suivant leurs maîtres, vers une place, quelques ruines gallo romaine, un préau de couvent, un pré voisin, afin d'y distiller son savoir.
Ce pouvait être une rue, lieu ou le maître avait son logis, il enseignait alors à sa fenêtre, avec des élèves chez lui et le reste dans la rue sous la fenêtre, par manque de place, alors commençait la longue litanie des phrases latines, car le savoir ne se distillait que dans la langue des Doctes, le latin !! A quelques temps de la cette cité des études fut surnommée le pays latin !
Jusqu'à la fin du XVI siècle, ceux qui ne parlaient et n'écrivaient que le langage vernaculaire étaient considérés comme totalement incultes !!
En exemple le médecin qui parlait latin, mais ne connaissait rien en médecine, considérait le chirurgien qui ne parlait que le langage vernaculaire, mais en savait bien plus sur la médecine que le docteur, comme un Béotien, une personne mécanique ne sachant utiliser que ses mains !!!!!
Snobisme qui perdure actuellement avec des personnes, dites, savantes ne sachant que répéter comme des perroquets des théories éculées et pérorant à l'envie, sortes d'Aliborons aux joues chargées d'éjaculations verbales et issus d'un lointain passé !!!
Bien sur nos escoliers à cause de leur immunité, vont commettre de nombreuses exactions, allant même jusqu'à fracturer les portes des maisons enlevant femmes et filles, rossant le bourgeois, faisant mille farces et mauvais tours au peuple parisiens, voleurs, menteurs, tricheurs et cependant suivant tant que faire se peut les cours des maîtres de leurs facultés.
Il faut néanmoins porter à leur crédit, qu'une grande majorité de ces jeunes gens venus de tous les horizons étaient pauvres, vivants dans la précarité du logement de l'habillement et des provisions de bouches, fort peu de ces étudiants pouvaient profiter d'une bourse d'étude et quand ils en avaient une, elle était aussi mince que le suaire du christ !!!!
Ils devaient chaque jours, avant de penser à la science, penser à la panse !!!! Allant de par la ville quémandant un reste de jambon ou un quignon et comme crieurs publics réclamant aumônes et charité afin de subsister
Tels des animaux errants et faméliques ils cherchaient pitance, car aucune nourriture ne vient de la science et Tête pleine sur ventre vide stimule l'imagination pour trouver satisfaction.
PS: or donc ne soyons pas trop hâtifs à prodiguer jugements et sarcasmes, sur les étudiants de l'université, car nous n'avons guère à nous vanter, en ce XXI siècle de notre scolarité !!!!! M de V