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dimanche 28 mai 2017

Geoffroy Chaucer 1338-1400


C'est sur les bords de la Tamise que naquit G Chaucer, vers l'an 1338. Son père est un Bourgeois fort étoffé de la ville de Londres, il est négociant en vins, possédant de solides relations tant à la ville qu'à la Cour du Roi Edouard III. Il fait donner à son fils une éducation qui se prolongea jusqu'à ses 17 ans.





De même que pour Shakespeare il est impossible de citer l'ordre et le niveau de ses études, ni même de citer les professeurs et les écoles qu'il fréquenta. Sans doute comme une bonne part des étudiants aisés de son époque il se frotte à toutes les sciences enseignées au moyen âge.

Il sait le Français, le Latin et l'Italien, mais quoi de plus normal, il fut élevé dans le quartier du négoce du vin ou cohabitent anglais, français, italiens et flamands, donc dès son enfance il eut sa curiosité aiguisée par les influences continentales, quand au Latin c'est encore plus simple, car c'est la langue du savoir et de l'enseignement.

Il lui fut enseigné la Philosophie, les mathématiques et la médecine, mais il possède aussi des connaissances solides en Alchimie et en Astrologie, cela ressort nettement dans différents passages de ses oeuvres, notamment dans " le conte du valet du chanoine " des Contes de Cantorbéry









Les relations familiales avec la cour d'Angleterre vont permettre à ce jeune étudiant de quitter les écoles pour voler de ses propres ailes, il entre à 17 ans comme page au service de l'épouse du Prince Lionel Duc de Clarence, le fils cadet du Roi Edouard III, poste enviable s'il en est!, qui le place au beau milieu de la classe aristocratique du royaume d'Angleterre.

Baignant dans cette opulence ponctuée de plaisirs ou alternent promenades, banquets, fêtes et tournois, notre Geoffroy continue néanmoins de s'instruire. Ne désirant pas laisser son esprit se rouiller il se perfectionne dans l'étude de la langue française. Ces travaux ont un but, Geoffroy désire voir du pays!.









Lorsqu'il se trouva posséder en suffisance la langue française, il demanda à faire partie d'une expédition qui s'embarquait pour le continent. On se trouvait alors en pleine guerre de cent ans, ou le roi d'Angleterre était obligé d'envoyer de fréquents renforts à ses troupes en France.

Il débarque à Calais et prend part à plusieurs engagements militaires, il commença même la campagne qui devait déboucher sur le Traité de Bretigny, lors de ces engagements il fut fait prisonnier.

Cela lui permit d'apprendre sur le tas la diversité de la langue française et de se familiariser avec les grands auteurs du moment. Toujours est il que Geoffroy ne se plaignit jamais de sa captivité, qui fut d'ailleurs fort brève.








Il visita la France, faisant la connaissance de savants et d'érudits, et s'imprégnant de notre culture. A son retour en Albion, il trouva un nouvel emploi à la cour comme valet de la maison du roi, avec des appointements qui selon M Walter Skeat se montaient à 13 livres, 6 shillings et 8 pence par an.

Lors de sa captivité il avait traduit le roman de la rose qui l'avait enthousiasmé, il entreprend à Londres une oeuvre intitulée "Compleynt to pity", remarquable par la délicatesse de ses sentiments.







En 1368 meurt son protecteur, le prince Lionel, le poète entre alors au service de Jean de Gand, Duc de Lancastre, , auquel il semble très attaché, quand la mort emporte Blanche, l'épouse du Duc, Geoffroy écrira " le livre de la Duchesse " charmante élégie empreinte de la plus profonde reconnaissance.

L'année de ses 30 ans, il prend part à plusieurs missions diplomatiques, en Flandres, en France et en Italie, ces voyages furent très profitable, son sens de l'observation va lui permettre de recueillir une foule de détails précis sur les moeurs, les coutumes et la littérature des pays qu'il parcourt.

Ces missions diplomatiques lui permettaient de rencontrer l'aristocratie de ces pays que ce soit de noblesse, d'église, de la bourgeoisie, mais également tous ceux qui gravitent autour, savants, érudits, auteurs, philosophes et humanistes.








Son excellente mémoire sut conserver dans toute sa fraîcheur les particularités et les détails de tout ces échanges et de toutes ces opportunités. L'Italie et la France exerceront une influence considérable sur le poète Anglais, il composa même quelques ouvrages en italiens qui ne parviendront jamais jusqu'à nous.

Il fit cependant dans la péninsule la connaissance d'un bon nombre de célébrités, il est presque évident qu'en tant que membre d'une délégation diplomatique il se soit entretenu avec des personnages comme Boccace et Pétrarque.

En 1374 à l'âge de 35 ans, il est nommé Contrôleur des Douanes de Londres et reçoit une pension de 10 livres sterlings, il logeait à Aldgate et y fut jusqu'en 1386, l'année ou il se maria avec une jeune femme, fille d'un chevalier du Hainaut,dont nous ne connaissons que le prénom Philippa.








Il mène désormais une vie somme toute calme et familiale, en composant à ses heures" la vie de Sainte Cécile ", qui devait former plus tard le " conte de la seconde nonne " dans ses Contes de Cantorbery.

Mais la charge de contrôleur des douanes contraignait Chaucer à un labeur qui lui demandait des heures de présences dans sa tour d'une des portes de Londres, couvrant sans relâche de son écriture une quantité astronomique d'in-folio reliés de parchemins.

Mais voila les joies familiales ne font pas tout, que de jours entiers il dut passer dans sa tour penché sur cet écritoire à labourer de sa plume et à soupirer en alignant des chiffres insipides, alors que son âme de poète le portait vers des travaux bien plus dignes de sa muse et de son génie .








Ce n'est que dix ans plus tard en 1384 qu'il lui fut permis par décision royale de quitter son écritoire pour se faire remplacer par un Clerc. Geoffroy à 45 ans, il peut désormais tout le jour se consacrer aux cultes des muses, de cette année date " la maison de la renommée " et puis après " la légende des bonnes femmes "

Mais les joies terrestres peuvent être de courte durée,en 1386 Jean de Gand part envahir la Castille, son protecteur est remplacé par Thomas de Glucester, perdant sa pension et son office et réduit à vivre au jour le jour,Geoffroy connut une noire détresse, il fut rendu à vivre d'expédients. Comble de malheur, son épouse décède l'année suivante, les maux pleuvaient sur lui.

Il demeurait impassible, se plaisant à penser que c'est parfois le rôle du poète d'être le martyre de la société.








Chaucer expiait sa gloire à venir, Jean de Gand revint en Angleterre et avec lui l'aisance et le bonheur pour Geoffroy, il est nommé Clerc des bâtiments du roi à Westminster, puis clerc de la chapelle Saint Georges à Winsdsor en 1398.

C'est de cette époque que datent les Contes de Cantorbery, qui furent indubitablement le chef d'oeuvre de ce poète. Il est certain qu'il avait conçu la trame de cet immense poème bien avant qu'il ne puise le réaliser.

A sa mort, un an après son protecteur, il était encore loin d'écrire le mot fin, cette oeuvre devait comprendre 120 contes, mais il n'en écrivit que 24.

Dans cette oeuvre et d'après la "convention de l'hôtelier", chaque pèlerin devait devait en effet! dire quatre contes, deux en allant et deux au retour de ce pèlerinage.







                                         Chacun de vous pour abréger le chemin
                                          dans ce voyage, racontera deux contes
                                         En allant à Cantorbery, je l'entend ainsi,
                                         Et en revenant, il en racontera deux autres.




Or vingt trois des voyageurs sur trente, si l'on compte bien!, nous disent chacun une histoire. Et Chaucer lui même!, sur la prière de l'Aubergiste, interrompt le conte de sire Topaze que ce dernier avait commencé, et dit celui de Mellibée. Nous avons donc 24 contes et le début tronqué d'un 25 eme, il devient donc évident que cet ouvrage est juste ébauché.








Seul le prologue et quelques contes sont entièrement achevés, c'est dans ces lignes que Chaucer nous montre l'étendue de son talent de Poète.

Je vous prie d'excuser ce petit montage photographique, que je n'ai put m'empêcher de placer à la fin de ce petit rappel de la vie de ce grand poète Anglais.








Mais je l'ai trouvé si sympathique ce personnage de Geoffroy dans le film chevalier .Et je me prend à penser que lors de ses différents voyages, (je rêve !!!), il aurait surement aimé jouer le rôle, si bien interprété par Paul Betany. M de V



                                                                    Marcus de Valbrun