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jeudi 6 janvier 2022

En Queue, Pipe ou Barreau, Evreux produira en vins, moult tonneaux 4/4

A tout seigneur tout honneur ! rendons au vin d'Evreux l'honneur qui lui est dû. Alors que nous savons après recherches, quel était l'écrasante supériorité du vin parmi les diverses sources de revenus de la cité Ebroïcienne !. La moitié, voir les deux tiers des recettes destinées à soutenir l'effort de guerre provenait du commerce du vin pendant la guerre de cent ans !

Il faut savoir qu'aux XIV et XV siècles, la majorité du vin négocié par la cité provenait du vignoble ébroïcien. En 1447 et 1448 sont vendues au détail ou en gros 1584 queues de vin !!!!. Quand on sait que la futaille nommée Queue, avait une contenance de 400 à 800 litres !, je vous laisse faire le compte....c'est énorme mordious ! !

L'importance de la production locale n'est cependant pas surprenante si l'on tient compte que toutes les pentes de la vallée de l'Iton, bien exposées, étaient alors couvertes de vignes.Partout la vigne prospérait, bénéficiant de la présence de la forêt, qui fournissait le bois pour perches, fourches et eschallas (tuteur de ceps), nécessaires à son soutien, mais aussi, chênes et châtaigniers, qui selon les époques, et les modes servaient à faire les tonneaux, Queues, Pipes ou Barreaux. Pour info: la Queue de 400 à 800 L, la Pipe 400 L, le Barreau 100 L on trouvait aussi le Pega  de 3 L (pour petit joueur !!) 










L'ensemble du vignoble ébroïcien se trouvait, semble t'il, réparti en de nombreuses petites tenures. Ou l'on trouve écrit dans les archives qu'un certain Pierre de la Motte, Parcheminier dans la cité, reconnait tenir du chapitre d'Evreux, un Acre de vignes en deux pièces du côté de la Rochette et entre plusieurs Boutières. Les Boutières désignaient les extrémités d'un groupe de parcelles, ce qui nous évoque un morcellement assez prononcé des exploitations !

Pendant toute la guerre de cent ans le vin apparaît étroitement lié à l'histoire de la ville et abondamment mentionné dans le registre : Compte de recettes et dépenses du Roy de Navarre, Comte d'Evreux, de 1367 à 1370

Car la garnison du château d'Evreux était copieusement fournie en vin goulayant de Gravigny, tandis que de notables quantités de nectar de la rivière d'Eure étaient acheminées vers Cherbourg, ville fortifiéé et place forte du Roy de Navarre

C'est bien connu qu'au M-A pour bien batailler, il faut associer bonne mangeaille et nombreuses futailles !









Mais c'est surtout grâce à la possibilité donnée aux Magistrats municipaux, de faire des Dons, des Coutoisies et des Présents, que ce soit en poisson, viande ou vin à des personnes importantes, ayant rendu ou pouvant rendre service à la ville que le Nectar ébroïcien sera connu, car les édiles d'Evreux vont préférer offrir du vin !!

Sans lui point d'hospitalité qui soit jugée digne !. Cette simple manières de gagner les bonnes grâces des grands, ne laissait pas d'être efficace, car aussi longtemps que va durer l'ancienne Monarchie, l'offrande de vin aux visiteurs de qualité...fut chez ceux ayant la charge de défendre les intérêts de la ville l'objet d'un souci constant !

Du XV au XVII siècle les comptes des receveurs de la cité d'Evreux font ressortir des dépenses en vin non négligeables à titre de courtoisies...faut dire que l'eau était pas en odeur de Sainteté, hormis dans les bénitiers ....Heuuuu désolé j'ai dérapé la ..le nain y s'excuse !!!!

Après divers recoupements il apparaît que de tous les grands personnages à qui allaient ces témoignages de respect c'était le Bailli Royal d'Evreux le plus choyé....ou son épouse !!!!!









Observons que par une délicate attention c'était fort souvent de l'hypocras, breuvage liquoreux qui était offert à " Damoizelle la Baillivie " l'heureuse épouse du bailli, comblée de prévenances !!

Mais chaque fois que les procureurs de la ville s'adressaient au bailli Royal pour résoudre des problèmes ou un litige de la cité, on faisait porter à son Hostel quelques munitions, afin de pratiquer quelques libations pour d'aider aux tractations entre le Bailli, les gens d'église, procureurs et bourgeois à la table des négociations !!  

Il faut bien avouer que pour Evreux, comme pour d'autres régions vinicoles, la période dites " des vaches grasses " correspond à toute la période ou l'Aquitaine appartenait aux Anglois !

Car pour une grande partie de la production des vins de cette région partait pour Albion....Y faut point croire que l'Anglais ne buvait que de la bière à cette époque !!

Beaucoup de marchands de vins du Bordelais avaient un comptoir à Londres...Bon le nain va aller boire un verre à votre santé M de V