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dimanche 30 juin 2024

Le Nouage de l'Aiguillette

Ahaaa putentrailles !!, le vil procédé, par façon de sorcellerie que voila !!!. Qu'elle est donc cette ire et qu'est ce donc que ces fadaises me direz vous ??

Ecoutez gentes Dames, gentils damoiseaux, Bourgeois, Manants et Vilains, il s'agit d'un maléfice, une opération magique fomentée par quelques Sorcier malfaisant ou sournoise Sorcière, consistant à empêcher un homme de consommer son mariage

En ces temps reculés du Moyen âge, dans villages, bourgs et cités le peuple et la noblesse croyaient aux forces surnaturelles, aux pratiques diaboliques, aux nécromanciens et aux noueurs ou noueuses d'aiguillette

Les mariés au soir des noces attendaient le moment de pratiquer ce que l'on nomme pudiquement " le devoir conjugal ". Bref le marié était impatient de biscoter sa dulcinée en jouant la bête à deux dos

Quoi ! y a pas de mal à ça m'enfin !, c'est la nature, encore faut il que personne vienne y mettre entrave








Mais, ne voilà t'il pas !, que le Sieur ahanant fébrilement, y perdant son vent et haleine, cherche son aboutissement, car malgré les efforts notables de l'épousée il reste Gros Jean comme devant

Pour le mari honteux et fou de rage il n'y avait aucun doute : il était la victime d'un vil procédé de sorcellerie exécuté par un Noueur ou une Noueuse d'Aiguillette. Ahaaa s'il pouvait tenir ce Foutumassier de Bren qui le réduisait à l'état de chapon ou d'eunuque en sérail 

L'aiguillette à laquelle se rapporte notre maléfice n'est autre que ce cordon, ferré aux deux bouts, qu'utilisaient les hommes pour fermer le devant du " haut de chausse ", bref une braguette à l'ancienne. Or donc vous devinez, en extrapolant, qu'avec l'aiguillette nouée notre pauvre homme, noble ou manant était incapable de dégainer...il en allait de même au lit après la diablerie !!!

Ce genre de maléfice était connus et redoutés depuis l'Antiquité. Platon dans le livre II des lois, conseille à ceux qui se marient de prendre garde à ces charmes ou ligatures, qui troublent la paix des ménages, dans le livre IX il ajoute qu'il y a une espèce de maléfice qu'on nomme ligature, il ajoute qu'il est très difficile de savoir ce qu'il y a de vrai en cela ??











Pline
quand à lui, XXVIII chapitre IX, recommande de frotter la porte de la chambre nuptiale avec de la graisse de loup, afin de contrer le maléfice. Mais comment pratique t'on ce maléfice ?, c'est le plus souvent lors de la cérémonie du mariage, dans l'église, que le jeteur de sortilège, cette engeance maléfique, opérait son rituel diabolique !!!

Il existe selon d'anciens textes des dizaines de façons de nouer l'aiguillette en voici une, je vous la donne pour ce qu'elle vaut :

Après s'être muni d'un lacet, on faisait un premier noeud lorsque les mariés échangeaient leurs anneaux, puis un second, quand le prêtre prononçait les paroles du sacrement et enfin le dernier noeud était exécuté quand les époux allaient se joindre dans la couche nuptiale au soir de la noce, et Paf l'aiguillette était nouée mordious !!!!

Le peuple avait, dans le but de combattre le noeud de l'aiguillette, adopté une coutume : c'était " le chaudeau ", un bouillon ou soupe de la mariée qu'on lui apportait à la première nuit de noce. Cette galimafrée moyenâgeuse, était destinée à réchauffer l'ardeur des époux et à les empêcher de s'endormir









Selon les écrits d'un certain Jacques Despars, qui fut médecin au XV siècle et qui traitait dans un de ses volumes des Arts magiques, nous laisse une anecdote concernant le nouement de l'aiguillette, je cite : Je connais un Comte qui dit à un Chevalier nouvellement marié " tu vois ce lacet ", il répondit que oui. Le comte lui dit : je vais le nouer et jusqu'à ce que je le dénoue tu ne pourras pas honorer ta femme de manière complète !!!...c'est ce qui se produisit, comme ce chevalier me le jura à moi et d'autres personnes, alors même qu'il estoit fort puissant sexuellement et son épouse estoit dans la fleur de ses vingt ans !!!!

Nota : une des recettes permettant de dénouer l'aiguillette, il fallait respirer la fumée de la dent brûlée d'un homme mort depuis peu..... Heuuuu sans moi hein !!!!!

Doc à consulter : de l'imposture et tromperies des diables, enchanteurs, noueurs d'aiguillette P-Macé 1579 et Traité de l'enchantement du nouement d'aiguilette en la célébration de mariage Haultin 1591

PS; voilà un vil procédé, que d'escouiller un jeune chevalier, obérant sa lance dès sa première joute avec sa dulcinée. C'est pas Dieu croyable tout les malfaisants sorciers et vindicatives sorcières qu'on croise en ce bas monde morbleu M de V