Membres

vendredi 25 septembre 2020

La Médecine dans l'Islam Médiéval

Au X siècle le chirurgien Albucasis (931-1013), mit au point l'anesthésie générale, afin de maintenir ses patients dans un état d'inconscience tout au long d'une opération. Ce grand pratitien de Cordoue inventa l'anesthésie à l'éponge !!!! 

Cette pratique permettait de plonger le malade dans un état proche de l'anesthésie générale que nous connaissons actuellement, et ce sans les dangers que faisait courir l'ingestion de drogues dans les méthodes utilisées par la médecine des Grecs

Pour ce faire, on saturait d'abord les éponges d'Opium, mélangé d'extraits de Mandragore et de Canabis, ensuite on les faisait sécher. Au moment de l'intervention nos éponges étaient humidifiées d'eau bouillante, afin de soumettre le patient à leurs vapeurs tout au long de l'opération

Dans son Traité " La Pratique ", Albucasis expose avec précision ses techniques d'amputation, de réduction des fractures, ses méthodes d'intervention sur les calculs de la vessie, la pratique des césariennes, de la trachéotomie et ses opérations de la cataracte

Je vous laisse imaginer le fossé existant entre la médecine Arabe médiévale et nos praticiens Européens du XVI siècle, et même de toute la Renaissance, qui comme des Perroquets, ne savaient  que débiter de longues tirades en Latin ou en Grec, de Galien, Hypocrate, Vésale etc...!!!





Notre praticien va dans son oeuvre décrire ses méthodes d'incisions, de sutures, de cautérisation, ainsi que sa technique pour ligaturer et désinfecter. Afin d'optimiser son art il va pratiquer de nombreuses dissections, seul moyen fiable, d'approfondir sa connaissance de l'anatomie des corps, inutile de préciser que cette pratique était interdite aussi bien chez les Grecs que chez les Chrétiens

Ce chirurgien va jusqu'à instaurer, grâce à ses connaissances, un mode opératoire rigoureux afin d'édifier ses successeurs, il ira jusqu'à concevoir près de 200 instruments divers et variés de chirurgie tels que: Cathéters, ciseaux spécifiques, forceps, bistouris, scalpels, stylets, pinces, loupes et otoscopes etc....

Ces instruments il les dessinera avec précision en les accompagnant de légendes et de notes spécifiques pour la compréhension de leurs usages, afin de défricher le terrain pour de futurs étudiants en médecine. Avec Avenzour (1073-1126), ainsi que l'élève de ce dernier, Averroes (1126-1198), ce praticien qu'était Abulcasis a assuré la renommée de la médecine d'Al Andalous (l'Andalousie Arabe). L'invasion de l'Hispanie par les armées Arabes au VIII siècle va créer une présence musulmane qui s'y établit pour sept siècles formant la civilisation Hispano-musulmane d'Al Andalous

Passons maintenant de l'autre côté du bassin Mediterraneen histoire de voir comment se portait la médecine à partir des côtes de l'afrique






En Egypte, au Caire fut édifié le premier hôpital en l'an 872, celui construit en Irak à Bagdad sous l'impulsion d'Haroun al Rachid (766-809), était un asile pour les pauvres et les invalides, mais sans disposer de soins véritables

Parlons un peu de l'hôpital égyptien Ahmad ibn Tulun qui soignait les patients gratuitement, équipé de bains pour chaque sexe, d'une bibliothèque, d'un pavillon réservé aux malades mentaux, d'une cuisine et de personnel soignant. Le financement de l'établissement arrivait grâce au " Waqf ", un fond alimenté par la générosité des croyants

En Iran à Théhéran, à la fin du IX siècle, un médecin et philosophe du nom de Rhazès met au point les visites à domicile ainsi que l'organisation hospitalière, pratique essentielle pour la formation des futurs médecins, les étudiants examinaient les malades, prescrivant ensuite la médication et la nourriture appropriée

En 982 à bagdad en Irak,l'hôpital comptait 24 médecins dans le personnel (je parle de l'hôpital et non de l'asile que j'ai cité plus haut), et dans le croissant fertile d'égypte on recensait une trentaine d'établissements dotés d'écoles de médecine






En Syrie à Damas, au coeur de la vieille ville se trouve le " Maristan ", hôpital du prince Zangaride Nur al Din (1146-1174), qui fut financé par la rançon d'un noble Franc capturé lors de la deuxième croisade, on y traitait aussi les maladies mentales

Bref !!!...en Occident nos lacunes en matière de médecine étaient abyssales par rapport à l'Islam, et pour enfoncer le clou ou cela fait mal, je vous donnerais un dernier exemple en parlant du système cardiaque

Il fallut attendre 1924 !!!!!, pour que l'on rende à Ibn Nafis (1210-1288), ce qui lui revenait de droit: La mise en lumière du rôle du coeur dans le mécanisme de la circulation sangine. La découverte était jusque la attribuée à W Harvey, médecin Anglais du XVI siècle !!!....il faut savoir que jusqu'à ce moment en Occident on pensait que c'était le foie qui fournissait le sang pour le coeur !!!!!

Dans son " Canon des lois Médicales ", largement consacré à l'anatomie humaine, Ibn Nafis décrit la circulation sanguine partant du coeur vers les poumons !!






Il y expose le système des valves cardiaques, des oreillettes et des ventricules, mettant ainsi en évidencele rôle des bronches dans l'oxygénation du sang, ce que réfutera durant des siècles la médecine Occidentale, Ibn Nafis fut aussi le premier à mettre l'accent sur l'importance des régimes alimentaires dans le traitement de diverses pathologies


PS: il faut bien avouer qu'au XVI siècle en France, nos Médecins traitaient de "Mécanique" un chirurgien tel que Ambroise Paré et ne lui reconnaissait que le titre de maître sur le simple fait qu'il ne savait ni lire ni écrire le Latin....Ah les gros bouffons !!!!....M de V


mercredi 23 septembre 2020

La Naissance du Carreau des Halles 1139

On doit d'abord la situer dans le temps, en cette période de paix relative qui commençait à la fin des invasions Barbares, qu'elles viennent du Nord, de l'Est ou du Sud, pour se terminer au début de la guerre de cent ans. C'est le temps des vaches grasses, le pays est prospère !!!. Ce marché va se situer au croisement de trois voies importantes, la rue Saint Denis, la rue Montmartre et la rue Saint Honoré

C'est en l'an 1139, par Ordonnance royale que Louis VI le Gros va transformer le terrain des Champeaux (petit champ), en un marché neuf ou allaient pouvoir se tenir des Marchands et une partie des Changeurs (banquiers de l'époque), ceci étant fait pour remplacer le marché Palu de l'île de la cité, et celui de la place de Grève. Ce marché sera au début un lieu de commerce à ciel ouvert

En 1181 son petit fils, Philippe Auguste y fait transférer la foire Saint Lazare, et en 1183 il va faire bâtir deux grands bâtiments couverts destinés à protéger les marchandises qui y sont échangées. Le premier sera nommé " la Halle du Commun ", ou se vendait des draps et marchandises de toutes sortes, autres que de l'alimentaire !!. Puis le deuxième " la Halle au Blés ", cet endroit deviendra le Quartier des Halles, il sera pendant 8 siècles le Ventre de Paris !






Car contrairement aux petites villes médiévales du pays, qui s'efforçaient à vivre en quasi-autarcie, en consommant le surplus des paysans des environs, Paris par sa démesure doit faire venir de loin son approvisionnement. Le Blé de Beauce vient en charrettes, celui de Brie sur des barges en descendant la Marne 

Ces matières premières seront transformées en farine sur les moulins à eau qui se trouvent sur le pont reliant l'île de la cité à la rive gauche. Le Sel lui remonte la Seine depuis les marais salants du littoral l'Atlantique, tandis qu'ils croiseront des navires chargés de vins de bourgogne qui la descendent  

Les Bovins sont conduits sur pieds vers la capitale, en provenance du Maine, de l'Anjou et de Bretagne. Le circuit le plus performant de ces approvisionnements reste sans contestation celui des Chasses Marées (voir article), qui acheminent dans des carrioles à cheval le poisson depuis les ports Picards et Normands en moins de 24 heures !!!!! .......Très jolie performance quand on connait l'état des routes et chemins à l'époque médiévale 











Le bon fonctionnement des réseaux d'acheminement de nourriture vers Paris est une préoccupation constante des Rois de France lors de cette période de paix, A plusieurs reprises ils vont interdire voir sanctionner des seigneurs locaux qui arrêtaient les chargements convergeants vers la capitale pour en prélever des denrées ou les imposer fortement

Ces interventions royales seront efficaces jusqu'au début de la guerre de cent ans, et les marchands traversant le royaume, que ce soit sur les chemins ou sur l'eau le feront en toute sécurité. Comme le disait le chroniqueur Jean Renart, ils le faisaient aussi surement que s'ils s'abritaient dans une église

Les Halles ne sont pas le seul marché de denrées importées, on trouve aussi un Marché au Lard sur le parvis de Notre Dame, et un Marché au Blé sur le port de Grève (côté rive droite), il faut aussi tenir compte de nombreuses Boucheries, ainsi que des Regrattiers, ces vendeurs ambulants de pain, d'oeufs et de fromage qui parcouraient les rues, comme les Harengères vendant leur poisson à l'unité, ainsi que les vendeurs d'eau et de lait











Cependant les Halles concentraient l'essentiel du commerce parisien de gros, comme de détail, elles ne vont cesser de s'étendre. Sous Saint Louis (louis IX), de nouveaux entrepots couverts seront construits vers 1269. 

Les marchands s'y groupent soit par corporation, peaussiers, cordonniers, drapiers, merciers etc..., soit pr origine geographique, par exemple: ceux de Beauvais, de Douai et de Chaumont disposent de leur propre magasins, mais qu'ils ne peuvent cependant exploiter qu'en association avec un Bourgeois Parisien (voir article sur les corporations)

De tous les produits que consomme la capitale Française elle ne produit que la viande de volaille et de porc. Ces animaux déambulent bien souvent dans les rues, ce qui contrevenait aux nombreuses ordonnances royales interdisant la libre circulation de ces denrées sur pattes !!. Ce qui faisait rager le Guet du Prévôt des marchands, comme les Sergents du Prévôt Royal du Chatelet !!





PS: ils buvaient aussi un peu du vin de la colline Montmartre ou aujourd'hui encore des vendanges ont lieu chaque Automne M de V

lundi 21 septembre 2020

Robin Wood mythes et légendes

 

La littérature et le cinéma ont fait de Robin des Bois l'un des personnages de fiction les plus populaire, et les aventures de ce rebelle, prises dans les différentes variantes de sa légende, nous le montre à la tête d'une bande de joyeux lurons "merry men" qui l'aident à détrousser les riches et puissants, ainsi qu'à se venger des autorités !!

Robin et sa bande de joyeux drilles vivent donc au moyen âge dans cette réserve de chasse royale qu'est la forêt de Nothingham, elle occupait un très vaste espace au centre d'Albion entre les villes d'York et de Nothingham.

S'efforçant de faire la part de réalité dans cette fiction tant de fois revisitée, de nombreux historiens vont tenter d'identifier le mystérieux Archer, et bandit notoire, avec un personnage historique réel

Si l'on se réfère aux spécialistes, cette légende porterait sur plusieurs personnages ayant évolués dans les XIII, XIV et XV siècles. Je vais essayer, dans la mesure de mes moyens, de vous transmettre ce que j'en ai lu !!







Au XIX siècle un archiviste du nom de Joseph Hunter a signalé avoir trouvé un Robyn Hode, qui en 1324 était valet de chambre du roi Edouard II, il avait ensuite quitté sa charge comme dans la ballade " la geste de Robin des Bois ", ou fatigué de la vie à la cour il retourne dans sa forêt, rien n'atteste cependant que ce Hode fut un Hors-la-loi ??

Plus proche de nous, Graham Phillips et Martin Keatman, ont croisé une grande quantité de données historiques avec les légendes de Robin, pour conclure que notre Archer des Bois serait en fait un mélange de trois individus distincts: le premier est un paysan proscrit de la forêt de Barnsdale vers 1225, du nom de Robert Hood de Wakefield, celui ci offre des similitudes avec le Robyn Hode de notre archiviste Joseph Hunter

En second vient un Fulk Fitz Warine, il fut l'un des Barons qui se sont dressés contre le roi Jean sans Terre entre 1200 et 1225, celui ci deviendra le personnage principal d'un roman composé un siècle plus tard (vers 1325), or donc si le premier était un paysan il semble que celui ci soit issu de la noblesse







En l'an 1262 on trouve mention d'un certain William Robehod, dans le sud du pays, plus exactement dans le Berkshire, il semble être membre d'une bande de Hors la Loi. Enfin en 1354, cette fois dans le Northamptonshire, est établi l'existence d'un homme nommé Robin Hood, ce dernier est emprisonné dans l'attente de son jugement pour des délits commis autour de la forêt de Rockingham

                                 ------------------------

Au delà de l'existence historique d'un Robin des Bois, nous savons que les Trouvères (Nord), et Troubadours (Sud), dès le début du XIII siècle feront récits et chansons des aventures de notre personnage. Même si la plus grande partie de la littérature était orale 

Les premiers textes écrits et conservés datent du milieu du XIV siècle, et l'on peut considérer que ceux qui sont parvenus jusqu'à nous ne constituent qu'une très faible partie du répertoire écrit ou chanté de la légende de Robin des Bois







Avant le XV siècle les textes sur Robin des Bois sont fragmentaires et se limitent à des évocations éparses, leur nombre et leur diversité nous laisse croire à une popularité croissante de sa légende. Dès le XV siècle, par contre, les récits de notre Archer Hors la Loi se coulent dans une composition littéraire particulière que l'on nomme Ballade

Les plus anciennes ballades connues sur Robin des Bois "Robyn et Gandeleyn" et "Robyn Hood et le moine", datent du milieu du XV siècle, cependant notre personnage est aussi devenu célébre grâce au théâtre populaire des XV et XVI siècles. Profitant de la célébrité du personnage, de véritables Hors la loi se déguiseront en Robin des Bois pour terroriser les voyageurs traversant les forêts

Il se produira même des émeutes en son nom, telle la révolte des artisans d'Edimbourg en 1561, quelques années plus tard on interdira les pièces de théatre concernant Robin en Ecosse 












Le succès de la légende de Robin est en rapport avec la façon dont les gens s'identifiaient à ce personnage d'archer Hors la Loi, et d'une manière générale avec la classe moyenne c'est à dire les manants, roturiers et paysans pris entre le déclin du féodalisme et le capitalisme émergent de la haute Bourgeoisie du Bas Moyen âge

Il convient de signaler que dans les ballades Anglaises médiévales ils utilisent un terme spécifique, mais ambivalent, pour désigner Robin et ses joyeux compagnons: "Yeomen", à l'origine ce terme signifiait jeune serviteur (yong men), et s'appliquait aux serviteurs d'une certaine importance dans les maisons nobles. Dans la geste de Robin des Bois le proscrit est appelé "Yeoman du Roi "

Or au XIV siècle en Albion les Yeomen étaient également des propriétaires terriens autonomes, placés socialement bien au dessus des paysans louant un terrain du domaine rural !!!!

Oui je sais le Nain vous laisse avec tout plein de questions sur le bout de la langue....mais que voulez vous !!!, celà fait aussi partie de la légende de Robin et ce au même titre que celle du Roi Arthur. Or donc le nain vous salue bien bas 





PS: pour en savoir plus le nain vous conseille un bouquin, Robin Hood, The man behind the Myth, par M Keatman et G Phillips (first édition 1995) M de V






mercredi 2 septembre 2020

N°360) J-Fournier La fin de l'épopée (dite) Cathare

C'est au moment ou prit fin la vaine tentative de Peire Authié (Pierre Autier),pour assurer la survie du catharisme et ou dans le même temps s'achevait la triste épopée de Bélibaste (dernier bon homme ou "Parfait", cathare occitan connu), brûlé vif en 1321 à Villerouge Termenès, que la machine inquisitoriale allait se mettre en place

Ce fut à l'initiative d'une personnalité d'exception de l'époque médiévale, le nouvel évêque de Pamiers Jacques Fournier. Ce dernier est né d'une famille modeste à Saverdun vers 1280, son oncle maternel, Amaud Novelli, un Bénédictin, le fit entrer dans son ordre et lui fit suivre des études de Théologie à Paris

Cet oncle s'était fait remarquer pour ses qualités intellectuelles et morales, il fut élu Abbé de l'Abbaye de Fontfroide en 1297. Mais lorsque Bertrand de Goth, en 1305, fut élu Pape, par l'entremise de Philippe IV le Bel, sous le nom de Clément V, notre nouveau Pape s'empresse de donner une majorité Française au Sacré Collège et va s'installer en Avignon, en 1309

Amaud Novelli quitte Fontfroide pour Avignon ou le Pape le nomme vice Chancelier de la Curie et Cardinal de Saint Prisque en 1310. Il va faire en sorte que son neveu lui succéde à l'Abbatiat de Fontfroide, Jacques Fournier assumera cette charge pendant six ans. 

Notre Abbé, Maître en Théologie sera nommé évêque de Pamiers en mars 1317, quelques mois avant la mort de son oncle, il était bien loin de se douter qu'il serait élu Pape 17 ans plus tard en lieu et place de Jean XXII (Jacques Duèze), remarquable théologien et canoniste

Notre évêque considérait qu'il devait avant tout porter ses efforts à l'ntérieur de son diocèse, sur l'éradication de l'hérésie, homme de décision il mit rapidement en place un tribunal qui siègera 370 journées sur une période de six ans allant de 1318 à 1325, installé à Pamiers mais parcourant aussi les villages du diocèse et entendant de nombreux témoins

Il instruisit ainsi pas moins de 98 procès. Notre évêque était assisté de Gaillard de Pomiès délégué par l'inquisition de Carcassonne, avec une dizaine d'assesseurs, de notaires et de scribes, qui rédigèrent les comptes rendus d'audience, un énorme rouleau compresseur judiciaire de l'époque qui fulminait l'excommunication à tout va !!!!







Cet ecclésiastique de haute stature au visage rougeaud, à la voie sonore, était un fouineur implacable (voir article sur Montaillou), Jacques Fournier fera preuve d'un incroyable zèle, 418 prévenus et 160 témoins comparurent à Pamiers et dans d'autres localités de son diocèse. 

C'était en majorité de petites gens, convoqués par l'intermédiaire des curés de paroisses, arrêtés et convoyés par les Bayles des châteaux environnants en général à la suite de dénonciations

Les intéressés étaient interrogés et traqués jusqu'au tréfonds de leurs souvenirs et des secrets de leurs consciences. La détention préventive se faisait dans des conditions très rudes. la menace de l'excommunication finissait par avoir raison de ces malheureux acculés à relater des faits remontant à plusieurs années en arrière

En exemple: une certaine Béatrice de Planissoles fut conduite à évoquer un fait survenu dans le courant d'un mois d'août ...26 ans avant sa mise en détention !!!. Nous sommes à la toute fin de l'épopée Cathare ou il est pratiquement acquis qu'il n'y avait plus recours à la torture avant les procès, l'inquisition était parfaitement rôdée. 

Un moine inquisiteur comme Bernardo Gui (Guidoni), avait écrit le manuel de l'inquisition "le livre des sentences" , il constitue la mémoire de ces événements

Les fautes de moindre importance se traduisaient par l'obligation d'effectuer un ou plusieurs pélerinages vers différents lieux de culte tel que Rome, saint Jaques de Compostelle, Canterbury ou Cologne. Le passage d'outre mer vers la terre sainte était réservé aux puissants, seuls capables de dépenser autant de pécunes pour un tel voyage !!!!

Il faut bien avouer que ceux la s'en tiraient à bon compte, et à tout prendre il valait mieux partir et se faire oublier le temps d'un pélerinage, plutôt que de rester à portée des griffes de la sainte inquisition !!!. Pour les fautes plus graves les punitions étaient privatives de liberté voir mortelles







Les autres sanctions se divisaient comme suit: d'abord "le murus largus", grande cellule ou l'on enfermait plusieurs prisonniers qui bénéficiaient de possibilités de promenades périodiques intra muros, puis "le murus strictissimus", une cellule pour deux ou l'on était enchainé au mur, il va sans dire que dans les deux cas le confort était précaire !!!

Puis on trouvait le port de signes d'infamie (voir article), plus particulièrement réservé à ceux qui bénéficiaient d'une remise de peine du "murus largus", ou du "murus strictissimus", le plus souvent des croix cousues sur les vêtements devant et derrière, mais qui devaient être réparées lorsqu'elles étaient usées !!!

En cette fin d'épopée cathare se pratiquait toujours la confiscation de biens, il n'y a pas de petits profits !!!, ainsi que la destruction des maisons ou avaient vécu des hérétiques. Il y eut aussi en cette fin d'époque, mais en moins grand nombre, des gens livrés au bras séculier avec peine de mort par les flammes, bûcher que l'église laissait à la justice civile le soin d'allumer

Dans les années 1320 il y eut encore 5 condamnations à la crémation, nous allions vers les derniers bûchers cathares, ces victimes avaient soit refusé d'abjurer, ou de demander le pardon, ces derniers croyants portaient sans doute en eux une foi aussi inébranlable que celle de leurs prédécesseurs 




PS: Jacques Fournier s'éteint en avril 1342 après avoir passé 7 ans sur le trône de Saint Pierre. Bien qu'il fut considéré par beaucoup comme moins virulent que les autres inquisiteurs, il ne semble pas que ceux qui ont échappé aux mailles de ses filets puissent être plein de mansuétude à son sujet ?? .....M de V