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mardi 19 juin 2018

Prostitution, proxénètes et entremetteuses

Dans cette étude sur la prostitution au moyen âge, le but n'est pas de peindre les moeurs particulières et les allures de ces tristes victimes des passions qui s'agitent au fond du coeur de l'homme côtoyant les mêmes grandeurs comme les plus grandes bassesses.

Les règlements principaux communs à toutes les nations sur le sujet, se réduisaient à reléguer les femmes débauchées dans un quartier éloigné et peu fréquenté de la ville, les rassemblant en un même point, afin que l'on éprouvât quelques répugnances à aller les trouver. Sachant bien sur qu'il fallait y aller de jour !!!, la dangerosité des rues d'une cité la nuit, avec truands et malfrats à chaque coin de rues confinait ce genre d'escapade à un suicide. De plus le couvre feu était imposé dans toutes les villes et le Guet y veillait.

On impose aux prostituées un costume particulier ainsi qu'une marque infamante distinctive, il semble qu'en France le signe distinctif le plus employé fut une aiguillette de couleur rouge cousue sur l'épaule, mais nous y reviendront plus loin.

La prostitution fut toujours regardée au moyen âge, par nos rois, comme par l'église comme un mal nécessaire, qui ne pouvait être éradiqué ! et foin de pudibonderies le plus vieux métier du monde est encore plus présent à notre époque qu'à la leur











Mais il est un crime que l'église, la justice du roi et la législation de l'époque ne toléra jamais, celui des créatures vivants de la débauches d'autrui et en tirent profit, ils seront toujours frappés sans merci.

Les peuples vont épuiser dans leurs lois criminelles toutes les sévérités pour extirper ce vice et punir les coupables. En France le châtiment appliqué aux proxénètes et entremetteuses était arbitraire !!

Une ordonnance du Prévôt de Paris en 1367, faisait défense à toutes personnes de s'entremettre de livrer ou d'administrer des femmes pour faire péchés de leurs corps, sous peine d'être tournés au Pilori et brûlées, c'est à dire marquées au fer rouge et chassées ensuite hors la ville.










Cette ordonnance fut renouvelée en 1415 et 1419 et sans doute plusieurs fois encore après, on note dans les comptes de la ville le paiement pour l'exécution de quelques une de ces personnes, entremetteuses ou proxénètes. Ils furent menés par ruelles et carrefours de la ville, placés au pilori, marqués au fer rouge et les oreilles tranchées.

On vit aussi en Angleterre ce genre de procession ignominieuse, réservé aux filles de joie, aux libertins et proxénètes, la variante de cette procession était que le cortège était précédé de deux hommes jouant de la musique et que la foule suivait en couvrant de boue, d'étrons et immondices diverses la victime. Il semble qu'en Albion le signe infamant désignant les prostituées était une  perruque de couleur vive.

Quelquefois on aggravait la peine en brûlant les cheveux du condamné. Ainsi vers 1399, le Bailli et les officiers de l'évêque de Paris ordonnèrent que le coupable fut pilorisé, les oreilles coupées, les cheveux brûlés, puis bannis et ses biens confisqués, pour avoir détourné plusieurs femmes mariées afin d'en faire commerce.

Au royaume de Naples, la constitution de 1221, en vertu de la loi, punissait toute personne cherchant à corrompre épouses ou filles de moeurs irréprochables à avoir le nez coupé, idem pour la mère prostituant sa fille, pour la cause qu'il était inhumain de vendre la chair et la chasteté de ses entrailles









En Castille le code d'Alphonse IX au XII siècle, rangeait entremetteuses et proxénètes au rand d'infâmes, les peines toutes proportions gardées sont moins sévères, cent coups de fouet (sauf que peu de gens pouvaient survivre à cette sanction, ils étaient ensuite chassés de la ville ou envoyés aux galères.

Au Portugal vers le milieu du XV siècle, entremetteuses et proxénètes qui favorisaient le libertinage étaient souvent mis à mort assortis de la confiscation des biens.

On peu donc constater que ceux qui faisaient profession et tiraient profit de la prostitution étaient en Europe fort sévèrement punis voir mis à mort. Il faut dire que la famille, vu les conditions de vie de l'époque représentait quelque chose d'intouchable









La première mesure prise en France contre la prostitution se trouve dans un capitulaire de Charlemagne, il faut attendre ensuite plus de trois siècles et Saint louis, pour trouver des mesures législatives contre les moeurs.

Mais pendant cette longue période de trois cent ans, dans une période d'anarchie presque absolue, les filles publiques se multiplièrent à l'envie.

En Paris selon Jacques de Vitry, les filles follieuses sont partout errantes dans les rues et sur les places et carrefours, provoquant Clercs, Bourgeois et Chalands pour les entraîner vers leur Lupanar public et en cas de refus agonisants les gens des plus grossières injures.

Les ordonnances de Saint louis resteront la base du droit contre la prostitution pour tous le bas moyen âge, celle de son fils Philippe le hardi en 1272 n'est que la confirmation des décisions de son père

Louis XI qui n'est pas selon les médiéviste un Monarque du moyen âge, les confirmera pourtant en 1462, car cette fin de XV siècle rempli de troubles et de guerres voit s'accroître le fléau de la prostitution, ainsi que les maladies qui vont avec !!!!! M de


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