Membres

vendredi 11 mai 2018

Salah al Dîn 1137-1198

Salah al Dîn (Saladin), personnage unique et pratiquement incontournable du monde Médiéval, il joue un rôle énorme du côté musulman dans l'affrontement avec les chrétiens, jusqu'à devenir un idole de son vivant et une icône après sa mort (si on peut se permettre cette expression!!)

Selon Jacques le Goff, dont je reprend le texte pour cet article, il est le prototype du chevalier arabe, grand guerrier et fin politique, vénéré aussi bien par les musulmans (sauf les chiites), que par les chrétiens ! Saladin est Kurde, né à Takrit, au nord de l'Irak, dont son père est gouverneur pour le compte des Turcs Seldjoukides, le monde musulman est alors partagé entre deux Califats, celui des Abbassides Sumnites de Bagdad et celui des Fatimides Chiites du Caire !







Toutes les populations musulmanes de races et de langues différentes sont pour le moins fortement et linguistiquement arabisées, ce qui est du au fait que tout les textes religieux sont écrits en arabe.

Peu après sa naissance, son père Ayyûb et son oncle Shîrkûk, entrent au service du Turc Zengi, l'homme régnait en maître sur Mossoul et Alep, les conflits et les rivalités sont monnaie courante entre Califes Abbassides et Sultans Seldjoukides!

De plus l'Egypte chiite des Fatimides est secouée par de graves conflits internes !!, mais de toute façon l'ensemble du monde musulman est enflammé par la fâcheuse présence des chrétiens en Palestine et plus spécialement  (nous dirons pudiquement), par l'occupation de Jérusalem la ville sainte !!

Voila bien le problème !, car elle est sainte aussi bien pour les chrétiens que pour les musulmans ou les juifs dans cet instable royaume de Jérusalem divisé en plusieurs petits états, pour faire simple nous dirons que la couverture est grande, mais tout le monde en veut un bout !!!!!






Saladin passe son enfance entre son père et son oncle qui vont l'introduire à la cour, au sein même de la mouvance Turc du Sultan Nûr al Dîn, le fils de Zengi à Alep. Il y reçoit une solide éducation militaire et sportive, avec la pratique du Polo et de la chasse, puis une éducation littéraire et religieuse soignée, sans doute écrit il l'arabe dès son plus jeune âge.

La véritable carrière de Saladin commence en 1164 par des expéditions avec son oncle en Egypte. En 1169 il est nommé par le Calife Fatimide, Vizir au Caire, qui peut se traduire par chef du gouvernement du Califat!






Dans l'année 1174, à la mort de Nûr al Dîn, il devient Sultan du Caire, inaugurant par la même la dynastie des Ayyoubides, qui met fin à 200 ans de règne des Califes Fatimides chiites !!

Il va étendre son pouvoir par des opérations de guerres qui lui apportent un vaste territoire, de la Cyrénaïque à la haute Mésopotamie et du Yémen à la Syrie du nord !







Il remporte de nombreuse victoires sur les croisés chrétiens de Palestine, son plus grand titre de gloire reste sans aucun doute la prise de Jérusalem en 1187, néanmoins il ne parvient pas à les chasser de toute la Palestine.

Saladin  demeure pour les musulmans (excepté les chiites), le modèle du chevalier et du guerrier religieux, mais il n'était pas que cela, c'était aussi un prince juste et sage.

Car il faut noter que si il est normal que Salah al Dîn, incarne aux yeux des musulmans et ce depuis des siècles, l'image du libérateur, il est pour le moins étonnant et remarquable que son prestige ait impressionné les chrétiens tout au long de sa vie et même jusqu'à aujourd'hui !!

Cet aspect mythique du personnage s'est prolongé à travers les siècles quoiqu'on en dise ! J'en veux pour preuve que Dante le place dans les limbes aux côtés d'Avicenne, Socrate et Platon (excusez du peu!!).

Boccace le cite dans son Décameron et Lessing dans sa pièce "Nathan le sage ", ou il apparaît comme un prince tolérant. Voltaire enfonce le clou en affirmant que peu de prince ont eu sa tolérance et sa magnificence !!!!

Il me semble normal de saluer les qualités d'un Prince, chevalier et guerrier se trouvant de l'autre côté de la mer, bref y a pas qu'en Europe que l'on trouve des gens bien !





PS: je ne fais ici que reprendre les écrits de Jacques le Goff, en y adjoignant mes sentiments, je ne m'approprie pas son texte, mais je fais mienne les convictions de ce médiéviste en ce qui concerne le personnage historique M de V