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mercredi 14 mars 2018

Le Parfum au Moyen Age

Le goût d'une hygiène parfumée que les Européens découvrirent en Orient, répondait à un souci de propreté très répandu au moyen âge ou bains, étuves et autres ablutions étaient pratique courante.

Mais tandis que les épices, cannelle, gingembre, girofle, poivre etc... intervenaient en cuisine à fortes doses, soit pour aider à la conservation des aliments, ou pour masquer un goût de faisandé trop marqué, voir donner de la saveur aux viandes bouillies et aux pâtés,

Le parfum lui s'emparait des hommes et des femmes. C'est la vogue des chapelets odorants, des cols de fourrures parfumés aux essences rares, des coussines à la rose que l'on dissimule dans les plis de la robe, des pommes de senteurs en sautoir ou en bracelets souvent nommées "pommardes".








Les techniques de fabrication héritées de l'antiquité vont bénéficier largement des recherches alchimiques et des apports arabes comme l'alambic qui permet  avec l'éthanol de créer des essences rares, celui ci n'était produit jusqu'alors que par le procédé de fermentation, comme pour le vin.

En France, Philippe Auguste reconnu les parfumeurs en 1190, en leur octroyant une Charte, reconduite par Jean II le Bon. L'art difficile de la parfumerie réclamait des années de formation, avec apprentissage et compagnonnage avant de pouvoir prétendre au titre de Maître parfumeur.

L'étude des plantes, de leurs composants et des substances que l'on peut en tirer devint une des spécialités de l'école de médecine de Montpellier, mais c'est un Normand Henri de Mondeville, qui d'ailleurs étudia dans cette ville, à qui l'on doit d'avoir instauré par ses écrits, une distinction entre le traitement des maladies de la peau et l'emploi des cosmétiques à des fins esthétiques. il fut le chirurgien de Philippe IV le Bel et de son fils Louis X le Hutin.








Parallèlement le rôle thérapeutique et désinfectant des parfums demeurait très présent pour lutter contre les épidémies, la peste et les maladies de toutes sortes, grâces aux fumigations, herbes aromatiques et boites de senteurs que l'on remplissait d'épices de poudres odorantes, voir de musc ou d'ambre.

On utilisait aussi les rubans de Bruges, que préparaient les Apothicaires, qu'on laissait se consumer dans des coupelles ou suspendues à des poutres, enfin si l'on était aisé ou riche on se servait d'un "parfumoir" spécial, petit coffre de bois muni d'une grille sur le devant, dans lequel on glissait une chaufferette de métal pleine de braises, afin de brûler des pastilles odorantes d'un grand prix.

Pour les moins nantis, les vinaigres aromatisés que l'on versait sur une pelle rougie au feu de la cheminée du foyer faisaient également merveille, nécessité faisant loi, car les rues et ruelles des cités sentaient fort mauvais !!! Il  est bien évident que le commerce de ces produits étaient fort lucratifs et des fortunes immenses vont se constituer !










C'est Venise, qui très vite monopolisa pour plusieurs siècles le commerce des produits du levant, assurant un approvisionnement de plus en plus fourni et régulier de baumes, gommes, fruits exotiques, camphre et muscade, poivre et cannelle.

Les marchands feront courir d'étranges légendes sur l'Ambre, qui s'écoulerait de sources au fond des mers comme le naphte! Le livre de Marco Polo (voir article), parle de choses bien plus étranges qui avaient cours en Chine, pays du grand Khan, les légendes ont toujours un fond de vérité, il n'en demeure pas moins que la république de Venise était fort riche !!! provoquant la convoitise d'autres cités marchandes comme Gênes et Naples et bien sur avec la ligue Hanséatique du nord de l'Europe.











Plus modestement, Charles V le Sage, fit planter de la Lavande et du Romarin dans son jardin de l'hôtel Saint Paul à Paris pour y faire distiller des eaux de senteurs.

L'essor du commerce et de l'industrie du parfum provoque la naissance d'un véritable foyer culturel à la cour de France et le goût bien implanté de se parfumer encouragèrent vivement la fabrication et la diffusion d'une grande variété de parfums.

La fameuse Eau de Hongrie, apparue vers 1370, était selon la rumeur l'invention d'un ermite destinée spécialement à la toilette de la reine Elisabeth de Hongrie, qui selon la légende aurait eut recours à soixante dix ans, à sa fragrance pour séduire le roi de Pologne et l'épouser!! ..désolé il était seulement son fils ! la bévue vient du fait que lors de son accession au trône il nomma sa mère Régente du royaume.

Néanmoins le parfum existait bien, il était composé à sa base de fleurs d'oranger, d'esprit de rose, d'extraits de menthe, de mélisse, de citron et de romarin, cette création va dominer le marché des parfums durant plusieurs siècles, sa formule était encore utilisée au XIX siècle !!!








Un chroniqueur comme Jéhan Froissart (voir article), ouvre par ses oeuvres, la poésie aux accords conjugués des parfums et des sentiments.

Désormais poésie et parfums se mêlent, il y a accord des sentiments et des sens, rêves et séduction, odeurs des corps et des flacons vont tisser une trame aux mille nuances.

Outre Venise, c'est l'Espagne qui va constituer l'une des grandes voies d'approvisionnement pour les produits de parfumerie au XIV et au XV siècle.




PS: je vous laisse à vos parfums.....sachez seulement que point trop n'en faut !!! M de V