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samedi 16 juin 2018

N°190) l'épée compagne de l'homme médiéval

L'épée était l'arme des gens de condition libre, de tout temps elle fut l'arme noble par excellence, mais dans les derniers temps de la monarchie " ces aiguilles à tricoter " que portaient nos " piques boyaux " poudrés et emperruqués étaient devenues l'arme du gentilhomme !!

Restons si vous le voulez bien dans ce que le nain que je suis nomme une épée médiévale, énumérons les pièces qui composent cette beauté sans fioritures et les noms attribués dans cette panoplie à chacune de ses pièces.

Il y a deux parties distinctes dans cette arme la Lame et la Poignée. La lame se divise en quatre sections, la Soie, le Talon, le corps de Lame et la Pointe

La Soie est la partie brute rétrécie, non travaillée et non polie sur laquelle on viens chausser la Poignée la réunissant à la Lame, cette partie est toujours étroite même pour les grandes épées.








Notre soie va recevoir un revêtement de bois recouvert lui même d'un treillis de fils de fer ou de cuivre ou d'une enveloppe de cuir, voir une combinaison des deux, le tout devant faciliter la prise, afin que la main puisse poindre fermement celle ci.

La soie est toujours longue, car après avoir enfilé les Quillons, puis la Fusée, on termine par le Pommeau souvent très développé, elle doit dépasser cette pièce afin qu'avec le marteau on puisse river l'ensemble, toutes les éléments sont ainsi solidement fixés.

Précisons que la soie est généralement percée de deux ou trois trous, fait à l'emporte pièce, afin d'y placer des goupilles qui traverseront la fusée, l'empêchant ainsi de tourner autour de la soie








Le Talon, partie la plus large de la lame sur lequel vient reposer et s'ajuster les quillons de la garde, c'est généralement la que l'on trouve le symbole du fabricant, ou une devise.

De cet endroit partent les gorges d'évidement ou gouttières, unique si elle est large, deux ou trois si elles sont minces, selon le fabricant, elles se prolongent plus ou moins le long de la lame.

Le Corps de la Lame lui va en se rétrécissant graduellement jusqu'à la pointe, dans les épées dites "d'Armes", les lames très larges rendent l'épée lourde à sa pointe quand on la manie, favorisant donc la frappe de Taille plus que l'Estoc. Certains nommaient cette arme une " Main garde et demi "








La pointe enfin, qui fut toujours aiguë plus tard pour les épées que nous nommeront complaisamment " de Ville ", ne le sera que fort peu pour les épées d'armes, on en trouve même dans les musées qui furent retravaillés pour les affiler davantage en pointe. Il ne faut pas confondre l'épée d'Arme et l'épée d'Arçon dont nous parlerons plus loin !!

La Poignée comprend donc un Pommeau, une fusée et les quillons, ce pommeau peut être une boule, un carré, une olive, une poire qui surmonte notre fusée, il y en a une variété infinie, façon diamant, ou aplaties, dentelées, ou encore ajourées.

Il était fort lourd afin de servir de contrepoids pour le balancement de la lame









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L'épée est par excellence l'arme du cavalier bardé d'acier jusqu'à la fin du moyen âge. Or donc au XV siècle dans une Compagnie de l'Ordonnance (voir article), l'Homme d'Armes bardé de fer en plus de son "Epée d'armes", possédait un Estoc ou plus communément nommée "Epée d'Arçon"

Elle se portait fixée sur l'arçon de la selle côté gauche, et sur le côté droit se trouvait attachée l'arme d'Hast, la Masse à Ailettes

L'épée d'Arçon, ou Estoc, se reconnait par la longueur de sa lame rigide, évidée et quadrangulaire, à ne pas confondre avec une épée à deux mains !!!!. Comme son nom l'indique elle servait pour frapper de la pointe. Cet estoc pouvait à cheval ou à pied faire office de lance courte et maniable



PS: Donc l'homme d'arme des compagnies de l'ordonnance, ce char d'assaut de la fin du moyen âge, allait au combat Lance au poing, portant à la ceinture son épée d'arme, et sur les arçons de sa selle un estoc afin de travailler de taille et d'estoc, puis sa masse à ailettes pour le côté festif si le besoin s'en faisait sentir !!! M de V