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mardi 11 septembre 2018

Les Routiers Catalans (II)

Frère Roger voyait venir les choses de loin, selon le chroniqueur Mutaner, il va prendre une décision audacieuse, poussé par deux impératifs, échapper au Temple et au Pape, puis trouver un nouvel employeur! Grâce à son immense fortune il engage les meilleurs mercenaires, la crème des compagnies Catalanes, il en embauche 2000 d'un coup à sa solde personnelle.

Son insatiable ambition, sa parfaite connaissance du Grecque, les services qu'il avait rendus à Constantinople lorsqu'il était marin, lui permettent d'offrir ses services au Basileus Andronic II Paléologue.

Ce dernier était harcelé par les Turcs il avait grand besoin d'assistance, de plus Andronic avait de fort mauvaises relations avec le Pape, ce qui arrangeait bien les affaires de Robert de Flor.

Le Basileus va accueillir avec joie les offres de services de ces redoutables routiers Catalans et prend à sa charge les bandes, chacune commandée par un capitaine et sous le commandement de Roger, voyons maintenant les effectifs et la composition de la redoutable compagnie !!









Roger possédait en propre huit galères, qu'il utilisa pour les 2000 hommes à sa solde. Le Roi de Sicile, fort content de se débarrasser de ces encombrants mercenaires prêta dix galères et deux Lins (transport de troupes), les troupes se composaient de 1500 cavaliers (sans leurs chevaux) et 5000 almugavares, sans compter rameurs et matelots de la flotte personnelle de Roger de Flor.

Ils emmenaient avec eux femmes, maîtresses et enfants, je vous laisse imaginer l'ampleur de l'expédition !! Roger de Flor avait épuisé toutes ses richesses dans la préparation et l'organisation du déplacement des compagnies catalanes. Ils prendront la mer au cours de l'été 1302.

Au bout de quelques jours ils débarquent au lieu convenu avec le Basileus, l'antique port de Monembasie que les Francs nommaient Malvoisie qui donna son nom au vin si doux et jadis si célèbre

En septembre ils arrivent à Constantinople ou la population médusée vit se ranger en batailles devant les jardins les troupes catalanes. C'étaient de superbes combattants, mais des alliés terriblement incommodes et indociles à côtoyer, que l'imprudent Basileus venait d'attirer dans sa capitale, voyons un peu en détail les guerriers de cette compagnie









 La grande masse de ces guerriers étaient des gens de pied, leur accoutrement était sordide aux yeux des habitants de Constantinople, mais c'était des hommes de fer, rétifs et braves jusqu'à la folie. Tous étaient armés d'une épée longue et d'un large poignard, plus trois ou quatre javelines durcies au feu, qu'ils lançaient avec une précision diabolique, un petit bouclier et un casque de fer complétait l'équipement

Ils étaient chaussés d'espadrilles et leurs jambes sur le devant étaient protégées par du métal, pour ce qui était  du comportement au combat leur seul credo était vaincre ou mourir, rudimentaire mais efficace !!!

Nos pittoresques troupiers suivant leur coutume emmenaient, comme je l'ai stipulé plus haut, leurs femmes et leurs maîtresses. Il faut pour l'occasion préciser un point important, ces rustiques et hardies compagnes arrivant du fond des Pyrénées ou des campagnes de Sicile, ne se contentaient pas de faire la popote, elles savaient fort bien manier l'épée et le poignard à l'exemple des compagnons qu'elles avaient librement choisis !!!!!

Malheur à celui qui aurait eu l'idée saugrenue d'attaquer un campement de routiers Catalans !! ils auraient eu à combattre les hommes, mais aussi leurs compagnes qui étaient aussi mal embouchées et farouches que la troupe mercenaire, rien à voir avec les languissantes dames de Constantinople !!!!









Imaginez la surprise et la crainte pour les habitants de ces palais dorés, habitués au luxe de l'empire Byzantin de voir débarquer chez eux les féroces combattants Catalans. La peur de ces inconnus et la jalousie des compagnies marchandes qui jusqu'à maintenant faisaient la pluie et le beau temps dans la cité évoluait

Roger de Flor comme stipulé sur le contrat signé avec le Basileus est nommé Amiral de la flotte Byzantine, puis il épouse la Princesse Marie, jeune femme de 16 ans, nièce d'Andronic II, la compagnie est fort contente l'expédition débute sous de bons auspices, de plus ils ont été payés, tout semble aller pour le mieux, leur chef étant devenu un grand Duc de l'empire !!






PS: de si beaux débuts allaient déboucher sur un tragique et sanglant lendemain de noces, le fils du Basileus était hostile aux compagnies catalanes, mais aussi les compagnies marchandes Génoises installées à Constantinople ....suite au prochain épisode M de V