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lundi 12 novembre 2018

L'enseignement, volet II

Pour ce qui est des professeurs laïques il n'y en avait aucun, les études en ces premiers temps ne s'étaient pas vulgarisés au point de permettre à des séculiers d'établir des classes et avoir des disciples. On remarque de plus que les évêques étaient exclusivement en possession du droit de dispenser l'instruction à la jeunesse.

Il en résulte que lorsque l'enseignement commença à passer aux mains de personnes  séculières, elles n'auront le droit d'ouvrir des écoles qu'en vertu d'une permission spéciale de l'évêque ou de son représentant, tandis que les ecclésiastiques resteront considérés comme les seuls instituteurs établis et constitués d'après un pouvoir légal

Cette mission d'enseigner dont les évêques étaient investis, et qu'à leur tour ils transmettaient au Clergé ils la possédaient " ab antiquo", et jamais personne ne la leur avait disputée. De même bien plus tard Charlemagne la leur attribue directement dans un capitulaire.

De plus nous avons vu et constaté que, même en dehors d'aucune prérogative, et seulement par la force des choses, il eût été difficile de trouver aux premiers siècles des laïcs, dans les villes et les campagnes, assez instruits pour remplir l'office de professeur







Afin de rendre la fréquentation de l'école accessible à tous les écoliers, pauvres comme riches, les prêtres enseignent sans salaire, ni rien recevoir de leurs élèves, si ce n'est ce qui pourrait leur être offert à titre de don par les familles

Puis à partir du moment ou les Abbayes et monastères se multiplièrent, la tâche des écoles épiscopales devint moins exclusive, car aussi bien pour leur venir en aide en coopérant à l'éducation de la jeunesse, que pour utiliser, comme nous l'avons dit dans l'article précédent, utiliser fructueusement leurs loisirs au profit d'autrui, vont créer à leur tour des collèges, d'abord particuliers, puis bientôt ouvert à tous

Enfin bien plus tard, les séculiers autorisés par l'évêques, se faisant professeurs, ouvrirent des cours de toutes sortes de sciences, qui deviendront le germe des établissements que nous nommons université

Ce qui arriva ensuite au VIII siècle, dans un royaume divisé par les factions, en proie aux guerres civiles, va secouer le joug de toute autorité. La violence et la force vont se substituer au droit, et les portes des maisons religieuses avaient dû s'ouvrir devant des intrus qui en avaient banni toute discipline monastique

Charles martel, enivré de succès et de puissance, faisait sentir durement le poids de sa brutale autorité, allant jusqu'à porter la main sur Eucher, évêque d'Orléans et l'envoyer en exil










Puis un Laïc du nom de Savaric s'empare à main armée d'Orléans et des régions circonvoisines, chasse de leurs monastères les moines afin d'y établir ses gens, plongeant ces lieux dans la consternation et l'effroi !!!

La littérature au milieu d'un tel désastre devait inévitablement sombrer ! Chacun songeant à sa propre sûreté, soit en prenant les armes ou tachait d'échapper aux vexations de ces envahisseurs.

Les moines dispersés et errants ça et là, n'observaient, par la force des choses, plus la règle, n'obéissaient plus à aucun supérieur et bien sur n'étudiaient plus

Nous retombions une fois de plus dans un obscurantisme complet, la soldatesque c'était installée dans les lieux de prières avec leurs femmes et leurs gens, et dans plusieurs endroits les bâtiments furent transformés en écuries pour leurs montures ou en chenils pour leurs meutes de chiens !! Il allait falloir du temps avant que les choses puissent reprendre leur cour naturel, ces exactions ne cesseront totalement qu'avec l'avènement de Hugues Capet !!!




PS: si votre copiste ne vous saoule pas trop, dans le prochain volet nous aborderons l'enseignement sous Charlemagne M de V