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lundi 29 mai 2017

Albion la vie nomade et les routes au XIV siècle par J J Jusserand 1884

Dans cette période historique ou pour la majorité des hommes, les idées et les nouvelles se transmettaient oralement,et voyageaient par l'entremise de ces personnes errants sur les chemins, les nomades servaient de liens, entre les masses populaires immobiles des différentes régions d'Albion.

Quelle vie menait ces nomades détenteurs de la pensée populaire, quelle vie menaient ils sur les chemins ? quelle influence et quelle moeurs ils avaient au XIV siècle ?

.Mais commençons par le sujet qui fâche!!!, c'est à dire l'état des chemins et des ponts en Angleterre à cette époque. Je vous rassure pas mieux qu'en France!, ou nous avions exactement les mêmes inconvénients.


Alors me direz vous, pourquoi ne pas parler de la France!, parce qu'en Albion ils n'ont pas eu de révolutionnaires moisis qui détruisent toutes les archives !!!, mais restons calmes.....et revenons aux chemins d'Angleterre.





Dans ce pays routes et ponts sont une charge qui pesait sur l'ensemble de la nation et ce au même titre que leur service militaire, " qui soit dit en passant leurs permettaient de nous mettre une trempe même à deux contre cinq ", mais bref !!! la n'est pas le sujet du jour.

Tout propriétaire foncier qu'il soit de noblesse, ou riche fermier est tenu de veiller au bon état des chemins, leurs tenanciers exécutant pour eux ces réparations, même les religieux, Abbayes et monastères, propriétaires de biens et de donations, qui pourtant d'ordinaire sont dispensés de tout service (a part le fait de dire des prières et de faire l'aumône aux pauvres) devaient entretenir leurs ponts et leurs routes.

Dans les cités, les Guildes, ces confréries laïques animées par l'esprit de religion, prenaient à leur charge la réparation de routes et de ponts, des dépenses que bien souvent les villes n'étaient pas financièrement en mesure d'assurer.

Il nous semble pourtant évident que tout le monde avait un intérêt immédiat et journalier à ce que ces chemins soient en bon état. Du Clergé en passant par la Noblesse, les Paysans propriétaires et les Bourgeois des Guildes, non ???





Détaillons: les nobles, toujours en déplacement de manoirs en châteaux avec leurs chariots à bagages, puis les moines grands cultivateurs transportant leurs récoltes dans de lourds tombereaux et les guildes avec leurs pesants transports de marchandises de ports en villes.

Et bien non !! ces chemins étaient dans un état déplorable, et fort peu praticables. Pour peu qu'une personne possède quelques biens, elle a tout intérêt de voyager à cheval ou à dos de mulet pour les courtes distances. Quand aux autres accoutumés aux pires conditions ils allaient à pied


.





Dans la troisième année du règne du roi Edouard III il a été constaté que toutes les routes des environs immédiats de Londres étaient en si piteux état, que charretiers et marchands, risquaient fort de perdre tout leur chargement avant même de passer l'une ou l'autre des portes de la Capitale !!!!. Pour palier à ce problème et subvenir à ces réparations, un droit fut perçu sur tout véhicule ou bête chargée qui entrait dans la cité.

Nous parlions de la capitale !!, je vous laisse imaginer l'état des chemins dans les campagnes, et aux abords des bourgades et villages de cette riante Albion. Sans parler bien sur de la période hivernale, quand la saison entravait le voyageur, qu'il soit pèlerin, colporteur, marchand, noble ou moine il se réfugiait dans quelque confortable Auberge, aux fenêtres barrées de panneaux de bois.





Se cramant les jambes à la cheminée, tout en ayant la raie culière gelée par les courants d'air de l'entrée. Le voyageur, fataliste, attendait le retrait des eaux de ces abyssales ornières des chemins d'Albion.

De plus vous aviez de fortes chances, (si l'attente était longue), de vous transformer en jambon de Bayonne, dans ces salles enfumées.

Néanmoins (comme il pleut souvent en Albion), l'aubergiste avait à coeur de garder ses pratiques en les nourrissant de tourtes chaudes et de soupes composées, de lard et de fèves, avec un ajout de choux ou de poireaux, le tout était accompagné d'une bonne bière épaisse, ou de vin pour les voyageur plus fortunés.

La toile étant posée sur le chevalet et le décor de ce XIV siècle peint par mes soins, il nous reste à faire comme Geoffroy Chaucer (sans prétention aucune ), décrire les personnages de la vie de tous les jours qui traverseront ce décor. Je tiens à prévenir mes lecteurs, je ne suis pas poète moi !!!!





Commençons selon mon humeur , c'est à dire par un Fléau!!, les Pourvoyeurs royaux, quand le roi se déplaçait, il était suivi par une armée de chariots d'emprunt.

Ces chariots, les gens des villages les faisaient eux mêmes, à charge pour eux d'aller chez le forgeron local acheter de gros clous à têtes proéminentes pour protéger les roues. Ces simples boites massives étaient indispensables à l'agriculture, les pourvoyeurs officiels se les appropriaient librement, jusqu'à dix lieues à la ronde des points de passage que traversait le convoi royal.

Malheur à celui qui habitant à vingt lieues de la était de passage en ces lieux, s'il croisait leur chemin!!, car il se retrouvait à pied, gros-jean comme devant, son char réquisitionné, avec le vague espoir d'être payé pour cet emprunt!!!!

Il y avait bien des statuts qui stipulaient qu'il n'y aurait pas d'emprunt forcé et qu'ils seraient payés honnêtement, sur la base de " dix pence par jour pour une charrette à deux chevaux " mais tout le monde savait très bien qu'ils ne seraient jamais payés.





Ceci n'était qu'un moindre mal, car nos pourvoyeurs étaient comme des sauterelles s'abattant sur un champ!!! réquisitionnant, blé avoine, bière et viande pour nourrir le cortège royal. Ils se disaient officiers du roi " ce qu'ils n'étaient point " . Mais à mon avis et sans l'ombre d'un doute, ils étaient surement recrutés parmi les meilleurs fourrageurs des compagnies franches des raids anglais en temps de guerre " en France nous avons largement donnés "

                                                                                             M de V






PS: cette petite balade en Albion sera longue, donc je vais faire plusieurs articles, que je vous distillerai au fur et à mesure de ma progression, ne sortez pas, masses, épées, arcs, flèches et lances, pour taper sur le pauvre bougre de scribe qui tente de vous complaire !!!!!!!!

Pour les puristes je ne transcris pas Jusserand au mot à mot, j'emprunte les faits historiques, et j'y mélange mes impressions et mon idée du monde médiéval, je ne sais si la sauce sera du goût de tout le monde et je m'en excuse par avance.