Membres

dimanche 31 octobre 2021

Cet Artiste, l'Armurier Médiéval !

En complément de l'article N°71 de Juin 2017 de ce Blog. Ces artisans se retrouvent sous diverses désignations attachées au même métier, celui de la fabrication des armes dès le Haut Moyen âge. Faisons le temps d'un article revivre ces Armuriers, Haubergiers à Paris et en France, Factor armorum à Strasbourg ou Harnischer en Allemagne etc...!!!

Au XIV siècle déjà le métier d'armurier se confondait avec celui de Fourbisseur. Fin XV siècle on lit dans les statuts des "Armuriers Fourbisseurs" d'Angers (1488), " quiconque voudra être Armurier, Brigandinier, ou Fourbisseur Garnisseur d'épées et de Harnois, faire le pourra "

Un artisan pouvait parfaitement être rompu à l'exercice de ces divers métiers. Bien souvent une pièce d'armurerie pouvait être exécutée en association ou en collaboration avec plusieurs artisans et ensuite soumise à la maîtrise de la corporation qui y apposait son poinçon, ce qui ma foi était aisé, car comme dans bien d'autres métiers ils habitaient tous la même rue !!

Les fabricants de " Haubergerie ", de cottes de mailles, sont à leur tour organisés en métier dès le XII siècle, sous le vocable de " Haubergiers de haute Clouure ", ces spécialistes étaient particulièrement recherchés. En Allemagne ils étaient connus sous le nom de " Sarwürscher "





Le métier était florissant en lombardie, à Chambly (Oise), puis Paris, mais aussi Nuremberg, Innsbruck, Strasbourg ou Milan. Travaillant le fer et l'acier ces artisans forgeaient défenses de testes et armures de plates, Haubergeons de mailles, épées, haches et dagues. Selon les régions ils étaient également nommés " batteurs " ou " Plattner " 

Ils n'étaient pas seulement des artisans mais aussi de vrais Artistes rompus à toutes les finesses et difficultés de la fabrication. Selon son importance ou sa réputation un atelier pouvait employer de 4 à 12 personnes afin de satisfaire aux commandes !

Le commerce et la contrebande des armes vont suivant les événements et les circonstances de la guerre voire une extension importante. nous savons que Jacques Coeur (voir article), exerça vers 1450, au moyen de ses navires et galères un important trafic (surtout avec l'Orient), d'Armes, de Harnois, d'épées, de haches et d'arbalètes. il avait même à sa solde un Armurier Allemand, Nicolas Herman, qui fabriquait armes et harnois pour lui !

Il faut savoir qu'au XV siècle les armes et armures provenant d'Allemagne ou d'Italie étaient fort prisées, mais tout le monde ne pouvait s'offrir le luxe de s'équiper chez nos voisins car le coût en était très élevé !!!





La forge des lames par le Fourbisseur ou de plates d'armures par le batteur exigeait un approvisionnement facile dans cette matière première qu'est le fer. Mais il ne fallait surtout pas négliger l'eau, dont certaines propriétés pouvaient être déterminantes pour la qualité des armes et des harnois lors de la trempe !!!!!

L'acier est un produit du fer obtenu par la combinaison d'une certaine quantité de carbone qui va augmenter son poids, sa dureté, sa résistance et employé au moyen âge pour la confection des armes offensives ou défensives

Selon le degré de chaleur, augmentée ou adoucie, l'acier prend une teinte allant du jaunâtre, au brun, puis au pourpre pour arriver au bleu foncé.

Toutes ces nuances étaient adroitement mises à contribution par les mains habiles du batteur ou du fourbisseur, pour obtenir des décorations d'un effet dès plus artistique !

PS: Or donc Fourbisseur, batteur, plattner, haubergiers, factor armorum tous Armuriers mordious M de V

vendredi 15 octobre 2021

Henri V un Anglois Vénère !!!!

Comme son grand-oncle Edouard de Woodstock "dit le Prince Noir ", le gars Henri avait fait ses premières armes dès l'âge de 15 ans et méritait d'être remarqué tant par son courage que par ses qualités guerrières. Ce fut sa bouillante valeur qui décide de la bataille de Schrewsbury, remportée en 1403, sur les Gallois et les Ecossais réunis !!

Il y recevra d'ailleurs une fléche qui lui laissera en souvenir une fort belle balafre au visage, ce qui pour autant ne va pas refroidir son ardeur guerrière...bien au contraire !!. Il ne tardera pas longtemps à devenir l'idole des soldats de cette nation de buveurs de bières, n'y voyez rien de péjoratif hein !!...le nain il aime la bière d'abord !

Le père de notre balafré, Henri IV d'Angleterre, ne tarda pas à devenir jaloux des succès rencontrés par son fils et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il n'éprouvait aucun transport de joie aux échos glorieux de sa progéniture  

Cet ombrageux monarque va le rappeller bien vite à Westminster, l'enjoignant à se tenir tranquille et lui défendant purement et simplement de se mêler des affaires publiques du royaume, voila de quoi déplaire à ce fougueux Prince qui avait une haute idée de ses propres qualités








Le jeune Henri de Lancastre, livré bien contre son gré à l'oisiveté va encore se distinguer, mais à Londres cette fois !, se vautrant dans des désordres et des débauches sans nom. A la guerre comme en paix, notre balafré faisait pas les choses à moitié...bref ça picolait grave votre honneur !!

A la mort de son atrabilaire Monarque de père tout va changer, et le prince se trouve comme transformé. Il commence par se débarrasser de l'encombrante présence de tous ses compagnons de beuveries et autres débauches. Henri affiche une attitude grave, un flegme emprunté et d'impie forcené qu'il était devint tout à coup bigot !

Vous me direz que de poivrot à bigot il y a un gouffre !, son image en prend un coup et c'est pas sa balafre qui va arranger le tableau....excusez je m'égare, bref tout ça pour dire qu'il était devenu Henri V pour de vrai !

A son intronisation il existait déjà en Albion d'épineuses difficultés qui allaient déranger ce monarque pour poser son joufflu sur le trône....!!. Celles ci tiraient leur origine de querelles d'Orthodoxie qui échauffaient les mérangeoises du populaire !!   







Cela faisait beau temps déjà qu'un certain Wycliffe, docteur en Théologie d'Oxford, avait émis des doctrines propres à émouvoir les consciences et alarmer le gouvernement tout en donnant naissance à la secte des Lollards.

Nous dirons sans nous étendre sur le sujet que Henri V est un inventif, et il va se faire une joie de trouver un dérivatif à l'ardeur de son peuple. Or donc pour ne pas avoir la zone en Albion il décide de venir la mettre chez nous

Il se fait donc hostile et menaçant, clamant à gueule bec et à qui voulait l'entendre, qu'à l'expiration de la trêve avec la France, si celle-ci n'exécutait pas entiérement les clauses du Traité de Bretigny il viendrait chercher son dû !!

Faut dire que si la réponse Française avait le mérite d'être claire elle manquait cependant de diplomatie. Sachant que le Lancastre goutaît fort le jeu de Paume on lui envoya un tonneau rempli de balles, de raquettes et de tamis ????, on voulait sans doute lui faire comprendre que ce jeu convenait mieux à ses goûts que le métier des armes....Facheuse initiative !!!!










L
e balafré va pas aimer !....mais alors pas du tout !!!, cela revenait à lui dire " ramasse ta pelle et ton seau et retourne jouer dans ton bac à sable ". Il sort de ses gonds le Henri, il est colère tout rouge, car ayant été brimé par son père quand il était prince il supportait fort mal qu'on ne le prenne point au sérieux !!!

Sa réponse sera fort claire et son revers fut digne du coup droit des Français (si vous me permettez l'image). Il fait donc dire en retour de ce présent qu'il lancerait des balles telles et si fortes, que les portes de Paris ne seraient pas des raquettes assez puissantes pour les lui renvoyer...cela avait le mérite de faire comprendre qu'il aimait pas l'humour à la Française !!!!

Il va s'ensuivre une Ambassade pour calmer ce jeu diplomatique mal engagé, ce fut douze heures de traversée pour n'avoir, au final, que l'obtention d'une prolongation de la trêve jusqu'au 2 février 1415

Rancunier et bien décidé à faire la guerre le gars Henri, rien n'y a fait !!!.. Les Français voulant à tout prix éviter la guerre avant leur départ vont proposer un moyen d'aplanir les difficultés On va donc lui proposer une union, on lui donnait en mariage Catherine de Valois !!!!



Nota: je tiens ici à remercier Olivier, de "Mots d'hippo" a Sarlat, mon bouquiniste et restaurateur de livres, qui me permet de puiser sans réserve dans son stock de livres anciens, afin que le pauvre copiste que je suis, puisse vous écrire de nouveaux articles M de V



PS: certains historiens disent que ce fut Henri V qui demanda en premier la main de Catherine de Valois ????...mais en consultant les actes publics d'Angleterre recueillis par Rymer (Tome IX in-fo page 101), on y trouve écrit le contraire ????, mais bon ! le nain laisse ce détail aux vrais historiens je ne suis qu'un copiste M de V

mardi 12 octobre 2021

N° 410) La Cotte de maille du Haut Moyen âge

Cette cotte nommée " Lorica Hamata " chez les Romains est composée depuis ses plus lointaines origines d'un ensemble de petits anneaux en fer forgé, plus ou moins fins et serrés, qui passés les uns dans les autres sont fermés par un minuscule piton passé dans les deux extrémités aplaties de chaque anneau, puis rivés au moyen d'une pince spéciale

Ce système de vêtement annelé doit sa préférence avant tout à la simplicité de sa fabrication et ce malgré une lenteur de production fort couteuse, ce qui explique son expansion peu rapide au cours des siècles !

Encore fallait il savoir donner à ce vêtement la forme appropriée d'une chemise, d'une cotte fendue en bas, sur le devant et l'arrière, avec ou sans manches, ce qui exigeait de l'artisan des connaissances basiques au niveau de la coupe de vêtements comme le ferait un tailleur avec un client

Cette cotte possède le grand avantage d'une protection parfaitement efficace, élastique et souple pour les parties vulnérables du corps humain. Mais son prix en fit aux environs de l'An Mil et après une défense réservée aux gens riches (ben oui quoi !!, si ce n'était particulièrement difficile à confectionner c'était par contre fort long à réaliser ! et le temps c'est de l'argent m'enfin !!!!









Les chansons de geste du temps la désignent aussi sous le nom de "Jaserenc" de "Brunie" ou de "Haubert". Son col est parfois accompagné (selon les moyens du client), d'un capuchon de mailles enserrant le cou et le menton que l'on nommait " Visagière" ou "Ventaille" qui enveloppait la tête en encadrant le visage 

L'ensemble devait se compléter vers la fin du XI siècle par des chausses de mailles. De toute façon il semble s'agir (toujours selon les tapisseries, peintures et sculptures), d'un survêtement passé comme protection par dessus les habits courants d'une tenue civile portée par le guerrier 

Cette cotte prenait parfois l'allure d'une chemisette " Kettenhemd ", portée par dessus une tunique de drap piqué ou de cuir. Les jambes restaient souvent, avec les braies et les chausses, sans protection particulière, à moins d'être recouverte ( si le guerrier en avait les moyens ), de chausses de mailles jusqu'aux chevilles  

Les scènes de la bataille d'Hasting nous montrent les combattants à cheval et à pied revêtus de la "Broigne" ou "Haubert de Mailles" avec manches habillant jusqu'au coude et d'une coiffe enveloppant la tête et le col dont la visagière ou ventaille protégeait le menton, ne laissant à découvert que la partie supérieure du visage 








Cette ventaille couvrait parfois la bouche jusqu'à la base du nez (pas tous hein ! souci financier oblige), tout en pemettant la respiration au travers des mailles. Celle ci qui semble former comme un rectangle pouvait être délacée sans enlever la coiffe qui faisait corps avec le haubert

A Hasting il semble que les jambes soient couvertes de chausses de mailles jusqu'aux genoux et pour certains chevaliers, tel Guillaume le Conquérant lui même, portent des chausses de mailles formant jambières jusqu'aux chevilles, usage qui devait se généraliser près de cent ans plus tard

Cet équipement de protection pesait entre 12 et 15 Kgs, ce qui nous fait si nous ajoutons le casque, l'épée et le bouclier une bonne vingtaine de Kilos....pour sur qu'il fallait pas être enflé comme un lapin d'six semaines hein !!!

Ce poids nécessitait un entrainement constant afin que le guerrier puisse manier ses armes avec aisance. Mais nous croyons pouvoir dire que ce lourd équipement n'était endossé que lors d'une expédition, ou encore juste avant un combat en perspective 

Nota: attention hein !! le nain n'affirme rien, c'est juste sa vision à lui !!!!








La tapisserie de Bayeux nous montre des hauberts suspendus à des perches portés par deux hommes, on y remarque à l'encolure le laçage et parfois même le boutonnage qui permettait au guerrier de la revêtir plus facilement

Ce n'est qu'au XIII siècle que va se produire, grâce au vécu et à l'expérience sur le terrain, ainsi qu'à sa transmission par le bouche à oreilles, aux Haubergiers, qu'une lente transformation et des améliorations de cet armement va se réaliser



PS: ben oui quoi !!!...on pouvait pas avec son tel et son abonnement de chez  Sosh commander une cotte de mailles chez Amazon hein....faut pas rêver m'enfin M de