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mercredi 16 février 2022

N° 425) Le Poids de la Dîme Sur le manant du Moyen âge

En voila une taxe qui fera du mal aux pauvres du Vilain au Manant. Au départ on avait emprunté à l'ancienne loi Juive une de ses institutions " La Dîme ", c'est à dire que l'on impôsait sur la propriété individuelle, mais à la condition d'associer pour une part le pauvre, reversant au manant un peu de la fortune du riche !

Grande et magnifique idée !, vraiment chrétienne, mais qui entre les mains du Clergé allait dégénérer au Moyen âge et cette Dîme qui devait soulager la misère du peuple allait bientôt peser sur celui ci d'un poids écrasant. On allait les tondre comment moutons et bien heureux s'ils conservaient le cuir après leur passage !

Le concile de Tours en 567 et celui de Mâcon en 585 exortent les fidèles à donner la dîme sur leurs biens aux églises, c'est alors que l'on constate éberlué la progression que suivra le Clergé dans ses évoluantes exigences !. Si dans le premier concile il invite à donner la Dîme au Clergé, dans le second c'est un ordre qu'il intime en l'accompagnant d'une menace d'excommunication !

Inutile de rappeler que le peuple pour sa grande majorité est très croyant et le menacer d'excomunication était terrifiant, il ne pouvait y avoir pire punition pour le croyant, je sais qu'à notre époque cela peut prêter à rire, mais au moyen âge cela ne faisait pas rire du tout !!!!









Le principe une fois admis les exigeances de l'église seront en progression constante. Le Pape Alexandre III lança l'excommunication contre ceux qui refusaient de payer la Dîme, non seulement sur les fonds, mais aussi sur les moulins, les rivières, les près, les laines, les abeilles et bien sur sans oublier dans les cités le soldat, le négociant et l'artisan !

Il est dit dans le concile de l'an 909 : " Que tout homme sache que l'intelligence dont il tire sa nourriture lui vient de Dieu et qu'il lui en doit la Dîme ", pour sur que comme ça on risque pas d'oublier quelqu'un mordious 

En 1180 le Monastère de Saint Bertin, près de Calais, va obtenir le droit de prélever la Dîme sur la pêche du Hareng !. Les Calaisiens vénères jurent qu'ils aimeraient mieux  décimer les moines que de voir leurs pêches décimées par eux. Malheureusement pour eux ils seront obligés de céder en 1195. Nos Prélats vautrés dans un luxe proverbial allait donner à la langue Française une expression nouvelle se prélasser !!!! 

Celestin III ordonnera d'établir la dîme sur la chasse puis sur la paye des soldats. Ces derniers étant fort peu souvent payés se voyaient dans la nécessité de rapiner manants et vilains pour éviter les foudres du Clergé !










Les Canonistes du Clergé allérent plus loin dans la rédaction de leur Traité des Dîmes, l'église poussait jusqu'à exiger des filles follieuses, les ribaudes et bordelières qu'elles associent la dîme aux bénéfices de leur travail...Bref la paillarde devait payer putentrailles !!!

Pendant ce temps la, le pauvre paysan se mettait sous la dent ce morceau de pain provenant de son blé mais qui était taxé trois fois, la dîme sur ses gerbes de blé que le décimateur de l'église venait prendre sur son champ, puis la taxe au moulin seigneurial pour avoir sa farine et une autre fois quand il portait au four Banal sa pâte à cuire !!

C'était pour le malheureux campagnard un pillage de tous les instants, car bientôt à côté des grosses dîmes on trouvera les moyennes puis les menues. Il sera même inventé une Dîme verte, frappant les produits du verger et du jardin, pommes, poires, cerises et autres fruits, puis les raves, choux et oignons du potager

Le paysan se laissait dépouiller, habitué qu'il était de l'être, s'estimant presque heureux de n'être tondu qu'à sa mort, par ce prêtre, qui venant l'absoudre comme mourant inventoriait le mobilier pendant son pieux ministère. Car après le décès il viendrait faire son choix. Cette extorsion c'était le Tierçage, le curé s'attribuait le tiers du mobilier à la mort de chacun de ses paroissiens !!!









Quand à vous dire si ce Tierçage faisait partie de la grosse, la moyenne ou la menue Dîme je ne saurais vous dire ????. Mais en Bretagne en l'an 1288, les plaintes des pauvres Ahaniers furent si vives que le Duc, Jean II, abolit le Tierçage, sacrilège mordious !!, le clergé va remuer ciel et terre et députa des émissaires au Saint siège de Rome afin de demander à l'autre en Tatanes brodées une mise en interdit des états du Duc !!!. Cependant l'arme brandie de l'excommunication dont l'église menaçait le peuple commençait à s'émousser et Rome va laisser l'affaire en suspend.

Mais pour conclure, parlons des pauvres Ahaniers, ces manants libres, tout le poids social leur tombait dessus, comment osaient ils posséder terres et Alleux mordious !, du moins dans les régions ou il en restait !. Ces derniers voyant que l'on exigeait plus qu'ils ne pouvaient donner ou qu'ils possédaient préférèrent ne plus rien posséder et ils se donnaient eux mêmes avec femmes et enfants aux moines, aux curés et seigneurs, bref à ceux qui voulaient bien d'eux !!!

Nota: Sous l'Abbé Richard (dit Delamare),de L'Abbaye de Jumièges, à partir de 1191, on trouve noté que l'office de Sacristain était un poste très important et surtout très lucratif. Ce poste ne consistait pas uniquement à s'occuper des vases sacrés et du mobilier des lieux de cultes de l'Abbaye, il y avait aussi un revenu attaché à cette charge, " le droit mortuaire " sur toutes les paroisses de Jumièges, droit qui consistait à prendre le meilleur habit de chaque défunt, ainsi que le tiers de ses meubles !!!


PS: bon j'voudrais pas faire mon sucré hein !! mais....y en a qui disent que quand on connait pas son histoire on a point d'avenir !!! ne sommes nous pas tondus d'une autre façon avec nos crédits auto, maison, les études des enfants, les assurances et les mutuelles..Heuuu je continue ou j'arrête la ????...M de V