Membres

jeudi 24 janvier 2019

N°280) Les Couvreurs au moyen âge

Ce corps de métier fut au début compris dans la corporation et la réglementation des Charpentiers, parce qu'il ne s'agissait au début que de "Couvreurs en Merrain", ces petites planchettes de bois que l'on nommait " Bardeaux" et qui servaient à couvrir à l'époque les bâtiment de moindre importance

Il semble probable qu'à cette époque la couverture en tuiles, en ardoises ou en pierres était exécutée par les maçons qui avaient des ouvriers couvreurs attachés à leurs ateliers. Au XIII siècle le livre des métiers (voir article), ne s'occupe que des couvreurs en Bardeaux, car c'est au chapitre XLVII, concernant les Charpentiers que l'on parle de ces autres ouvriers " qui oeuvrent en tranchant en merrain ", on voit donc apparaître pour la première fois " les couvreurs et recouvreurs de maisons "







Nos couvreurs suivent donc les statuts de la corporation des charpentiers, ils se servaient de temps immémorial et d'après la tradition romaine du bardeau, aussi nommé, Bauche, Essente ou Essau. C'était une tuile de bois dont on couvrait les combles et les pans de bois des maisons, elles étaient souvent peintes de diverses couleurs

On les clouaient sur les voliges et pouvaient être découpées de diverses façons afin de former une décoration plus ou moins originale selon l'artisan, ce bardeau était fendu et non scié, afin que le bois de la planchette suive le fil et par conséquent avait une plus grande longévité. Viollet le Duc, recommande ce type de couverture pour les constructions isolées exposées au vent de pluie, car il ne s'éclate ni ne gerce, résistant fort bien à l'introduction de l'eau







Au XV siècle le bardeau se vendait rue de la Mortellerie, ou demeuraient les marchands de merrain. Bien plus tard, Duviler, le célèbre Architecte du XVIII siècle, dans son " cours d'architecture " disait que de son temps on se servait encore des bardeaux pour la formation des apprentis à cause de leurs légèreté.

Le registre de la taille de 1292, divise les couvreurs parisiens en deux catégories, celle des Couvreurs dont les maîtres sont au nombre de sept, et celle des Recouvreurs, lesquels sont au nombre de vingt et un. On suppose que les premiers faisaient les travaux neufs et que les seconds ne pratiquaient que les réparations des toitures ???, en histoire cela reste une hypothèse plausible, car il est bien évident que les écrits de l'époque sur ce métier sont fort rares voir inexistants








 Au XIV siècle il du y avoir une nouvelle organisation du métier, que nous ne pouvons encore une fois que supposer, car l'histoire des corporations n'en laisse aucune trace !! Mais on sait que les Couvreurs vont se séparer de la corporations des Charpentiers, vu qu'ils furent érigés en communauté distincte par le Prévôt de Paris, Gilles Haquin, qui promulguera leurs statuts le 26 février 1328

Le couvreur était payé, au XIV siècle, trente deux deniers en été et vingt six en hiver et oui !!! les journées sont moins longues en hiver donc il y a moins d'heures de travail par jour. A partir de cette époque les couvreurs utiliseront tous les matériaux, le bardeau, la Tuile, l'Ardoise, la pierre (Lauze) ou la chaume

On suppose que ceux qui travaillaient pour les maçons se sont joint à la corporations des couvreurs








Les maîtres devaient fournir aux apprentis, le boire, le manger, les vêtements et les chaussures. Il y avait une particularité dans la corporation des couvreurs, qui ne se retrouve dans aucun autre métier du bâtiment, lorsque l'apprenti devenait un ouvrier on le mettait en possession de ses outils à titre gracieux et gratuit

Les amendes perçues dans le métier par la corporations comme sanction à l'encontre d'ouvriers ou de maîtres allaient aux ouvriers blessés (le métier était dangereux), aux vieux ouvriers, aux pauvres et malades de la corporation. Il faut avouer que l'entraide était énorme par rapport à l'époque ou nous vivons, la corporation payait aussi pour l'enterrement de ses morts


PS: la documentation provient de la BNF comme il se doit M de V