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vendredi 1 juin 2018

N°180) l'Arbalète l'arme du Diable

Arbalète vient du latin " arcubalista ", arme qui tient de l'arc et de la baliste, selon les sources son origine serait Phénicienne ou Asiatique, je ne me lancerais pas dans une recherche de ce genre, il me suffit de savoir qu'elle fut utilisée d'un bout à l'autre du moyen âge.

L' arc l'emportait sur l'arbalète en ce qui concerne, la rapidité du tir et la facilité de retirer la corde pour l'abriter des intempéries, ce que l'on ne pouvait faire sur l'arbalète !!!, car la corde était fixée à demeure et bien sur se détendait dès qu'il pleuvait !

L'arc était léger, portatif et rapide de mise en oeuvre, l'arbalète est lourde, lente et difficile à manoeuvrer, à tel point que dans le laps de temps ou l'arbalétrier tirait trois carreaux, l'archer avait lancé dix flèches !!

Mais par contre, ces trois carreaux frappaient le but à de bien plus grandes distances, avec une force d'impact bien plus importante et beaucoup plus précise. Si l'on désire faire un comparaison correspondant à notre époque, l'arbalète serait un fusil à canon rayé et l'arc un fusil à canon lisse !!! Car l'arme était à tir tendu, grâce à la vélocité de ses carreaux. On pouvait sans beaucoup d'entraînement devenir un bon arbalétrier ! par rapport à un archer, auquel il fallait des années pour maîtriser le tir courbe de son arme!!







L'usage en fut interdit par l'église au second Concile de Latran (1139), considérée comme trop meurtrière et nommée l'arme du Diable, par contre, sur les infidèles on avait le droit bien sur !!, le diable combattant l'infidèle....le message était porteur !!!!

Richard Coeur de Lion, lui, ne s'embarrassait pas de ce genre de considération et vers 1198, remis cette arme en dotation pour ses troupes de pied, il était lui même aux dires de chroniqueurs un virtuose de l'arbalète ( voir article )

Ce ne sera pas les fulminations du pape Innocent III qui le gêneront, il n'en avait cure !!, l'arme devient un des plus redoutables engin de guerre du moyen âge, elle servira dans les batailles jusqu'au milieu du XVI siècle.

Les traits utilisés pour cette arme étaient de deux sortes, le Carreau si le fer se terminant en pointe était quadrangulaire, et se nommait Vireton, si les ailettes du trait étaient tordues en hélice pour fournir un mouvement de rotation, qui augmentait la portée et la justesse du tir

Les ailettes étaient en bois léger ou en cuir, posés parallèlement à l'axe de la Hampe qui était épaisse et courte, le fer en pointe était fort court lui aussi, les traits étaient rangés dans une trousse pendue à la ceinture






Il existait aussi les traits pour arbalètes de chasse, que l'on nommaient " Matras ", elles étaient terminées en carré, afin d'assommer les animaux dont le sang aurait pu souiller fourrures et plumages, ils étaient souvent finement damasquinés, les hampes portants des incrustations décoratives, inutile de dire qu'ils étaient ramassés après le tir par quelque varlet de chasse pour les donner à son seigneur !!

Or donc nous avons les arbalètes de Guerre et celles de Chasse, pour les conflits nous avions, l'arbalète à pied de chèvre (ou de biche), l'arbalète à cric, l'arbalète à tour et l'arbalète de passe (ou de passot). Éventuellement quand les circonstances le nécessitait les deux premières pouvaient s'utiliser à la chasse, histoire de s'approvisionner en viande en zone de conflit, mais en temps de paix on utilisait des arbalètes de chasse qui ne servaient que pour cela

On trouve deux types d'armes de chasse, l'arbalète à Jalet, elle lançait des balles de plomb ou de glaise durcie, la corde se tendait à la main et l'arbier était cintré pour faciliter l'armement, donc pas de rainure ! Le milieu de la corde avait une poche, comme un godet pour recevoir la balle de plomb ou de glaise, l'engin pour simplifier s'utilisait un peu comme un lance pierre que l'on aurait installé sur un arbier !

Puis l'arbalète à Baguette que je ne fait que nommer car elle ne fut utilisée qu'à partir du XVII siècle







L' arbalète se compose donc de l'arc en acier, fixé sur le fut en bois nommé Arbrier, sur lequel on trouve la rainure qui guide le trait au départ du coup.

A l'arrière de la rainure on trouve la Noix, disque circulaire en os ou en ivoire, possédant deux encoches, l'une pour recevoir la corde servant à armer l'arbalète et l'autre sert d'arrêt à la détente

L'appui sur la tige de détente dessous, provoque la rotation de la noix, libérant ainsi la corde qui pousse le trait le long de la rainure.

Derrière la noix se trouve un ressort qui par une légère pression maintien le trait, ce qui l'empêche de tomber quand on incline l'arme.

L'arbrier porte des renforts métalliques de chaque coté de la noix et au niveau des fixations de l'arc, les plus simples sont en bois de poirier ou d'if.

Mais presque toujours il a été déployé un grand luxe, dans la fabrication de l'arme du Diable, arc damasquiné, arbrier incrusté d'ivoire, voir même le fut entièrement en ébène.

Il en existe de très richement décorés au musée de la guerre, un régal pour les yeux



Nota: d'ou l'expression se tenir à carreaux, qui vient du M-A (dictionnaire des expressions Françaises), qui signifiait qu'à la bataille il fallait se tenir à l'abri et hors de portée des carreaux de l'arbalète 










PS: je vous laisse le choix de l'arme, mais sachez qu'il était nécessaire d'avoir une grande force pour tendre un arc de guerre de 2 mètres comme le longBow anglais, enfin c'est vous qui voyez M de V