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lundi 29 janvier 2018

La Vie de Château !! au Moyen âge

les débuts sont plutôt brutaux !, ce ne sont que chefs de bandes armées jusqu'aux dents pullulant sur les terres de France, du début du V jusqu'au IX siècle, ils se tailleront des domaines sur mesure.
                                        
  
Ils occuperont à leur compte des terres qu'ils dirigeront d'une poigne de fer, les armes à la main, s'emparant par la même d'un ou plusieurs châteaux !

Ils récompenseront leurs principaux compagnons d'armes en distribuant de petits domaines sur les possessions conquises, sur lesquels ces hommes d'armes feront construire de petits châteaux.

Ce ne sont pas des dons bien sur !, il faut à cet arrangement une contrepartie, ces petits Fiefs sont tenus " en Foi ", un engagement vis à vis de ce Suzerain régnant sur ce domaine et pour lequel ils vont devoir combattre.

Dans la réalité ils occuperont un château et géreront des terres pour ce chef de bande devenu Seigneur, ils sont les hommes lige, ils sont à disposition de ce seigneur un service de tous les instants, cette "foi jurée" pouvait être fort lourde à porter !!!







Au XIV siècle, la France est recouverte d'un maillage de Seigneuries, entretenant entre elles des relations complexes, mais organisées selon une hiérarchie somme toute fort simple.

Tout en haut se trouve le Roi et un groupe de grands Feudataires qui en théorie reconnaissent la suzeraineté du Souverain, mais qui sont parfois plus riches et bien plus puissants que le Roi lui même !!

Ces grands Seigneurs tel les Ducs de Bretagne, celui de Lorraine, le Duc d'Aquitaine ( qui se trouve être Roi d'Angleterre), le Duc d'Anjou (qui porte le titre de Roi de Sicile), le Duc de Bourgogne (également Comte de Flandres), les Comtes de Champagne, de Toulouse et de Foix, ils sont tous immensément riches !!!


Chacun de ces grands du Royaume possèdent un ensemble de châteaux et exercent leur suzeraineté sur tout donjon se dressant sur leurs terres c'est le premier maillage, celui de la Noblesse séculière.

Le second maillage concerne le Clergé et toute la mouvance religieuse, avec au centre le Pape dans sa principauté d'Avignon du Comtat Venaissin, composé de domaines ecclésiastiques appartenant à des Archevêques, des Evêques, des Abbés mitrés qui  avaient tous sous leurs dépendance des fiefs qui eux étaient séculiers !!!








Or donc ! il est fort difficile  à cette époque de savoir qui est le suzerain de qui ?? Bien sur le cas le plus simple reste celui du seigneur possédant une seule seigneurie tout en ayant qu'un seul suzerain.

Mais un grand seigneur possédant  de multiples seigneuries peut lui avoir de nombreux suzerains. prenons en exemple au XIII siècle, Le Comte de Champagne, il est à la fois Vassal  de L'Empereur du Saint Empire Germanique!, du Roi de France !, du Duc de bourgogne !, des Archevêques de Reims et de Sens !, des Evêques d'Autun, de langres et Auxerre !, et pour finir de l'Abbé de Saint Denis.

Les Rois sont eux même souverains en un lieu et vassal dans un autre !, Donc quand une lignée s'éteint faute de descendance directe, les problèmes de succession sont légion et sources de querelles.

Ce que l'on constate au début du XIV siècle lorsque le dernier des Capétiens direct meure sans descendance mâle !, Charles IV le Bel, dernier fils du Roi de fer, meurt en 1328, les querelles pour le trône de France vont mener le pays vers une guerre, qui bien qu'entrecoupée  de traités de paix et de trêves durera tout de même 116 ans s'étalant ainsi sur deux siècles, avec son cortège de massacres de famines et de misère.









On peut donc se poser la question, du petit seigneur jusqu'au grand seigneur...qui est le suzerain de son suzerain ??? Mais un fait s'impose, dans ce maillage!

Ils ont tous un point commun, ils sont nobles et leurs enfants avec eux, et pas seulement le premier né qui portera le titre.

Et tous ont conscience d'appartenir à une élite bien au dessus de la masse roturière, celle d'une aristocratie guerrière qui sert le roi en combattant.

Ils forment cette chevalerie du royaume de France, l'ordre de la Noblesse, comparé à l'ordre du Clergé et à celui des roturiers que l'on finira plus tard à nommer le tiers état !







Cette noblesse des châteaux grande ou petite est dispensée de l'impôt et bénéficie de privilèges juridiques, ainsi un noble ne peut être jugé que par des nobles !, de nombreuses charges et fonctions leurs sont réservées.

A de très rares exceptions près seul les nobles peuvent devenir Chevaliers !, ils portent une épée et de vêtements qui les distinguent des gens ordinaires,

Des lois ou des ordonnances étaient édictées sur la tenue vestimentaire et les couleurs des vêtements que ne pouvaient porter ceux qui n'étaient pas nobles, sur la taille des poulaines, les coiffes et les ceintures, les fashion victimes de l'époque n'étaient pas à la fête !!!


PS: La progression du Droit Romain au XIV siècle changera la donne ( voir articles ) car tout les Juristes ou presque étaient issu de la classe Bourgeoise, il se tailleront la part du Lion dans ce siècle de guerre ou la noblesse s'épuise et se ruine dans ce conflit de 116 ans M de V

mardi 16 janvier 2018

La Justice du Roi à partir du XIV Siècle

La lente redécouverte du droit Romain va aboutir à l'aube du XIV siècle à une augmentation significative du pouvoir du Roi.


Le droit va faire du Roi de France un Souverain !!, à l'origine seul un Empereur ou un Pape l'était, et eux seuls pouvaient affirmer qu'ils n'avaient aucun supérieur au monde, d'ou le conflit qui surviendra entre Philippe IV le Bel et Boniface VIII.

Grâce à ces juristes le Roi de France devenait peu à peu un Empereur en son pays, seul désormais il pouvait faire la loi, juger en dernier ressort, seul il pouvait déclarer et conduire la guerre, puisqu'il était le responsable, le garant du maintien de la paix !

Enfin, seul, il pouvait taxer ses sujets pour le bien commun, mais la nouveauté c'est qu'il pouvait le faire désormais sur les ecclésiastiques, cardinaux, Evêques, et tous ces princes de l'église se trouvant sur son royaume pour le bien commun !

Le Royaume ou plus exactement l'état, pour actualiser l'organe de gouvernement de la france de la fin du moyen âge, va acquérir de nouvelles prérogatives et son Roi de nouvelles fonctions, judiciaires, militaires et fiscales.







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Le Roi de France était désormais bien plus qu'un Seigneur parmi d'autres Seigneurs !, et à la fin du XV siècle le roi avait acquis le monopole du pouvoir judiciaire, militaire et fiscal.

Car la justice est le principal devoir du roi pour le peuple " Rex est recte regere " le mot roi dérive du mot Juste !

Prenons le dans le contexte de l'époque, au XIV siècle la justice que l'on attend du roi est plus d'ordre moral et religieux que de l'ordre de la loi !

Comme celle de Dieu elle se doit de protéger les bons , les humbles et de punir mécréants et orgueilleux, elle punit donc les infractions aux commandements célestes, autant que les infractions envers la loi !!







Notons que pour être bonnes les lois se devaient  de respecter celles de Dieu, car ainsi la justice royale, l'ordre et la paix régneraient dans le royaume et chacun parviendrait plus facilement au salut de son âme !

En pratique il deviendra rapidement fort rare que le roi rende la justice lui même, car dans cette fin du moyen âge l'appareil judiciaire bien que compétent et efficace est devenu une machine lourde est lente à laquelle le roi délègue ses pouvoirs.

Mais le principe demeure.. pour l'homme médiéval il est évident que toute justice provenant du roi peut remonter à lui, le roi peut appeler à lui toute cause et casser toute décision de ses propres tribunaux et l'opinion publique de l'époque est très attachée à l'image du roi rendant la justice à tous ceux qui se présentent devant lui.

Le roi était celui qui portait plainte au nom de ceux qui étaient trop jeunes ou trop faible pour le faire, il portait plainte pour tous les crimes impunis qui autrement n'auraient jamais été instruits. La justice royale suppléait d'office à l'absence de partie civile.







Elle était la voix de tous ceux qui n'avaient pas de voix !! Par ailleurs le monarque avait pouvoir de grâce et de rémission, que ce soit lors de son sacre ou son entrée dans une ville, ouvraient les prisons.

Quotidiennement des centaines de justiciables s'adressaient à lui pour obtenir une amnistie ou casser une décision de justice.

On passait ainsi l'éponge sur une foule de délits mineurs qui auraient coûté fort cher  à l'appareil judiciaire dans le domaine de l'instruction et de la punition, n'oublions pas que les pénuries alimentaires étaient fréquentes et l'état dans ce cas répugnait à remplir les prisons. Si une jouvencelle non mariée venait réclamer un jeune condamné ou prisonnier, la porte de la prison s'ouvrait pour peu que le mariage fut immédiatement célébré !








Pourtant il existait encore quelques cas exceptionnels ou le monarque rendait la justice lui même. Depuis le tout début du XIV siècle il arrivait que le roi présidât en personne son parlement.

Ce rassemblement regroupait tous ceux qui comptaient dans le royaume quel que soit son lieu de résidence. C'est la plus haute cour de justice du royaume que l'on appelle pour les affaires importantes.

On jugeait dans ces séances royales les princes et les pairs du royaume de France coupables de haute trahison, ou les attaques contre les principaux officiers du roi, un tout puissant Guillaume de Nogaret viendra justifier son comportement vis à vis du Pape Boniface VIII, (il le fit bien sur pour couvrir son roi)

On y confirmait également certaines ordonnances particulièrement importantes pour le fonctionnement de l'appareil étatique que le parlement devait enregistrer.

La justice royale passait pour compétente car les juges royaux étaient bien mieux formés que ceux des petites cours des seigneurs locaux, il étaient de plus peu vulnérable aux pressions et agissaient le plus souvent avec impartialité.





PS: Encore une fois ce n'est que mon interprétation !!! et je laisse à de plus doctes que moi le soin de corriger mes propos historiques M de V

dimanche 14 janvier 2018

Hildegarde de Bingen, Ecrivain, Compositeur et Médecin

Je déroge à l'un de mes principes qui était de rester sur ce Blog dans le bas Moyen âge, c'est à dire le XIV siècle et la guerre de cent ans, mais il est des écrits qui ne peuvent être contournés.


Etant attiré comme la limaille par l'aimant vers un auteur comme Dante ou un génie tel que Léonard de Vinci, on ne peut éviter certains recoupements, ni douter que ces deux figures de la fin du moyen âge furent inspirés par Hildegarde de Bingen.


Cette religieuse qui aborde la relation de Dieu avec la création, ainsi que celle de l'homme avec la nature, présentant cela dans ses écrits, comme un guide pratique, ou un précis de " l'opération de Dieu "


Sa façon sans conteste poétique et visionnaire pour son siècle (XII siècle), d'exprimer des vérités spirituelles empreintes de doctrines de la foi chrétienne, passant tour à tour du sens cosmique de l'humain qui nous enveloppe au sens intérieur de l'humain que nous sommes. Dans le livre des oeuvres divines, VII, 13-17  je cite: "ainsi l'homme est demeure de Dieu "







Bien que l'oeuvre de cette visionnaire, prophétesse, née l'an de grâce 1098, dans la Hesse Rhénane (Allemagne), n'influença que fort peu le bas Moyen âge, elle fut cependant fort prisée deux siècles après sa mort dans les XV et XVI siècles.


Pour un fervent lecteur de l'oeuvre de Dante, comme l'est votre serviteur, il est certain qu'elle influença Dante Alighieri, auteur en vogue de la deuxième moitié du XIV siècle,


Peu être même qu'elle lui souffle du fond de sa dernière demeure, sa vision de la trinité qu'il fera sienne. Bien sur ce n'est qu'une interprétation personnelle de ces deux auteurs du Haut et du bas moyen âge !!!!






Ou encore un Léonard de Vinci, érudit du XV siècle, elle place bien avant lui l'homme au sein du Cosmos, c'est elle qui en premier fait mention de l'être créé par Dieu, auréolé de sept planètes qui se font face au centre d'une roue géante, les pieds et les bras en croix tendus comme des rayons vers la circonférence de cette roue ??


N'est il pas recevable de penser à une inspiration de cette religieuse, pour ce croquis anatomique de l'homme de Vitruve à qui Léonard de Vinci fit voir le jour trois siècles plus tard ???


Cette femme, à la fois Ecrivain, Compositeur et Médecin reste une des grandes figures intellectuelles du moyen âge!! Le risible de la situation reste que cette femme, cette religieuse, décédée en septembre 1179 à l'âge avancé pour l'époque de 81 ans, ne sera canonisée et nommée Docteur de l'église qu'en 2012, par Benoit XVI, une reconnaissance sommes toute tardive.







Côté médecine, Hildegarde traite la santé du corps et de l'esprit sur un même pied d'égalité, pour elle la santé et la sainteté vont de paire, ce qui va dans le sens de ses écrits hors domaine médical.


Dans le livre des subtilités des créatures notre Abbesse nous livre une quantité de remèdes, décoctions, lavements, poudres et autres fumigations. Décrivant l'emploi et les vertus de plus de 500 plantes, fruits ou fleurs, mais aussi les pierres et les métaux.

Elle fournit aussi une liste d'aliments bénéfiques pour le corps de l'être humain.

PS: je conseille pour approfondir le sujet " Hildegarde de Bingen conscience inspirée " de Régine Pernoud Médiéviste de renom M de V

lundi 1 janvier 2018

Les Outils du Copiste et de l'Enlumineur

Le Calame: nom de ce roseau taillé d'une quinzaine de centimètres et à l'extrémité écrasée, utilisé tout au long du moyen âge au même titre que les plumes d'oiseaux.

Nos copistes et enlumineurs dans les " Scriptoria "avaient une préférence pour les roseaux venant de Mésopotamie en raison de l'extrême solidité du produit venant de cette région.


Le Couteau: outil indispensable, à lame spécifique et incurvée permettant la taille des plumes et des calames, pouvant servir également au grattage des éventuelles erreurs sur un parchemin.


Les Plumes d'Oiseaux: sont utilisées depuis l'aube des temps pour l'écriture, du moins depuis le V siècle avant J C, dans un scriptorium, on utilise les plumes de toutes sortes d'oiseaux, en fonction de la région d'Europe considérée et de la faune locale.

Que ce soit l'Aigle, le Vautour ou Corbeau, Grue, Héron, Cygne et Canard. Une préférence semble être commune à tous copistes, la plume d'Oie pour l'écriture !! et pour le travail de précision la plume de la Bécasse située au bout des ailes.







Les Pinceaux: outre les plumes et les calames nos artistes utilisent des pinceaux, mais pas n'importe lesquels, ceux ci sont fait avec les poils des oreilles du Bœuf ou des poils de Martre.

Les poils de certains animaux on des propriétés différentes de souplesse de dureté ou de finesse selon le travail à effectuer. Nous parlerons plus loin d'une autre propriété fort utile des poils d'animaux.


La Pierre Ponce: destinée principalement pour polir le parchemin, afin d'obtenir une surface d'écriture le plus lisse possible, mais éventuellement lors de l'écriture d'ôter les aspérités que l'on rencontre sur le chemin de la plume








Le Mortier: objet nécessaire à l'écrasement des pigments qui composent les encres et les couleurs, tout bon scriptorium possède une collection fort respectable de mortiers de toutes tailles et de toutes formes.

La Règle et le Compas: outils géométriques de base qui sont utilisés pour tracer et dessiner les ébauches de la future enluminure sur la page, sur ce parchemin frotté avec soin à la pierre ponce.

Les Eponges: accessoires indispensables afin d'essuyer les plumes et calames et les pinceaux, sous forme de touailles, de charpies de tissus ou de chiffons de laines ou de lin.

La Mie de Pain: bien fraîche et malaxée elle sert de gomme, permettant d'effacer efficacement.

La dent de Sanglier: qui permet de lustrer et de faire briller les dorures.

La Cornes de Bœuf: que l'on transforme en autant de récipients indispensables pour recueillir les différentes encres de couleurs.








La patte de lièvre: utilisée pour lisser soigneusement une page illustrée.

La brosse Plate: faite avec les poils du ventre d'un écureuil, cet animal possède un poil à fort pouvoir magnétique, les moines passent cette brosse dans leurs cheveux, afin de la charger en électricité statique, ils peuvent ensuite saisir de très minces particules d'or pour les appliquer sur l'image.

Les Coquilles: très présente dans les Scriptoria, que ce soit la coquille Saint Jacques, permettant à l'artiste enlumineur de disposer de toute sa gamme de couleurs, puis ensuite d'utiliser une coquille de moule pour réaliser son mélange, coquille qu'il tient entre le pouce et l'index de son autre main.

Les filtres en tissus: il sont fabriqués généralement de forme conique (un peu genre filtre à café), le scriptorium en consomme une grande quantité, ils sont utilisés pour passer les couleurs sous forme liquide, afin d'éviter les particules solides qui gâcheraient le travail de l'artiste, mais aussi pour clarifier les couleurs si nécessaire.








PS: je vous accorde un dernier outil qui me parait être incontournable pour nos moines copistes et enlumineurs, ce sont les lunettes.

Je crois pouvoir dire sans me tromper que leur vue s'usait très rapidement du fait du peu de luminosité régnant dans un scriptorium et par le fait qu'ils ne pouvaient s'éclairer qu'avec des bougies.

Leur acuité visuelle devait diminuer très rapidement avec de telles conditions de travail et je ne parle pas bien sur du froid qui devait engourdir leurs doigts ce lieu n'étant pas chauffé! M de V