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lundi 27 avril 2020

le combat des trente

Le nain s'en va à sa façon vous conter ce haut fait d'armes de Bretagne, issu des manuscrits de Dom Pézeran, ce savant Bénédictin, qui laissa de nombreux écrits, en forme de chronique, sur l'histoire de cette région. Ce moine aimait à relater les faits illustres des seigneurs du Duché Breton, voir même ce qui pouvait faire honneur aux manants des campagnes et des cités de son Duché !!

Exposons les faits et les griefs de chacun comme point de départ de la situation. Entre les deux prétendants au Duché de Bretagne, une trêve avoit été signée, pour la nécessité de laisser se reposer une région par trop dévastée. Des deux côtés il estoit difficile d'observer celle ci. Les troupes de Charles de Blois se composaient de français, d'espagnols, d'allemands et de génois, bref des soldats ramassés dans tous les conflits de la guerre de cent ans, et peu contenus par la discipline ils étoient habitués comme ceux de l'autre camp aux pilleries et forcements de toutes nature !!!!

A ces troupes s'estoient unis pour diverses causes ou raisons, un grand nombre de seigneurs Bretons, mais il en estoit une qui les unissaient tous !!...la haine de l'Anglois. Car dans l'autre camp Jean de Montfort les avaient appelés en prompt renfort, ce Duc leur accordait trop et leur laissait bride sur le cou, mais pouvait il faire autrement ???, et les gens d'Albion faisaient un abus déplorable des concessions du Duc Jean. Les troupes de ce dernier n'estoient ni mieux composées, ni plus disciplinées que celles de Charles de Blois !!!

Bref deux troupes qui aimaient en découdre et qui possédaient toutes les deux le goût du massacre et du pillage et possédaient de fort bonnes excuses pour pratiquer ce sport sur le dos des pauvres gens.










Cependant il y avait une grande différence entre les partisans des deux camps. Charles de Blois protégeait les monastères, abbayes, couvents et églises, ainsi que tous les gens appartenant au clergé, tandis que les auxiliaires Anglois dévastaient sans avoir ce genre de scrupules, se livrant aux plus abominables excès grâce à la tolérance de jean de Montfort !!

Or donc il fut décidé lors d'une réunion des différents capitaines Bretons, en la ville de Josselin que la chose avoit assez duré !!. C'est autour d'une table qu'une trentaine de chevaliers, présidée au haut bout de la table, par Robert de Beaumanoir, que fut pris une décision

Mais encore fallait il pour aller tirer la moustache de l'Anglois, ne pas rompre la trêve jurée !!!. Le sire de Tinteniac qui avoit le sang chaud se lève et  apostrophe Beaumanoir..." qu'attend t'on pour aller tirer Bembrough de Ploërmel Beaumanoir !!"

Il fut décidé après moult palabres que l'on provoquerait l'Anglois en champ clos pour un duel à outrance, trente Anglois contre trente Bretons. Le 25 mars 1351 le gant était jeté et relevé par l'Anglais, rendez vous fut pris pour le 27 dans une lande à égale distance de Ploërmel et de Josselin

La séance de Bourre Pif pouvait avoir lieu à grand renfort de lances, épées, haches, masses et poignards, à pieds ou à cheval, dans un lieu ou un seul chêne se dressait











Le 27 au matin Beaumanoir et ses trente tenants entendirent messe, puis allèrent prendre un solide repas avant de se mettre en selle, nos Bretons furent les premiers arrivés auprès du chêne de cette lande, nommée à l'époque "lande Haëslan", les Anglois arrivèrent à quelques temps de la !!

Or donc la belle emprise en champ clos avec armes de guerre pouvoit commencer, les Anglois exécutent un mouvement tournant au petit galop sur la gauche comme s'ils avaient l'intention de heurter la droite du parti breton, le but étant pour eux d'avoir le soleil dans le dos tandis que la troupe de Beaumanoir l'aurait de face !!!

Quelque rapide que fut la réaction des Bretons ils reçurent un choc terrible et plusieurs d'entre eux furent désarçonnés. Ce grand mangeur de charrette ferrée qu'estoit Bembrough poussa un hourra et se préparoît à une seconde charge sur la droite des bretons, mal lui en pris car Beaumanoir resta au contact, et lança ses petits chevaux bretons entre les rangées Anglaises. Alors s'engagea le jeu des épées, des masses d'armes et des haches, qui retentissaient comme marteaux sur enclumes !!!

Plusieurs Anglois furent renversés et basculèrent cul par dessus teste le nez dans la fange. Un simple escuyer, nommé Geoffroy de la Roche quoique lui aussi démonté tua un Anglois d'un magistral coup de hache e se distingua tant pendant la première partie du combat, qu'au moment de la pose, les combattants des deux camps étant harassés, il demanda à Beaumanoir le grade de chevalier, ce qui lui fut accordé avant la reprise des hostilités










Le combat repris et la mêlée estoit furieuse, frappant de droite comme de gauche, Bembrough avec deux de ses hommes d'armes cherchait le contact avec Beaumanoir, ce dernier fort entouré soutint sa réputation fourni force horions, tuant l'un à la hache, renversant l'autre et faisant une fort belle estafilade à Bembrough !!

Cependant il estoit blessé en plusieurs endroits et perdait son sang, écrasé de fatigue et creuvant la soif il s'écarte du combat en demandant à boire, c'est à ce moment qu'il y eut cette repartie célèbre de Geoffroy Duboys " bois ton sang Beaumanoir et tu sera désaltéré "....., Il revint au combat avec rage

Pendant ce temps Bembrough citait à ses compagnons une prophétie de Merlin qui selon lui promettait la victoire aux Anglois. Dans les deux camps ils étaient presque tous démontés, mais Bembrough réussit à saisir par derrière Beaumanoir, le tenant à la gorge il lui crie de se rendre, seulement voila !!!...il n'avait pas vu Alain de Kéranré, qui arrivant sur le côté va le percer de part en part, notre Anglois, tel une masse, tombe au sol ensanglanté

La chute du chef des gens d'Albion ne rétablissait pas encore la balance car ils disposaient toujours de quelques hommes d'armes à cheval de plus que les Bretons, c'est alors que Guillaume de Montauban sauta sut un cheval sans maître et charge furieusement nos Anglois, ce choc imprévu rallie les Bretons qui se jettent sur ceux d'Albion provoquant la défaite des cavaliers

Les Bretons restèrent maîtres du terrain et ce qui restoit d'Anglois se rendit, alors Beaumanoir, ne voulant ni rançon, ni prisonniers dit: enlevez vos morts reprenez armes et chevaux et retirez vous aussi libres que lorsque vous êtes venus. parmi les gens connus de ce parti Anglais se trouvaient deux guerriers réputés, Robert Knoles, et Hugues Calverley 




PS: selon les historiens et les époques il y a divergence d'opinions au sujet du nombre de morts et de blessés dans les deux camps,je ne donnerais donc pas de chiffres. Cependant les rudes paroles de Geoffroy Duboys traverseront les âges " bois ton sang Beaumanoir et tu sera désaltéré "...un vrai poète le Geoffroy mordious !!!!!!!..M de