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vendredi 24 novembre 2017

La cité de Sarlat dans la tourmente du XIV siècle

Dés les prémices de cette guerres qui dura 116 ans, les Sarladais pensèrent à fortifier leur ville, mais également à se fournir en armes pour fortifier leur cité, en plus de machines de siège pouvant envoyer des pierres sur les assaillants ils constituèrent une milice communale avec à leur tête un Capitaine désigné.

Ils vont réparer et agrandir les murs et les tours de la ville, tout en souffrant beaucoup de l'état de guerre qui ruinait la région et les alentours de Sarlat. Si la ville ne fut jamais prise nous pouvons néanmoins imaginer l'angoisse des habitants d'une ville isolée, bien que fortifiée, dans son océan de verdure, au creux de son vallon.

Mais un malheur n'arrive jamais seul !!! La grande peste qui va ravager l'Europe, ne va pas épargner la ville, elle fut pour des raisons particulières plus touchée que d'autres, et compte même parmi les plus éprouvées de France.

Car c'est la ville elle même qui va favoriser la propagation de l'épidémie !!! Sarlat était une ville malsaine, pas au sens péjoratif du terme bien sur, mais les épidémies de toutes sorte y faisaient des ravages, et même si l'on tient compte des conditions d'hygiène dans lesquelles vivaient nos ancêtres et qui sommes toutes étaient identiques à celles des autres villes, c'est par ignorance qu'ils avaient multiplié les causes de mortalité. Dommage !!! le cimetière était au centre de la ville, autour de l'église paroissiale, et aucune précaution n'était prise pour enterrer les morts, le plus souvent les cadavres cousus dans un drap et sans cercueil étaient recouverts d'une couche de terre bien trop mince.






Faute de place, parfois, ils en exhumaient pour les remplacer par d'autres ! avant même que la décomposition ne fut complètement achevée, le tout était situé dans un espace restreint, entouré de hautes maisons dont les toits se touchaient presque !! aucun courant d'air suffisamment puissant ne pouvait dissiper les vapeurs et les miasmes qui se dégageaient de ce lieu !

Lorsque fut démolit l'église paroissiale de la cité le cimetière fut établi autour de la Cathédrale, ce lieu semblait être pour les dirigeants de cette ville meilleur et plus vaste.

Dommage, placé juste au dessus de la nappe phréatique qui alimentait l'une des principales sources de la ville, combien de maladies, de fièvres typhoïde et autres maux furent causés par le choix de l'emplacement de ce cimetière ?? nul ne pourra jamais le dire...!!

Mais à quoi bon jeter la pierre sur des gens qui agissaient avec les lumières de leur temps. Il serait bien trop facile de critiquer, alors qu'avec un peu d'imagination....nous pourrions essayer de nous mettre dans leur situation...y aurait il des volontaires ??????? non je pense que non, nous ne sommes pas équipés pour vivre à cette époque, quoique en dise certains mangeurs de charrettes ferrées !!!!






Ajoutons à ce joyeux tableau, les dépôts de fumier devant les portes et les jonchées des maisons qui venaient rejoindre ces tas d'ordures ménagères, puis les animaux de basse cour dans les rues, ou se promenaient aussi les porcs domestiques.

Il nous faut malheureusement ajouter la disposition des égouts de cette ville qui portaient toutes les déjections et immondices dans un petit ruisseau nommé la Cuze. Dommage il était d'un débit bien trop faible et à quelques mètres à peine des nappes d'eau qui alimentaient les autres fontaines de la ville.

Vous avez désormais les éléments pour vous faire une idée plus nette des conditions de vies des habitants de cette ville au XIV siècle et des ravages que put faire la peste lors de la grande épidémie de 1348

La vie était rude dans ces régions reculées et les gens ne l'étaient pas moins, mais ils possédaient un atout que nous avons perdu avec le temps !!!, la vie en communauté, car l'entraide n'était pas un vain mot dans ces villes ou les malheurs, créé par l'insécurité et les maladies, avaient soudés les habitants







Bien une fois ce décor planté !!, présentons selon J J Escande, la cité et ses défenses lors de la guerre de cent ans, il ne faut pas se laisser décourager par les petits problèmes de la vie quotidienne !!!!!

Il n'était guère facile de prendre Sarlat autrement que par moyen de trahison, la cité était entourée par de hautes murailles, surmontées aux angles et en face des principaux chemin d'accés à la ville par des tours garnies de sentinelles.

De plus les murailles surplombaient un large et fort profond fossé, puis les consuls de la ville avaient judicieusement fait aménager entre la muraille et le fossé un chemin de ronde, celui ci était clos par des palissades d'ou l'on pouvait mettre à mal l'ennemi essayant de traverser le dit fossé avant de se retrancher dans la cité.

La nuit les massives portes de bois renforcée d'épaisses ferrures étaient closes ils ne redoutaient donc aucune attaque directe sur leur ville, les portes et la commune clôture, cette forte muraille avec ses sentinelles permettaient à la population de dormir en sécurité l'esprit tranquille .






Sarlat était une ville difficile d'accés pour des machines de siège, bien à l'abri dans son vallon, les machines n'auraient pas l'espace nécessaire ni la puissance pour faire une brèche en lançant ses pierres sur la muraille.

S'ils avaient voulu creuser des mines jusqu'aux murailles il aurait fallu, sauf à deux endroits de la ville creuser le roc !!!

Pour le principe, admettons qu'avec beaucoup de pertes et de persévérance ils arrivent à entrer dans la ville, les assaillants auraient à faire face à une résistance opiniâtre, dans des ruelles étroites et tortueuses, aux multiples carrefours !!! Il leur faudrait lutter pas à pas et à chacun de ces carrefours, à chaque coin de rue, avec du haut des maisons des habitants en furie leur lançant toute sorte de projectiles !!! C'est pour cela que Sarlat ne sera jamais prise pendant la guerre de cent ans







Il fallut le traité de Brétigny ou Jean II le bon cédait la moitié de la France à l'Anglois, pour qu'un grand Capitaine comme John Chandos, vienne à Sarlat pour recevoir l'hommage du à son souverain Edouard III

Il faut noter que jusqu'à ce moment précis ou Sarlat passe du côté Anglais, les habitants avaient subis de nombreuses séries d'escarmouches, dans une guerre de cent ans, qui dans la région n'avait qu'un seul but le pillage !!!

Situation éprouvante, par sa fréquence et sa continuité, avec cette insécurité qui taraudait les esprits !! A cause de ces bandes de pillards qui changeaient d'allégeance au grès des vents, tantôt Anglaises, demain Françaises, avec comme seul but réel le profit immédiat !! A partir de 1360 ils vont vivre une paix sous la férule Anglaise, jusqu'à sa libération par le Duc D'Anjou et le Connétable Bertrand Duguesclin






PS: La Dordogne était un pays rural très forestier au peuplement fort dispersé, les bastides ou vivaient les gens ne pouvaient faire figure de ville leurs populations  représentaient tout au plus 5 à 6% de la population du pays au XIV siècle, trois agglomérations ayant oscillé entre 4 et 5000 âmes peuvent prétendre au nom de ville, Sarlat, Bergerac et Périgueux. La ville de Sarlat n'a pas de passé Gallo Romain, c'est une ville du moyen âge, née d'un Monastère Bénédictin, Sarlat n'était qu'un lieu, c'est le noyau monastique qui va permettre le peuplement du " Vallon de Sarlat " avec des hommes et des femmes de la proche région sous la protection de l'église ( lire article la forêt nourricière).

En tant qu'habitant de cette cité, il me semblait nécessaire de faire un petit article sur ce magnifique témoin du passé  ( lire article meurtre à l'Abbaye de Sarlat ) M de V


mercredi 22 novembre 2017

N°115) Les Moulins dans le paysage médiéval

Vestige de bord de rivière, quand il est à eau, ou du paysage quand il est à vent, le moulin est le témoin de la vie traditionnelle dans l'Europe médiévale, faisant partie de la vie des hommes et des femmes du moyen âge.

Equipement technique essentiel du monde rural, mais aussi fondamental de la chaîne alimentaire, surtout concernant l'aliment de base qu'est le pain, l'homme médiéval consomme plus d'un kilo de pain par jour.

Le moyen âge est la grande époque des aménagements des cours d'eau, tels que digues, dérivations, biefs et canaux, le moulin à eau permet de gagner en productivité, profitant au maximum de l'énergie hydraulique, c'était le moyen de répondre à la nécessité de nourrir une population toujours croissante. Ce n'est que vers la fin du XII siècle et dans le monde Anglo- Normand que le moulin à vent fait son apparition, avant de se répandre petit à petit dans toute l'Europe.







Mais le moulin c'est aussi une machinerie technique qui remplace l'homme, et pour un côté pratique ce genre de moulins que nous nommerons " industriels " servaient à d'autres usages que la transformation du blé en farine, ils vont apparaître à la fin du XII siècle.

Les plus précoces dans ce moyen âge sont les moulins à Foulon, qui en activant des pilons ou des maillets servent à battre le drap de laine après le tissage en milieu humide, pour le dégraisser et lui donner une épaisseur par le feutrage.

D'un autre côté le foulage au moulin remplace une quarantaine d'artisans, et c'est un cas de conscience dans une époque ou l'on s'efforce de fournir à chacun un travail, ce sentiment de travail pour tous est clairement défini au XIII siècle dans le livre des métiers d'Etienne Boileau









D'ou le refus de certaines villes d'adopter ce foulage mécanique, d'une part pour garantir une certaine qualité de produit, mais surtout pour garantir l'emploi de la main d'œuvre locale, cette solution avait cours dans les Flandres qui exportaient une draperie de haute qualité.

Entre le XI et le XV siècle on trouvera également des moulins à tanin, qui broie les écorces de chêne pour le tannage des peaux dont on fait le cuir, puis la scie hydraulique qui remplace les scieurs de long, fabricant poutres et planches.

Et bien sur le moulin à papier dont les maillets transforment les fibres végétales des tissus en pâte à papier, il est bien évident que ces moulins dit industriels étaient bien moins répandus que les moulins qui servaient à transformer le blé en farine. Il est loisible de penser que dans le monde médiéval les moulins à blé représentaient 80% de l'ensemble des machineries décrites ci dessus.






Il nous faut cependant pour clore cet article sur les moulins parler de son utilisation en métallurgie, bien que ce soit dans une proportion bien moins importantes que celles citées précédemment

Car dans le monde médiéval l'énergie hydraulique est appliquée à la meule à aiguiser, au marteau hydraulique, au soufflet ainsi qu'au bocart à piler le minerai.

Dans certaines régions comme la Lorraine ou la production de minerai était importante, l'énergie hydraulique sera utilisée dès le XII siècle, ainsi apparaissent les premiers moulins à fer







Dans un premier temps utilisé pour la mise en forme d'objets, puis ce sera la production de fer brut à partir du minerai qui va bénéficier de l'énergie hydraulique.

Le Martinet (ou marteau hydraulique), met en forme la masse issue du bas fourneau, afin d'en faire un demi produit, que l'on peut distribuer à la vente aux forgerons des bourgs et des cités,

Ce procédé se généralise vers l'an 1300 disons le début du XIV siècle, nous sommes dans ce que l'on appelle le bas moyen âge

Puis va apparaître la soufflerie hydraulique qui va autoriser de très hautes températures et par la même la fusion du fer !! Cela débouche sur ce qui est appelé un procédé indirect, que l'on nomme la Fonte, alliage de fer et de carbone, produit en haut fourneaux puis affinées en fer dans les forges d'affineries, tous les éléments de la sidérurgie moderne sont déjà la !!!!!


La productions française suffit aux besoins ordinaires, tels que socs de charrues, faucilles et autres ustensiles agricoles, mais aussi pour l'outillage d'artisanat, burins, limes, marteaux, clous et épingles, en ajoutant les ustensiles de cuisine, ainsi que dagues, épées et pièces d'armures

Cependant à partir du XV siècle, pour un très haut niveau de qualité il sera fait appel aux productions étrangères, épées et armures de luxe proviennent de Milan, Cologne, ou encore d'Aix la Chapelle et de Solingen. Pour ce qui est de l'artillerie les tubes et les boulets seront directement fait en fonte,Documentation BNF.....M de V




lundi 20 novembre 2017

Jean Bourré l'homme d'état méconnu du XV siècle 1424-1506

Ce confident de Louis XI est né en l'an de grâce 1424 à Château Gontier, 3 ans après le passage de Thomas Montaigu, Comte de Salisbury, qui comptant se saisir de la ville par ruse ne put que ravager et piller les faubourgs.

Issu d'une famille Bourgeoise de la ville, son père étant Drapier, il passe son enfance en pleine guerre de cent ans dans une région particulièrement marquée par la présence Anglaise, il sera élève au collège ecclésiastique de son diocèse, avant de partir faire son Droit à Paris.

C'est lors de ses études parisiennes qu'il entre au service du Dauphin Louis, fils du Roi Charles VII, il restera indéfectiblement attaché à Louis, qu'il suit d'abord dans son exil !! Ce dernier ayant conspiré contre la maîtresse du roi, Agnés Sorel, que l'on ne nommait surement pas " la dame de beauté " pour rien !!!

C'est lors de ces pérégrinations en Bourgogne, puis dans les Flandres que Jean Bourré, va devenir le secrétaire particulier du Dauphin, gérant son courrier, mais sera aussi l'intendant de son train de maison et son gestionnaire des finances, cette période va sceller entre les deux hommes une profonde amitié







En 1461 lorsque meurt Charles VII, le Dauphin devenant Louis XI, va accroître considérablement les pouvoirs de Jean Bourré ! Il est Clerc- Notaire et secrétaire royal, contrôleur de la Chancellerie et maître conseiller en la chambre des comptes de Paris.

En outre il se verra confier des missions particulières pour le compte de Louis XI, comme réunir des fonds pour racheter des villes, ou collecter de l'argent pour lever des troupes, il accomplira également des missions diplomatiques.

Si cet homme fut riche, il ne sera jamais comme Jacques Cœur, son prédécesseur, cet argentier de Charles VII qui connu un destin tragique, j'en veut pour preuve qu'en 1473 il gage ses propres biens !!!! afin de payer les troupes Françaises lors du siège de Perpignan lors de l'insurrection du Roussillon.

On sait qu'il meurt à 83 ans, comblé d'honneurs, après avoir servi trois rois, avec une intégrité sans faille pendant un demi siècle !! En 1483, à la mort de Louis XI Jean le seigneur du Plessis Bourré, échappe à la disgrâce qui frappe bon nombre des membres de l'entourage de Louis XI et conserve ses fonctions de conseiller financier dans l'administration de la régence de Anne de Beaujeu








Dès son accession au trône, Charles VIII, comme son père prêtera une oreille attentive aux conseils de Jean, dont il loue les grands et loyaux services qu'il a par le passé rendus à son père Louis XI

En 1490 malgré son grand âge, il a 66 ans, c'est encore lui qui assure le financement de la fort coûteuse campagne d'Italie de son roi Charles VIII !!

Au décès de Charles VIII, le nouveau roi, Louis XII, perpétue la tradition et prend toujours conseil du vieil homme, conservant ainsi la confiance de cette famille royale envers Jean Bourré !!

Cet homme oublié des livres d'histoire, mort en 1506, qui servit trois rois, sans connaître de disgrâce! n'ayant jamais intrigué contre aucun de ses souverains, ni cherché à s'enrichir au dépend de son pays, fut oublié !!

Mais ne serait ce pas cela justement qui l'aura fait oublié ???? qui retient en mémoire le serviteur intègre??, pour ne retenir en fait que les êtres retors et malhonnêtes !!!!! ne voyons nous pas cela tout les jours, pourquoi cela aurait il changé, les leçons du passé ne servent que rarement l'avenir !!!!!







Parlons maintenant de son Château, passerelle entre le moyen âge et la renaissance, presque aussi méconnu que son concepteur et propriétaire Jean Bourré, de ce joyau composé d'eau et de verdure !!

Mais je préfère vous conseiller de chercher le site des écuyers de l'histoire et de regarder les vidéos des joutes qu'ils ont réalisés dans ce lieu fabuleux du Plessis Bourré.

Allez rêver avec eux de joutes de nobles dames et de fières emprises dans ce lieu qui a fort peu changé au fil des siècles à une quinzaine de Kilomètres d'Angers.....cherchez les tournois de l'Ordre de Saint Michel, de ces gens qui à notre époque joutent encore à la lance dure !!!!!


PS: vous ne serez pas déçus croyez moi M de V



vendredi 17 novembre 2017

XIV siècle Sorcellerie une histoire de fondement !!!!

Une affaire de sorcellerie en 1328 issue des grandes Chroniques de France, cet extrait est souvent cité par les historiens, pour son côté pittoresque !

Mais avant tout pour le soucis du détail, ainsi que le travail auquel se sont livrés les autorités ! ce qui prouve qu'au XIV siècle l'accusation de sorcellerie est encore très répandue

J'en veux pour preuve ces écrits que je me fais une joie de vous transmettre et qui ont fait l'objet d'un chapitre complet dans les grandes chroniques de France !!!!!


C'est l'histoire d'un Chat noir

                Qui fut enterré dans un coffre

                                           Au milieu d'un carrefour








En cette même année on vola à un Abbé de Citeaux, une somme fabuleuse !! Par l'intermédiaire d'un de ses anciens prévôts que tout un chacun nommait encore Jean le prévôt, et qui habitait Château Landon, l'Abbé conclut un vilain marché avec un sorcier.

Il désirait connaître l'identité des voleurs et les forcer à restituer son bien. Sur les conseils du dit sorcier il fit confectionner un coffre et plaça à l'intérieur un pauvre Matou tout noir !!

Le coffre et le chat furent enterrés pour trois jours en un carrefour, lui laissant comme nourriture, du pain trempé dans un mélange de crème, d'huile sainte et d'eau bénite, savant mélange

Afin que notre félin ne puisse mourir étouffé il avait été pratiqué deux ouvertures dans le bois d'ou sortaient deux longs tuyaux, par lesquels notre noir greffier pouvait respirer !!

A quelques temps de la !, des bergers menant leurs bêtes aux champs, traversaient comme à l'accoutumé le dit carrefour, leurs chiens se mirent à gratter à l'endroit du coffre, et comme ils ne voulaient cesser leur manège les bergers s'approchèrent !!







Quel ne fut pas leur étonnement en entendant les miaulement du chat ! Comme les chiens grattaient avec encore plus d'entrain, un berger plus sage que les autres, fit appel à la justice du lieu.

La garde vint et bien sur trouva le chat dans le coffre, lui et ceux qui l'avaient accompagné s'en étonnèrent fortement, le Prévôt en fonction, plein d'inquiétude, ne savait comment retrouver l'auteur d'un tel maléfice, car pour lui il ne faisait aucun doute qu'il s'agissait de sorcellerie !!!!

Mais la question qui le taraudait c'était, par qui, pourquoi et contre qui ???? cela il ne le savait pas. Il fit donc venir à lui tous les artisans charpentiers de la ville et des environs, puis les interrogea, afin de savoir lequel d'entre eux reconnaissait sa façon devant le coffre exposé.

L'un d'eux s'avança, reconnaissant son travail et affirma l'avoir fait à la demande d'un certain Jean prévôt, mais que Dieu lui vienne en aide ....!!! il ne savait pas pourquoi ??







Le prévôt ne se laissait pas pousser l'herbe sous le pied et le dit Jean prévôt fut bien vite arrêté, questionné puis mis à la torture, il avoua bien vite, accusant Jean Persant le principal de l'Abbaye d'être l'auteur de la sorcellerie et accusa aussi un moine renégat de Citeaux.

Plusieurs personnes furent arrêtées, mises aux fers et menées grand train à Paris devant l'official de l'Archèvêque ou se trouve l'inquisiteur. On les interrogea, surtout ceux dont on pensait qu'ils étaient maître en sorcellerie, sur l'intention et la portée de ce maléfice !!


                        Voici ce qu'ils expliquèrent !!!!


Après trois jours ils devaient sortir le chat du coffre, puis notre pauvre matou devait être écorché et dépecé

De sa peau devait être confectionné des lanières ou courroies, assez longues et minces pour être nouées ensemble, une fois nouées elles devaient former au sol un cercle de la taille d'un homme .

Ensuite pour donner plus de pouvoir à ses invocations, l'officiant au centre du cercle devait se mettre dans le fondement les restes du mélange dont le chat s'était nourri pendant les trois jours dans le coffre !!!!!!!

Il aurait alors invoqué un certain diable du nom de Bérich, qui répondant à son appel et à ses questions, lui aurait donné le nom de l'instigateur du vol et celui des truands !!!! il leur aurait même selon eux appris toutes sortes d'autres maléfices..!!!!!


PS: je dois être honnête en écrivant ce texte j'ai devant moi l'image de l'officiant en train de s'envoyer par l'arrière la mixture destinée au chat ......PTDR !!!!!!  M de V

jeudi 16 novembre 2017

Pauvre Jeanne d'Arc !!


Je ne compte pas faire un long article sur le sujet, tant d'éminents médiévistes l'ont déjà fait !! Mais juste donner mon avis, après pas mal de relectures sur notre pauvre Jeanne la Pucelle d'Orléans.

Bon cassons le mythe et laissons le romantisme de côté !, premièrement il apparaît clair pour tout le monde que Jeanne a échoué à bouter l'Anglois de France, puisqu'elle fut brûlée par eux à Rouen !!

Mais il semble nécessaire de préciser qu'elle fut vendue par des Français et jugée par des Français, même si ce sont des Anglois qui ont mis le feu au bûcher non !?! Ce qui me permet cette question : est ce qu'elle ne commençait pas à gêner beaucoup de monde dans les deux camps ??

Il y a un fait qui demeure c'est qu'elle était dotée d'un charisme propre à ces gens convaincus de la légitimité de leur cause, et dans le cas de Jeanne sa prétention à détenir une mission divine lui enjoignant de libérer la France, qui rencontra un écho favorable au près d'une partie de la population, mais voila ! pas de toute la population !!!!!

On prétendit qu'elle était l'incarnation d'une prophétie  de la mystique " Marie d'Avignon " selon laquelle..." une vierge des bords de la lorraine viendrait sauver la France " ....bon !!! prophétie que devait connaître Jeanne ? étant elle même très versée en religion ??? et pourquoi, en toute bonne foi, ne se serait elle pas crue l'élue de cette prophétie.






Pour l'exemple prenons un texte contemporain de Jeanne d'Arc, je cite dans le texte :  Dame Jeanne, que l'on nommait la pucelle, en ce jour fut fait un long prêche à Rouen, elle, se trouvant sur un échafaud, pour que chacun puisse la veoir clairement vestue en habit d'homme!! Or la lui fut démontré les grands et douloureux maux, qui par elle estoient advenus en la chrétienté !

Ainsi que plusieurs énormes et grands pêchés qu'elle avoit fait ou fait faire, puis comment elle s'estoit fait ydolatrer du simple peuple, par fausseté et ypocrisie, afin qu'il la suyvoient comme sainte pucelle !!!

A la lecture de ce texte, la première idée qui vient à l'esprit.....! c'est que ce texte fut écrit par un ennnemi, un Anglois, ou un Godon comme on disait à l'époque !!! Et bien non, il s'agit d'un texte issu du journal d'un Bourgeois de Paris, et cet anonyme est un contemporain de la vie de la pucelle, et par le fait révélateur de l'opinion de cette ville disons entre 1400 et 1450,

Et s'il est clair par rapport au texte que ce n'était pas un admirateur de Jeanne, en poursuivant la lecture de sa prose, il est évident qu'il n'était pas non plus un fan des Anglois, loin s'en faut !!!!.









Bon !!! il est clair que je ne suis pas un médiéviste, et je crois que les lecteurs de mon blog l'ont compris depuis longtemps, mais à la lueur de mes lectures il reste un fait que personne ne peut ignorer !!!!

C'est que Jeanne vers la fin de sa vie était considérée comme " une empêcheuse de tourner en rond, une sorte de peste ", qui dérangeait aussi bien,...son fort peu reconnaissant Roi, Charles VII, que la plus part des chefs militaires et des dignitaires de son camp !!! à l'exception de Gilles de Rais bien sur !! (voir article sur le personnage )

Voila pourquoi personne n'as rien fait pour la libérer, ou voir même pour payer rançon, car enfin !!! merde !! tout de même le roi l'avait anoblie, et n'en déplaise à beaucoup de Français, ce n'était pas une bergère, elle était issue de famille aisée de propriétaire terrien.

 Son père, Jacques,  possédait 20 hectares de terres, ce qui n'était pas peu pour l'époque, il était de plus un notable de Domrémy, la famille était apparemment prodigue en dons et oboles envers les nécessiteux, ce qui laisse à penser qu'ils étaient, si ce n'est riches...??  du moins aisés !!!







PS: Non !!!!! la pauvre fille fut juste utilisée, ...puis jetée après utilisation, pour finir par être brûlée !!! et hop.. un martyre pour la France, que l'on peut ensuite utiliser à loisir pour la propagande

Qu'il est facile ensuite de faire un procès en réhabilitation et de la déclarer Sainte.....cela coûte quoi ??? rien du tout.

Veuillez excuser ma mauvaise humeur, mais la France a toujours eut l'habitude d'utiliser les gens qui ont du cœur, pour mieux les jeter après utilisation, il suffit de lire notre histoire pour s'en convaincre !!!













mardi 14 novembre 2017

Louis XI et ses Suisses instructeurs de l'Infanterie Française



Les réformes de Charles VII concernant les Francs Archers ou     ( gens de pied), n'avaient données que de mauvais résultats !!! (voir article précédent) et son fils Louis XI en avait éprouvé la médiocrité au pont de Charenton, ou nos piétons avaient fait montre d'une bien piètre valeur sur le terrain.

Il va essayer d'améliorer ce corps en lui fournissant un encadrement permanent, avec un Capitaine Général, commandant quatre mille francs archers, répartis en huit compagnies de 500 hommes, chacune commandée par un Capitaine. Peine perdue !!, on le vit bien en 1474 à Guinegatte ou nos francs archers se trouvant isolés vont se disperser sans même avoir combattu !!! Louis XI va entrer dans une ire monumentale, et en licenciera un grand nombre !! afin de pouvoir solder des unités d'infanterie étrangères, notamment des Suisses!!






De toutes les bandes étrangères qui depuis Philippe IV le Bel et ses successeurs, étaient accoutumés de prendre à leur service, les Suisses étaient sans contestation possible les meilleures troupes d'infanterie.

Louis avait un grand respect des troupes des cantons suisses, depuis qu'il avait mené campagne contre eux, celle ci avait pour but de  débarrasser la France des troupes d'écorcheurs et il va conduire 30 000 d'entre eux au massacre en Suisse.

A Saint Jacques sur la Birse on trouve deux mille suisses succombant sous le nombre qui se réfugient dans une maladrerie! en défendant avec acharnement leur position, huit mille écorcheurs vont rester sur le carreau, de ce jour le Dauphin Louis tint à se concilier de si valeureux adversaires, signant même plus tard un traité d'amitié. Mais les Suisses firent mieux que de devenir des mercenaires servant la France, ils devinrent des alliés courageux, payant de leurs vies et ce jusqu'à l'héroïsme la protection d'un roi qu'ils avaient juré de servir.





Il me semble nécessaire de revenir un tant soit peu en arrière, à la fin de la guerre de cent ans ou le canon avait eu raison de l'archer Anglais, dispersant les piétons par la puissance de ses tirs !!!

Mais voila toute technique est efficace, jusqu'au moment ou l'adversaire trouve une parade !!! et l'infanterie suisse fut la première en possession d'un moyen mettant en échec l'artillerie, par le mouvement de ses piétons .

Jusqu'à ce jour, l'idée reçue voulait que toute infanterie quittant sa position pour marcher sus à l'ennemi se devait d'être battue !!!!

Même Jean de Bueil dans son Jouvencel, note cette idée de la stratégie militaire sur le terrain. Je le cite: " "Quand à la bataille à pied !!, elle est tout le contraire de la bataille à cheval !!, car jamais gens de pied ne doivent requérir leurs ennemis !! et se tenir coy et garder leur alaine, et si leur ennemi ne veut marcher, il est mieux pour eux de demeurer en leur place, car moult batailles furent ainsi perdues " 








Car pour l'époque l'offensive ne pouvait venir que de la bataille ou les gens d'armes étaient montés !! mais les suisses allaient apporter une véritable révolution dans l'art de la guerre. Pourtant Jean de Bueil se trouvait à cette fameuse bataille de Saint Jacques entre Bâle et Farnsbourg.

L'aptitude de cette infanterie suisse à faire mouvement sur un champ de bataille était due à la discipline de leurs grosses unités placées en échelons et se soutenant mutuellement, cette cohésion inébranlable dans leurs charges au pas de course, en silence (à une époque ou tout le monde braillait en chargeant), était impressionnante !!

L'extérieur de ces grosses batailles étaient constituées de piquiers équipés de fortes cuirasses et de salades, et ces piques une fois appuyées au sol constituaient une forêt de bois et d'acier acérés fort efficace contre une cavalerie se trouvant sur leur chemin.

Louis XI était un roi pratique et tenait à faire profiter ses gens de pied de cette supériorité ! Ainsi fit il venir en France, six mille de ces Suisses, commandés par Guillaume de Diesbach, et mis son projet à exécution de les utiliser à l'instruction de ses troupes à pied









Il fit prélever six mille piquiers, quatre mille francs archers Normands, quatre mille recrues venant de Picardie, Gascogne et Dauphiné, mais également 1500 Lances, qui durent apprendre à combattre à pied !!! Formant un tout de 20 000 fantassins, constituant une force d'infanterie permanente entraînée à la mode suisse.

Ils furent réunis au camp de Pont de l'Arche près de Rouen, commandé par le Sieur d'Esquerdes, qui fut chargé le 9 octobre 1480 du soin de diriger l'entrainement et l'exercice de cette infanterie moderne.

Répartis en autant de bataillons de mille hommes qu'il fut possible, ils furent instruits sous une discipline de fer, selon Commines la dépense fut énorme " quinze cent mille Livres par an ", car ces bataillons furent équipés de tout le nécessaire !!

Les français firent de rapides progrès, au bout de quelques mois les suisses purent rentrer chez eux, mais les Français ne quittèrent le camp de Pont de l'Arche qu'au bout de deux ans !!! ceci afin d'achever leur formation. Ce fut la première infanterie Française, régulière et permanente, son drapeau était rouge traversé d'une croix blanche.





PS: je sais !!!!! mes détracteurs diront que vu le nom de ma chronique, Louis XI ne devrait pas y figurer étant donné qu'il n'est pas dans la période médiévale......ben tant pis, d'abord je fais ce que je veux c'est ma chronique !!!!!! M de V




vendredi 10 novembre 2017

N°110) Vers une Armée Royale

La France était délivrée, ne restait aux Anglais que Calais! et l'armée féodale avait progressivement accomplie dans la douleur sa transformation vers une armée Royale!

Cette création des compagnies d'ordonnance avait porté un coup fatal au système féodal de gestion et d'emploi de l'armée. Désormais, seul l'appel de l'arrière banc pouvait encore donner aux grands feudataires l'occasion de conduire leurs vassaux à la guerre.

Mais la qualité de Chevalier voir même de Banneret ne conférait plus de droits au commandement, et comme notre noblesse de France estimait que son rôle principal était de commander sur les champs de bataille, elle rechercha les grades dans les compagnies d'ordonnance (voir article précédent), qui seule pouvait encore leurs offrir ce privilège.

Cette noblesse fut désormais au service de son roi (toute proportion gardée!!!), l'institution des francs archers n'obtint pas la même réussite, car depuis longtemps déjà les milices bourgeoises et religieuses échappaient dans leur organisation aux seigneurs. Mais elle fit pénétrer au sein des paroisses de France la réalité effective de cette autorité et de cette organisation de l'armée royale







Dans le domaine de la tactique, l'évolution de l'armée n'avait pas été moins importante, d'abord vaincue par l'infériorité de sa préparation, de son armement, mais aussi, de son instruction et de son manque de discipline, elle reprend victorieusement le dessus grâce à la prépondérance de son artillerie.

Sil'on peut dire ?? le canon va donner plus de finesse à l'art de la guerre, car capable de semer la destruction avant même que l'ennemi fut lui même à portée de se servir de ses armes !!!! Le canon va obliger les troupes à reconnaître et à manœuvrer sur le terrain.

La sûreté et la souplesse prirent dès lors une grande importance dans l'évolution de la cavalerie, qui devint plus prudente et avisée.

Je me permet ici de vous conseiller la lecture du traité romancé de cette tactique de l'époque, Jean de Bueil écrit en 1465 son Jouvencel, il est ce vétéran des guerres de Charles VII et compagnon de Jeanne d'Arc. Il précise la nécessité et le rôle des éclaireurs  qu'il nommait les découvreurs de pays de l'avant garde et de l'arrière garde, ainsi que de la nécessité des reconnaissance de terrain.

Mais la rapidité avec laquelle la France avait su mettre en œuvre cette arme nouvelle qu'était le canon ne fut pas la seule cause de ses succès, l'affermissement de l'autorité royale et la discipline dans l'armée y avaient puissamment contribué !! il est une certitude que les bonnes armées ne peuvent appartenir qu'à des gouvernements forts!!


PS: cette mise au point fait suite à l'article précédent sur cette évolution de l'armée, je tient ici à remercier Daniel Paux et son groupe " le Jouvencel et la famille de Bueil " qui m'ont permis grâce à leur documentation de progresser dans mes travaux







jeudi 9 novembre 2017

l'Armée permanente ou la réforme de Charles VII


Cette nécessaire entreprise de refonte de l'armée, fut commencée par Charles V le sage ( voir article ), mais abandonnée sous l'anarchie du règne de Charles VI le fou et de ses Oncles.

Plantons le décor ! Charles VII avait eut en l'an 1435 l'habileté de se réconcilier avec le Duc de Bourgogne, et au prix de quelques concessions, cette paix de façade fut signée à Arras entre le roi et le duc, la conséquence immédiate fut que les Anglais se retrouvaient privés de l'appui du Bourguignon sur le sol de France.

En 1444 les Anglais réclament une paix qui ne peut être consentie par la France en raison de leurs prétentions, mais la trêve de Tours qui en découle va offrir à Charles VII cinq longues années de répit que le monarque va utiliser judicieusement pour réformer son armée.

En 1445 le roi réunit en conseil les grands feudataires du royaume et le Connétable de Richemont, ce dernier, après Azincourt,  avait mis sa captivité en Angleterre à profit pour se tenir au fait des pratiques militaires de nos ennemis. Le moment était venu de réorganiser méthodiquement nos forces.






Les compagnies d'Ordonnance: La cavalerie fut réorganisée la première.

L'édit du roi du 26 mai 1445, réduisait les formations d'hommes d'armes (ou gendarmerie), à 15 compagnies d'ordonnance !

La compagnie devait se composer de 100 lances, la Lance (ou lance garnie), comprenait l'Homme d'arme et cinq assistants, un Page, trois Archers et un Coutillier, tous montés

La compagnie représentait donc 600 cavaliers dont 100 hommes d'armes lourdement fer vêtus et 500 cavaliers plus légèrement équipés

Le commandement de la compagnie se composait d'un Capitaine, de haute situation, voir de haute noblesse, un Lieutenant qui assurait le commandement effectif, un Guidon, un Enseigne et un Maréchal des logis








Le roi Charles VII tint à choisir lui même les quinze Capitaines des compagnies, en tenant compte de leur naissance, valeur et probité, mais plus particulièrement de leur expérience de la guerre.

L'entretien de ces compagnies furent à la charge des villes, repartissant ainsi le poids des garnisons sur le territoire

Les soldes furent régulièrement payées grâce à l'institution régularisée de payeurs, pour la nourriture un accord était passé avec les habitants et les marchands

Charles VII put ainsi porter ses effectifs jusqu'à 2000 lances, 1500 en pays de Languedoïl et 500 en pays de Languedoc, beaucoup de jeunes nobles durent consentir à servir dans des emplois subalternes en attendant une vacance, tant les candidats se présentèrent nombreux.






Le tour de l'infanterie vint ensuite. Un édit daté de 1448 institua les francs archers, au terme de cet édit chaque paroisse de France devait désigner un archer choisi en fonction de sa valeur militaire et de son adresse à l'arc.

Il devait posséder un habillement suffisant et convenable, une salade (casque léger) avec ou sans visière, une Jacques de cuir rembourrée (sorte de justaucorps), ou une brigandine (corselet riveté de lames de fer).

En armement un arc et une trousse ou carquois portant 18 traits, pour compléter cet armement il devait avoir une dague ou une épée courte, ces archers étaient astreints à s'entraîner les jours de fêtes et les jours non ouvrables!!

Ils recevaient 4 francs par mois et étaient exempt de taille et d'impôts, en dehors des guerres et des périodes de services ils vaquaient librement à leurs occupations

Sous Charles VII ils furent au nombre de huit mille environ, mais sans discipline ni cohésion sans un long délai après avoir été rassemblés. Les hommes d'armes les méprisaient, les traitants de francs taupins, parce que souvent accolés à l'artillerie dont ils creusaient les tranchées.

Cet essai de l'infanterie Française ne devait durer que peu de temps, jugeant de leur incompétence sur le terrain les rois auront recours à des mercenaires étrangers, bien plus efficaces car travaillant toujours ensemble !!!






Puis ce furent les progrès dans le domaine de l'arme nouvelle qu'était l'artillerie, pratiquant le tir plongeant avec les bombardes et le tir tendu avec les canons longs appelés veuglaires ou coulevrines, atteignant des portées de 1500 à 2000 pas bien supérieur à tous les engins de siège. Dominants en rase campagne les archers anglais, ils se retirèrent alors dans les forteresses et les places fortes mais les canons battant en brèche les murailles bien à l'abri dans leurs tranchées eurent raison des plus fortes murailles, le roi Charles VII à la fin de son règne disposait d'une force de 24 bombardes et des hommes spécialement affectés à ces armes.

lundi 6 novembre 2017

La Science et la Magie vue par Roger Bacon 1214-1292

Roger Bacon 1214-1292 ou " Docteur Mirabilis ", était un moine Franciscain, Philosophe, Mathématicien, Théologien, Astrologue, Alchimiste voir même quelque peu Médecin , le touche à tout du savoir, au cœur du moyen âge !!.

Voici ce que l'on peut lire dans son " Opus Maius ", écrit vers l'an de grâce 1260: Il est certain que des sages d'Ethiopie sont venus en Italie, en France, en Espagne ainsi qu'en Angleterre, dans ces terres chrétiennes ou il existe de bons Dragons volants, et grâce à leurs pouvoirs occultes les firent sortir de leurs cavernes.

Ils les chevauchèrent, leurs faisant parcourir de longues distances dans les cieux à grande vitesse, une fois que les sages d'Ethiopie ont soumis les dragons à ce traitement, ceux ci ont une chair plus molle et par le fait plus tendre !

Ces sages ont une technique spéciale pour préparer cette viande de dragon, dont ils se servent pour lutter contre les maux de vieillesse, ou stimuler l'intellect ?? Car aucune éducation donnée par l'homme, ne peut engendrer autant de sagesse que le simple fait d'absorber cette viande !! comme nous l'ont appris des personnes dignes d'une absolue confiance, sans menterie ni doute aucun. 

On note que son texte commence " par il est certain " et se termine par " sans doute aucun ", un tel texte ne peut que justifier les accusations d'obscurantisme lancées contre le moyen âge !!!!







Le Théologien et philosophe Roger Bacon, bien qu'il fut surnommé le docteur admirable, croit n'importe quoi ! son manque d'esprit critique n'a d'égal que son candide dogmatisme.

Ce moine méconnu et horriblement persécuté tout au long de sa vie, sera couramment, plus tard, considéré comme un pionnier de la science expérimentale, comment un tel homme a t'il pu a la fois colporter des récits aussi fantastiques voir même farfelus, et préparer l'avènement de la science authentique ????

Il a souvent loué les sciences occultes, allant jusqu'à subodorer la présence de certaines vérités dans les doctrines magiques, si grand que soient ses mérites il paraît difficile de voir en lui un Héraut de la révolution scientifique.

On le prend sans cesse en flagrant délit de crédulité! sur des sujets ou l'on attendrait des connaissances positives, outre ses dragons volants, il mentionne avec le plus grand sérieux, un expérimentateur qui possédait une recette d'un élixir de longue vie. Dans la liste des ingrédients figurent une plante venant d'Inde, puis une matière provenant des entrailles d'un animal de longue vie, deux serpents l'un de Tyr, l'autre d'Ethiopie, pharmacopée pour le moins suspecte que l'on retrouvera plusieurs fois dans les écrits de Roger Bacon










Mais un théologien enthousiaste comme Roger Bacon, pouvait fort bien accepter la magie et l'encourager, faisant le distinguo entre deux sortes de magie: la magie noire abominable et une magie légitime excluant tout pacte avec Satan, pratiquée pour des motifs respectables!!

Pourquoi ? me direz vous, tout simplement pour que les hommes grâce à elle vivent mieux, qu'ils puissent soigner leurs maux et aménager une société meilleure, notre docteur admirable était moine et très certainement soucieux d'apporter le bien être à ses frères !!!

Si je cherche moi aussi à faire le candide, pourquoi ne serait il pas loisible de croire que Roger bacon, cherchait à rendre scientifique un procédé visant à accroître le pouvoir de l'homme sur la nature ???? ce que nous nommerons plus tard la Technoscience.


J'en veux pour preuve qu'il avait imaginé avec un optimisme grandiose toute une série de triomphes technologiques, sans m'avancer outre mesure, il était pour moi le Jules Verne du moyen âge !!!!









Ce texte est tiré de sa lettre sur les œuvres secrètes, jugez par vous mêmes !!!

On peut réaliser pour la navigation des machines sans rameurs, si bien que les plus grands navires seront mus par un seul homme avec une vitesse plus grande que s'ils avaient un nombreux équipage !!!

On peut également construire des voitures telles que sans animaux elles se déplaceront avec une rapidité incroyable !!

On peut encore fabriquer des machines pour se déplacer dans la mer et les cours d'eau, même jusqu'au fond, sans danger. Et l'on peut réaliser de telles choses presque sans limites, par exemple des ponts jetés par dessus les rivières sans piles ni support d'aucune sorte, et des mécanismes et des engins inouïs ???




PS: je vous laisse le mot de la fin, mais pour moi le message de Roger Bacon était clair !!! renoncez à vos préjugés, croyez d'abord, et ne doutez que quand le verdict de l'expérience vous confirme que c'est faux M de V

dimanche 5 novembre 2017

Les Mathématiques et le Moyen âge


Vouloir pénétrer l'univers des nombres au Moyen âge c'est s'astreindre à une double démarche:

C'est à dire comprendre les notions d'arithmétique des savants de l'époque, mais aussi se pencher sur le statut que le nombre pouvait avoir dans une culture entièrement conditionnée par l'église.

Nous ne prendrons ici que le moyen âge occidental bien sur !!! qui se trouve à ce moment de l'histoire, dans une vision très symbolique de l'univers.

Le nombre est investi d'une triple dimension, d'abord mathématique, mais aussi philosophique, et mystique !! nous parlerons donc de philosophie numérique.

Le nombre à cette époque, représente l'origine de la création...il est dans l'idée de Dieu et le livre de la sagesse l'énonce avec force: le créateur a œuvré selon le nombre et la mesure, c'est du moins le courant de pensée du Haut moyen âge !! Si nous prenons le XII siècle, la création ne peut se concevoir que par la relecture puis la réécriture des connaissances à leurs portées, c'est à dire celles de l'antiquité .







Bernard de Chartres disait: nous sommes des nains juchés sur les épaules de géants !!

Tout commence avec Boèce, ce grand érudit sera considéré comme le dernier lettré de l'antiquité et le premier du moyen âge

Né vers 480, notre homme connait le Grec, traducteur de la logique d'Aristote, lui même sera l'auteur d'ouvrages scientifiques et théologiques.

Puis il va transcrire le traité de Nicomède de Gérase, qui servira de base à l'enseignement de l'arithmétique au moyen âge.

On peut considérer qu'il a transmis au monde médiéval la plus part des caractéristiques des nombres entiers, car les chiffres arabes ne sont connus en occident qu'à la fin du XII siècle, et réellement utilisés par les savants qu'au XIII siècle








A partir du XII siècle tous les maîtres à penser, tous ces auteurs de traités d'arithmologie, tel que Hugues de Saint Victor, Guillaume d'Auberive, Odon de Morimond, Geoffroy d'Auxerre et Thibaut de Langres, vont reprendre les écrits et les théories de Boèce.

Mais Boèce ne prétendait pas fournir la clé de l'interprétation des nombres, il donne simplement le maximum de propriétés mathématiques.

Il le fait sans symbolisme mais avec la conviction profonde que le nombre possède une réelle portée philosophique

Ce n'est qu'à partir du XII siècle que se développeront des établissements comme la prestigieuse école de Chartres, ou des Clercs semblent prendre conscience de la nécessité de construire une science Arithmologique chrétienne.

Ce sera l'œuvre de trois hommes, de ces deux Clercs Cistertiens, Odon de Morimond, Geoffroy d'Auxerre et d'un tertium quid laïc Thibaut de Langres. Ces trois hommes et leurs successeurs du XIII siècle, tel John Pecham de l'école d'Oxford, auront cultivé une pratique du nombre et offert une mise en œuvre rigoureuse qui débouchera sur la classification des nombres...M de V