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jeudi 9 novembre 2017

l'Armée permanente ou la réforme de Charles VII


Cette nécessaire entreprise de refonte de l'armée, fut commencée par Charles V le sage ( voir article ), mais abandonnée sous l'anarchie du règne de Charles VI le fou et de ses Oncles.

Plantons le décor ! Charles VII avait eut en l'an 1435 l'habileté de se réconcilier avec le Duc de Bourgogne, et au prix de quelques concessions, cette paix de façade fut signée à Arras entre le roi et le duc, la conséquence immédiate fut que les Anglais se retrouvaient privés de l'appui du Bourguignon sur le sol de France.

En 1444 les Anglais réclament une paix qui ne peut être consentie par la France en raison de leurs prétentions, mais la trêve de Tours qui en découle va offrir à Charles VII cinq longues années de répit que le monarque va utiliser judicieusement pour réformer son armée.

En 1445 le roi réunit en conseil les grands feudataires du royaume et le Connétable de Richemont, ce dernier, après Azincourt,  avait mis sa captivité en Angleterre à profit pour se tenir au fait des pratiques militaires de nos ennemis. Le moment était venu de réorganiser méthodiquement nos forces.






Les compagnies d'Ordonnance: La cavalerie fut réorganisée la première.

L'édit du roi du 26 mai 1445, réduisait les formations d'hommes d'armes (ou gendarmerie), à 15 compagnies d'ordonnance !

La compagnie devait se composer de 100 lances, la Lance (ou lance garnie), comprenait l'Homme d'arme et cinq assistants, un Page, trois Archers et un Coutillier, tous montés

La compagnie représentait donc 600 cavaliers dont 100 hommes d'armes lourdement fer vêtus et 500 cavaliers plus légèrement équipés

Le commandement de la compagnie se composait d'un Capitaine, de haute situation, voir de haute noblesse, un Lieutenant qui assurait le commandement effectif, un Guidon, un Enseigne et un Maréchal des logis








Le roi Charles VII tint à choisir lui même les quinze Capitaines des compagnies, en tenant compte de leur naissance, valeur et probité, mais plus particulièrement de leur expérience de la guerre.

L'entretien de ces compagnies furent à la charge des villes, repartissant ainsi le poids des garnisons sur le territoire

Les soldes furent régulièrement payées grâce à l'institution régularisée de payeurs, pour la nourriture un accord était passé avec les habitants et les marchands

Charles VII put ainsi porter ses effectifs jusqu'à 2000 lances, 1500 en pays de Languedoïl et 500 en pays de Languedoc, beaucoup de jeunes nobles durent consentir à servir dans des emplois subalternes en attendant une vacance, tant les candidats se présentèrent nombreux.






Le tour de l'infanterie vint ensuite. Un édit daté de 1448 institua les francs archers, au terme de cet édit chaque paroisse de France devait désigner un archer choisi en fonction de sa valeur militaire et de son adresse à l'arc.

Il devait posséder un habillement suffisant et convenable, une salade (casque léger) avec ou sans visière, une Jacques de cuir rembourrée (sorte de justaucorps), ou une brigandine (corselet riveté de lames de fer).

En armement un arc et une trousse ou carquois portant 18 traits, pour compléter cet armement il devait avoir une dague ou une épée courte, ces archers étaient astreints à s'entraîner les jours de fêtes et les jours non ouvrables!!

Ils recevaient 4 francs par mois et étaient exempt de taille et d'impôts, en dehors des guerres et des périodes de services ils vaquaient librement à leurs occupations

Sous Charles VII ils furent au nombre de huit mille environ, mais sans discipline ni cohésion sans un long délai après avoir été rassemblés. Les hommes d'armes les méprisaient, les traitants de francs taupins, parce que souvent accolés à l'artillerie dont ils creusaient les tranchées.

Cet essai de l'infanterie Française ne devait durer que peu de temps, jugeant de leur incompétence sur le terrain les rois auront recours à des mercenaires étrangers, bien plus efficaces car travaillant toujours ensemble !!!






Puis ce furent les progrès dans le domaine de l'arme nouvelle qu'était l'artillerie, pratiquant le tir plongeant avec les bombardes et le tir tendu avec les canons longs appelés veuglaires ou coulevrines, atteignant des portées de 1500 à 2000 pas bien supérieur à tous les engins de siège. Dominants en rase campagne les archers anglais, ils se retirèrent alors dans les forteresses et les places fortes mais les canons battant en brèche les murailles bien à l'abri dans leurs tranchées eurent raison des plus fortes murailles, le roi Charles VII à la fin de son règne disposait d'une force de 24 bombardes et des hommes spécialement affectés à ces armes.

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