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lundi 24 décembre 2018

L'église et les Confréries au Moyen âge



Au moyen âge, époque culminante de la grandeur de l'église, les ecclésiastiques vont affermir sa puissance sur les âmes. Sa parole persuasive va convaincre tous les fidèles que l'association de piété et de charité est favorable à l'accroissement de la vie chrétienne. Il n'est personne, Seigneur, Bourgeois, Manants ou Serf, qui ne s'enrôle à son appel dans une ou plusieurs Confréries !!







Puis il y eut ce grand mouvement de l'affranchissement des communes à partir du XII siècle (voir article), auquel l'église, quoi qu'on en dise, prend une large part, et l'instinct qui pousse les hommes de même métier de ce monde médiéval à se rassembler va favoriser grandement les vues de l'église

L'église se hâte de convier bourgeois, artisans et commerçants à se grouper selon sa profession. Que chaque corps se choisisse un saint Patron comme protecteur, et que ses membres assistent ensembles, à des dates fixes au service divin, qu'ils constituent une caisse commune pour les célébrations, pour soulager les camarades malheureux et faire diverses bonnes oeuvres.

Ces conseils sont écoutés d'une oreille attentive, d'autant que les divers corps de métier trouvent ainsi l'occasion naturelle de s'assembler fréquemment, pour discuter de leurs intérêts professionnels, mais également pour se concerter en vue de leur défense contre les exactions seigneuriales et les désordres d'une époque troublée. Bref on est fort quand on est nombreux !!









De la, à partir des XII et XIII siècles il y eut une éclosion considérable de Confréries. Elles se multiplient avec une rapidité, que l'auteur du Traité de police en peut compter neuf sortes différentes !!, celles de Pure Dévotion, celles qui ont pour but d'exercer des Oeuvres de Charité, celles qui proposent la Mortification et dont les membres usent d'austérités par esprit de Pénitence, celles érigées pour les Pèlerinages,

Puis celles des officiers de Justice, sans oublier celle qui c'est établie à Paris en 1402, usant, sous le nom de la Passion du Christ, de représentations au public et présentant le Mystère de la rédemption (voir article sur les débuts du Théâtre). Enfin les confréries d'Artisans (voir article sur le livre des métiers).

Il en existe une dernière, que je cite uniquement parce qu'elles apparaissent dans ce Traité, représentant les confréries de Factions, qui se couvraient du voile de la religion pour troubler l'état. Nous ferons abstraction de cette catégorie, car ce n'était pas des confréries, elles en usurpaient juste le nom









A l'origine les confréries s'établirent librement, sous la seule autorisation de l'Evêché, l'évêque et son chapitre examinent les pratiques proposées aux confrères et s'il n'y avait rien de contraire aux règles de l'église, elle autorise celle ci, tout en veillant à ce que les exercices de la confrérie ne s'accomplisse point lors des fêtes et des dimanches !!

Le pouvoir civil n'intervenait donc pas dans la création et l'institution d'une confrérie. C'est qu'au moyen âge, la liberté d'association était entière, sauf pour les assemblées de faction qui se tenaient contre le Roi, troublant le repos et la tranquillité de l'état !!

Par contre les communautés et par voie de conséquence les confréries vont être réglementées par l'autorité publique. Le livre des métiers, que Louis IX (saint louis), fit rédiger par son prévôt, Etienne Boileau (voir article), est demeuré célèbre à juste titre.

Les successeurs de ce roi et de son Prévôt vont exercer une surveillance encore plus étroite à mesure que la royauté grandissait en puissance, car elle redoutait l'esprit frondeur et indépendant des marchands et artisans !! Ce fut le cas sous le Roi de fer, mais surtout après la révolution manquée du prévôt des marchands, Etienne Marcel, au XIV siècle !!!








Mais les confréries constituaient avant tout des oeuvres d'assistance, pendant la vie du confrère, d'assistance au moment de sa mort et après sa mort !! Ce trait a été maintes fois mis en lumière pour les confréries qui se confondaient avec une corporation professionnelle.

La confrérie était la seconde mère de l'ouvrier, celui ci tombait malade on le visitait, lui procurant secours spirituels et corporels, s'il était nécessiteux, des collectes effectuées parmi ses confrères paraient à ses besoins les plus pressants, venait il à mourir, alors tous les confrères fermaient boutique pour ne les rouvrir qu'après l'inhumation. Ils assistaient en corps constitué à ses obsèques et à la messe qu'ils faisaient célébrer pour lui....Pouvons nous en dire autant au XXI siècle ??????




PS: le copiste vous souhaite un joyeux réveillon de noël M de