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mercredi 25 août 2021

N° 405) La France Féodale et ses Impôts

Dans le régime féodal, tel qu'il existait sous les premiers Capétiens, les impôts ne sont point perçus par les Roys, mais par les Seigneurs et ne sont point appliqués aus dépenses du royaume, mais aux frais personnels des seigneurs ou aux dépenses générales du Fief !

Hugues Capet, en montant sur le trône en 988, se trouvait placé au même niveau et dans les mêmes conditions que les autres possesseurs de Fiefs !, et ce fut seulement dans son domaine propre, c'est à dire dans le Duché de France, qu'il leva des subsides désignés sous le nom " d'Aides

On trouve deux catégories d'Aides, les " Aides Légales " et les " Aides Gracieuses ". Les premières sont aussi nommées " Taille aux quatre Cas ". Elles sont obligatoires et tous les hommes Nobles ou Vilains les doivent au Seigneur

I) l'Aide au mariage, quand le seigneur marie sa fille aînée, II) l'Aide à la chevalerie, quand le fils aîné du seigneur devient chevalier, III) l'Aide de Rançon lorsque le seigneur est prisonnier de guerre, IV) l'Aide d'allée d'Outre Mer quand celui ci part en croisade ( du moins jusqu'à la huitième croisade)

Or donc tout le monde Casque ou crache au Bacinet...Pfffff désolé le nain il a pas pu s'en empêcher mordious !!!





Les Aides Gracieuses étaient levées dans des circonstances exceptionnelles et pour des dépenses d'utilité générales, fortification de cité, réparation de routes et de ponts, entretien des défenses du Fief contre des ennemis du dehors. Elles ne pouvaient être établies que du consentement des vassaux et s'il s'agissait d'un intérêt commun, comme par exemple la réfection d'un pont que tout le monde utilise ( à moins de vouloir faire 10 bornes de plus !!!), on les regardait comme obligatoires et on les désignait  alors " Aides de Rigueur "

En sus des aides légales, gracieuses et de rigueur, les premiers Capétiens disposaient, comme les autres Grands Feudataires, d'une foule de revenus, soit au titre de Suzerain, ou au titre de Propriétaire. Ces revenus formaient le Domaine. Ils comprenaient les droits de transit sur le Blé, le Fer, les Toiles, les Laines, les Cuirs, les Bestiaux, le Sel etc...

Mais aussi les droits d'étalage de pesage sur les marchés (voir article), les droits des étaux des marchands, et les amendes de la Haute, Moyenne et Basse justice. Ajoutons les bénéfices sur la fabrication des monnaies, des sceaux et du tabelionnage. On taxait les Halles et le mesurage public (voir article), sans oublier les Banalités sur les fours, pressoirs et plus tard les moulins (voir article)  









De plus il existait le droit de Prise, donnant aux pourvoyeurs de la maison du Roy la faculté de se servir gratuitement chez les marchands, plus tard ils seront obligés de payer, mais à un prix qu'ils fixaient eux même sur toutes marchandises et denrées à leur convenance !

Puis le droit de Gîte, c'est à dire le droit de visiter une fois l'an chacune des cités,Bourgades, monastères et Abbayes situées sur les Fiefs Royaux, de s'y faire héberger gratuitement, ou de percevoir une somme en argent équivalente aux frais que le séjour aurait occasionnés !

On percevait également des taxes sur la transmission ou l'investiture des Fiefs, puis des taxes sur les Juifs, mais aussi le Formariage prélevé sur les Serfs désirant se marier. Il y avait la Régale ou perception sur le revenu des évêchés

Il s'en trouvait une au nom tout à fait de circonstance, l'Aubaine, qui attribuait au Suzerain l'héritage de tout étranger mort sur ses terres, on pourrait presque en rire mordious !!! 

La suivante n'est pas mal non plus elle se nomme droit de Dépouille !!!, attribuant au Roy les biens mobiliers des évêques décédés !!









Puis à partir du règne de Louis IX ( saint Louis), on trouve la vente des Offices à des particuliers, insidieuse pratique car la personne achetant fort cher son office au Roy comptait bien se rembourser, avec intérêts, sur le dos de la moutonnière multitude !!!

Les épaves et les trésors dont le hasard procurait la découverte appartenait au Roy, on trouve aussi une taxe sur les rentes annuelles et foncières que l'on nommait " le Cens "

Finissons ce tout d'horizon par les Tailles levées sur les Roturiers, et bien sûr l'application des droits Féodaux proprement dits, qui consistaient au prélévement en nature sur les produits du sol ou de l'industrie, revenus des Forêts, des étangs, Lacs et rivières et plus tard les mines (voir article)

On le constate, les ressources du domaine estoient nombreuses et variées, il n'y avait, à peu de choses près, que l'air qu'ils respiraient qui n'était pas taxé, mais ne jetons pas la pierre à l'homme médiéval, car du haut de nos soit disant progrès sociaux, nous ne faisons pas mieux, voir même pire !!!! 




PS: Je connaissoit vostre engouement pour toute les tailles et taxes que l'on pontionne directement dans vos Escarcelles. Or donc je me propose de faire une série d'articles sur le sujet ...non remerciez pas le nain c'est normal ...en plus je vous fait ça gratos M de

mardi 17 août 2021

4/4 Ambiance de Rue Médiévale

Dans une cité médiévale, Rues, places, Ruelles, Porches d'églises et Venelles sont entrevues dans les précédents articles comme besogneuses, inquiétantes voire même dangereuses. 

Mais ne noircissont point trop le tableau cela pouvait être également le domaine de la joie, du rire et des plaisanteries, sans compter que se moquer du chaland ou tailler une réputation sur mesure à ses voisins était le sport à la mode pour le citadin....Soyons honnête de ce côté rien a changé !!!!

Ainsi malgré les dures conditions d'existence, la banalité de la vie ou la morosité du quotidien, l'inquiétude du lendemain et l'instabilité naturelle de l'époque, nos citadins profitaient tant que faire se peut des rares moments d'évasion ou des courts moments de bonheur

La chaussée est le foyer de la vie publique ou l'on " s'esbaudit " aisément et sans complexe de tout et de rien !. Que ce soit les zigzags du pochtron en sortie de taverne, les exentricités du " folastre " local, les potins du jour et bien sûr les commérages salés sur le " Mari Merdeux " c'est à dire le cocu!, ou le " Mari Durmené " c'est à dire celui qui ne portant pas le haut de chausse à la maison fait son bravache et joue le fanfaron dans son quartier, car tout fini pas se savoir dans la cité !! 





Et je vous parle même pas du pauvre citadin dont " l'aiguillette " s'est malencontreusement nouée lors de sa nuit de noce !!!! tout le monde est rapidement au courant dans le quartier cela déchaîne des rires énormes et des propos grivois à n'en plus finir !!!!

On " Huche es rues " et à " gueule bec " après son voisin, le boutiquier du dessous ou le livreur de lait. on s'interpelle de fenestre à fenestre ou du pas de sa porte dans un language vert et imagé qui ne s'embarrasse d'aucune fioriture

Or donc si nous ajoutons à cela les maîtres et ouvriers des boutiques qui travaillent, la rue est particulièrement bruyante. Mais les plaisanteries de nos truculents citadins vont parfois fort loin et portent à conséquences dans certains cas comme nous l'avons noté dans les articles précédents !!

La grande habitude ou mode si vous préférez, c'est d'affubler les gens de surnoms parfois cruels qui vont durer toute une vie et même passer à la génération suivante 

Bien souvent on mettait Le ou La devant un prénom exemple: La Jeanne ou Le Jean....mais voilà,.. quel Jean ou quelle Jeanne ????. Alors on répondait, mais si celui du Savetier !!!....ahaaa ce Jean là !!!. Il faut bien reconnaître que dans la cité des Jean ou Jeanne ou Jacques c'était monnaie courante !!!!





Alors s'il était possible de souligner une infirmité, un tare physique, une tâche sur la réputation ou une faute aux bonnes moeurs permettant de désigner de suite une personne ils ne se gênaient pas nos citadins !!

On trouvait alors un " Torcol ", un " Gratecul ", mais aussi un " Chatré ", un " Clerc de Merde ", un " Trote menu ", " le Cocu " ou " la Pansue " !!!

Or donc, à tout prendre, il valait mieux être Jean fils du Savetier du coin de la rue ou la Jeanne fille du Boulanger du quartier, plutôt que de porter ce genre de sobriquet mordious !! 

La bonne humeur des propos ne pouvait cacher le mauvais goût et le grivois de nos truculents citadins, car ils transparaissent dans d'innombrables anecdotes que l'on retrouve écrites et qui sont parvenues jusqu'à nous !

Pour édifier mes lecteurs, mais aussi parce que c'est drôle, voici deux exemples....je préviens par avance qu'à cette époque tout tournait autour de la bouffe, de la picole et du joufflu .....ben quoi y avait pas Internet, ni le téléphone portable et pas plus de disneyland m'enfin !!!!!!  





Voyons en premier les propos d'une certaine Jeanne Jumel " Putacière " notoire ! de la cité de Rennes. Plusieurs citadins vont rire jaune, fort longtemps, suite aux révélations croustillantes de la commère

Ou il est dit qu'elle divulguait les noms de cieulx qui avoient eu compaignie charnelle d'elle, mais aussi lesquels la chevauchoit myeulx et estoient meilleurs euvriers dans le domaine...Pfffff ça craint !!!...elle nommait aussi plusieurs hommes et disoit avoir eu leur pucelage....je vous laisse imaginer le carnage dans les familles concernées !!

Deuxième exemple tout aussi grivois !!! mais à Chartres, ou l'on raconte les exploits de deux lurons qui après force libations avoient fait le pari stupide de montrer leurs génitoires à tous les passants, afin de savoir lequel estoit le plus couillu !!!!


PS: je vais arrêter la de peur de lasser mes lecteurs, mais sachez que chacun recevait son lot, de la prostituée à la vieille fille, du mari trompé au frère mendiant gras à lard, et de l'ivroigne repenti au prêtre travaillé de l'aiguillette M de V

Nota: mordious le nain est un goujat il a oublié de préciser que pour ces quatre articles je me suis appuyé sur le très bon livre de J-P Leguay, La Rue au Moyen Age, je suis confus !!!!

lundi 9 août 2021

3/4 Le Bruyct ou la Rumeur de la Rue Médiévale

Si l'agression verbale est cause d'incidents graves, de bagarres menant à des drames, voire même à des morts, Le Bruyct, la rumeur, ou si vous préférez " les Ragots " créent un climat de suspicion et de haine tout aussi dangereux !!!

Dans une époque ou la chambre individuelle est un luxe rare, ou l'étroitesse des logements dans la cité semble être le lot commun de presque tous les citadins, la promiscuité va exacerber les sentiments !

La monotonie de l'existence créé un état d'esprit souvent étroit, propre à beaucoup de collectivités repliées sur elles mêmes. Ce qui fait que rien de ce qui se passe sur le pavé des ruelles ou dans les maisons n'échappe aux yeux et aux oreilles du citadin averti !

Or donc entre le pavé et l'habitation existent une observance réciproque. La moindre nouveauté, l'inhabituel d'un comportement, d'un habillement, ou d'un propos, engendrent d'abord l'étonnement, puis vient l'interrogation et le soupçon

A une époque ou les gens ont la tête prêt du bonnet la chose peut enfler créant un phénomène allant jusqu'à la démesure !!!!




Voila donc surgir le "Bruyct" qui s'insinue, grossit, se propageant de porte en porte, d'étal de marchand au boutiquier et au commerçant. Ainsi moult langues serpentines s'agitent, déformant à souhaits les faits, provoquant des réactions redoutables dans ce chaudron bouillonnant que va devenir la cité !

La plupart des affaires de moeurs, de sorcellerie, d'avortement ou d'infanticide débutent toujours par les ragots. L'allusion à la mauvaise conduite (vraie ou fausse) aboutit presque toujours à l'affirmation définitive !

Nos honnêtes citadins vont stigmatiser la " Paillardie ", la " Putacerie " et " l'Yvrongnerie ", voire même la paresse du voisin avec d'autant plus de rigueur qu'ils ne sont pas eux même exempts de tout reproche !

La prostituée sera mise au ban de la société pour le mauvais exemple qu'elle donne aux épouses dites vertueuses, ou pour les relations qu'elle entretient avec des maris ou des notables de la ville

Les enquêtes que l'on trouve dans les archives font découvrir de véritables voyeurs bien renseignés sur les faits et gestes de leurs voisins qu'ils ont surpris commerçant charnellement avec des filles follieuses, et qu'ils dénoncent avec une délectation à peine dissimulée. On va jusqu'à pratiquer un trou dans le mur mitoyen afin d'espionner son prochain !!




La rumeur empoisonne le cours de l'existence des cités, n'épargnant personne, souillant bon nombre de réputations, elle est pratiquée par la commère à la langue éfillée allant au marché, aussi bien que par le marchand ou l'artisan attendant le chaland tout en observant et espionnant ses voisins

La situation est identique dans la grande majorité des cités des XIV et XV siècles, que ce soit le réfugié arrivant de sa campagne dévastée,le colporteur de passage, le pèlerin ou le vagabond essayant d'échapper à la misère du monde, il est bien vite soupçonné d'être selon les périodes un espion de l'Anglois, un Armagnac ou un Bourguignon pendant la guerre civile ???

On accuse ici un prêtre d'être un faux monnayeur !, là-bas c'est la femme " du un tel " qui est une sorcière parce que l'on a vu un crapaud dans son pauvre bout de jardin !. Puis c'est le tour du Tavernier que l'on accuse de couper sa bière, ou le Boulanger de rogner sur le poids du pain. 

On peut aussi accuser la laitière, faisant du porte à porte, de mélanger du plâtre dans son lait pour qu'il parraisse plus épais etc....!!!!





Le bruyct n'a donc aucune limite, car la médisance  se nourri aussi des échecs professionnels, des faillites et des jalousies mesquines engendrées par le succès. Ajoutons pour faire bon poids l'antisémitisme, la xénophobie, la chasse aux faussaires, aux mauvais payeurs et aux faux nobles !

Faut il enfoncer le clou en vous disant que les enquêtes fiscales reposent pour l'essentiel sur la rumeur et la dénonciation ????



PS: le nain il se demande si cela vaut vraiment le coup d'investir dans du matos médiéval pour faire de la reconstitution ????....vu que si on fait une comparaison avec notre époque on est à fond dedans hein !!! M de V

samedi 7 août 2021

2/4 La Violence de la Rue au Moyen Age

Dans la cité, les ruelles, la taverne, le terrain vague du coin, les quais, le cimetière du bout de la rue ou le chemin de ronde de la muraille, sont lieux de prédilection des délits en tout genre !!

Ou il est dit dans les textes, que les uns sont purement accidentels résultant d'une " foiblesse ", d'une " mauvaise impulsion ", d'une " temptacion diabolicque " ou de la chaleur du vin !!!. Les austres peuvent estres préméditées et sont fréquemment commis par de redoutables récidivistes opérant seuls ou en bandes

Il est flagrant que la violence est à fleur de peau. La brutalité des moeurs trouve aisement une explication. Car on boit beaucoup au Moyen âge !!!, et le mot " Yvroigne " figure en bonne place dans la panoplie des injures courantes, la consommation d'alcool commence très tôt, en gros dès l'adolescence

La consommation en Vin et en bière est énorme, une personne considérée comme buvant normalement écluse l'équivalent de 150 litres de vin ou de bière à l'année !!!. je vous laisse imaginer ce que peuvent ingurgiter les autres dans leurs exploits quotidiens aux fonds de leurs tavernes favorites !!!





Il faut savoir que du temps de François Villon, c'est à dire au XV siècle, on trouve pas moins de 4000 tavernes et Auberges à Paris, ça fait pas mal d'endroits pour étancher sa soif mordious !!!, et l'on constate que les rues les plus mal famées ou dangereuses sont précisement celles qui accueillent le plus de tavernes !!!

Ajoutons pour planter l'ambiance que les armes, les outils pointus et coupants sont à la portée de toutes les mains. Les impulsifs ou les irascibles, mécréants et autres malfaisants n'ont aucun mal pour se procurer le nécessaire afin d'occire son prochain. Autant vous dire que les simples injures, bagarres, coups et blessures sont vite classées par les hommes de loi comme délits accidentels ou mineurs !!!

Bien sûr au paroxysme de la colère (de la furor), il nous faut ajouter les connotations à caractère sexuel et scatologique, elles vont bon train s'accompagnant d'allusions à l'absence de virilité. Entre hommes on se traite de "paillarts", de "Putaniers" ou encore de "Coguls" (cocus) !!!!

Vous riez je suppose mesdames ???...mais nos citadines ne sont pas en reste loin s'en faut !!!





Le repertoire entre femmes est tout aussi croustillant, les termes de "Renarte" (sournoise), de " Vieille Ordouse" de fille de Chien" ou de "Meretrix" (putain), voire même de fille de moine !!!! sont de doux noms d'oiseaux utilisés fort souvent es rues parisiennes

La perfidie consiste bien sûr à faire ces allusions en public devant le mari, le fils ou le frère en donnant des détails vrais ou faux sur l'inconduite de la femme, la mère ou la fille. En 1405 en Bretagne un individu en tue un autre pour lui avoir dit injurieusement "qu'il congnoissoit mieulx sa femme que luy "

De fil en aiguille on en vient donc très vite aux " coups et aux collées" ou " la prinse au corps et au poill"....les gifles ou "buffes", horions et coups de pieds de par le cul suivent naturellement

Les colères sont soudaines et la main prompte à frapper, dans ces défoulements de bas instincts personne n'est épargné !, de l'ecclésiastique à l'artisan, en passant par le Bourgeois et le noble, tout le monde peut recevoir sa raclée dans une bagarre de rue !!!

Il est évident qu'il fallait surveiller la bougie des heures quand on sortait, on ne se promenait pas inpunément dans les rues des cités le soir, vous aviez peu de chance d'en sortir indemne foutre diable 





Est il besoin d'ajouter que dans un tel contexte, défier, agresser puis rosser les soldats du guet est d'une fréquence frisant la banalité. Ce qui oblige le guet à porter de solides armures et des chapels renforcés de plaques de métal

Il n'est point rare non plus que des bandes de jeunes célibataires, au terme d'une beuverie, s'attaquent aux passants et de préférence aux femmes, il semble que le viol soit une forme de violence bien plus commune que ne le suggèrent la lecture des archives ????

Au nombre de ces jeunes dévoyés figurent en bonne place beaucoup d'estudiants vrais ou faux ??, paresseux et bohèmes, poursuivant d'hypothétiques études. Ils sont prêts à s'accoquiner avec les pires truands de la cité !

On dit que l'Université menait aux plus hautes dignités de l'église et de l'état....et aussi à la potence !!!. Sur environ 10 000 estudiants parisiens on trouve quelques centaines d'escoliers Ribleurs " ventre creux" et "crève la faim", hantant le pavé parisien et les tavernes plutôt que les salles de cours, françois Villon nous le démontre !!






Ils s'esbaudissaient avec les filles follieuses buvant jusqu'à plus soif et se livraient aux pires gaudrioles et aux échanges de buffes et de horions. les batailles entre clans estudiants de nationalité différentes étaient fréquentes

Mais aussi les luttes entre membres de collèges rivaux étaient monnaie courante, et bien sûr eux aussi s'en prennaient aux agents de l'autorité, aux sergents de la prévôté, aux patrouilles du guet Bourgeois, et tant qu'à faire au guet royal du Châtelet ( voir les articles sur les estudiants de l'université)



PS: Bref fallait pas sortir seul et surtout pas le soir après le couvre feu M de V

vendredi 6 août 2021

1/4 La Rue Domaine des Marginaux

C'est tout un monde hétéroclite de mal aimés, exposés au mépris, à la médisance, aux dénonciations et à la haine. Une humanité nombreuse souvent souffrante et misérable !!

Hommes, femmes, enfants, vieillards, malitornes et luneux se côtoient journellement dans les rues des cités, les uns pour pratiquer une profession considérée comme " Vile " mais tolérée pour les services qu'elle rend à la collectivité, d'autres pour exercer des talents d'un genre plus particulier et commettre des actes délictueux que la bonne société médiévale réprouve !!!

Puis tous ceux qui se sont échoués dans la cité, par nécessité, faute de moyens d'existence décents et de domicile fixe...bref les rejetés de la vie !!....Bon le nain il dit en bref: ne jetons pas la pierre au Moyen âge car nous n'avons pas fait beaucoup mieux depuis !!!

Pour les professions dites " Viles ", ce sera surtout fonction de l'époque, de la ville et de la région considérée !!. Pour éclaircir mon propos je vais vous soumettre un exemple.

L'histoire comme les faits se passent en Bretagne au XV siècle aux alentours de l'an de grâce 1431 ou les poissonniers et leurs épouses sont mal considérés par la société bien pensante d'une ville de ce Duché





Le mépris et même l'hostilité que rencontrent nos marchandes de poissons dans la région transparaissent dans certains écrits des copistes du coin !!. Une série d'enquêtes met en scène à Quimper une bonne douzaine de Harpies décrites et désignées comme " fortes en gueule " qui vont même selon la rumeur jusqu'à en découdre avec les agents de l'autorité !!

Elles sont désignées par des surnoms ou par l'expression " la femme au un tel "...Bref on y lit tout le mépris du copiste ou des copistes ayant rédigés  ces textes !!

Dans d'autres lieux, sous d'autres cieux, ce pourra être le tour des cordonniers ou des Tanneurs, voir des Foulons et des teinturiers d'êtres mis à l'index ????

Plus généralement on accueille avec une grande méfiance dans les cités la plupart des colporteurs étrangers, les maquignons soupçonnés de tromperies, mais aussi les écorcheurs de vilaines bêtes tel que taupiers, tueurs de rats et de chiens errants. 

Sont logés à la même enseigne les crieurs de vins, les vidangeurs et nettoyeurs de fosses, les gens travaillant dans les estuves que l'on juge suspectes et bien sûr le bourreau ! 





Avec les prostituées on atteint les limites de la tolérance, considérées comme un mal nécessaire on préfère au nom des bonne moeurs les placer dans quelques locaux privés ou municipaux appelés Bordelage, ou bordeaux et Clapiers, mais aussi  dans des Estuves d'un genre spécial plutôt que déambulant sur la chaussée

Rassurez vous cela ne gêne nullement les notables de la cité pour aller s'encanailler dans ces lieux de débauche PTDR !!!. On dit que le Paris de l'ami François Villon, grand consommateur de filles follieuses, comptait 3000 " Belles Filles ", sans compter celles des faubourgs.....ça fait du monde hein !!! 

Passons aux délinquants de tout poil faisant de la rue le théâtre de leurs exploits quotidiens, leur nombre varie en fonction des périodes de guerre, des boulversements économiques, de l'instabilité politique, des épidémies et de la famine

C'est toute une population flottante de gens sans aveu, de mendiants, de vagabonds, de marchands d'indulgences, de ribauds aux moeurs douteuses, ainsi que des criminels d'occasion ou endurcis ! Les archives qui sont parvenues jusqu'a nous le démontre amplement !





Les registres du Châtelet ou ceux du Parlement de Paris regorgent à foison d'aveux de délinquants avec ou sans jugements, de lettres de rémission de peines, d'arrestations, de procédures et d'exécutions

Mais la voie publique est avant tout le témoin d'une profonde détresse, comme le dit un texte parisien du XV siècle.....je cite:

Ou l'on parle de ces " Enfants de Mamelle ", ces " pueri inventi ", gectés es rues, exposés ou habandonnez et délaissez soubz les portaulx des églises ou des bâtiments publics bien en évidence, afin de voir s'il viendroit quelque personne de bien qui par charité ou aumosne le voulsit !!

Il est à noter que l'infanticide sous toutes ses formes y compris par abandon et faute de soin et durement châtié par les lois de l'époque médiévale. 

Ajoutons qu'il est malaisé  de connaître avec exactitude le nombre d'enfants livrés à la rue avant d'être pris en charge par un hôpital ou une collectivité religieuse ou une corporation de métiers....mais il semble qu'ils étaient fort nombreux, on raconte que durant l'hiver 1420-1421 on retrouva une trentaine d'enfants morts de froid ou affamés !!!





La chaussée héberge aussi les infirmes, que ce soit de naissance, ou à la suite d'accidents, sans compter tous les estropiés des multiples conflits !!!. Mais aussi les vieillards abandonnés, les lépreux se risquant en ville pour chercher provende !!!

Puis plus que tout autre on trouve errants dans les rues " les pauvres insensés ", nommés aussi " Forsins " ou " Fous Natureux ", mais le plus souvent Luneux ...!!!

Les municipalités fournissent parfois aux fous de leurs rues  quelques vivres, un peu de monnaie, voir du tissu pour les habiller ou des souliers quand l'époque le permet

Au moyen âge le Fol est un personnage qui amuse, inquiète et fascine à la fois 



PS: Le prochain article traitera de la violence dans la rue médiévale M de V