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samedi 7 août 2021

2/4 La Violence de la Rue au Moyen Age

Dans la cité, les ruelles, la taverne, le terrain vague du coin, les quais, le cimetière du bout de la rue ou le chemin de ronde de la muraille, sont lieux de prédilection des délits en tout genre !!

Ou il est dit dans les textes, que les uns sont purement accidentels résultant d'une " foiblesse ", d'une " mauvaise impulsion ", d'une " temptacion diabolicque " ou de la chaleur du vin !!!. Les austres peuvent estres préméditées et sont fréquemment commis par de redoutables récidivistes opérant seuls ou en bandes

Il est flagrant que la violence est à fleur de peau. La brutalité des moeurs trouve aisement une explication. Car on boit beaucoup au Moyen âge !!!, et le mot " Yvroigne " figure en bonne place dans la panoplie des injures courantes, la consommation d'alcool commence très tôt, en gros dès l'adolescence

La consommation en Vin et en bière est énorme, une personne considérée comme buvant normalement écluse l'équivalent de 150 litres de vin ou de bière à l'année !!!. je vous laisse imaginer ce que peuvent ingurgiter les autres dans leurs exploits quotidiens aux fonds de leurs tavernes favorites !!!





Il faut savoir que du temps de François Villon, c'est à dire au XV siècle, on trouve pas moins de 4000 tavernes et Auberges à Paris, ça fait pas mal d'endroits pour étancher sa soif mordious !!!, et l'on constate que les rues les plus mal famées ou dangereuses sont précisement celles qui accueillent le plus de tavernes !!!

Ajoutons pour planter l'ambiance que les armes, les outils pointus et coupants sont à la portée de toutes les mains. Les impulsifs ou les irascibles, mécréants et autres malfaisants n'ont aucun mal pour se procurer le nécessaire afin d'occire son prochain. Autant vous dire que les simples injures, bagarres, coups et blessures sont vite classées par les hommes de loi comme délits accidentels ou mineurs !!!

Bien sûr au paroxysme de la colère (de la furor), il nous faut ajouter les connotations à caractère sexuel et scatologique, elles vont bon train s'accompagnant d'allusions à l'absence de virilité. Entre hommes on se traite de "paillarts", de "Putaniers" ou encore de "Coguls" (cocus) !!!!

Vous riez je suppose mesdames ???...mais nos citadines ne sont pas en reste loin s'en faut !!!





Le repertoire entre femmes est tout aussi croustillant, les termes de "Renarte" (sournoise), de " Vieille Ordouse" de fille de Chien" ou de "Meretrix" (putain), voire même de fille de moine !!!! sont de doux noms d'oiseaux utilisés fort souvent es rues parisiennes

La perfidie consiste bien sûr à faire ces allusions en public devant le mari, le fils ou le frère en donnant des détails vrais ou faux sur l'inconduite de la femme, la mère ou la fille. En 1405 en Bretagne un individu en tue un autre pour lui avoir dit injurieusement "qu'il congnoissoit mieulx sa femme que luy "

De fil en aiguille on en vient donc très vite aux " coups et aux collées" ou " la prinse au corps et au poill"....les gifles ou "buffes", horions et coups de pieds de par le cul suivent naturellement

Les colères sont soudaines et la main prompte à frapper, dans ces défoulements de bas instincts personne n'est épargné !, de l'ecclésiastique à l'artisan, en passant par le Bourgeois et le noble, tout le monde peut recevoir sa raclée dans une bagarre de rue !!!

Il est évident qu'il fallait surveiller la bougie des heures quand on sortait, on ne se promenait pas inpunément dans les rues des cités le soir, vous aviez peu de chance d'en sortir indemne foutre diable 





Est il besoin d'ajouter que dans un tel contexte, défier, agresser puis rosser les soldats du guet est d'une fréquence frisant la banalité. Ce qui oblige le guet à porter de solides armures et des chapels renforcés de plaques de métal

Il n'est point rare non plus que des bandes de jeunes célibataires, au terme d'une beuverie, s'attaquent aux passants et de préférence aux femmes, il semble que le viol soit une forme de violence bien plus commune que ne le suggèrent la lecture des archives ????

Au nombre de ces jeunes dévoyés figurent en bonne place beaucoup d'estudiants vrais ou faux ??, paresseux et bohèmes, poursuivant d'hypothétiques études. Ils sont prêts à s'accoquiner avec les pires truands de la cité !

On dit que l'Université menait aux plus hautes dignités de l'église et de l'état....et aussi à la potence !!!. Sur environ 10 000 estudiants parisiens on trouve quelques centaines d'escoliers Ribleurs " ventre creux" et "crève la faim", hantant le pavé parisien et les tavernes plutôt que les salles de cours, françois Villon nous le démontre !!






Ils s'esbaudissaient avec les filles follieuses buvant jusqu'à plus soif et se livraient aux pires gaudrioles et aux échanges de buffes et de horions. les batailles entre clans estudiants de nationalité différentes étaient fréquentes

Mais aussi les luttes entre membres de collèges rivaux étaient monnaie courante, et bien sûr eux aussi s'en prennaient aux agents de l'autorité, aux sergents de la prévôté, aux patrouilles du guet Bourgeois, et tant qu'à faire au guet royal du Châtelet ( voir les articles sur les estudiants de l'université)



PS: Bref fallait pas sortir seul et surtout pas le soir après le couvre feu M de V

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