Hommes, femmes, enfants, vieillards, malitornes et luneux se côtoient journellement dans les rues des cités, les uns pour pratiquer une profession considérée comme " Vile " mais tolérée pour les services qu'elle rend à la collectivité, d'autres pour exercer des talents d'un genre plus particulier et commettre des actes délictueux que la bonne société médiévale réprouve !!!
Puis tous ceux qui se sont échoués dans la cité, par nécessité, faute de moyens d'existence décents et de domicile fixe...bref les rejetés de la vie !!....Bon le nain il dit en bref: ne jetons pas la pierre au Moyen âge car nous n'avons pas fait beaucoup mieux depuis !!!
Pour les professions dites " Viles ", ce sera surtout fonction de l'époque, de la ville et de la région considérée !!. Pour éclaircir mon propos je vais vous soumettre un exemple.
L'histoire comme les faits se passent en Bretagne au XV siècle aux alentours de l'an de grâce 1431 ou les poissonniers et leurs épouses sont mal considérés par la société bien pensante d'une ville de ce Duché
Elles sont désignées par des surnoms ou par l'expression " la femme au un tel "...Bref on y lit tout le mépris du copiste ou des copistes ayant rédigés ces textes !!
Dans d'autres lieux, sous d'autres cieux, ce pourra être le tour des cordonniers ou des Tanneurs, voir des Foulons et des teinturiers d'êtres mis à l'index ????
Plus généralement on accueille avec une grande méfiance dans les cités la plupart des colporteurs étrangers, les maquignons soupçonnés de tromperies, mais aussi les écorcheurs de vilaines bêtes tel que taupiers, tueurs de rats et de chiens errants.
Sont logés à la même enseigne les crieurs de vins, les vidangeurs et nettoyeurs de fosses, les gens travaillant dans les estuves que l'on juge suspectes et bien sûr le bourreau !
Rassurez vous cela ne gêne nullement les notables de la cité pour aller s'encanailler dans ces lieux de débauche PTDR !!!. On dit que le Paris de l'ami François Villon, grand consommateur de filles follieuses, comptait 3000 " Belles Filles ", sans compter celles des faubourgs.....ça fait du monde hein !!!
Passons aux délinquants de tout poil faisant de la rue le théâtre de leurs exploits quotidiens, leur nombre varie en fonction des périodes de guerre, des boulversements économiques, de l'instabilité politique, des épidémies et de la famine
C'est toute une population flottante de gens sans aveu, de mendiants, de vagabonds, de marchands d'indulgences, de ribauds aux moeurs douteuses, ainsi que des criminels d'occasion ou endurcis ! Les archives qui sont parvenues jusqu'a nous le démontre amplement !
Mais la voie publique est avant tout le témoin d'une profonde détresse, comme le dit un texte parisien du XV siècle.....je cite:
Ou l'on parle de ces " Enfants de Mamelle ", ces " pueri inventi ", gectés es rues, exposés ou habandonnez et délaissez soubz les portaulx des églises ou des bâtiments publics bien en évidence, afin de voir s'il viendroit quelque personne de bien qui par charité ou aumosne le voulsit !!
Il est à noter que l'infanticide sous toutes ses formes y compris par abandon et faute de soin et durement châtié par les lois de l'époque médiévale.
Ajoutons qu'il est malaisé de connaître avec exactitude le nombre d'enfants livrés à la rue avant d'être pris en charge par un hôpital ou une collectivité religieuse ou une corporation de métiers....mais il semble qu'ils étaient fort nombreux, on raconte que durant l'hiver 1420-1421 on retrouva une trentaine d'enfants morts de froid ou affamés !!!
Puis plus que tout autre on trouve errants dans les rues " les pauvres insensés ", nommés aussi " Forsins " ou " Fous Natureux ", mais le plus souvent Luneux ...!!!
Les municipalités fournissent parfois aux fous de leurs rues quelques vivres, un peu de monnaie, voir du tissu pour les habiller ou des souliers quand l'époque le permet
Au moyen âge le Fol est un personnage qui amuse, inquiète et fascine à la fois
PS: Le prochain article traitera de la violence dans la rue médiévale M de V
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