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vendredi 7 avril 2023

Le Comptoir de la Hanse à Bruges

En 1252 à la demande des Lubeckois (plaque tournante de la Hanse), la Comtesse Marguerite II de Flandres et de Hainaut (mariée à Bouchard d'Avesnes, puis à Guy II de Dampierre), réglait la perception du Tonlieu (impôt sur les marchandises transportées), de la ville de Damme, qui se trouvait être l'avant port de Bruges (la venise du nord), sur le Swin 

C'est à partir de cette date que l'on constate la présence de négociants Allemands de la Hanse dans la cité de Bruges. Ce comptoir devait au fil du temps acquérir une importance considérable et tenir une grande place dan l'histoire de la Ligue Hanséatique !

Ce comptoir jouera le rôle d'intermédiaire entre les pays Occidentaux, la Flandre, le Brabant, la Hollande et Albion. Plus tardivement viendront s'ajouter le Portugal et l'Espagne, tous des pays producteurs de fournitures industrielles

La Flandre était naturellement destinée, en raison de l'importance que prenait le port de Bruges, à occuper la première place dans les échanges commerciaux, d'un accés facile par l'embouchure du Swin, les marchandises étaient déchargées à Damme, puis rechargées sur de petit bâteaux en direction de Bruges








I
l faut signaler qu'avec le temps la partie occidentale des Pays Bas fut ralliée à la Hanse, les territoires de Zutphen, Deventer, Campen et Zwolle. Pour ce qui est des régions de l'Ouest comme le Comté de Hollande, la Zélande et la Frise elles restent en dehors du secteur d'activité de la Hanse et ce sera de celles ci que devaient venir la concurrence !

La Ligue hanséatique était divisée en trois sections correspondant à trois groupes de villes Hanséatiques et gouvernées chacune par deux " Oldermänner ". S'il existait un secret longtemps bien gardé c'était celui du nom des villes de la ligue Hanséatique, mais pas pour les cités et ports ou ils ne possédaient qu'un comptoir commercial !









Il faut remarquer que la croissance du comptoir hanséatique de cette cité coïncide avec le développement des relations " par correspondance ", ce qui favorisait l'établissement d'un comptoir fixe, ayant à demeure, ses commis et ses représentants des principales maisons du commerce maritime

Les hanséates vont jouir dans cette " Venise du Nord ", de privilèges importants, car ils contribuent à la prospérité de cette cité. Cela fournis de puissants moyens d'intimidation aux commerçants Allemands. Si un conflit d'intérêts éclate entre la ville et le comptoir, la ligue menace de transporter ailleurs son comptoir !! et cette menace produit presque toujours son effet !

Cette menace est suivie d'exécution si besoin. A la fin du XIII siècle, les Hanséates en désaccord avec Bruges, transportent leur comptoir à Ardenbourg. Ils avaient à se plaindre des mesures prises par Philippe IV le Bel, qui occupait le Comté, les vins du Rhin étaient frappés d'un droit d'entrée prohibitif. Le comptoir fut à nouveau fréquenté dès 1310, et entre dans sa pleine période de prospérité !








la plupart des difficultés dont se plaignent les Allemands en Flandres provenaient des pirateries dont ils avaient à souffrir. Maintes fois leurs réclamations furent consignées dans le registre des comptes de Bruges, par exemple entre 1369 et 1381. Une fois de plus avec les guerres incessantes et les luttes Franco-Angloises mettent en difficulté la circulation des marchandises, la Hanse transfère son comptoir à Dordrecht en 1388, afin de faire pression sur les autorités Flamandes

Les relations commerciales ne furent reprises qu'en 1392. Il faut comprendre que les Hanséates étaient au centre d'un trafic très important de transit commercial, entre le comptoir de Londres et celui de Bruges !!!. Ils exportaient les laines Angloises vers la Flandre et importaient en retour vers Londres le drap manufacturé de Flandre ! Mais aussi les vins de France qui grâce à eux atteignaient les marches de la Pologne !, sans oublier le transport maritime du Sel, ou les fourrures, la poix, la cire, le bois et les céréales et bien sûr ils détenaient le monopole sur le Hareng et la Morue séchée, denrée vitale à une époque religieuse ou les jours maigres étaient fort nombreux !!




PS: article tiré de l'excellent livre de Madame Régine Pernoud " les villes marchandes au XIV et XV siècles " M de V