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vendredi 10 avril 2020

Le Chancelier Nicolas Rolin 1380-1461

Nicolas Rolin est né à Autun, sur la paroisse de Notre Dame, dans une maison de la rue des Bans. La famille de Nicolas était originaire de Poligny, et détenait depuis de longues années le Fief seigneurial de La Roche Bazot, à six lieues de Autun. La date de naissance exact de notre homme nous est inconnue, elle est fixée de manière approximative à l'année 1380

L'histoire ne nous laisse aucun document qui puisse nous donner des détails sur l'enfance de cet homme célèbre ??. Sa famille ne brillait pas par l'éclat que peuvent procurer de hautes fonctions dans le royaume, ni par les faits d'armes glorieux dans l'Ost. Le nom de Rolin n'avait, semble t'il, jamais franchi les limites des environs de sa cité, on peut donc en déduire que notre Chancelier de Bourgogne fut le premier à briller de cette souche dont il était issu

Après avoir fait d'excellentes études dans le Collège des évêques d'Autun, Rolin se rendit à Dijon. La brillante cour des Ducs de Bourgogne avait attiré, dans cette Capitale, bon nombre d'érudits, de doctes personnes et de savants. C'est parmi tous ces protégés et favoris du Duc Philippe le Hardi (fils de Jean II le Bon), que Nicolas va évoluer et achever de se perfectionner. Notre homme était très versé dans l'Art Oratoire, donc un Juriste, métier très en vogue à cette époque, c'est donc tout naturellement qu'il va embrasser la profession d'Avocat









Nommé de bon heure au Parlement à l'avènement de Jean sans Peur, fils de Philippe, sur le trône Ducal, Nicolas se marie l'année suivante avec Marie, fille de Berthold de Landes, qui était en charge de la fonction honorifique de Valet de chambre du Roy, tout en assurant également la fonction de Général Maître des monnaies de France

La mère de Marie était la fille de Michel de Culdoë, Prévôt des marchands de Paris, voila notre Nicolas fort bien marié !!!. Mais son épouse mourra en couches dans l'année 1410, Rolin habitait alors rue des Fols, un bel Hôtel qu'il fera rénover en 1412, un an après son second mariage

Conseiller de Jean sans Peur autour de 1408, celui ci lui fera présent du château et de la seigneurie d'Autume, ancien Fief de la maison dès De Vienne. Donc en 1411 il épouse Guigone de Salins, dont la famille remontait à Gauthier de Salins, Chevalier en 1150. le frère de Guigone, Guy de Salins, était conseiller de la Duchesse et maître de l'hôtel du Duc Jean. Voila notre Nicolas une nouvelle fois fort bien marié, mais non plus à la haute bourgeoisie, mais avec l'ancienne Noblesse d'épée !!!








Quand en 1422 il remplace au poste de Chancelier, Jean de Thoisy, évêque de Tournay, Nicolas devient chef de la justice et garde des sceaux, il disposait à Dijon d'un Gouverneur de la Chancellerie,  et d'un lieutenant dans toutes les villes du bailliage. Après les guerres civiles qui se terminent en 1435, et que la paix fut proclamée entre France et Bourgogne, Nicolas sera auréolé de la gloire des négociations de cette paix. Rolin était au sommet de sa puissance.

C'est en février 1440 que le Chancelier Rolin et sa suite vont traverser la ville de Beaune, il sera touché par la misère du peuple, que la famine et les guerres civiles avaient accablés, il va décider de fonder un Hôpital pour les pauvres et les voyageurs

L'affection de sa femme Guigone pour cette ville, ou plusieurs membres de sa famille avaient résidence, vont le déterminer à le construire dans cette cité. La construction des hospices de Beaune, ce magnifique édifice que nous connaissons, commença en 1443, la Charte de fondation témoigne du soin que mettait notre Chancelier dans tous les actes qu'il entreprenait, ou il est écrit je cite:

J'érige et dote en la ville de Beaulne, un Hospital pour que les povres et infirmes y soyent receus, servis et logés. Ce terrain acquis par moi, je le donne pour toujours à Dieu tout puissant, à la Vierge Marie sa mère, et au bienheureux Saint Anthoyne, j'y attache un revenu annuel de 1000 Livres sur la Saulnerie de Salins










Il était également stipulé q'une distribution journalière de pain se devait d'être faite aux pauvres de cette ville par les Hospices de Beaune !!

Tout y était expliqué, le nombre et la disposition des lits, le service des soeurs assurant les soins, l'administration de l'établissement et des revenus, rien ne fut oublié !!

La présence quasi permanente de son épouse Guigone, et les fréquentes visites du Chancelier Rolin donnaient aux travaux toute la célérité possible !!

Nous n'avons pas d'information quand au nom du maître d'oeuvre ayant réalisé les travaux, mais le type Flamand qui caractérise ce magnifique édifice laisse supposer que Nicolas en confia la direction à un artiste de ce pays




PS: Documentation BNF sur un Texte de Ch Bigarne écrit en 1860 M de V