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jeudi 11 octobre 2018

Je, François Villon, Assassin, Voleur, Poète

J'aime ce texte qui dit tout, en peu de mots sur François Villon, écrit par AD van Bever, je vous le baille en offrande sans en omettre une virgule, faisant miennes ces lignes en copiste reconnaissant !!

La vie de François Villon n'est connue que depuis peu, grâce aux admirables travaux de Auguste Longnon, de Marcel Schwob et Pierre Champion. Ce singulier personnage, qui devait laisser la réputation d'un mauvais garçon et d'un grand poète, naquit au mois d'avril de l'an de grâce 1431, pendant que Paris demeurait encore sous la domination Anglaise.

Il était pauvre et de petite naissance, et s'appelait de son vrai nom Montcorbier, ou encore des Loges, du nom de lieu d'ou il tenait peut être ses origines ? Ayant de bonne heure perdu son père , François fut recueilli par Maître Guillaume de Villon, Bachelier en décrets, chapelain de Saint Benoît le bétourné, qui le logea en sa maison, dite "la porte rouge"

C'était au Cloître Saint Benoît près du Collège de la Sorbonne !!!








Il prit le nom de son bienfaiteur et destiné à suivre l'état de Clerc, fut inscrit sur les registres de l'Université. Bachelier à 18 ans, en 1449, licencié et Maître es arts en 1452, il n'eût peut être rien révélé de son court destin, si sa jeunesse n'avait subi le contre coup d'une époque troublée !!

Ses années d'études avaient été particulièrement orageuses. L'université donnait l'exemple du plus grand désordre. Les leçons et les prédications venaient d'être suspendues. Les Recteurs protestaient contre le Parlement, et les escoliers rebelles à toutes discipline, apprenaient moins les préceptes des sept arts libéraux que la manière de rosser le guet !!!!

Ce n'était point pour ces derniers un mince plaisir, que de voler les crocs à l'étal des bouchers, décrocher les enseignes et scandaliser les marchands, les bourgeois et les hôsteliers de Paris par mille extravagances burlesques et cyniques

Une fâcheuse affaire survenue le 5 juin 1455, en ce jour de la fête Dieu, et dans laquelle notre personnage se rendit coupable d'un homicide sur la personne d'un prêtre, appelé Philippe Sermoise (ou chermoye), qui le fit mettre en prison, jugé par la Prévôté de Paris et condamné au bannissement !

Le copiste: c'est lors d'une rixe que ce prêtre fut tué mais notre poète fut aussi blessé et du se faire panser, il semble que l'affaire fut chaude et qu'il n'était pas seul en cause ????








Ici finit la carrière universitaire de Villon, peu après commença pour lui une existence nouvelle, qui ne fut point édifiante, et dont les témoignages tiennent lieu et place de fiction dans son oeuvre de poète. Sans ressources, sans gîte et sans appui, Villon ne tarda pas à se lier avec quelques compagnons de hasard et d'infortune, anciens écoliers, clercs vagabonds, mendiants et voleurs qui avaient pris le surnom de Coquillarts, synonyme d'audacieux malfaiteurs !!

Terrorisant la province, il erra plusieurs mois du nord au midi, associé à de nombreux méfaits de tous genres, jusqu'au jour ou, grâce à d'anciennes amitiés et à la tendre sollicitude de son père adoptif, il obtint des lettres de rémissions et put rentrer à Paris. On dit qu'il reprit pendant quelques temps sa vie insouciante de naguère, et qu'il serait devenu quelque homme sage, quelque vénérable clerc ??? C'était sans compter un certain penchant à la perversité !!








Aussi n'avait il point oublié ses anciennes fréquentations, il aimait l'argent, le jeu, la bonne chère et les filles et de plus ne répugnait point à la débauche. Il le fit savoir en dévalisant de compagnie, vers la Noël 1456, la sacristie du Collège de Navarre. La crainte du châtiment l'éloigna encore de Paris, et ce n'est pas peu dire qu'il ne gagna pas à parcourir les route de France avec des malandrins de son espèce, le goût de la vertu sinon de la tranquillité !!

On le rencontre à Angers à la fin 1456, puis à Blois, ou il trouve le moyen de se faire bien voir, grâce à ses talents et son ingénuité de poète, de cet autre rimeur que fut le Duc Charles d'Orléans. Remis peu après en prison, pour on ne sait quel motif, il est en grand danger de perdre sa vie. Il échappe de nouveau à sa disgrâce, remercie Dieu, prend les jambes à son cou, comme quelqu'un qui n'à pas la conscience tranquille !!









Il traverse le Berry, remonte la Loire, parcourt le Bourbonnais, le Forez, gagne le Dauphiné ou il recevra un cadeau du Duc de Bourbon, après quoi il revient en Orléanais et passe l'été à Meung sur Loire, dans les prisons de l'évêque d'Orléans Thibaut d'auxigny

Il confesse quelque part qu'il y avait non loin de Meung, un endroit funeste aux enfants perdus, c'est Montpipeau, endroit ou son mauvais génie l'avait fait prendre la main dans le sac. Cette fois il devra à la clémence royale de recouvrer sa liberté !

Le roi Charles VII venait de terminer sa triste existence (juillet 1461), Villon était " en charte étroite et dure", quand Louis XI, nouvellement sacré, traversa Meung, pour se rendre à sa bonne ville de Tours et délivra en don de joyeux avènement plusieurs prisonniers, parmi lesquels était le poète de la porte rouge !!

Il allait enfin pouvoir rentrer à Paris et réunir les poèmes qu'il avait depuis longtemps composés. Soudain on perd sa trace, on sait seulement qu'il revint au Cloître Saint Benoît !

Le copiste: oui mais voila chassez le naturel il revient au galop, François Villon était ainsi fait, il ne chanta que ce qu'il vit ou ressentit, au cours d'une existence aventureuse, témoin des moeurs du moyen âge et poète du coeur !!








Un soir de l'automne 1462, il assiste une nouvelle fois à une rixe devant la boutique de François Ferrebouc, rue Saint jacques !!

Condamné pour ce fait " à être pendu et estranglé", il interjette appel de la sentence du Châtelet, fait annuler le jugement, mais en raison de ses mauvais antécédents, se voit par arrêt du parlement, le 5 juin 1463, frappé de bannissement pour dix ans de la ville, prévôté et vicomté de Paris !!

C'est tout. A cette date Villon n'avait guère plus de 32 ans, mais la maladie, les excès, l'avaient marqué et vieilli. Il est croyable qu'il mourut jeune, Rabelais a rapporté sur lui de plaisantes histoires.

En fait a t'on dit, que le poète du Grand testament finit modestement dans une de ces nombreuses "escriptoires", établies autour de Saint Jacques la boucherie, sortes d'ateliers de copistes ou les clercs trouvaient à s'occuper ????


PS: j'espère que ces lignes vous donnerons envie de lire ou de relire ce poète du coeur M de V