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samedi 1 septembre 2018

Li Proverbe au Vilain XII siècle

L'auteur n'a pas décliné son nom, mais d'une certaine manière il s'est fait connaître, donnant ça et la des détails sur sa personne et l'on peut déterminer dans une certaine mesure l'époque ou il vécu

Pour commencer c'était un défroqué, ayant disait il appris deux métiers, car l'homme avait étudié pour être Clerc, il n'était en fait ni Clerc ni Laïc, on pourrait dire ni chair ni poisson, mais peut être un peu des deux ????

Il avait ensuite couru le monde à la recherche d'un protecteur, il en avait rencontré maintes fois de ces seigneurs, bien plus généreux en promesses qu'en réalité !! " maint Barons de haut pris, m'ont mainte fois promis "









Mais enfin, un jour, il eut la chance de tomber sur un bon maître, qu'il rencontra en Hainaut, alors que dans des circonstances critiques il avait tout perdu. C'était le Comte de Flandres, et c'est à lui que le recueil est pour ainsi dire dédié

Cependant notre auteur n'aimait pas à " séjourner ", il était comme le chien du proverbe qui quitte sa confortable niche, pour filer au bourg récolter des coups, " quand je suis à la court dont tous les biens me sourt (me viennent), si suis comme en liiens (attaché), tant m'est que hors en soie (dehors je sois), et par païs revoie, mes amis anciens .

Ce n'est pas qu'il ignorât le péril des fugues, car il dit " se je départ dou conte tost m'aura oblié (si je pars de l'entourage du Comte tôt fait il aura de m'oublier), il savait donc bien que c'était folie d'abandonner une place sûre, au risque d'être remplacé !!!

Mais il ne pouvait s'en empêcher et d'autre part, au retour de ses équipées, il jouissait d'une vie facile et paisible à la cour du Comte. Il disait pour se rassurer lui même " rien à craindre, je confierai mes ennuis à mon seigneur, il est franc et large ", puis il ajoute, " d'ailleurs le fidèle doit vivre de l'autel, pourvu qu'il n'en abuse pas !, mieux vaut se contenter de peu que de courir les hasards "










L'homme n'était pas particulièrement brave, en vérité, et donc peu propre à une vie d'aventure, il devait se sentir à l'étroit à la cour du Comte et devait préférer être parmi les vilains ????

Il avait vu un jour des brabançons, ces gens d'armes mercenaires, revenir d'une campagne en fort piteux état et mutilés, après c'être fait étriller en Bourgogne, ce qui l'avait marqué

Puis il parle aussi des croisés, qui vont en Outre mer adorer le Saint Sépulcre, il dit je cite: Et pendant ce temps la, en leur absence, ils sont trompés et ruinés par leurs femmes !! Il poursuit en faisant remarquer, plus d'un est parti tout flambant et sautant de joie, sur les chemins de l'Outre mer, qui au retour ne peuvent marcher sans s'appuyer sur un bâton !!

A la vérité il y a dans son recueil un assez grand nombre de banalités et de grossièretés, mais qui ne sont pas toutes de lui, mais notre homme savait ça et la glisser des réflexions personnelles et des confidences agréablement tournées!!

Il faut noter que ses écrits furent populaires, empruntés et recopiés par d'autres qui ajoutèrent allègrement des tirades de leur cru








Au lieu de commenter purement de la sagesse des nations, sont but premier!, notre anonyme a exprimé sa philosophie de la vie et de la société, et il le fit sous la forme rustique des vilains de son temps !!!

Mais c'est celle d'un pauvre diable de Trouvère de la fin du XII siècle, et si certains disent que ses textes ne sont pas profonds, il avait le mérite de retenir l'attention, tant par sa sincérité et ses observations fondées !!


PS: les sources comme d'habitude viennent de la BNF, et je vous laisse vous rendre sur le site pour lire les textes de notre anonyme auteur M de V