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dimanche 23 mars 2025

Les vitraux du Moyen âge

C'est la France qui a le privilège de conserver le plus de vitraux antérieur à la révolution que dans tous les autres pays du monde. Ce qui est un exploit, vu que nos braves révolutionaires ont beaucoup participé à la destruction de notre patrimoine national ( livres, monuments, archives, tombes et statuaires ) !

Comment cela a t'il commencé ???, il est loisible de croire que puisque l'on faisait dans les fourneaux du verre de plusieurs couleurs, on s'avisa d'en prendre quelques morceaux pour mettre aux fenêtres, les arrangeant par compartiments comme de la mosaïque

Ce fut, à mon avis, l'origine de la peinture sur verre, car voyant que ces montages étaient du plus bel effet on ne se contenta plus de cet assemblage de couleurs et l'on voulut représenter toutes sortes de figures, des personnages et des histoires entières. Je dis souvent que le M-A est une cathédrale dont le sol est pavé d'hypothèses plausibles et le vitrail en est un bel exemple !!

Pour nos mille ans de la période médiévale, il semble que l'histoire commencerait dans une petite ville du Hanovre " Hildesheim " qui posséderait, dit on, des vitraux qu'un nommé Bruno aurait exécutés de 1029 à 1039, puis dans l'abbaye de Tegernsée, en Bavière de 1068 à 1091 par le moine Wernher, ainsi que des verrières faites par un certain Comte Arnold en 999










C
ependant, à défaut de preuves matérielles, voici un argument d'une autorité incontestable. Opposés aux tendances de l'école de Cluny qui était favorable au développement des arts, les Cisterciens demeuraient fidèles aux doctrines de leur fondateur sur l'emploi des peintures sur verre ; Saint Bernard ( Bernard de Clairvaux ) ne les proscrivait pas, pour la masse populaire, mais les interdisait dans ses maisons conventuelles !!

Le chapitre général de l'ordre, en 1134 ( XII siècle ), précise que leurs vitres doivent êtres blanches, sans croix et sans couleurs. Or donc l'usage pour le commun des mortels de les colorer et de les orner est donc bien répandu, si nous tenons compte, que dans un acte solennel, des moines réglementent l'obligation de l'exclure de leurs monastères ????

Pas un seul fragment des premiers vitraux des IX et X siècles n'a été conservé et pas un non plus que l'on puisse attribuer, avec certitude au XI siècle, sauf au cas ou l'ancienneté des verrières de Hildesheim et de Tergernsée, mentionnées plus haut, serait confirmée ????

Pour cette raison et par le fait que je ne suis qu'un humble Copiste, je vais me porter vers des bases plus solides comme le XIV et le XV siècle











Paris aujourd'hui est fort appauvri en verrières du XIV siècle alors que la capitale en possédait de nombreuses autrefois. Charles V le Sage aimait les vitrages en couleurs et portait une réelle sympathie pour les Verriers, il va leurs octroyer par lettres patentes de larges privilèges. Son Fils Charles VI le Fou renouvela ces privilèges le 12 août 1390,

Citons un exemple de disparition malencontreuse d'une verrière du XIV siècle. Le Roy Charles V avait offert aux Célestins, son église favorite, en l'an 1365, deux verrières représentant, a genou
 et en pied, le Roy Jean II le bon, son père, ainsi que lui même lorsqu'il était encore le Dauphin Charles

L'oeuvre était sur un fond rouge avec une ornementation de dessins losangés. L'ensemble fut ruiné de fond en comble à la renaissance lorsqu'une poudrière voisine de cette église vint à exploser en 1538, détruisant ces deux verrières, dans la catastrophe disparurent également les vitraux de la chapelle d'Orléans de cette même église 

Si vous me passez l'expression, " voilà une Renaissance pas très constructive "  Ok elle est mauvaise, promis je ne recommencerais pas !!!










L'amour de nos pères pour les vitraux était tel que les architectes s'efforceront avec le temps de donner aux peintres verriers des surfaces de plus en plus grandes ou ils pourront narrer, dans l'azur du ciel, les histoires de la religion

Le goût de la couleur, si fort chez les gens du Moyen-âge, s'ajoute au goût des histoires et à la nécessité de représenter pour tous les fidèles, ces scènes que les Princes et les Bourgeois nantis pouvaient admirer dans leurs Psautiers !

Cependant dans le Paris du XV siècles, on trouve, de pédants prédicateurs et théologiens qui pontifiaient à l'envie sur le sujet. le plus célèbre, étant surement, Jean le Charlier dit Jean de Gerson, qui fut élève du Collège de Navarre dès son plus jeune âge (1377), et qui sera Chancellier de l'Université de Paris au début du XV siècle  

Il dit avec un certain déprisement..je cite : Les images des vitraux pour autres choses ne sont faictes, fors seulement pour montrer aux simples gens qui ne savent pas l'écriture, ce qu'ils doivent croire !






PS: on remarque, que déjà au XV siècle, existait ce "snobisme" des gens qui écrivent et parlent le Latin, par rapport au commun des mortels !!. Au siècle suivant, c'est à dire à la Renaissance ce snobisme frisera le ridicule. Citons en exemple un Ambroise Paré qui fut catalogué comme faisant parti des gens " mécaniques " parce qu'il ne savait pas le Latin, alors même qu'il écrivit une thèse sur la chirurgie en langue vernaculaire ....M de V