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mercredi 20 décembre 2017

Guildes et Confréries au Moyen âge

Apprentis, Valets et Maîtres appartiennent tous à un groupe formé par le métier, on ne peut utiliser le terme de " Corporation ", il n'est pas adapté à la période médiévale, le terme venant d'Angleterre n'apparaît qu'au XVIII siècle.

Dans le royaume Capétien puis ensuite dans celui des Valois, on parle de Métiers, de Guilde ou de Hanse, fin XV siècle peu de professions se trouvent en dehors d'une guilde.

Le métier reçoit un statut qui émane d'une autorité municipale ou royale, ces derniers cherchant par ce texte à exercer une surveillance sur l'activité économique des ateliers de cette guilde sur la ville, que l'on parle de boulangerie, de boucherie, d'armuriers ou de quelque corporation que ce soit.





Notre guilde va aussi se doter d'une confrérie qui regroupe les maîtres du métier, à des fins de dévotions, de charité et célébrant par un défilé la fête du Saint Patron représentant le métier tous les ans.

Ils processionneront aussi lors des fêtes religieuses et des enterrements des membres de leur guilde, ils forment également une mutuelle venant en aide aux confrères malades et aux membres dans le besoin.

Les métiers encadrent les activités professionnelles et créent des liens entre les ateliers, constituant par le fait une structure essentielle de la société urbaine. Ce qui laisse néanmoins une foule de manœuvres et d'ouvriers sans qualification ni protection ou le contrôle reste flou, il faut rester lucide nous sommes au moyen âge, les intentions sont bonnes mais les moyens ne suivent pas toujours !!!!!






Dans toute l'Europe, les métiers sortent de la clandestinité entre le XI et le XIII siècle, les premiers sont des associations de marchands, vers l'an mil, rapidement suivis au XII siècle par les guildes d'artisans, par exemple celle des Cordonniers de Rouen vers 1135.

Les métiers tiennent une assemblée annuelle, soit dans la maison de la guide, ou dans un monastère, voir une abbaye proche, soit dans l'hôtel de ville de leur cité. Ils y désigneront les Jurés qui les dirigeront pour une période d'un an, examineront, proposeront ou retrancheront des articles sur les statuts de la guilde.






Les Jurés du métier seront selon les régions, nommés Bayles, Consuls ou Gardes, en fonction des procédures ils seront soit élus, tirés au sort, voir désignés par leurs prédécesseurs.

Lors de ces assemblées les Maîtres du métier sont convoqués par les chefs de la guilde, ils fixeront ensemble les redevances et proposeront après concertation les modifications éventuelles des statuts du métier.

Les statuts des métiers sont enregistrés par les autorités municipales dès la fin du XIII siècle, ces textes sont destinés à garantir la qualité de la production, ainsi qu'une émulation entre les ateliers du métier, ils donnent aussi la liste des fraudes et exigent une qualité de production afin de satisfaire la clientèle.

Ils fixent les heures et les jours de travail et réglementent les conditions d'apprentissage. Les ateliers sont visités par les élus du métier, les maîtres qui désobéissent aux statuts sont punis d'amendes, les productions défectueuses sont confisquées et détruites ( voir article Etienne Boileau et le livre des métiers)





                                         Exemple Statut des Boulangers Pâtissiers d'Arras en 1356


Sachent et faire savoir à tous que le maire, les échevins de la guilde des boulangers et pâtissiers d'Arras et plusieurs autres guildes, sont venus par devers nous en la Halle et nous ont priés et requis humblement que nous veuillions bien renouveler une ordonnance qui leur fut autrefois baillée pour leur dit métier, par les échevins de la ville d'Arras nos prédécesseurs.

Premièrement lesdits boulangers, à chaque Saint Rémy, éliront le maire et les échevins de leur métier, une fois établis ces élus iront prêter serment devant les échevins de la ville d'Arras, de bien garder le métier et de faire de bonnes et loyales marchandises

Pain à deux Deniers, pain à un Denier, pain d'une maille et aucun de plus grand prix, que nul ne puisse faire pain à vendre, ni tenir four en la juridiction des échevins d'Arras, qu'il ne soit Bourgeois ou bourgeoise d'Arras.

Que nul ne puisse faire boulangerie ou pâtisserie, ni pain à vendre, ni tenir four, s'il ne fait partie de la guilde et que nul ne puisse entrer dans la guilde pour faire le métier, s'il n'a été Valet loué pendant deux ans dans ladite ville d'Arras

Quiconque entre dans la guilde doit sept sous, excepté s'il est fils de confrère, les filles de confrère affranchissent leur premier mari.

Le maire des boulangers peut avec ses compagnons élus, inspecter tous les fabricants de pain de la ville et de l'échevinage d'Arras, celui qui est pris à faire mauvaises denrées doit une amende de cinq sous, le maire saisit la marchandise et donne le pain pour Dieu.

De même, qui est apprenti doit cinq sous, excepté enfant de confrère, de même qui est pris en défaut de n'avoir pas assisté à l'enterrement d'un confrère doit quatre Deniers. S'il est un des échevins du métier il devra huit deniers. De même si l'un des porteurs du corps désigné par le maire du métier n'y va pas il devra quatre deniers.

Quiconque se tenant au marché du pain, appelle à lui les clients regardants l'étal d'un confrère il devra quatre deniers, de même quiconque joue au jeu d'argent au marché du pain doit quatre deniers, de même quiconque déplace l'étal ou prend les affaires d'autrui contre le gré de ce dernier doit quatre deniers.

De même le jour ou s'effectue le tirage au sort des étaux du marché au pain, quiconque apporte son pain ou ses affaires avant que le maire du métier ait tiré au sort les places dudit marché, il devra quatre deniers au maire du métier.

De même nul confrère, qu'il soit fournier ou autre ne peut cuire qu'une fois par jour denrées à vendre et ce au jour ou il a coutume de cuire, à moins d'en demander l'autorisation au maire et au élus du métier, de même ceux qui font gâteaux cuits en leurs fourneaux doivent faire bonnes et loyales denrées.

Quiconque doit une amende et la paiera pas quand le maire et les échevins du métier la demanderont, ne pourra exercer le métier jusqu'à ce qu'il ait payé l'amende et s'il ne le fait devra dix sous.

Ce fut fait en l'an de grâce 1356 le quinzième jour du mois d'Avril







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