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lundi 24 avril 2017

N° 25) Les Grandes Compagnies ou les meilleurs guerriers d'Europe


La paix de Brétigny fut reçue avec joie par tout un peuple, tant la misère était grande, mais d'un bienfait peu découler un mal, comme d'une plaie guérissante exsude quelques mauvaises humeurs. Les soldats de tous poils qu'Edouard III avait attiré en France sont remerciés, les compagnies de mercenaires dissoutes, il en va de même pour la France. Ces soldats de métier se retrouvaient sans pain et bien sur perdaient le produit des pillages.

Ceux qui avaient la garde d'un Château refusèrent de le rendre, ils vont se mettre à piller les campagnes et rançonner les villes, ces routiers seront la nouvelle calamité de la France.

En 1361 on essaye de traiter avec les différentes bandes, ce sera un fiasco qui aura pour conséquence la fédération des routes, formant ainsi la grande Compagnie.

Personne n'exerçait l'autorité suprême, et chaque route conservait son autonomie, son organisation et la hiérarchie de son choix. Dans la chronique Anglaise du moine de Saint Alban, elle est appelée la " Gent " (société sans tête ), le Pape Innocent VI ira jusqu'à entreprendre la construction de remparts, pour protéger sa ville. Il lancera même une croisade contre les routiers de la Grande Compagnie.

Au début de 1362 le roi Jean II décide d'éradiquer du territoire, les routiers de la grande compagnie. Pour ce faire, le roi envoi par messager un Blanc seing à son cousin Jacques de Bourbon, afin qu'il puisse réunir autant de Chevaliers et de gens d'armes qu'il le peut, le faisant de ce fait Capitaine de ces troupes, et de détruire par le fer toute cette ribaudaille.


Ce sera le 6 avril 1362 la bataille de Brignais, nous allons maintenant planter le décor et vous conter comment l'affaire fut menée. Sans chef suprême la grande compagnie manoeuvrait comme un seul homme (chose tout à fait impossible pour nos chevaliers). 

Les routiers s'étaient formés en deux corps, le premier composé des troupes les plus légèrement armées, fut placé à l'aplomb d'une colline proche de Brignais, ils disposaient d'un grand nombre de charrettes ou sont entreposées, pierres et quartiers de roches à profusion.

Pour vous le devinez ( n'étant empruntés des mérangeoises!!!), écrabouiller les assaillants. Quand au second corps, composé des routiers les plus adurés et les plus lourdement armés, ils se trouvaient proche de cette colline, bien visibles, en ordre de bataille, mais avec un fort parti de cavaliers cachés et placé en embuscade.

Il faut à ce moment préciser qui sont ces hommes que le roi nomme ribaudaille. En bref, les meilleurs soldats d'Europe, ayant servis sur tous les champs de bataille, en Angleterre, en Ecosse, en Flandres, et en France, sur terre comme sur mer.

Ils sont au fait de leur art, maîtrisant à fond les techniques de combat, par l'utilisation du relief et des obstacles naturels du terrain, de plus contrairement aux nobles ils savent s'adapter et être réactifs face aux situations, anticipant à merveille les mouvements de l'adversaire " vous me direz qu'avec la stratégie de l'Ost Français ce n'est pas un grand exploit !!! " Mais surtout ils refusent toutes batailles de front face à des chevaliers,en un mot comme en cent ils étaient d'instinct de fabuleux combattants.  


L'ost de jacques de Bourbon se compose de 12000 hommes, avec des chefs qui malgré leurs défaites successives n'ont toujours rien appris. 

Une fois de plus ils vont sous estimer l'adversaire, quand à étudier le terrain avant le combat, on en parle même pas!! Malgré les conseils de Arnaud de Cervolles, ami de Jean II,"mais routier lui même", ils tomberont dans le piège. 

On ne l'écoutera pas, car nos mangeurs de charrettes ferrées sont persuadés qu'ils vont laminer cette engeance de brigands, et voilà une nouvelle défaite qui s'annonce.

Brigands ils le sont soit!!! Mais quand à les écraser c'est une autre histoire, car cette merdaille comme nos chevaliers les nomment, va ériger dans la plaine des Aiguiers un mausolée sanglant, de pierres et de corps à la mémoire des sots.

Ecrasés sous des avalanches de pierres et de rocs, qui broyaient, heaumes, armures et destriers, nos chevaliers chargeront tout de même deux fois ( rendons hommage à leur courage), mais c'est un véritable massacre et pendant qu'il pleut des pierres, la troupe embusquée composée de l'élite des mercenaires va louvoyer et contourner la colline, puis s'élançant sur la pente, attaquer à revers.

La retraite aura un air de déroute, car les routiers tuent méthodiquement, il n'y a pas d'idéal chevaleresque dans leurs actions, le routier est un outil façonné par la noblesse, et qui abandonné après leurs guerres c'est retourné contre eux. Jacques de Bourbon et son fils seront gravement blessés, le père mourra peu de temps après à Lyon. 

Pour Arnaud de Cervolles c'est différent, il sera fait prisonnier car on ne se tue pas entre routiers, du moins si on peut l'éviter!! 

               Après la bataille de Brignais les mercenaires sont les maîtres du royaume des routiers, 
                                         c'est ainsi qu'ils nomment la terre de France!!


                                                    ( voir article Seguin de Badefol )




PS:parmi ceux qui furent nommés dogs of war, nous trouvons deux Anglais réputés pour leurs faits d'armes, sir Robert Knolles ou Kannole 1325-1407, et sir Hugh de Calvelay ou Calverlay 1315/1320-1393. A prendre avec prudence, il est possible que Hugh soit le demi frère de Robert ?


Sir Hugh Calveley

Sir Robert Knolles