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jeudi 21 juin 2018

N°195) Truandaille et ribaudaille médiévale

De tous temps chaque nation a sa fange de la société, une espèce à part qui engendre généralement voleurs, trafiquants de chair humaine et meurtriers. La France dans ce domaine ne sera pas en reste, loin s'en faut !!

De l'apparition de cette faune née de la misère humaine on ne sait rien et les recherches sur le sujet ne donnent rien. On croit que ce terme de Truand fut donné au XIII siècle sous le règne du père de Saint louis ( Louis VIII le Lion) ???

Si l'on en croit les auteurs et chroniqueurs du moyen âge, Truands et Ribauds, gens de même farine !! avaient un code de l'honneur et un règlement disciplinaire, qui étaient rigoureusement observés. Les chefs qu'ils se choisissaient avaient sur eux droit de vie et de mort. nous avions donc un Roi des Truands et un Roi des Ribauds élus.









Pour les Truands leurs statuts variaient peu, le fruit des vols et brigandages du jour étaient séparés sur le champ, tout était de suite disséminé, ils vivaient ainsi en apparence au jour le jour.

Cependant, ils étaient pourtant enjoint chaque soir d'apporter au roi des Truands, chef de tous ces gueux, une taxe !! Celle ci servait à subvenir aux besoins de la corporation, et nourrir, ceux qui avaient vieilli dans la profession, épargnés par la potence.

Or donc au sein même de ce cloaque des gueux existait un sentiment de justice et d'humanité. Bien observée cette règle permettait aux vieux d'enseigner aux jeunes les ficelles du métier !!









Les Truands ne sortaient guère de Paris, leur vie était la, ils naissaient dans la cité et mouraient à Montfaucon, sans crainte et sans remord

Un lien très fort les unissaient, ils se protégeaient mutuellement, aucune basse jalousie n'armait le bras de l'un pour occire l'autre, car le partage du butin était égal et se faisait à la vue de tous.

Souvent on vit les truands prendre fait et cause pour le peuple contre les exactions des Seigneurs, mais ils servaient aussi les seigneurs contre le peuple, celui qui payait le mieux pouvait compter sur le soutient de leurs bâtons ferrés et de leurs dagues !!

Nous sommes loin du Robin des bois des légendes qui volait les riches pour donner aux pauvres, leur loyauté n'était tournée que vers eux même !! ils n'étaient loyaux qu'envers ceux qui comme eux logeaient à la cour des miracles










La chose remarquable c'est l'accointance que de tous temps les voleurs et les assassins de tous poils eurent avec les gouvernements !!! Mais nombreux étaient les truands faisant partie des agents du roi des Ribauds, vivants presque tous de la prostitution, avec ribaudes, filles follieuses et bourdellières en bordeaux !!!

Ils leur était donc facile de découvrir secrets, conspirations et sourdes menées des seigneurs, comme du populaire parisien !!, puisque tout le monde allait au bordel, de l'artisan, au bourgeois, en passant par le noble et les ecclésiastiques !!

Tout le monde en Paris faisant partie soit d'un projet de corruption, ou d'une opération visant à éliminer quelqu'un cherchait des spadassins, des fonds ou des alliances, on les trouvaient tous dans les mêmes endroits de perdition, chacun cherchant à préserver ses petits secrets, mais l'alcool et les filles déliant les langues il y avait toujours des renseignements à glaner !!!








Nos truands habitaient les rues tortueuses et étroites de la cité, non loin des rues de la grande truanderie et de celle de la petite truanderie, mais à proximité du lieu de résidence de leurs deux rois élus, celui des truands régnant sur les gueux de la cour des miracles, tandis que le roi des ribauds régnait sur les bordels

Ils pouvaient ainsi porter promptement et en sûreté le fruit de leurs rapines ou les secrets d'alcôves qu'ils avaient glanés

Truands signifiait aussi scélérat, soldat de fortune sans pitié et déterminé. Un fait peut nous donner l'origine historique du nom de cette rue de la Truanderie!

Premièrement Jean sans Peur logea ses gens de guerre qu'il avait levé avec ses amis contre le Duc d'Orléans dans cette rue, lequel Duc il fit assassiné bien qu'il fut son cousin!!! Force est de constater que depuis cette époque elle n'a pas eut d'autre nom !!










L'autre hypothèse formulée serait que la rue de la truanderie, aboutissait à la rue saint Denis qui pendant plusieurs siècles était l'accès à la seule porte de ce côté de la ville.

C'est par la que les marchands entraient en ville pour accéder aux halles de la cité. Mais c'était aussi l'endroit ou ils payaient l'impôt sur les denrées et les marchandises qu'ils venaient vendre !!! procédure qui allait très au rebours de leurs estomacs

Nos marchands auraient donc donnés par dérision ce nom de truanderie au chemin les menant aux halles ??,








PS: Sur de la documentation BNF je vous laisse une fois de plus aller vous faire votre opinion et choisir la solution qui vous convient ....oui je sais que dans mon dos vous allez dire que je vous fait bosser ...sournois M de V