Membres

vendredi 7 mai 2021

3/3 Mentalité du citadin de Rouen 1450 à 1500

On est à la fin du moyen âge et si les années funestes appartiennent désormais au passé le Rouennais est rancuneux et il ne perd pas la mémoire en courant comme les lièvres !!. Dans la cité du manant au bourgeois on a pas oublié le poids de la botte de l'Anglois morbleu !!

La question restait dans toutes les têtes; la ténacité de l'Anglais ne pouvait elle pas leur réserver encore des surprises ???. Or donc les autorités de la ville après sa libération, mais surtout à partir de 1451, vont se préoccuper grandement de l'état des fortifications, de la garnison, des hommes d'armes et de leurs équipements...Bref vaut mieux tenir que courir !!

Deux ans après, selon les archives, des Anglois, des buveurs de bières sont de passage en ville, d'emblée ils paraissent suspects !!, le Normand est méfiant, espion ou non ??? peut être ben qu'oui, peut être ben qu'non,

De suite on rédige une Ordonnance de Police aux termes de laquelle il est dit: Dorénavant quant d'aucuns estrangers, non cogneus et souppeconnez par iceulx Hostelliers, qui se vouldroient logier cheux iceulx Hostelliers, qu'ils viennent faire savoir au sieur capitaine ou son lieutenant qui y pourvoira ! 

Le populaire n'est pas rassuré et s'il vaque à ses occupations cela n'empêche pas le citadin moyen d'être inquiet et de donner son opinion !!






Dans ses mérangeoises il se dit: Pour sur que Calais est toujours Angloise, puis ils estoient toujours sur mer ès marches d'Angleterre et tenoient la mer avec force grosses Nefs ??. je l'ai dit dans les deux autres articles l'normand a la tête près du bonnet, c'est un crochu, s'il a quelqu'un a l'oeil il tardera pas à l'avoir dans l'nez, et l'autre finira par l'avoir dans l'joufflu !

Le registre des délibérations municipales témoigne fort bien des précautions prises à cette époque, dans le domaine militaire et la sécurité de la cité, mais il montre aussi la hantise des citadins pour une nouvelle invasion des Goddons !

Fort heureusement pour le Normand la situation intérieure en Albion est désastreuse avec la guerre des deux roses, les York contre les Lancastre (voir article), et ce depuis 1453, cela empêchait l'anglois de venir frétiller sur nos côtes...Ben chacun son tour hein !!! c'est l'Karma m'enfin !!!

Dans l'museau qu'ils le prennaient l'effet Boomerang !!, en fait c'était toute la France qui profitait de cette période de paix . Ce furent même les Normands qui tournérent le regard vers les côtes Angloises, se demandant si on pourrait pas dès fois leur rendre la monnaie de leur pièce ????







Maintenant que l'idée est lancée !!...il faut concrétiser !. C'est ainsi que le 25 août 1457, une flotte réunie par Pierre de Brézé, accompagné du célébre Capitaine Robert de Flocques et des Baillis, celui de Rouen Guillaume Cousinot, puis ceux de Caen, Gisors et Chartres levait l'ancre du port de Honfleur pour faire voile vers Albion !!

Après plusieurs jours d'une mer agitée qui les empêchaient d'approcher les côtes, ils mettent le cap sur Sandwich, débarquent les troupes à deux lieues de la cité sur cette côte du Kent.

Pendant que les troupes attaquaient la ville par la terre, Guillaume de Brézé et ses équipages pénétraient par le port et y capturent trois grosses Nefs angloises !!!

Ce raid très lucratif accompli tout le monde rembarqua les poches pleines et les cales chargées de butin pour rentrer sur Honfleur. Quoi ?..comment ça c'est pas bien !!! Ohohééé pour une fois que c'est point l'anglois qui s'en met plein les fouilles hein !!!. Comment ça le nain est vénal ?même pas vrai m'enfin !!

L'Normand c'est point l'mauvais bougre hein, mais faut pas l'chercher, on allait pas rester les bras croisés et les doigts pieds en éventail quand même ....!!







Malgré l'inquiétude de cette ambiance de guerre pesante rien n'empêchait le Rouennais de s'amuser et d'exprimer sa joie d'une liberté retrouvée, on faisait force processions et les jours de liesse les citadins se rassemblaient autour des estrades à plusieurs étages sur lesquels des acteurs de la cité ou de l'extérieur représentaient d'interminables mystères (voir article)

Ainsi s'éveillait au goût du théatre, non plus mimé, mais joué et dialogué, la population rouennaise qui la paix aidant acceuillait avec joie les premières manifestations de la Renaissance



PS: voila en trois articles la façon de voir du nain rouennais j'y ai passé toute mon enfance, j'en suis parti pour travailler, puis je suis revenu mes enfant y sont nés ! les hazards de la vie font que nous sommes repartis mais l'nain reste un gars des armorqueurs d'à Rouen foutre diable M de V