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jeudi 10 janvier 2019

Le Ban et l'arrière Ban au moyen âge



Notre Auteur, Jacques de Lalande, Conseiller du Roy, Doyen et Régent de l'Université D'Orléans, nous fait montre de ses recherches, sur l'antique justice du droit, qu'avait un Monarque de convoquer les Nobles et gens tenant Fiefs, pour le service de la guerre, ceci afin de nous faire connaître l'institution du Ban et de l'Arrière Ban. (votre copiste s'excuse si le texte en est lourd, le livre est écrit en vieux français, la compréhension des phrases n'est pas toujours simple)








Ce droit de lever des troupes est fort ancien, il a pris naissance dès le commencement de la monarchie française, c'est une convocation des nobles et des personnes tenant Fiefs pour aller prendre du service dans les camps et les armées du Roy, laquelle se fait lors des urgentes nécessités de la guerre. Les Français ont reçus trois changements notables dans ce service au Roy, il est nécessaire d'expliquer afin de connaître son établissement et la façon dont il a été mis en usage. L'auteur précise: les livres ou il a fallu puiser, sur la matière présente, sont presque tous écrits en Latin, je m'excuse si je me sert de quelques mots rudes et anciens pour mieux signifier les choses.

Sous la première race de nos rois, leurs milices et gendarmeries étaient composées des "appointés du Roy " et de ses autres sujets, lesquels à la première semonce étaient tenus de prendre les armes pour suivre le Prince ou son chef des armées dans les opérations de guerre. C'étaient des hommes qui faisaient profession de porter l'épée, qui servant dans les troupes et auxquels le Roy, au lieu de donner gages ou soldes, baillait la jouissance de quelques terres. A charge pour eux de marcher et combattre sous ses enseignes quand ils en recevaient l'ordre.

Cette coutume avait commencé sous l'Empire Romain, ou il était accordé aux vétérans, pour services rendus, de donner des terres sur les frontières à ces braves, sous condition de les garder contre l'ennemi de Rome et d'en jouir seulement pendant qu'eux ou leurs successeurs continueraient de servir dans la milice !!!

Nota: Votre copiste ajoute que selon les régions cela pouvait être des cadeaux empoisonnés hein !!










A l'exemple de cette politique connue de nos anciens français, comme ayant été quelques temps à la solde de Rome, nos premiers rois distribuèrent une partie du territoire aux capitaines et soldats qui les avaient servis, afin qu'ils puissent s'établir, toucher revenus et s'équiper, ils s'engageaient en échange à servir le royaume. Ce moyen de récompenser la soldatesque et pour le roy d'acquérir des personnes dévouées, fut pratiqué par leurs successeurs. Ces terres et fonds baillés par la couronne furent appelés honneurs ou bénéfices, noms qui furent ensuite traduits par " Fief "

Les dites terres n'étaient au début conférées qu'à vie, et retournaient au Roy après le décès du bénéficiaire, ou quand il quittait le service. Quand le roy entrait en campagne, ou allait au devant de l'ennemi, il enjoignait ses bénéficiers par proclamation et cri de héraut, qu'ils eussent à venir en armes et en bon équipage, lesquels étaient aussitôt sur pied au rendez vous.

Cette semonce et assemblée se nommait le Ban, le mandement en était si précis, la discipline si exacte, que ceux qui manquaient à ce devoir, ou arrivaient en retard, ou s'ils n'étaient pas en bon équipage et armes en fonction du revenu des terres offertes par le roy, étaient par ordre privés des honneurs et bénéfices royaux !!

Il faut dire que nos français, hommes d'épées, n'avaient en fait d'autre emploi ni train de vie, que de garder et faire prospérer les terres qu'ils tenaient du Roy. Ils étaient tenus d'aller au Ban à leurs propres débours d'argent, avec le nombre de soldats en fonction de sa fortune et du nombre de foyers sur ses terres









Puis les choses évoluèrent Ducs, Comtes, Barons, Centeniers, et autres officiers, les Gouverneurs de Provinces, Villes et Places fortes, obtinrent de tenir en propre leurs charges, qui n'étaient jusqu'à lors que de simples commissions !!..Ils se rendirent par le fait, maîtres de leurs territoires, usurpant les droits de justice, mais avec une dépendance aux ordres du Souverain

De la s'érigèrent plusieurs grandes seigneuries, comme les Duchés de Bourgogne, celui d'Aquitaine, puis les Comtés de Flandres et de Poitou. Ainsi les bénéfices qui n'étaient que terres et immeubles en viagers, commencèrent à être donnés à perpétuité et convertis en Fiefs au moyen de " l'hommage lige ", le principal devoir de ce serment de fidélité était de continuer à servir et répondre à l'appel du Ban. Cependant alors qu'avant ils étaient tenus de faire toute la campagne avec le Ban du roi Ils ne devaient plus désormais que 40 jours par an !!!....le copiste il dit mauvais le plan !!!!!








Ces grands feudataires,afin de créer des alliances et maintenir leur puissance, baillèrent certaines parties de leurs terres à d'autre gens d'épée, qui leur rendait l'hommage lige, payant redevances et devaient assistance à ces grands Seigneurs féodaux, les suivant à la guerre, formant ce que l'on nomme " l'Arrière Ban "

On convoquait aussi au Ban du Roy, tous les Gentils Hommes faisant profession des armes, même s'ils ne possédaient aucune terre ou immeuble en foi et hommage, mais outre les nobles, les hommes lige et les feudataires il y avait une autre espèce d'Arrière Ban.

Nous parlons de l'assemblée des communes qui devaient servir pendant un temps à leurs propres coûts et dépens lors d'une guerre. Or donc en cas de besoin, Bourgeois des villes et bourgs, paysans des campagnes environnantes étaient demandés afin de constituer un gros d'infanterie pour l'Ost, ou pour éventuellement garder les frontières.

Comme dit l'auteur, je cite: De ces communes et populaces il est souvent fait mention, villes, paroisses et villages étaient tenus d'envoyer leurs hommes capables de porter les armes !!!


PS: je n'ose imaginer la peur qui devait nouer les tripes de ces pauvres gens...!!!!, la documentation provient de la BNF comme d'habitude M de