Membres

mercredi 10 mai 2017

La Curne de Sainte Palaye, ou les Joutes et Tournois.

Les Tournois (nommés, écoles de prouesses) toujours dangereux, souvent ensanglantés, voir même mortels, n'avaient été imaginés au départ que pour tenir en haleine les gens de guerre. Ceci surtout en temps de paix! qui ne laissait point d'autres exercices, hormis la chasse pour montrer leurs valeurs.



Selon la Curne de Sainte Palaye, les Tournois ne doivent être regardés que comme de faibles images et de légers essais des expéditions militaires ou des véritables combats.

La proclamation des tournois étaient annoncés longtemps à l'avance, et toujours dans les termes les plus fastueux, répandant l'ardeur combative dans la province ou le canton ou se faisait le tournoi. les gentilshommes, loin de rester oisifs dans leurs châteaux, répétaient journellement entre eux les mêmes exercices et par une longue et continuelle habitude des armes se préparaient comme par degrés à parvenir un jour au triomphe dans l'un de ces tournois solennels, ou l'on avait pour spectateurs l'élite de toutes les cours de l'Europe, et ce afin d'obtenir les récompenses toujours glorieuses et l'espoir de briller devant les dames et un foule enthousiaste et nombreuse.



Tandis que l'on préparait les lieux destinés aux tournois, on étalait le long ses cloîtres de quelques monastères voisins, les écus armoiriés de ceux qui prétendaient entrer dans la lice, ils y restaient plusieurs jours exposés à la curiosité et à l'examen des seigneurs, des dames et demoiselles. Un héraut ou poursuivant d'armes nommait ceux à qui ils appartenaient, s'il s'en trouvait l'un d'eux dont une dame eût sujet de se plaindre, pour quelque offense ou injure elle touchait le timbre ou l'écu pour le recommander aux juges du tournoi, pour demander justice.
Si le crime était prouvé et que le chevalier se présentait au tournoi malgré les ordonnances, une grêle de coups de la part des autres chevaliers le punissait de sa témérité, lui inculquant de ce fait le respect des lois de la chevalerie, le pardon des dames seul était capable de mettre un frein au châtiment du coupable. Les lices étaient pavoisées entourées de tentes et de pavillons superbes, les hours (ou échafauds) recouverts de tapisseries resplendissaient de couleurs (ceux ci étaient construits en forme de tours), tout était prêt pour accueillir joutes, pas d'armes et combats à la foule (mêlée). Le bruit des fanfares annonçait l'arrivée des chevaliers, superbement équipés et suivis de leurs écuyers.



Les cris de faits d'armes, " valeurs et prouesses sont gages de sang mêlé de sueurs "!! Les principaux règlements consistaient à ne point frapper de la pointe, mais du tranchant de l'épée, ne point blesser le cheval de son adversaire et ne porter les coups de lances qu'au niveau du visage et du torse, à ne plus frapper son adversaire dès qu'il avait ouvert la ventaille de son casque ou qu'il s'était deshaumé. 

Lorsqu'un chevalier ayant violé par inadvertance les lois du combat, attirant sur lui de ce fait les foudres des autres combattants, les dames si elles croyaient la faute involontaire, envoyaient le champion des dames, qui armé d'une longue pique surmontée d'une coiffe, n'avait pas plutôt abaissé sur le heaume de ce chevalier, ce signe de clémence et de sauvegarde des dames que l'on ne pouvait plus toucher au coupable. Aucun tournoi ne se terminait sans faire en leur honneur une dernière joute, nommée la lance des dames.





Le tournoi fini on s'occupait du soin de distribuer les prix que l'on avait choisi suivant les différentes disciplines ou les chevaliers s'étaient illustrés, premièrement le vainqueur du tournoi, puis pour le plus beau coup de lance ou d'épée, ensuite celui qui était resté le plus longtemps à cheval sans être démonté ou désarçonné, et encore celui qui était resté le plus longtemps sans se déshaumer .

Les officiers d'armes dont les regards avaient été continuellement fixés sur les combattants, faisaient leurs rapports devant les juges. Enfin lorsque le prix était décerné, les officiers d'armes allaient quérir parmi les dames et demoiselles, celles qui devaient remettre les prix. le vainqueur du tournoi avait de plus le droit de donner un baiser à la dame qui lui apporte son prix, (seulement le vainqueur du tournoi !!!! faut pas exagérer m'enfin...!!!!)



Si l'on veut bien se rappeler l'estime que notre nation a prodiguée de tous temps aux vertus et aux talents militaires, et le nombre prodigieux de spectateurs qui accouraient à nos tournois ( et ce au point que nos chevaliers finirent par confondre tournois et conflits), on concevra sans peine quelle impression devait faire sur ces hommes cette espèce de triomphe   M de V.


                    Voir aussi le traité de la manière dont on fait les Tournois
                                            du bon roi René d' Anjou
                                      ci dessous la montre des heaumes