Membres

dimanche 31 mars 2019

Le Catharisme en Sarladais

Selon Anne Brenon diplômée de l'école des Chartes, la première idée reçue à arracher du champ est bien celle qui étrique le Catharisme, le réduisant à une inexplicable floraison exotique dans le petit jardin Occitan, au milieu de l'océan de l'immobilisme religieux !!

On a souvent tendance à assimiler le catharisme et l'occitanie, alors même que cette religion toucha toute l'Europe des Balkans aux côtes de la Manche, les îles britanniques et même une partie de l'Asie mineure, avec semble t'il une prédilection pour les lieux d'échanges commerciaux, ce qui semble logique pour votre copiste de nain !

Passons maintenant en région Sarladaise, ou la rivière Dordogne marquait la frontière nord du pays cathare, les hérétiques étaient nombreux dans notre région, même si les commentaires  des contemporains mélangent sans distinguer les dualistes cathares et l'hérésie Henricienne.

La situation est assez préoccupante pour que Bernard de Clairvaux, lors de son périple d'évangélisation, fasse une halte à Sarlat en août 1147, de ce passage une légende est née, une prose provenant de l'église catholique, et propre à frapper l'imagination d'un peuple dont la crédulité était accentuée par le fait, que celui ci ne savait ni lire ni écrire, le savoir comme les nouvelles se transmettant oralement !









Ou il est dit dans cette légende, que la peste " châtiment Divin ", régnait en maître sur la cité Périgourdine, saint Bernard (de Clairvaux), aurait bénit des pains, les donnant aux malades, dont bon nombre furent guéris du fléau. Peste et pains bénit ne sont en fait que métaphores, pour désigner l'hérésie et son remède !! C'est en souvenir du miracle des pains, que selon la tradition fut érigé sur les lieux même, la tour Saint Bernard, plus connue ici sous le nom de lanterne des morts. L'aspect Oriental de l'édifice la fit orthographier pendant un temps, comme lanterne des Maures.

Nous arrivons ainsi jusqu'en 1209, date à laquelle les pacifiques débats opposants Saint Bernard aux penseurs Cathares vont prendre fin pour laisser place à la croisade de Simon de Montfort. Ce dernier à la tête de son armée, plus âpres aux gains qu'aux indulgences pontificales, vont se répandre en Occitanie. Lorsque ce dernier vint en Sarladais il trouvera à l'Abbaye de Sarlat 150 victimes mutilées par le sanguinaire cathare Bernard Casnac ou Cazenac, comme entrée en matière pour la région on fait mieux hein !!

On parlera fort longtemps des cathares en Périgord, puisque jusqu'en 1224 le clergé se plaignait encore de la présence d'hérétiques dans les paroisses de la région, mais beaucoup vont migrer vers l'Italie, les Flandres, ou vers le nord de la France Sens, Bourges, Rouen, Tours, essayant d'échapper à l'Inquisition

Mais revenons en Sarladais. L'origine du Château de Domme se perd dans la nuit des temps, perché sur son éperon rocheux au dessus de la rivière, il passait pour imprenable, il semble qu'il ait appartenu à Bernard Casnac, il était abandonné par ses défenseurs lorsque Simon de Montfort arriva avec ses troupes en novembre 1214, les croisés vont s'en emparer et en raser les murs

Lorsque les croisés de Montfort s'attaquent à la région, le conflit semble se résumer à un duel sanglant entre Simon et Bernard Casnac. Car si la cruauté de Simon et de sa troupe n'est plus à démontrer, celle de son adversaire Bernard et de son épouse Alix de Turenne ne l'était pas moins !!! Mais il faut être prudent avec les écrits selon l'écrivain et le camp auquel il était rattaché ????










Pour l' Abbé, Pierre des Vaux de Cernay, auteur  de l'histoire des Albigeois, Bernard Casnac coupait les pieds et les mains, puis crevait les yeux des hommes qu'il capturait, tandis que son épouse coupait les seins et les pouces des femmes. Or donc dès deux côtés on faisait assaut de monstruosité !!!

Après Domme qu'il avait trouvé vide, Montfort remonte la Dordogne pour attaquer le fief principal de son adversaire, le château de Montfort (simple homonymie), il va le trouver vide lui aussi, Simon va le détruire comme le précédent et faire jeter les pierres à la rivière. Selon la légende, Montfort aurait brûlé Blanche, fille d'Alix et de Bernard !!!! Il est difficile de croire que le château étant vide le Simon y ait trouver leur fille, que Bernard et Alix l'aurait oubliée ???. Depuis lors elle Hanterait le fief sous la forme d'une flamme.

Poursuivant sans relâche l'insaisissable couple cathare, notre croisé se dirige vers une autre de leurs possessions, Castelnaud, mais encore une fois la place est vide, changement de stratégie, Simon y place une garnison. Mauvais plan pour ces derniers car en 1215 Bernard de Casnac va reprendre le fief et faire pendre tous les occupants. En octobre de la même année Montfort fera une brève incursion en Périgord, reprendra Castelnaud, il répondra ainsi à Bernard en massacrant tous les occupants !!

Il est donc loisible de croire que dans un camp comme dans l'autre on massacrait joyeusement l'adversaire au nom d'un dieu unique !! Mais ne leurs jetons pas la pierre et pensons à balayer devant notre porte, car nous ne faisons guère mieux actuellement !!









Bernard Casnac ou Cazenac aura sa revanche, puisqu'en 1218 à la tête de 500 cavaliers il se joindra aux Toulousains assiégés, siège au cours duquel Simon de Montfort trouvera la mort. En récompense Raymond VII lui offrira Castelsarrasin, Bernard restera fidèle à sa foi jusqu'au bout, puisque l'on retrouve sa trace auprès des Parfaits du Quercy vers 1230

Et le château de Beynac me direz vous ???. Il n'était peut être pas cathare mais son seigneur jouissait d'une mauvaise réputation, la place fut surnommée " l'arca satana ", comme il avait des doutes le Simon va l'assiéger, s'en emparer puis le démanteler, mais il laisse la vie et le fief au seigneur de Beynac, qui était un protégé du roi de France

Nous finirons ce tour d'horizon du Périgord par le Chateau de Biron qui se trouve tout au sud à la frontière du Quercy, qui fut assiégé pour une toute autre raison !!!. Un routier du nom de Martin d'Algaïs, courageux et cruel était chef d'une forte bande. Il s'était tout d'abord rallié à la croisade et avec une vingtaine de lances, ce qui n'est pas mince, il participa à la bataille de Castelnaudary en 1211, il va les abandonner une fois le combat achevé !!

On sait que les routiers troupes libres pouvaient changer d'allégeance au grès des contrats, mais c'était sans compter avec Simon !! Pour se venger Montfort attaque Biron, ou se trouvait d'Algaïs, il prend le village et met le siège devant le château

Prenant langue avec les défenseurs il va moyennant la promesse de leurs laisser la vie sauve, obtenir que l'on lui livre d'Algaïs, ce dernier va subir le sort réservé aux traîtres, traîné à travers le camp derrière un cheval, pour être ensuite pendu comme un manant



PS: voici un résumé de ce qui se passa chez nous en Périgord, mais je conseille pour ceux qui désirent plus d'informations sur le catharisme en particulier, le livre d'Anne Brenon " le vrai visage du Catharisme " à bientôt M de V