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samedi 17 novembre 2018

l'enseignement XI siècle, volet V

Nous avons déjà signalé l'indifférence générale des laïcs pour la science il est acquis qu'il était fort rare d'en rencontrer avant le XI siècle qui sachent lire et écrire, les activités guerrières contrariaient et neutralisaient presque totalement l'essor des arts libéraux, on ne parlait et écrivait que dans un idiome barbare mâtiné de latin corrompu.

Chaque branche de la connaissance n'était qu'effleurée de façon superficielle et parce qu'ils voulaient tout savoir ils en arrivaient à beaucoup ignorer, ainsi ne vit on au XI siècle qu'un fort petit nombre de savants.

Même si nous prêtons aux gens de ce siècle une large dose de bonne volonté pour s'instruire, il nous faut tenir compte de la pénurie chronique de livres, ces ouvrages que l'effort du siècle précédent n'avait pu renouveler en assez grand nombre. Il était donc matériellement impossible de divulguer la science sur une vaste échelle.

C'était un luxe au XI siècle de posséder dans un même lieu 150 volumes et bien des églises n'en possédaient pas la moitié, même s'il est vrai que dans les monastères, les religieux de cette époque consacraient à la transcription des manuscrits une bonne partie de leur temps, mais dans ce laborieux travail les sciences ne venaient qu'en second plan, derrière les écrits liturgiques, les saintes écritures et les ouvrage de droit canon, ce qui semble logique pour des religieux. Tout en considérant, bien sur, le temps qu'il fallait pour recopier un ouvrage et la difficulté de se procurer les parchemins !!







Pour ce qui concerne les écoles épiscopales et monastiques, elles étaient en ce siècle aussi florissantes, que le permettaient les causes précitées !! L'instruction y était toujours gratuite, non seulement on les instruisaient mais on poussait la générosité jusqu'à entretenir ceux dont les familles étaient sans ressources.

On peu citer par exemple l'école épiscopale d'Evreux qui à une époque habillait ses élèves l'hiver aux frais du chapitre Cathédrale, ces coutumes charitables furent certainement l'une des causes permettant l'extension aux collèges, faisant ainsi prospérer les études

Même si la mise en oubli par certains pédagogues de cette obligation formelle de gratuité de l'enseignement tenait des enfants éloignés des classes, il n'en reste pas moins vrai que ceux qui les fréquentaient devenaient presque tous des sujets distingués !!

Le XI siècle cependant était une époque bien peu favorable à l'épanouissement, c'était le temps des croisades. Les nobles et leurs vassaux partant en terre sainte, laissaient à l'abandon terres et domaines, la licence ne tarda pas alors à prendre la place de la loi, rien ne s'opposait plus au débordement général des institutions, la simonie, l'usure, le mariage des ecclésiastique étaient passés dans les moeurs !!

On ne voyait partout que meurtres, forcements, rapines, sang répandu et plus aucun respect pour les choses sacrées ...!!!!









Comment le goût pour les belles lettres aurait il pu subsister au sein d'une telle licence ??? Les laïcs écoutant plus que jamais leurs instincts turbulents se vautraient à loisir dans la nuit intellectuelle la plus épaisse et les lettres se réfugièrent une fois de plus dans les écoles épiscopales et monastiques.

Cependant les livres commençaient à se multiplier grâce à la découverte du procédé de fabrication du papier à écrire, qui va prendre sa place dans la deuxième moitié du XI siècle. Puis une noble ardeur, un nouvel élan, allait souffler, permettant d'explorer une fois de plus ce vaste champ inculte.

Il n'y aurait plus pour eux de mystères, philosophie, religion, littérature et poésies, sciences et médecine, tout cela allait être livré sans restriction !!

Mais il faut bien reconnaître que c'est au clergé et aux ordres religieux, que nous devons d'avoir préservé et sauvé de l'oubli les belles lettres et les sciences. Qui donc si ce n'est eux, a préservé de la ruine et de l'oubli toutes ces oeuvres admirables qui ont frayé la voie aux lettrés de notre époque ???

Ah !! pour le moins soyons reconnaissants, puisque nous avons recueilli sans peine le fruit de leurs silencieux labeurs et qu'il n'en coûte point de leurs rendre justice !!!





PS: voila terminé les V volets de l'aube de l'enseignement, pour la suite reportez vous sur les articles du blog concernant les Universités Facultés, Collèges et Estudiants du moyen âge, encore une fois merci à la BNF de nous permettre d'accéder aux archives de notre histoire M de V